Ton corps est ma demeure : l'objet physique en tant qu'hôte (1)

Le corps revient en ligne de mire comme lieu d'expérimentation visant à une forme de quasi-transcendance. Dans le monde inversé de la réalité inférieure, le corps a toujours été considéré comme le véhicule au travers duquel on fait l'expérience de la vie. En d'autres termes, c'est notre avatar dans ce monde-là. En tant que tel, il a toujours été contesté.

Dans certains cercles religieux, le corps est perçu comme une distraction matérielle au Divin dont l'influence doit être réprimée et assujettie (ce qui peut inclure certaines misères physiques dont l'automutilation). Diverses perspectives religio-spirituelles envisagent le corps physique comme un obstacle, une barrière au sens du sacré. L'autre extrême le considère comme le véhicule idéal pour faire l'expérience du charnel et de la sensualité — l'instrument de l'indulgence et de la décadence. Toutefois, aucun consensus n'a jamais été atteint quant à la manière dont doit être considéré le véhicule du corps physique humain.

Dans mon livre précédent, Hijacking Reality (le détournement de la réalité), j'ai expliqué comment les narratifs récents essayaient de mettre le corps humain en position de faiblesse. À savoir qu'il est exposé et vulnérable face aux maladies et aux infections ; qu'il succombe à l'âge et à l'épuisement ; qu'il prive l'homme de toute une série d'expériences. Dans cette optique, les narratifs du transhumanisme s'efforcent de gagner du terrain en offrant une alternative à ce « corps faible ». Ce sont, comme je l'ai évoqué, des tentatives pour entraîner l'expérience humaine encore plus profondément dans le matérialisme et un agenda technocratique pour un programme d'hybridation numérique au sein de nos sociétés.

L'Inversion pousse toujours plus loin dans le domaine du matérialisme. Elle se sert d'un narratif de quasi-transcendance en intégrant toujours davantage le mythe du salut technologique. Les limites ne sont pas tellement définies mais plutôt estompées. Philip K. Dick, auteur américain célèbre pour ses livres de science-fiction remettant en cause la nature et la validité de la réalité, a évoqué l'effacement progressif des limites entre le corps et son environnement dans sa conférence de 1972 intitulée "L'Homme et l'androïde" :

Notre environnement, et j'entends par là notre monde synthétique de machines, de constructions artificielles, d'ordinateurs, de systèmes électroniques, de composants homéostatiques d'interconnexion — tout ceci est en fait en train de prendre de plus en plus possession de ce que les psychologues sérieux craignent que les primitifs voient dans leur environnement : l'animation. Au sens propre, notre environnement devient vivant, ou du moins, presque vivant et de manière spécifiquement et fondamentalement semblable à nous-mêmes.

La quasi-vie de l'environnement dont parle Dick est la phase d'animation où les liens entre le corps humain et le monde matériel commencent à s'estomper (et à fusionner). La plupart des pratiques mystico-spirituelles occidentales sont interprétées comme des expériences ressenties sur le plan somatique. Le corps y est l'instrument qui reçoit et ancre l'expérience que ce soit en termes de « grand éclair », de « lumière éclairante » ou d'« afflux corporel ». Le corps est l'instrument humain pour recevoir, transformer et parfois transférer des énergies. Dans les traditions mystico-spirituelles, il existe de nombreux « corps » dont, entre autres, l'éthérique, l'astral, l'extatique, le subtil et le supérieur ; le corps physique matériel étant considéré comme le plus dense de tous. C'est également une « cible facile » puisqu'il réside entièrement dans le monde matériel et à la merci de l'ingénierie sociale et des influences sociétales.

Historiquement, le corps a toujours été un objet de focalisation. Il a permis de définir l'expérience du soi/de l'autre, de l'extérieur/intérieur et a toujours été considéré comme le réceptacle matériel de l'impulsion spirituelle. Sans doute pour cette raison, de nombreuses sociétés de par le monde ont-elles, à un moment ou un autre, tenté de réprimer le pouvoir et l'expression du corps humain. Il se pourrait que les organes de contrôle du monde inversé voient le corps humain équilibré et pleinement fonctionnel comme un portail permettant de naviguer adéquatement au sein des longueurs d'ondes perceptives de la réalité. Beaucoup de traditions mystiques mettent tout particulièrement l'accent sur la purification du corps humain ; sur le fait qu'il soit exempt de toute toxine et influence corruptrice. Ainsi, le réceptacle physique était censé recevoir les « illuminations » ou la « miséricorde » de l'impulsion divine sacrée.

Le corps agit comme une antenne pour les inspirations/énergies qui nourrissent l'âme. Quel meilleur moyen pour bloquer ces illuminations que de corrompre la pureté du corps au moyen d'un environnement polluant — socialement, psychologiquement et biologiquement. À ce titre, il a toujours été un lieu de convergence du pouvoir et du contrôle. Cette relation entre les deux est le thème principal de l'œuvre de Michel Foucault. Dans son histoire critique de la modernité, le philosophe français a déconstruit la manière dont le corps a été disputé comme lieu de pouvoir. On y voit également ce corps physique comme un lieu de résistance contre les pouvoirs établis. Un lieu fixe où un individu peut être localisé, trouvé et rendu responsable. Et maintenant que nos mouvements physiques sont suivis en permanence par le biais de l'infosphère numérique, il est encore moins possible d'échapper à l'œil de la surveillance autoritaire. Si nous ne pouvons nous échapper de nos corps alors il semblerait que nous soyons à jamais dans le système.

Le corps humain a toujours été accepté comme une unité au sein de la matrice sociale. Cette notion a également été élargie pour définir les corps en termes d'institutions sociales : nous avons le corps politique, le corps social, le corps scientifique, le corps médical, le corps d'une organisation, etc. Ce qui fut autrefois le lieu sacré du corps, qui était le réceptacle d'expériences spirituelles somatiques, a été adopté ou récupéré en une construction sociale de corps appartenant à et sous le contrôle et la soumission d'autorités extérieures. En termes gnostiques, le lieu de pouvoir du corps a été désigné comme celui des « dormeurs » et des « marcheurs ». Les dormeurs étant ceux dont l'être intérieur doit encore percer les couches du conditionnement social du corps.

L'expérience spirituelle somatique a été perçue comme une menace envers les sociétés hiérarchiques parce qu'elle existe au-delà des limites de leur pouvoir. C'est une des raisons pour lesquelles les expériences extatiques, que ce soit par des moyens spirituels ou autres, ont été réprimées, proscrites et discréditées aussi bien par les religions orthodoxes que par les institutions traditionnelles. Ces expériences pouvant briser les schémas de pensée et les structures de conditionnement de l'Inversion sont inquiétantes pour les institutions du pouvoir socio-politique. Comment contrôler, réguler et discipliner un corps, une énergie ou une expérience qui n'a aucune localisation physique ? De telles forces intangibles comme le pouvoir de la baraka, sont positivement infectieuses et au-delà des liens. Comme le fait remarquer l'historien de la culture, Morris Berman :

Le but de l'Église (n'importe laquelle) est d'obtenir le monopole de cette expérience vibratoire, de la canaliser dans son propre système de symboles alors qu'en vérité, cette réaction somatique n'est pas la propriété exclusive de tout chef religieux ou ensemble particulier de symboles.

Ces derniers temps, un intérêt croissant a été porté à ce que l'on qualifie de conscience innée du corps et qui a été révélée par des techniques comme les tests musculaires. Elle est innée parce née à l'intérieur et issue du corps et instinctuelle. La conscience somatique est un autre terme pour désigner notre intelligence intuitive. Une intelligence qui peut être communiquée par le corps et celle-là même qui menace ceux qui cherchent à contrôler l'esprit rêveur de l'humanité. La matrice de réalité n'est néanmoins pas un domaine épuré.

Nous existons dans un environnement anthropologique où il est difficile de faire une séparation nette entre nature et culture. Le domaine physique est une fusion du réel et de l'imaginaire dans lequel le sujet/objet est flou. Pourtant, aujourd'hui, cette hybridité est imposée et coalisée encore plus loin par le génie génétique, les implants, la réalité augmentée et des sciences comme la nanotechnologie, la biotechnologie et la technologie de l'information (y compris l'intelligence artificielle). L'Inversion essaie d'obtenir notre conformité volontaire en nous offrant une forme de transcendance allant bien au-delà du corps et des sens physiques.

L'observation galactique

L'esprit rêveur a toujours été tenté et émerveillé par les étoiles au-delà. Il n'existe sans doute personne au monde qui n'ait jamais contemplé le ciel de nuit en s'interrogeant sur le cosmos là-haut. Et peut-être il y a eu ces personnes qui en contemplant le firmament se sont demandé si elles ne vivaient pas dans une sorte de bulle. Le monde du rêveur a souvent été dépeint comme une bulle de réalité, surtout par les alchimistes de la Renaissance comme sur cette célèbre gravure :

La Pierre philosophale réside en dehors du domaine de l'Inversion ; elle ne peut être saisie que par celui qui est sorti de la bulle de réalité (ou prison perceptuelle) du rêveur. Pour la plupart des gens, la spirale d'étoiles qui tapisse le cosmos est la première étape de l'au-delà. Raison suffisante alors pour que ce soit devenu la nouvelle destination des pionniers modernes au sein de la réalité inférieure.

La rupture avec le corps commence très tôt par le conditionnement social. Dans une certaine mesure, tous les individus doivent renoncer au contact qu'ils ont avec l'intelligence innée du corps (y compris celui du monde naturel) en étant incorporés dans le « corps social ». Et à mesure que le corps social s'ancre de plus en plus dans le paysage numérique, cette aliénation du corps ne fera elle aussi que s'accroître. La passion de la culture moderne pour la décadence ainsi que l'essor de la sexualisation et de la consommation de drogue contribuent tous à une désensibilisation du corps — même lorsque ce dernier est un support d'expérience comme les expériences sexuelles. Comme indiqué, c'est un ciblage du « corps pur » afin de corrompre son potentiel à déchiffrer les couches profondes de l'Inversion. Le corps support de l'expérience de vie est également perçu par les transhumanistes comme un obstacle au cheminement évolutif vers une « société immortelle » vouée aux étoiles.

C'est l'opinion la plus vivement partagée par les modèles principalement occidentaux et « élitistes » qui ont commencé à se nourrir d'une conscience mythique cosmico-religieuse. C'est ce que Jasun Horsley qualifie de « religion galactique » qui recherche la transcendence/ascension en quittant la planète pour en coloniser d'autres. Une religion de « geeks riches » fondée sur une accélération des technologies et promue par les géants de la technologie. Comme le fait remarquer Horsley, en guise d'ascension, c'est plutôt l'inverse : « Il s'agit de dissociation, une tentative du psychisme traumatisé de se séparer du corps et de flotter dans un monde merveilleux hors d'atteinte de la réalité et toute la douleur qu'elle entraîne. Des corps cryogénisés, des âmes perdues dans l'espace, libres, libérés des terribles douleurs du corps. » Dans de tels contextes, et plus encore, il y a un traumatisme vécu par le corps physique qui peut être en lien avec une énergie dysfonctionnelle retenues à l'intérieur, provoquant inconfort et maladie. En tentant d'échapper au corps de la planète, nous sommes obligés de « transcender technologiquement » les limitations du corps humain biologique.

Le voyage dans les étoiles, nous dit-on, nécessite que nous téléversions notre conscience vers des dispositifs machiniques et/ou des nuages immatériels. Afin d'échapper aux limites d'une « planète-prison » épuisante, on nous demande d'accorder notre confiance — et notre conscience — à une nouvelle prison technologique. Et qui en seront les nouveaux gardiens ? Cela pourrait entraîner le traumatisme d'une nouvelle naissance — reproduisant les valves du passage d'une naissance biologique mais pour entrer dans un autre domaine de l'Inversion. Il semble n'y avoir aucune sortie véritable de l'esprit rêveur dans un téléversement de conscience — uniquement un saut vers un autre labyrinthe programmable mais cette fois, sans doute, avec moins de programmeurs bienveillants.

Il existe apparemment, dans la psyché occidentale, une fragmentation en cours entre l'exploration de l'« espace intérieur » et celle de l'« espace cosmique ». Le rêve technologique de colonisation spatiale est la nouvelle tendance mise en avant alors que la recherche de l'espace intérieur de la psyché est présentée comme une arnaque dangereuse. L'espace cosmique est le nouveau royaume méconnu offrant de l'espoir face au crépuscule du corps (y compris celui de la Terre). Pourtant de tels « pionniers galactiques » semblent moins motivés par une perception unifiée que par des forces surgissant au sein de leur psychisme éclaté qu'ils n'ont pas réussi à intégrer. Des forces irrationnelles qui s'accrochent à la survie à tout prix et seraient prêtes à marcher sur les corps des autres pour assurer leur propre survie. Quitter le corps planétaire est réservé à la minorité « privilégiée » tandis que les autres doivent rester ancrés — ou maintenir leurs esprits dans l'orbite nuageuse. Le stratagème de l'Inversion est qu'il existe une infinité de portes restant à franchir et pourtant aucune sortie hors de laquelle s'éveiller. En quittant un monde onirique pour un autre, nous pouvons nous imaginer libres mais nous restons toujours prisonniers du rêve. Ou pire, nous devenons, sans le savoir, nos propres gardiens de prison.

Nos fusées ne produiront jamais une poussée suffisante pour nous emmener où nous avons véritablement besoin d'aller car s'éveiller de la gravité de l'Inversion est un voyage au sein de l'espace intérieur. C'est la colonisation du silence — de nous-mêmes. En nous efforçant d'atteindre l'effet de surplomb orbital, nous passons à côté du point important qui est la « vision intérieure » depuis l'intérieur de nous-mêmes.

À suivre : deuxième partie à paraître prochainement.

Texte original de KINGSLEY L DENNIS traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Rendez vos états ressources instantanément disponibles

La notion d’ancrage est l’un des principaux concepts de la PNL (programmation neurolinguistique — Ed.). Il s’agit d’un phénomène naturel qui consiste à associer un stimulus externe à un état interne. La madeleine de Proust est un célèbre exemple d’ancrage spontané. En mangeant une madeleine, Proust retrouve dans ses moindres détails une scène de son enfance. Dans ce cas, le déclencheur est un goût (stimulus) qui réveille une nostalgie (état interne). Il existe beaucoup d’autres possibilités d’ancrages. On peut avoir associé les premières notes d’un tube à une soirée très joyeuse ou l’image d’une plage à la sensation de détente. La plupart des ancres sont inconscientes, mais on peut en créer délibérément. Alors, au lieu de subir ses humeurs, on peut les choisir. Les ancrages sont ainsi l’un des moyens les plus simples de prendre le contrôle de ses états d’âme et avoir ainsi accès à une panoplie d’états ressources.

On appelle « états ressources », les états qui sont optimaux pour vivre une situation (courage, détente ou concentration) et « états limitants » ceux qui nous entravent et nous nuisent (stress, peur, démotivation, etc.).

La gestion des états internes consiste à choisir l’état interne adéquat pour une situation donnée, à pouvoir l’enclencher et à savoir rester dans cet état le temps requis par la situation. En parallèle, on apprend à ne plus entrer dans ses états invalidants et à les désactiver. On peut aussi créer d’avance des ancres positives qu’il suffira d’activer quand on en aura besoin.

Pour pouvoir puiser dans ses propres richesses, la question à se poser est : « Quel est l’état interne le plus approprié à la situation que je vais devoir affronter ? »

Retrouvez une situation antérieure où vous avez vécu cet état positif. Revivez mentalement la scène par vos cinq sens jusqu’à entrer intensément en contact avec l’état ressource puis associez-y un ancrage sensoriel : une pression sur la peau ou un petit « Yes ! » victorieux. Personnellement, j’aime bien l’ancrage qui consiste à fermer le poing comme si on tenait son état interne dans la main. Pour que l’ancre fonctionne, il faut la poser au moment où on entre pleinement dans son état ressource. Ensuite, en refaisant exactement le même geste, l’état ressource doit revenir avec la même intensité. Ne choisissez pas un geste trop banal, l’ancre serait vite usée par d’autres sollicitations. Contrairement aux pratiques comportementalistes, il n’est pas utile, si l’ancre est bien posée, de la reproduire plusieurs fois pour garantir sa longévité.

Toutes les ressources nécessaires à votre évolution sont à l’intérieur de vous. Vous pouvez maintenant condamner l’accès à vos vieilles autoroutes de morosité, de découragement et de rumination. Ancrez toutes ces belles ressources que vous avez en vous : votre état d’éveil et de curiosité, votre bienveillance, votre optimisme…

Par exemple, maintenant, de quelle ressource avez-vous besoin pour intégrer votre surefficience ? Personnellement, je vous proposerais bien d’ancrer une curiosité et un émerveillement aussi frais et purs que ceux d’un enfant qui découvre un parc avec des balançoires. Ainsi vous allez vous étudier en pensant : « Quel beau cerveau ! C’est trop génial de faire le lémurien dans mes arborescences ! Yahoo, comme ça va vite dans ma tête ! »

Texte original de CHRISTEL PETITCOLLIN extrait de Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant (isbn:9782813201966)

Image couverture : Lucas Pezeta

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L'Ère du Verseau

Un article qui date un peu, certes. Et un poil pessimiste aussi. Mais qui a le mérite de remettre les pendules à l'heure quant à l'escroquerie new-age de l'ère du Verseau. Ceci dit, aucun signe n'est bon ou mauvais. Le Verseau, tout comme le Poisson qui est l'ère dans laquelle nous sommes actuellement, n'a pas que de bons côtés. N'oublions pas que nous avons été conditionnés de manière à tuer notre imagination ou du moins la canaliser car nous avons le pouvoir de créer notre réalité et il ne faudrait pas que nous créions un monde où nous serions tous libres, égaux, en paix et où nous nous aimerions les uns les autres comme une grande famille unie. Il n'y aurait plus de place (et de nourriture énergétique) pour les forces involutives qui ont mis le grappin sur cette planète depuis des millénaires. Par conséquent, nous ne devrions pas attendre une autre ère pour manifester dès maintenant le bon côté de l'ère des Poissons : celui de la spiritualité, de la créativité et de l'amour inconditionnel.

Ey@el

Lorsque la lune sera dans la septième maison
[Ce qui se produit deux heures par jour]
Et que Jupiter sera en alignement avec Mars,
[Ce qui se produit tous les deux ans]
La paix guidera les planètes,
[La Sagesse décidera de l'utilisation de la force]
Et l'amour régnera sur le monde.
Ce sera l'aube du début de l'Ère du Verseau.

On a tous déjà entendu "The Age of Aquarius". Malheureusement, les paroles de cette chanson sont aussi fausses que le sont les impressions générales. Le Verseau a été idéalisé comme étant l'ère de l'égalité, de l'innovation et du génie scientifique. On l'a présenté comme une période excitante de travail d'équipe ; une période de justice où personne ne sera laissé pour compte et où le monde sera dirigé comme il devrait. C'est censé être une ère de grande liberté : liberté de pensée, de parole et d'agissement ; une ère véritablement inspirée. C'est censé être le temps du règne des libertés religieuse et sexuelle. L'ère de la connaissance. L'ère de l'espace et des sociétés futuristes. Beaucoup de personnes annoncent avec joie l'arrivée de l'Ère du Verseau. Beaucoup d'autres pensent qu'elle a déjà commencé. En fait, il reste encore un long chemin à parcourir avant qu'elle ne démarre.

Les ères sont déterminées par un phénomène appelé précession des équinoxes. Chaque année, l'équinoxe du printemps se décale légèrement par rapport aux étoiles en arrière-plan. D'environ 1° tous les 72 ans ou 30° tous les 2160 ans. Il met approximativement 26,000 ans à faire un tour complet. C'est ce que l'on appelle le grand cycle des ères zodiacales. Il s'agit d'une estimation grossière. La mesure réelle d'une ère est marquée par le temps qu'il faut à l'équinoxe de printemps pour traverser les groupes d'étoiles d'une constellation. Ce mouvement se fait en marche arrière dans chaque constellation, ainsi nous avons d'abord l'Ère des Poissons suivie de l'Ère du Verseau.

En observant les étoiles en question, nous voyons que les constellations sont de tailles très différentes. Celle du Bélier n'est que de 18° contre 35° pour le Taureau. Les Jumeaux (Gémeaux) n'occupent que 18°. Le Crabe (Cancer) seulement 10°. Le Lion couvre 31° contre 47° pour la Vierge. La Balance seulement 11°. Le Scorpion et le Centaure (Sagittaire) 26° chacun contre 20° pour le Bouc (Capricorne). Le Porteur d'eau (Verseau) couvre 38° et les Poissons 41°.

Par conséquent, la durée de chaque ère diffère et aucune mesure uniformisée de 30° n'est applicable en réalité. L'Ère des Poissons ne sera pas terminée tant que l'équinoxe de printemps n'aura pas atteint la première étoile du Verseau. Cela se produira aux alentours de l'année 2703.

L'ÈRE DU VERSEAU NE COMMENCERA PAS AVANT 2703 !

L'Ère du Verseau sera une ère de connaissance et de science véritables. L'Ère des Poissons est une ère de croyance et de dépendance, remplie d'aventure, de romance et de fanatisme religieux. La connaissance sous l'ère des Poissons reposait et repose toujours sur des systèmes de croyance et des jugements personnels. La vie a été compliquée, dominée par les préjugés, les croyances aveugles et le chagrin. Les prêtres enseignants de l'Ère des Poissons encourageaient les gens à la dépendance. On ne pouvait trouver Dieu qu'avec ce maître ou cette église, mais certainement pas par soi-même. Les systèmes de croyance se sont imposés aux individus. Soit vous aviez raison, soit vous aviez tort. Le sexe et être dans un corps était/est un péché. L'homme était/est perçu comme un « ange déchu ». Les pécheurs avaient besoin d'être sauvés. Malheureusement, l'Ère des Poissons se terminera comme elle a commencé, dans la ferveur et les tensions religieuses. Elle prendra fin avec la pollution des eaux de la planète et la destruction de la nature … mais nous croyions que nous faisions ce qu'il fallait. Ce Dieu était-il vivant ou moribond ? Le détachement de la vie (et du sexe) et de ses responsabilités va et a entraîné le monde à ignorer la pollution jusqu'à ce que le tissu même de l’existence soit menacé. La fin de l'Ère des Poissons sera aussi celle des nombreux systèmes de croyance et négligences. De nouvelles règles émergeront.

Il est facile de se rendre compte que nous sommes toujours dans l'Ère des Poissons des croyances et de la tromperie. Personne ne s'accorde sur les remèdes universels ou environnementaux. Même la communauté scientifique est perdue dans des systèmes de croyance et refuse d'admettre l'étendue de la pollution à l'échelle mondiale dont elle est principalement responsable. La technologie, en tant que système de croyance, a entraîné le pillage de la planète et amené le monde à la limite de la survie. Tous les jours, des espèces entières disparaissent. La science mettra-t-elle un terme à cette tendance destructrice ? Une simple reconnaissance des cycles rend le besoin de renouvellement évident. La science a fermé les yeux. Il y a tant de corruption et tant de rêves brisés. Des millions de gens meurent de faim. De nombreux pays sont en guerre ou en rupture au moment même où surgit la nécessité d'un nouveau consensus. Qu'est-ce que la santé ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qui est responsable ? Pouvons-nous éviter la régulation ? Le voulons-nous ?

L'Ère du Verseau sera une ère de connaissance et de vérité. Une ère de grande responsabilité et de régulation encore plus importante. Les règles de l'Ère du Verseau seront sévères. Elles seront nécessaires pour protéger par la force une planète qui se meurt. Le droit des individus à perturber l'équilibre de la nature sera oblitéré. Malheureusement, l'Ère de la Connaissance amènera avec elle le contrôle des pensées, des idéaux et des systèmes de croyance. Ce sera une ère spatiale et technologique, mais qui avec une plus grande nécessité encore d'organiser et réglementer la planète. Il y aura un Big Brother et une Big Sister pour vous surveiller et vous juger. Le consensus du groupe supplantera les élans et libertés individuelles. Nous serons tous égaux mais nous porterons peut-être tous le même uniforme. Nous pourrions même ne pas avoir le choix ni de notre profession ni de notre partenaire conjugal.

L'Ère du Verseau est plein d'idéaux et de gouvernance dans l'esprit socialiste mais elle sera sévère et restrictive. Il y aura un esprit d'équipe magique mais un manque de courage et de fierté individuelle.

Même aujourd'hui dans les années 90, nous nous dirigeons vers des modes de vie de plus en plus réglementés. Pensez-vous que nous pouvons nous le permettre ? Le besoin d'une gestion et d'un contrôle à l'échelle planétaire est évident. Qui va protéger les arbres, les forêts tropicales, les baleines, les aigles, les océans, la couche d'ozone et l'air ? L'air en bouteille pourrait bien devenir monnaie courante à l'avenir comme c'est le cas pour l'eau !

La direction est évidente mais pas agréable. Nous, les individus forts du XXe siècle, ne nous intégreront pas facilement dans l'avenir. Il est important de penser à ce que tout cela signifie. Nous avons des décisions pour créer ce siècle… maintenant! Croyez-vous que la vague incontrôlable d'avancées scientifiques va s'arrêter ? Des moments difficiles nous attendent.

Heureusement, l'Ère du Verseau ne sera que dans 695 ans. Pour l'heure, nous avons toujours besoin de croire. Nous devons avoir confiance les uns en les autres pour sauver la planète. Les informations actuelles ne semblent ni responsables ni fiables. De beaux jours nous attendent mais pour l'instant, il y a davantage de problèmes. J'ai ressenti le besoin de dissiper les illusions au sujet de l'Ère du Verseau. C'est un sujet qui mériterait un livre plutôt qu'une brève présentation comme celle-ci. Ce sont et devraient être des pensées qui donnent à réfléchir.

Texte original de ROBIN ARMSTRONG traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Ici et seulement Ici (3)

Les profs fantômes

EYAEL : Les profs ont l'air de fantômes. Un peu comme s'ils faisaient juste partie du décor ou bien qu'ils appartenaient à une autre dimension.

CHRISTELLE DABOS : Ça fait partie des choses qui m'avaient été beaucoup reprochées par des enseignants. Il y a des enseignants qui ont lu le livre et n'ont pas apprécié parce que, justement, ça ne donnait pas une belle image du corps enseignant.

Mais moi, au moment où j'ai écrit le livre — encore une fois, le titre original, c'était les Contes d'Ici et seulement Ici, ce n'était pas une sorte d'état des lieux du système pédagogique actuel.

Je me rappelle que quand j'étais au collège, tout ce qui était le corps professoral, c'était des fantômes. Je n'ai pratiquement aucun souvenir des cours, de ce que j'ai appris. Je me souviens des cours de récréation. Je me souviens de ce qui se passait entre les heures du cours. C'est ce qui m'a personnellement beaucoup marquée. Et je me dis qu'en fait, c'est là que se faisait une grosse partie de l'apprentissage. Ce n'était finalement pas avec le savoir théorique en classe.

Et donc dans cette histoire-là, clairement, ce sont doublement des fantômes. D'abord parce que c'est une volonté de ma part de les mettre vraiment à la marge. Et également parce que, comme c'est écrit du point de vue des jeunes, pour eux aussi, en fait. Les enseignants sont plus présents qu'ils ne le pensent. C'est juste qu'eux aussi ont des angles morts. Ils ne voient que ce qui est leur réalité immédiate. Ils en font en partie quand même.

J'en ai eu plusieurs retours d'enseignants qui m'ont dit, « Oh la la, ça ne fait pas envie. Et ça ne donne pas une belle image de notre métier. » Je me suis quand même sentie mal parce que ce n'était tellement pas mon intention. Je n'avais aucune volonté dénonciatrice, mais pas du tout.

C'est un peu comme dans — excuse-moi le parallèle — Batman. Pour que la figure de Batman émerge, il faut un système policier qui soit au mieux incompétent, au pire corrompu. Si le système faisait correctement son job, la figure de Batman ne pourrait pas émerger. Et c'était un peu le but aussi. Si ça avait été un collège où tout se passait bien, avec une communication et tout, peut-être que ce n'aurait plus du tout été la même histoire. Ce n'est pas ça que j'allais raconter.

En fait, le problème Ici, ce n’est pas tant que ça ne change pas. C’est plutôt que tout recommence. Et j’ai peur.

~ La remplaçante

Je n'ai aucune volonté dénonciatrice, à tout point de vue, parce que c'est plutôt le système qui se met en place. Cette mécanique qui se reproduit de cour de récréation en cour de récréation ; de génération en génération. Et c'est comme un cycle sans fin. Les gens se voient vite coller cette étiquette. Il y a évidemment les victimes, les bourreaux et les personnes qui ne rentrent ni dans cette catégorie ni dans l'autre mais qui sont prises entre deux feux.

Intemporalité sans internet

EYAEL : Cette histoire pourrait se transposer n'importe où n'importe quand sauf que les technologies actuelles ne semblent pas en faire partie. Et avec cette dimension d'Internet, penses-tu que l'histoire aurait pu se terminer de la même manière ?

CHRISTELLE DABOS : Alors, effectivement, j'avais vraiment envie de donner une dimension la plus intemporelle possible. D'ailleurs, à la base, le titre originel n'était pas Ici et seulement Ici mais les Contes d'Ici et seulement Ici.

Et en fait, j'ai quand même fait mention de certaines choses pouvant  laisser entendre qu'ils ont peut-être des téléphones. Mais c'est très discret. Par exemple, je dis à un moment donné, qu'il y a un trafic de vidéos dans la classe. Ils s'échangent des vidéos mais je ne dis pas quoi. Il y en a un qui a une console de jeu. On va dire que ce sont de petits indicateurs que l'on n'est pas au début du XXe siècle.

Mais clairement, pour moi, ce n'était pas ce que j'avais envie d'explorer. Il faudrait presque faire un roman dédié pour parler de cyber-harcèlement. Je me suis dit, « non, je ne vais pas rentrer dans cette dimension-là. Je vais juste rester sur le terrain de Ici ». Surtout que le but, c'était vraiment parler du lieu. Je me suis dit, « là, avec Internet, on risque de sortir un petit peu de ça ». Mais effectivement, ça pourrait être intéressant d'explorer une histoire, partir sur le même postulat mais cette fois-ci, en y allant à fond avec Internet.

C'est tellement difficile pour moi déjà d'imaginer ce qu'ils peuvent vivre avec cette dimension d'internet très présente par rapport au collège. Donc je ne sais pas honnêtement.

EYAEL : Cela ne risque-t-il pas d'être un obstacle à l'identification des jeunes de maintenant ?

CHRISTELLE DABOS : Je sais que moi, quand j'étais une collégienne, je n'avais aucun problème à m’immerger dans des romans qui parlaient d'univers de collège mais au XIXe siècle.

Je me souviens, par exemple, du Petit Chose d'Alfonse Daudet où ça commence vraiment dans une sorte de pensionnat où au début, le Petit Chose est un pion. Bon, clairement, c'était très loin d'atteindre ce que moi je vous pouvais connaître mais les thématiques étaient là. C'était le bouc émissaire. Et pour moi, l'identification, elle était totale.

Ou Poil de carotte (de Jules Renard). Poil de carotte, je l'ai adoré. Je l'ai lu au collège justement. Je l'ai lu et relu. C'est extrêmement dur.

Le harcèlement scolaire

EYAEL : Le harcèlement scolaire est un sujet tabou dont on parle beaucoup en ce moment mais, en réalité, rien n'est vraiment fait. Du coup, ton livre tombe un peu à pic.

CHRISTELLE DABOS : En fait, avec cette thématique du collège, de ce qui se passe entre ses murs dont notamment le harcèlement mais pas que — c'est là que je me rends compte (en fait peut-être moins aujourd'hui) qu'il y quand même une sorte de tabou parce que c'est quelque chose que je n'ai abordé avec personne pendant très longtemps. Avec toutes les personnes, les amis que je me suis fait par la suite, on n'aborde pas ces sujets-là.

Et du coup, lorsque le livre est sorti et que j'ai eu des foules de témoignages de personnes qui m'ont dit, « voilà pour quelle raison ce livre m'a secoué », je trouve que c'est presque inquiétant. En fait, je me rends compte que neuf personnes sur dix ont très mal vécu leurs années-collège. Proportionnellement, ça fait peur.

Et là, je me suis dit, « tiens, mais moi, j'ai l'impression d'être toute seule ». Quand j'étais au collège, je me sentais très isolée. J'avais l'impression que ça se passait bien pour tout le monde sauf pour moi. Et là je réalise que c'était souffrance pour beaucoup de personnes.

De mon ressenti, c'est une sorte de micro-société où on va retrouver tout ce qui se passe à un plus grande échelle par la suite. L'école primaire ne prépare pas du tout à ça. On passe d'un côté très entouré, très enveloppé, très encadré et puis tout à coup, il y a de nouveaux codes mais ils ne sont pas dits. Ils sont extrêmement tacites. Et quand on n'a pas le mode d'emploi, ce n'est pas évident.

Moi, j'ai eu la chance de ne pas connaître les réseaux sociaux quand j'étais au collège. Vraiment, je me dis, « oh la la, aujourd'hui au collège, vivre avec tout ça ». C'est du harcèlement ce truc-là. Ça veut dire qu'avant, quand on quittait le lieu, on le quittait. L'idée d'y retourner n'était pas agréable mais une fois qu'on l'avait quitté … Alors que là, avec les réseaux sociaux, ça poursuit jusque chez soi. Il n'y a plus de coupure, en fait. Ça peut continuer. C'est là, je me dis, ça devient assez terrifiant.

EYAEL : Mais est-ce que les personnes qui ont été victimes de harcèlement scolaire ont vraiment envie de se replonger là-dedans ?

CHRISTELLE DABOS : En fait, même toute la question qui s'est posée pour ce roman,
c'était justement « qui est le public cible finalement ? » On s'est posé la question et on se la pose toujours.

En fait, pour la Passe-Miroir, en fin de compte, c'était beaucoup des parents — beaucoup des mamans qui avaient lu le livre, qui voulaient juste voir si c'était adapté pour leurs enfants et qui finalement sont devenues mes premières lectrices. Et après, elles ont transmis le livre à leurs enfants. Mais lorsque les mamans lisent Ici et seulement Ici, elle se disent « Je n'ai pas envie que mon enfant lise ça. Ça me fait peur ».

Ça fait peur soit parce qu'ils s'apprêtent à rentrer au collège, soit parce qu'ils sont en plein dedans et elles ont peur de faire peur à leur enfant. Donc Gallimard avait estimé qu'à priori ça s'adressait plutôt à des personnes qui étaient en train de sortir du collège ou qui en étaient vraiment sorties. Finalement, le public cible n'était pas le collégien mais plutôt des personnes déjà à l'étape d'après.

Il y a des gens qui portent ça très longtemps en eux. À mon niveau à moi qui n'est pas forcément extrême, je me rends compte que j'ai traîné le collège à l'intérieur de moi pendant presque toute ma vie. Et en fait, pour pouvoir en sortir, il a fallu que j'écrive ce livre. Je me suis dit, « tiens ça y est, maintenant je peux dire que je suis sortie du collège ».

EYAEL : Je ne sais pas si te souviens de "College Boy", ce fameux clip d'Indochine au début des années 2000, qui montrait un collégien harcelé par ses camarades et qui finit littéralement crucifié avant d'être fusillé. Ça avait fait un scandale et ça avait été carrément censuré en France.

CHRISTELLE DABOS : Toi, tu parlais du clip d'Indochine. Moi, je pense à des dramas japonais, coréens sur lesquels je suis tombée. Il y en a beaucoup qui abordent cette thématique de façon très frontale, je trouve. Eux, ils vont ! Vraiment, ils montrent des scènes — la façon dont ça se met en place. Donc très vite, quelqu'un peut se retrouver mis en marge d'une classe. Et toutes les violences d'abord psychologiques voire physiques qui peuvent s'ensuivre. Parfois ça va très, très loin. Et il y en a beaucoup. Pour moi, ça a été même étonnant. Ce n'est pas si souvent que je vois une mise en scène ainsi, que c'est traité, montré. Effectivement, c'est très dur mais ça correspond à quelque chose — à une réalité.

C'est ce qu'on disait tout à l'heure. Au final, c'est un microcosme qui est le reflet de quelque chose qui se passe à une plus large échelle. Ça commence à se mettre en place à ce moment-là.

Nouveau livre à venir

EYAEL : Est-ce que tu as d'autres projets d'écriture en cours ?

CHRISTELLE DABOS : Ce que je peux au moins dire car ça, à priori, je pense que c'est sûr, c'est qu'il y a un roman qui va sortir chez Gallimard Jeunesse en novembre.

C'est le fameux roman dont je parlais au tout début, que j'avais commencé juste après la Passe-Miroir et qui a été interrompu momentanément par l'écriture de Ici et seulement Ici.  Du coup, il fait assez trait d'union entre les deux.

Après, en termes d'univers, au sens strict, c'est de la fantasy puisque ce n'est pas notre monde et ce n'est pas exactement notre humanité. Ça y ressemble beaucoup mais c'est un peu comme pour la Passe-Miroir. Ça ressemble beaucoup mais ce n'est pas.

Sauf que cette fois-ci, je me suis beaucoup inspirée des années 80 en terme d'ambiance générale. C'est mon enfance hein! J'ai dit « je veux des baladeurs, je veux des rollers, je veux des minitels… » En termes de coloration, j'avais un peu envie de cette texture-là des années 80. Mais voilà, au sens strict, c'est de la fantasy et Gallimard Jeunesse, je pense, va davantage spécifier en parlant plutôt de dystopie.

Comme ça s'est écrit juste après la Passe-Miroir et avant Ici et seulement Ici, ça devrait se sentir même si je l'ai repris après avoir fini Ici et seulement Ici. Je pense qu'on va sentir effectivement qu'il y a un côté Passe-Miroir et un côté Ici et seulement Ici et qu'en même temps, ça ne ressemble à aucun des deux.

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L'humanité face à son destin

Les éclipses de Nouvelle Lune comptent parmi les phénomènes astrologiques les plus excitants. Elles annoncent un changement de rythme total. Un peu comme si vous alliez dans une direction, probablement guidé par votre ego, et que, tout à coup, survenait le Divin — la Déesse ou l'Esprit — pour vous mettre en face de la direction que vous devez effectivement prendre.

Yasmin Boland, Lunologie

De tous temps, des civilisations « primitives », qui voyaient en elles le message des dieux, à nos civilisations modernes, à qui le dieu Science a appris qu'il ne s'agit que de l'ombre portée de la lune occultant momentanément le soleil lors de son passage entre ce dernier et la Terre, les éclipses n'ont cessé, à la fois, de fasciner et de terrifier les hommes. Tout n'étant d'ailleurs, là encore, qu'affaire de perspective car si la lune, dont la taille est 400 fois inférieure à celle du soleil, nous apparaît de diamètre identique, c'est uniquement parce qu'elle se trouve, à ce moment-là, 400 fois plus proche de la Terre d'où nous observons la voûte céleste. De fait, c'est surtout la rareté et la brièveté de ces phénomènes astronomiques qui semblent déclencher autant de crainte et de fascination.

Pour ma part, je ne compte évoquer ici ni les différentes prophéties de fin du monde ni les moult scénarios « complotistes » qui circulent un peu partout sur la toile mais je m'interroge. Je m'interroge parce que, pour une fois, tous les différents points de vue, des plus farfelus aux plus pragmatiques, semblent converger et s'accorder sur un point essentiel : l'humanité est désormais au pied du mur.

Tout d'abord, pour ceux qui voudraient profiter de ce spectacle rare, l'éclipse qui se produira le 8 avril prochain ne sera malheureusement visible que depuis le continent nord-américain et le golfe du Mexique pour une durée maximum de 4 minutes et demie. Ce sera la seconde éclipse solaire totale visible aux États-Unis depuis 1918 — la première s'étant produite le 21 août 2017. Les autorités fédérales s'attendent à des afflux massifs de chasseurs d'éclipses prêts à parcourir des milliers de kilomètres afin de pouvoir assister à ce phénomène exceptionnel en direct. Jusqu'ici rien de bien surprenant quand on connaît la réputation des Américains toujours en quête de sensationnel, me direz-vous.

Là où ça devient intéressant, voire « interpellant », c'est que la garde nationale sera activée et que « 22 membres d'une unité spéciale biologique, chimique, radiologique et nucléaire seront présents en cas de nécessité ». D'aucuns rapportent que la FEMA1 serait également sur le coup. Les habitants de l'état d'Oklahoma, sur le trajet de l'éclipse, ont même été invités à faire des réserves de nourriture, d'eau et d'essence pour une à deux semaines. On prévient également que les moyens de communication pourraient être surchargés, ce qui risquerait de rendre les appels sur le réseau mobile difficiles…

Tout ça pour une éclipse ?!

Intriguée, j'ai décidé de monter le thème de cet événement en utilisant la vraie astrologie2, à savoir celle qui tient compte de la précession des équinoxes et vous verrez combien ce « détail » prend vraiment tout son sens.

Un coin d'océan entre ciel et terre

En ce jour, il y aura près de lui un mugissement,
Comme celui d'une tempête sur mer ;
En regardant la terre, on ne verra que ténèbres,
Avec des alternatives d'angoisse et d'espérance ;
Au ciel, l'obscurité régnera.

Ésaïe 5:30

La carte du ciel de l'éclipse du 8 avril a ceci d'extrêmement particulier que toutes les planètes sont concentrées sur un tiers du cercle zodiacal selon une figure appelée grappe, bouquet, coin ou paquet, aux extrémités de laquelle se trouvent Pluton (dieu des enfers) alias le Grand Réformateur et Uranus (Ouranos, dieu du ciel) alias le Grand Éveilleur avec Neptune (dieu des océans), maître de l'éclipse en Poissons, à mi-chemin entre ces deux planètes.

Premier fait troublant, Pluton en Capricorne sidéral (signe du pouvoir, des gouvernements et des institutions) se retrouve conjoint à Altaïr, l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle qui se trouve être le symbole des États-Unis d'Amérique. Or la dernière fois où cette conjonction s'est produite au même endroit exactement (vue de la Terre, Altaïr étant une étoile fixe et Pluton mettant environ 250 ans à faire le tour de l’écliptique/zodiaque) fut à l'occasion de la déclaration d'indépendance américaine le 4 juillet 1776.

Autre « détail » intéressant, Uranus, la planète fermant ce coin planétaire, est en conjonction (3 degrés d'orbe) au Soleil de la création de l'état d’Israël, le 14 mai 1948, à 27°26 du Bélier sidéral, lui-même conjoint à Algol surnommée l'étoile du démon.

Encore plus troublant, les trajectoires combinées des deux éclipses américaines, espacées de 7 ans, s'entrecroisent pour former un gigantesque X au-dessus des États-Unis comme on peut le voir sur l'illustration ci-dessus. La marque de la fin comme ce fut le cas de Ninive, dernière capitale de l'empire assyrien mentionnée dans la Bible ? Curieusement, la première éclipse avait traversé 7 villes américaines appelées Salem (qui fut également le nom de Jérusalem du temps du roi Abraham et qui signifie « paix ») tandis que celle à venir traversera 7 villes du nom de Nineveh (Ninive en anglais).

Notez bien la prépondérance du nombre 7 qui en numérologie se trouve être en analogie avec la planète Neptune.

7 dans le ventre du Poisson

Or l’Éternel avait préparé un grand poisson pour engloutir Jonas ;
et Jonas demeura dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits.

Jonas 1:17

Jonas, prophète présent dans les trois religions abrahamiques — à savoir le judaïsme, le christianisme et l'islam — fut envoyé par Dieu à Ninive pour que la grande cité se repente de la voie décadente sur laquelle elle s'était engagée. Mais Jonas désobéit et prit un navire pour se rendre à Tarsis qui se trouvait dans la direction opposée. Alors, pour le punir, Dieu engendra une terrible tempête. Soucieux d'épargner le courroux divin à ses compagnons d'infortune, Jonas leur demanda de le jeter à la mer et les eaux redevinrent paisibles. Jonas ne se noya point mais fut avalé par un énorme poisson dans le ventre duquel il fut retenu trois jours et trois nuits à implorer le pardon de Dieu avant d'être rejeté sur le rivage.

Ce modèle planétaire concentrant les énergies des onze planètes sur un tiers du zodiaque est d'autant plus puissant qu'il est constitué en son centre d'un stellium ou amas de 7 planètes et points en Poisson sidéral (à savoir Neptune, Vénus, le Nœud Nord, la Lune, le Soleil, Chiron et Mercure). Associé, entre autres, à l'énergie christique, la spiritualité, la réincarnation, le subconscient, le rêve, l'imagination, l'intuition, l'empathie, les mondes invisibles et les choses cachées, le Poisson est un signe nocturne, double et insaisissable, à l'image de l'illustration en tête de cet article. Il est lié à la maison XII de l'isolement, des épreuves, des inimitiés cachées et des trahisons, et à l'ambivalent Neptune, pouvant mener aussi bien à l'illumination qu'à la confusion ; à la rédemption qu'à la perdition ; à la fusion qu'à l'aliénation.

Il faut savoir que les planètes concentrées dans un stellium agissent comme une seule et procurent une exceptionnelle accentuation au signe qu'elles occupent. Chaque planète dépend des autres comme dans une famille unie.

Ce stellium est donc d'autant plus puissant que son maître, Neptune s'y trouve en domicile conjoint à l'étoile Scheat, une géante rouge de la constellation de Pégase potentiellement cause de submersion. Intéressant quand le mystérieux Q nous conseille de « surveiller l'eau ».

De l'eau est issue toute vie.

Le Coran

Neptune, archétype de l'amour universel et maître de notre évolution (Nœud Nord), encadre le stellium avec Mercure, régent de notre karma collectif (Nœud Sud). Il se trouve directement conjoint à Vénus, l'amour terrestre et en opposition à la lune noire vraie (notre part d'ombre) en Vierge sidérale, ce qui devrait obliger l'humanité à confronter ses illusions, dénouer ses schémas inconscients et ses peurs et servir de catalyseur à son évolution spirituelle. Un retour à soi et une introspection quasi forcée avec Mercure rétrograde au moment de l'éclipse.

En outre, Chiron le Guérisseur blessé, conjoint au degré exact à la nouvelle lune, laisse présager d'une prise de conscience brutale nécessaire et salutaire, d'autant que l'axe karmique (nœuds lunaires) se trouve au mi-point de ce concentré d’énergies. Un peu comme si on nous arrachait de force nos œillères pour nous obliger à regarder cette ombre monstrueuse que nous cherchons désespérément à fuir. Le parallèle avec l'histoire de Jonas me semble donc fort à propos.

Le doigt de Dieu sur notre Karma

Et tout à coup Ralph se mit à hurler :

– Larry ! Larry ! La main de Dieu !

Le visage de Ralph était transporté d’une terrible joie. Ses yeux brillaient. Il montrait le ciel.

Larry leva les yeux. Il vit la boule d’électricité que Flagg avait fait jaillir de son doigt. Elle avait effroyablement grandi. Elle était à présent suspendue dans le ciel, menaçant La Poubelle, lançant des étincelles comme de longs cheveux. Larry se rendit vaguement compte que l’air était tellement chargé d’électricité que tous les poils de son corps en étaient hérissés.

Et la chose dans le ciel ressemblait à une main.

– Nonnnnn ! hurla l’homme noir.

Larry tourna la tête vers lui… mais Flagg n’était plus là. Devant l’endroit où il s’était trouvé, Larry eut l’impression de sentir une chose monstrueuse quelque chose d’accroupi, de voûté, presque sans forme – quelque chose avec d’énormes yeux jaunes fendus de deux pupilles de chat noir.

Puis l’impression disparut.

Larry vit les vêtements de Flagg – le blouson, le jeans, les bottes – qui tenaient tout seuls en l’air. Une fraction de seconde, ils conservèrent la forme du corps qui les avait habités. Puis ils s’effondrèrent.

Stephen King, Le Fléau

D'ordinaire, la figure planétaire appelée Yod ou doigt de Dieu ou encore doigt du destin ne s'applique qu'aux planètes ou luminaires et non aux points fictifs comme ici avec l'axe des nœuds lunaires mais dans le cas de cette carte du ciel si singulière, je trouve qu'elle amplifie davantage le message comme si l'univers voulait qu'il soit aussi clair qu'une enseigne au néon dans la nuit noire.

Notez donc la grande flèche verte constituée des deux quinconces (efforts d'adaptation) des duos Mars-Saturne (action réfléchie) en Verseau et Uranus-Jupiter (justice sociale) en Bélier pointant tel un laser vers le Nœud Sud du karma en Vierge sidérale.

Ajoutons à cela que Mars et Uranus sont en réception mutuelle (chacun dans le signe de l'autre) pouvant inciter à la violence et l'impulsivité. Avec la Lune noire en ligne de mire reliée à Pluton, tous les thèmes glauques liés au satanisme et à la pédophilie que, jusqu'ici, le grand public ne voulait pas trop entendre ni croire, pourraient être enfin exposés de manière irréfutable, provoquant des réactions viscérales et de la colère.

Lâcher la queue du Dragon ou sombrer

Vierge et Poissons, voilà l’axe du Christ. C’est sous l’influence de ces deux constellations que l’époque chrétienne a cherché à développer dans les âmes humaines les deux qualités de la Vierge et des Poissons : la pureté et l’amour pour le prochain. Jésus, né de la Vierge, s’est manifesté comme poisson. Vous savez que les premiers chrétiens n’avaient pas la croix pour symbole, mais le poisson. […]
Tous les hommes possèdent deux poissons et cinq pains, mais le plus grand nombre ne se nourrit que partiellement, physiquement, sans savoir que la nutrition doit aussi se réaliser dans le plan spirituel.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Le Zodiaque, clé de l'homme et de l'univers

Le Nœud Sud en Vierge sidérale symbolise ainsi l'excès de matérialisme et la rigidité intellectuelle. Comme Saint Thomas, Monsieur ou Madame Tout-le-monde ne croit qu'au palpable et réprime sa sensibilité et son intuition. Pour croire, il ou elle a besoin de voir. Ils risquent donc d'être servis !

Le message de l'éclipse est de lâcher le mental piraté par les forces involutives animant ceux qui dirigent dans l'ombre — et tirent les ficelles des guignols officiels qui nous servent de dirigeants — pour se reconnecter à la Source divine, à l'énergie christique en soi par les voies du cœur et de l'amour inconditionnel. Abandonner nos croyances limitantes (Vierge) pour embrasser notre potentiel créatif infini (Poissons).

Le thème est celui de l'acceptation, du pardon, de la guérison et de la rédemption mais encore une fois, les énergies neptuniennes sont ambivalentes. Quid du poisson qui choisira de rester dans l'ombre involutive de la queue du Dragon (Nœud Sud) quand l'autre choisira de voir et de transcender son passé pour évoluer et sortir de la roue infernale ?

Le jour du Jugement

Et Jonas commença d'entrer dans la ville le chemin d'une journée, et il cria et dit :
Encore quarante jours, et Ninive sera renversée.

Jonas 3:4

En comptant 40 jours après l'éclipse, cela nous mène à la mi-mai, date anniversaire de la création d'Israël où le Soleil sera à nouveau conjoint à la violence d'Algol (puisqu'il s'agit d'une étoile fixe) et à l'exubérance de Jupiter. Je n'en dirai pas plus car je ne suis ni voyante ni fataliste. L'astrologie n'est pas une boule de cristal mais plutôt un outil pour la connaissance de soi dans notre quête évolutive.

La numérologie également et il est intéressant de constater combien les nombres du jour, en corrélation avec les arcanes majeurs du tarot, font écho au thème de l'éclipse. Ainsi nous sommes en année universelle 8 (2+0+2+4) de la Justice ou loi de retour en analogie avec le signe de la Balance.

Le mois d'avril est un mois universel 12 (4+8) du Pendu ou traversée du désert en analogie avec Neptune, le lâcher prise et la nécessité de changer de perspective. Il peut également être question d'inversion à l'image du sablier en forme de 8 qu'on retourne quand le temps est écoulé. Un nouveau cycle.

Enfin le 8 (encore !) est un jour universel 20 (8+12) du Jugement ou de la reconnexion en analogie avec Pluton et le thème du phénix. Mourir et renaître à soi-même. Éliminer ce qui ne nous sert plus et bloque notre évolution collective.

Réduit sur pour obtenir un nombre compris entre 1 et 9, cela donne le 2 (2+0) de la Papesse ou maison intérieure du retour à soi en analogie avec la Lune.

Le 2 c'est également la dualité et les deux poissons. Deux lignes de temps ?

Pour revenir au nombre 7, mentionné en début d'article, il est souvent associé à Dieu et à la perfection divine. Dans le tarot, le 7e arcane majeur est celui du Chariot de la victoire ou de la puissance de direction. C'est ce qui nous est demandé lorsque nous sommes tiraillés entre deux forces contraires pour maintenir le cap de la voie du juste milieu.

Nous aurons eu 7 ans (de réflexion ou de malheur selon notre disposition d'esprit) entre ces deux éclipses pour voir ce qui se cachait derrière le rideau du Magicien d'Oz et choisir notre positionnement. Voir ou ne pas voir telle fut la question. Parfois il ne suffit pas de dire, il faut montrer. C'est pourquoi nous avons eu 7 ans d'arrachage de voiles sur ce que nous appelions réalité afin qu'un grand nombre d'âmes puisse s'éveiller. Les suppôts de Satan ne se cachent tellement plus que, ces derniers mois, nous avons eu droit à une véritable déferlante d'immondices allant crescendo afin que toute personne cautionnant ces actes ou paroles ne puisse plus encore très longtemps se réfugier derrière le prétexte de l'ignorance.  

J'y vois comme un compte à rebours qui toucherait bientôt à sa fin ou qui serait activé ; les derniers grains de sable en train de passer le goulet d'étranglement d'un sablier. Faites vos jeux, rien ne va plus ! La roue tourne. Les dés sont jetés. Nos routes vont se séparer. Quand ? comment ? je n'en sais rien mais c'est mon sentiment.

Notes et références

  1. ^ La FEMA, organisme fédéral américain de gestion des crises, a pour mission d’aider les gens avant, pendant et après les catastrophes. 
  2. ^ « Notre référentiel zodiacal est calqué sur les véritables constellations du ciel. Non pas les constellations astronomiques parce qu'elles sont pas d'égale longueur mais la configuration des Mésopotamiens qui ont déterminé, il y a plusieurs milliers d'années, 12 groupes d'étoiles principaux sur la bande de de l'écliptique sur laquelle notre Soleil fait sa révolution. Je dis bien 12 et pas 13 parce qu'il s'agit des 12 constellations ayant leur étoile principale sur la bande de l'écliptique. À l'époque le premier signe était le Taureau car c'était dans l'ère du Taureau. Lorsque nous sommes entrés dans l'ère du Bélier, celui-ci est devenu le premier signe et depuis 1800 ans où nous sommes entrés dans l'ère du Poisson, il aurait dû devenir le premier signe. Mais cela ne s'est pas fait parce qu'une secte persane (les Khorassaniens) a figé le faux Bélier comme début du zodiaque et cette hérésie s'est répandue dans toute l'Europe […] La sidéralité se base sur un zodiaque étoilé ; le tropicalisme qui se base sur les saisons de l'hémisphère nord utilise un zodiaque sans plus aucune référence aux étoiles. » (Source)

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