La guerre

S'il y a bien une chanson qui n'a jamais cessé d'être actualité, c'est bien celle-ci. Écrite et composée pour le célèbre label Motown pour être originellement interprétée par les Temptations, ce morceau emblématique contre la guerre du Vietnam fut finalement enregistré par Edwin Starr et devint très vite un tube repris par de nombreux artistes au fil des décennies qui suivirent. Preuve que la musique n'adoucit pas vraiment les mœurs — du moins de tout le monde.Ey@el

War

La guerre, hein,
À quoi ça sert ?
Absolument à rien,
La guerre, hein
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, redites-le encore une fois vous tous
La guerre, hein mon dieu
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, écoutez-moi

Oh, la guerre, je la méprise
Parce qu'elle implique la destruction de vies innocentes
La guerre, ce sont des larmes dans les yeux de milliers de mères
Quand leurs fils s'en vont au combat et y perdent la vie

J'ai dit
La guerre, hein, mon dieu, vous tous
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, redites-le encore
La guerre, waouh Seigneur
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, écoutez-moi
La guerre n'est rien d'autre qu'une briseuse de cœurs
La guerre n'a d'autre ami que le croque-mort

Oh la guerre est l'ennemie de l'humanité tout entière
Rien que d'y penser, ça me dépasse
La guerre a semé l'agitation au sein de la jeune génération
La provocation puis la destruction — qui veut mourir ?

La guerre, hein, mon dieu, vous tous
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, dites-le, dites-le, dites-le
La guerre, hein
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, écoutez-moi
La guerre n'est rien d'autre qu'une briseuse de cœurs
La guerre n'a d'autre ami que le croque-mort

Oh, la guerre a brisé les rêves de nombreux jeunes hommes
En a fait des invalides, les a rendus méchants et amers
La vie est bien trop courte et précieuse aujourdhui
Pour la passer à se faire la guerre
La guerre ne peut donner la vie, elle ne peut que l'ôter

La guerre, hein, mon dieu, vous tous
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, redites-le encore
La guerre, waouh Seigneur
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, écoutez-moi
La guerre n'est rien d'autre qu'une briseuse de cœurs
La guerre n'a d'autre ami que le croque-mort

La paix, l'amour et l'entente, dites-moi
Il n'y a donc aucune place pour cela aujourd'hui ?
Ils disent que nous devons nous battre
Pour garder notre liberté
Mais Dieu sait qu'il doit y avoir un meilleur moyen

La guerre, hein, mon dieu, vous tous
À quoi ça sert ?
Absolument à rien, dites-le, dites-le, dites-le
La guerre, mon dieu, heu
À quoi ça sert ?
Levez-vous et criez : « À rien »
La guerre n'est rien d'autre qu'une briseuse de cœurs

Reprise des Jam

Texte original de NORMAN WHITFIELD traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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L'Inversion : comment nous nous sommes faits piéger dans la perception d'une fausse réalité

Commençons par une histoire…

L'existence humaine est une histoire. Il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire mais d'un livre évolutif regorgeant de récits surprenants, poignants et parfois dangereux. L'humanité vit littéralement ses propres Mille et Une Nuits mais à travers les millénaires. Et à l'instar de ce remarquable livre de contes, certaines histoires incroyables sont venues imprégner les cœurs et les esprits de millions de personnes au fil des âges. D'aucunes sont plus importantes que d'autres — plus épiques, plus poignantes et plus influentes. D'autres relèvent du quotidien, remplissant nos poches et organisant notre temps. Mais au delà de nos petites histoires, il y a toujours eu une grande histoire. Et c'est cette grande histoire bouleversante qui raconte et influence l'orientation générale prise par l'humanité. Elle est souvent si convaincante, si riche en détails persuasifs que nous y adhérons avec ferveur. Comme ces contes merveilleux que l'on raconte aux enfants avant d'aller au lit et qui imprègnent nos rêves. Au réveil, le rêve a l'air si réel qu'il persiste au cours de la journée jusqu'à être réactivé à nouveau avant de dormir. Parfois même, dans certaines circonstances particulières, le rêve est si captivant et si convaincant que le rêveur ne se réveille jamais. Il continue de rêver ce qu'on lui a insufflé avant de s'endormir.

L'histoire de l'humanité est semblable à un rêve à l'intérieur d'un rêve — une inversion au sein d'une illusion. Et comme bon nombre de rêveurs le savent, les rêves sont constitués de plusieurs niveaux. À l'instar des poupées russes, on y trouve des strates d'histoires imbriquées contribuant toutes à la création d'un corps ou domaine de récit principal. Et comme tous bons rêveurs, la plupart des gens se retrouvent pris au piège d'une de ces strates dont il peut s'avérer pratiquement impossible de s'extraire. Car bien que nous soyons techniquement éveillés, nous rêvons aussi. Pourquoi ? Parce que nous vivons certaines histoires et récits qui ont été ensemencés, implantés ou enchevêtrés dans nos têtes. Ils ont pénétré notre subconscient et de cet emplacement privilégié en coulisses, influencent notre comportement et notre réflexion. Même lorsque nous nous croyons éveillés, nous ne sommes jamais libérés de ces histoires, narratifs et concepts qui gèrent nos perceptions et créent l'arc de nos vies rêvées. Pour être véritablement éveillé, il faudrait savoir comment abandonner toutes ces histoires et sortir du concept ; c'est-à-dire nous retourner vers le haut au sein de l'inversion. Une poignée de personnes ont beau y être parvenues, cela a toujours été considéré comme quelque chose de singulier, d'ésotérique ou de mystique. Parce que, pour les rêveurs, quiconque sort du rêve doit forcément être un excentrique bizarre, non ? Ou bien cela fait sans doute partie du récit principal.

Nous ne faisons pas les bons rêves.

Le narratif dominant n'aime pas beaucoup quand les rêveurs (pardon, les gens) tentent de partir. Pourquoi des gens voudraient-ils s'en aller quand le récit est si captivant ? Dans l'ensemble, toutefois, c'est rarement un problème car tellement peu de personnes se rendent compte qu'il s'agit d'un rêve dans un rêve que ça n'arrive pratiquement jamais. Revenons donc à nos moutons…

Dans la vie, les choses ne sont pas ce qu'elles ont l'air d'être. L'existence humaine est vécue comme une normalisation de ce concept de réalité inversée. C'est pourquoi la vie est remplie de tant d'irrégularités, de bizarreries et de pure folie. Nous savons tous, ou ressentons tous instinctivement, que quelque chose s'est perdu en route.

Nous croyons désormais n'importe quoi parce rien ne semble avoir de fondement. Nous nous sommes égarés dans les reflets de notre propre monde miroir. Nous sommes satisfaits de la distraction que nous procure la vue de nos reflets nous renvoyant nos sourires. Il faut que tout aille bien, leur disons-nous — les gouvernements ne nous mentiraient pas, hein ? Nous sommes protégés par des structures autoritaires bienveillantes qui prennent soin de nous comme nos propres mères. Mon dieu ! C'est le monde à l'envers.

Je vais vous révéler un petit secret : c'est comme ça depuis longtemps. C'est juste que depuis peu, le rêve éveillé de l'Inversion parvenait à maintenir tout le monde endormi (à l'exception de quelques rares personnes) parce que le filet de conscience à l'intérieur du concept de réalité était mince. Mais il s'est passé quelque chose — vous n'avez rien remarqué ? Le voile s'est fissuré et davantage de conscience a pu s'infiltrer et pénétrer dans nos têtes même si nous n'avons rien remarqué. Progressivement, les gens devinrent de plus en plus sensibles à cette chose qu'on appelle « condition humaine ». Chaque génération eut son rare lot d'individus exceptionnels qui parlèrent voire même écrivirent sur ces choses ; mais peu de gens les écoutèrent et encore moins lurent leurs écrits (parce qu'on les avait maintenus dans l'illettrisme). Pourtant, l'infiltration progressive de conscience dans ce concept de réalité se poursuivit. Et les intuitions continuèrent d'arriver. Certains furent inspirés ; d'autres eurent des révélations. Mais ils restaient peu nombreux. L'Inversion s'imposait toujours ; pour maintenir les œillères sur les yeux des rêveurs tout en augmentant le volume de la musique. De plus grandes distractions furent proposées ; un feu d'artifice de divertissements apparut. Et on encouragea ceux qui commençaient à ouvrir juste un œil. Ces rares individus qui se doutaient de quelque chose furent rapidement détectés et propulsés en haut de la hiérarchie de la « pyramide du peuple » pour les faire bénéficier de la plupart des joies et profits de l'Inversion. Ces instances supérieures voudraient ensuite se consacrer à maintenir le système exactement comme il était : une protection d'intérêts personnels. La masse des rêveurs — la masse endormie comme on les appelait — continuait d'osciller au son de la berceuse. Mais peu à peu, la fréquence de cette berceuse fut modifiée. Une nouvelle vibration lui fut ajoutée. Je pense que vous saisissez l'essentiel d'où je veux en venir.

Et nous y voilà : exactement là où vous vous trouvez à présent.

Alors qu'avez-vous l'intention de faire ?

Texte original de KINGSLEY L. DENNIS traduit de l'anglais par EY@EL
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Oscar, le chat mondain

Cette histoire, que j'ai traduite il y a bien une vingtaine d'années, fait partie d'un des nombreux recueils de récits autobiographiques de la vie d'un vétérinaire anglais du Yorkshire dans les années 40. Il s'agit donc d'une histoire vraie qui, à ma connaissance, n'a jamais été publiée en langue française et que j'ai trouvée particulièrement attachante pour la partager avec vous sous forme audio.

J'espère de tout cœur qu'elle vous plaira et vous permettra de vous détacher un peu de cette actualité terriblement anxiogène.

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Méditations angéliques

Le temps que je me remette de ma maladie, voici une petite compilation de shorts publiés il y a quelque temps sur ma chaïne YouTube. L'occasion de les découvrir pour ceux et celles qui n'y sont pas abonnés. Il s'agit de cartes de méditations angéliques tirées au hasard du jeu Angel Meditations de Sonia Cafe que j'ai traduites et mises en images et musique.

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