Mettez-vous au vert

Depuis que j'ai arrêté de fumer, je bouffe des feuilles
d'eucalyptus, ça me dégage les sinus.
M'en cause pas, j'en suis toujours à 50 tiges par jour.
Moi, je préfère les plates-bandes de Marie-Jeanne.
Y'a pas mieux que la coca à chiquer, hé, bande de nazes !

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Calypso

Calypso est le nom du légendaire navire de l'illustre commandant Cousteau inspiré de la mythologie grecque. Fille d'Atlas, la nymphe Calypso aurait retenu Ulysse sur son île pendant sept ans. C'est sûr que notre océanographe à nous, il aurait eu un peu de mal à détourner autre chose que des méduses et quelques mérous pas futés même en leur proposant l'immortalité !

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Optimiste

Oui, je sais, j'ai clamé haut et fort combien j'exécrais la musique de Radiohead après OK Computer ainsi qu'un tas d'autres conneries que j'aurais certainement dû m'abstenir d'écrire. Enfin j'assume. Et puis, comme on dit, il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis. De toute manière, au point où j'en suis rayon virages à 180 degrés, cela n'a rien de bien surprenant : la routine, quoi ! À ma décharge, j'ai découvert ce groupe, pourtant de ma génération, carrément sur le tard (mais dans l'univers tout arrive à point nommé), littéralement téléguidée par une sorte de GPS intérieur (je ne trouve pas d'autre mot) qui, comme je l'ai déjà expliqué à maintes reprises, est devenu mon nouveau modus operandi ces derniers temps. On ne va donc pas cracher dans la marmite même si, cette fois, c'est Yorke et ses potes qui sont aux fourneaux et qu'il n'y a plus de « creeps » au menu. Saucisses et purée ("Bangers And Mash"), ça vous dit ? Le plat du jour, issu de Kid A qui fait suite à l'album de la consécration planétaire (le sus-nommé OK Computer), s'est donc imposé comme une évidence à force de me trotter dans la tête (fallait bien que j'exorcise). Mais l'optimisme selon Thom Yorke, comme vous allez le constater, a des relents de vinaigrette. Vu l'état actuel des choses, il n'a certainement pas tort mais je trouve que ça n'aide pas à faire de son mieux. N'empêche que moi, si on m'avais demandé mon avis... Mais bon comme de juste on ne m'a rien demandé, je me suis quand même fendue d'un petit « remix » du texte totalement à contrepied de l'original (pour rire, hein, parce qu'au fond, je l'aime bien Thom Pouce).

Optimistic

J'ai des mouches qui me bourdonnent dans la tête,
Ces vautours qui tournoient autour des morts,
Pour en ramasser la moindre miette restante.
C'est le gros poisson qui bouffe les petits,
C'est le gros poisson qui bouffe les petits.
Pas mon problème, file-moi en !

Tu peux faire de ton mieux,
Si tu fais de ton mieux,
C'est la moindre des choses.

Celui-là, c'est un optimiste.
Celui-là, il est allé au marché.
Celui-là, il sort tout droit du marécage.
Celui-là, il a balancé une charge,
Du fourrage pour les animaux
Qui vivent à la ferme.

Si tu fais de ton mieux,
Si tu fais de ton mieux,
C'est la moindre des choses.

J'aimerais vraiment t'aider, mec,
J'aimerais vraiment t'aider, mec,
Fébrile marionnette déglinguée
À la dérive sur un bateau-prison.

Si tu fais de ton mieux,
Si tu fais de ton mieux,
C'est la moindre des choses.

Si tu fais de ton mieux,
Si tu fais de ton mieux,
À l’ère des dinosaures,
À l’ère des dinosaures,
À l’ère des dinosaures.

Thom Yorke, 2000

Pessimiste (Ey@el Mix)

J'ai des araignées fluo au plafond,
Suspendues au fil ténu de mes pensées
Clignotant dans chaque recoin.
Les papillons succèdent aux chenilles,
Les papillons succèdent aux chenilles.
Pas de problème, qu'on me file des ailes !

Tu veux aller mieux ?
Tu veux aller mieux ?
Alors lâche la chose.

Celui-là, c'est un pessimiste.
Celui-là, il nous fait marcher.
Celui-là, il est toujours dans le cirage.
Celui-là, il nous balance son truc New-age,
Du bourrage pour les gogos
Qui peuplent le zoo.

Si tu veux aller mieux,
Si tu veux aller mieux,
C'est la moindre des choses.

J'aimerais vraiment t'aider, mec,
J'aimerais vraiment t'aider, mec,
Zen et un peu trop libre, l'électron
Largué par son désir d'élévation.

Si tu veux aller mieux,
Si tu veux aller mieux,
C'est la moindre des choses.

Si tu veux aller mieux,
Si tu veux aller mieux,
Aie l'air de le vouloir.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Les 5 grandes raisons pour lesquelles les humains ne pourront — ou du moins ne devraient pas communiquer par télépathie

Je cogite beaucoup — c'est mon truc. Si j'étais payé à réfléchir, j'imagine que j'aurais déjà amassé une petite fortune. Mais en recherchant un emploi de « cogiteur professionnel », je me rends vite compte que le monde n'est pas prêt — ou n'a peut-être simplement pas besoin d'un penseur de ma trempe. Il existe toutefois des postes potentiellement lucratifs d'appellation similaire comme « panseur professionnel » ou « installateur en réflecteurs »1 — aussi pour l'appât du gain, je me laisse, à l'occasion, tenter par de telles opportunités.

Mais pour l'heure, contentez-vous de me ranger dans la catégorie des artistes, des écrivains/poètes, des musiciens de rue ou, pour coller davantage à la réalité, dans celle des types qui arpentent seuls les trottoirs en parlant à quelqu'un ou à quelque chose. À vrai dire, cette dernière présente probablement une prise de conscience plus aiguë du sujet dans lequel je me suis embarqué. Je vous demande donc de faire preuve d'indulgence, voire même de sympathie, envers ma tentative visant à examiner cet aspect pas si réaliste que cela du phénomène que l'on nomme télépathie.

Une récente méditation m'a poussé à évaluer sérieusement le pour et le contre de la communication télépathique. Au départ de cet exercice mental, je m'attendais à ce que la liste des avantages dépasse largement celle des inconvénients — car, après tout, qui ne gagnerait pas à se servir de cette formidable faculté ? Mais, au final, il s'avère qu'il y a ici vraiment beaucoup d'éléments à prendre en compte.

Aussi en guise de contribution à cette première édition de Rattleberry Pie, j'invite le lecteur à se demander à quoi ressemblerait le monde si nous avions tous, en quelque sorte, été magiquement dotés de pouvoirs de télépathie — et si je pouvais lire dans vos pensées aussi bien que vous dans les miennes. Aux fins de cette discussion, définissons la signification du terme « télépathie » comme un processus basé sur le transfert de pensées ou d'émotions d'un esprit à un autre sans aucun signal perceptible visuellement ou auditivement — sans aucun geste ni clin d’œil. Il s'agit là d'un échange d'informations beaucoup plus profond et intense à l'abri de tout compromis — contrairement à notre mode de communication habituel, à savoir celui constitué de groupes de mots encombrants basés sur la respiration et enfilés les uns à la suite des autres au sein de petites structures linéaires limitatives que nos appelons des phrases.

La télépathie se donne un mal fou pour se conformer à la parole dès lors où l'esprit cherchera activement le terme approprié qui correspondra le plus fidèlement à celui qu'il perçoit. La plupart de ceux qui en ont déjà fait l'expérience vous diront que les « mots » n'ont rien de comparable à l'intensité de l'émotion et à la certitude intérieure qu'elle apporte. Il est question ici d'un langage très perfectionné, d'une symphonie de pensées, d'une connexion intime et sincère que les êtres humains sont parfaitement en mesure d'établir — mais pas nécessairement sur commande et pas non plus sans contrepartie. Tout à l'heure, je parlerai de ce qui est susceptible de déclencher un transfert télépathique mais pour l'instant je vais vous expliquer pourquoi il est possible que vous n'ayez pas envie d'établir un tel lien même si vous le pouviez.

1. Nous n'aimons pas tous ceux que nous rencontrons

Peut-être le devrions-nous, mais ce n'est pas le cas. Bon, je sais, cela n'a rien de bien étonnant. Les êtres humains ont la fâcheuse tendance de porter des jugements hâtifs basés uniquement sur les apparences ou sur des gestes subtils. Ces préjugés extérieurs imprègnent notre aura et anéantissent tout espoir de véritable expérience télépathique.

Exercice :

Dites-vous bien que tous ceux que vous rencontrez ont un jour été enfant et ont été chéris. Songez ensuite à ce qu'ont pu ressentir leurs parents lorsque leur progéniture a grandi, a quitté le foyer et s'est vu contraint d'être entouré de gens qui ne l'aimaient pas autant. Maintenant, si l'idée vous convient, imaginez cet « étranger » comme votre propre enfant qui aurait grandi. Essayez. Votre vibration à l'égard de cette personne va se transformer.

2. La permission

Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que n'importe qui devrait pouvoir avoir accès à votre esprit et s'emparer de détails intimes de votre vie ? Cela s'apparenterait à pénétrer chez vous par effraction pour voler vos bijoux — ou pire encore ! Mais pourquoi les êtres humains sont-ils autant sur la défensive ? Que ce passerait-il s'ils pouvaient relâcher leur contrôle sur les autres et surtout sur eux-mêmes ? Qu'adviendrait-il s'ils avaient tellement confiance en qui et en ce qu'ils sont que tous les aspects de leur être rayonneraient extérieurement sans la moindre hésitation ? À mon avis, une telle levée de voile serait possible s'il n'y avait pas ce problème de jugement. Mais, nous autres, humains, adorons juger, n'est-ce pas ? Et oui, je viens juste d'émettre un jugement.

Exercice :

Imaginez que le monde soit rempli de gens exactement comme vous et combien la vie deviendrait vite ennuyeuse. Maintenant, appréciez la beauté de l'unicité exprimée par chaque être humain — tournez-vous vers les autres et ne les jugez pas. Comprenez que nous essayons tous de trouver notre place dans ce monde et que nous devons tous surmonter nos craintes et nos limites. Je vous l'accorde, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais si vous voulez développer vos dons de télépathie, c'est à mon sens ce que vous devez faire.

3. Nos secrets

Nous sommes des chambres fortes organiques ambulantes dotées de parole. Nous ne fournissons pas facilement nos renseignements personnels. Nous maitrisons la technique du visage impassible, les règles de la tromperie et avons été encouragés par nos maitres de vie à ne pas « dévoiler toutes nos cartes », ce qui constitue un cadre hostile à la télépathie. Le transfert d'un esprit à l'autre n'est pas une offre sélective mais plutôt une expérience complète requérant une approche du « tout ou rien ». La télépathie propose une avalanche de d'informations — jamais un simple filet. Vous vous sentez toujours vulnérable ?

Exercice :

Baissez votre garde, ressentez ce que l'on éprouve à être vulnérable. Acceptez cette sensation. Faites savoir à cette partie de vous qu'elle a fait son temps et qu'elle doit s'en aller.

4. L'insécurité

Il est naturel de supposer que relâcher sa vigilance conduit à l'insécurité. C'est ainsi que fonctionne notre mécanisme de survie. Il serait très difficile et peut-être même malavisé d'interférer avec ce dispositif dans un monde où l'on juge, rivalise et adhère à des concepts erronés tels que « la loi du plus fort ». Mais l'insécurité génère des vibrations très basses là où la télépathie est une expérience qui requiert un niveau vibratoire élevé. Certes, si nous étions dans un monde où régnait l'amour, la bienveillance et l'absence de jugement, nous pourrions enfin baisser notre garde à proprement parler. Les liens télépathiques pourraient alors se multiplier. On pourrait imaginer que le discours oral finirait par être relégué à une utilisation sans doute plus artistique comme le chant.

Exercice :

Considérez ce simple fait : vous savez déjà tout ce que vous avez besoin de savoir — tout est contenu dans votre ADN. Oubliez ce que les autres disent de vous et familiarisez-vous avec votre savoir inné. Cette connaissance émane d'un espace de conscience divin — sa mémoire est ancrée ici sur Terre et n'est rien de plus qu'une épreuve terrestre, un instrument utile dans notre expérience de la vie. Ne laissez personne vous convaincre que vous êtes loin de tout savoir.

5. Nous sommes obnubilés par le sexe

Ça, mes amis, c'est bien souvent le cas. Nous sommes très branchés affection, amour et reproduction. Notre puissant désir sexuel ressemble déjà presque à une expérience de télépathie mais il pourrait manquer de discernement et s'avérer, d'une manière ou d'une autre, inapproprié. Dans le cas d'un objectif sexuel « égoïste », cela peut être ressenti comme une proposition agressive de bas niveau. Mais s'il s'agit d'un coup de foudre... et bien, inutile de vous dire à quel point une telle expérience peut se révéler télépathique !

Exercice :

À vous de réfléchir : demandez-vous pourquoi les hommes ont-ils des tétons.

Les émotions vives sont la clé de la télépathie dans le monde moderne. Lorsqu'un être cher nous manque désespérément — et qu'il n'existe aucun moyen simple de le contacter — l'esprit a le pouvoir et la capacité d'établir une connexion. On trouve des tas d'exemples sur la toile de soldats en pleine guerre entrant en « contact » avec leur tendre moitié. Ces événements sont souvent liés à une grande douleur émotionnelle ou à un traumatisme. La nature nous permet de communiquer par télépathie en cas « d'urgence ». Assez surprenant quand on y pense. Mais un jour, peut-être, parviendrons-nous à faire abstraction de nos préjugés envers autrui, de notre propension à juger en réalisant à quel point nous sommes infiniment puissants et alors nous pourrions nous élever vers une société qui ferait usage de la télépathie comme de son principal outil de communication.

D'ici là, que la paix et l'amour vous accompagnent. Et, pendant qu'on y est, si vous avez besoin bon panseur au bloc2, vous savez qui appeler.

Notes et références

  1. ^ Dans une tentative de restitution des jeux de mots, je n'ai pas conservé les mêmes emplois que dans le texte original où cogiter se dit « to ponder » en rapport avec les métiers de nettoyeur ou carreleur de bassin/piscine (pond).
  2. ^ Idem.

Texte original de JULIAN WALSH traduit de l'anglais par EY@EL
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Créer un avatar pop art à partir d'une photo

Comme disait Andy Warhol, « nous aurons tous droit à nos quinze minutes de gloire ». C'est en voulant me « caricaturer » avec un avatar unique et stylisé façon pop art que j'ai découvert cette technique très facile à mettre en œuvre. Je sais que certains meurent d'envie de faire pareil alors je vous livre mon secret de réalisation. Comme toujours, vous pourrez vous servir de n'importe quel logiciel de retouche d'image prenant en charge les filtres .8bf sous Windows comme Paint Shop Pro (celui que j'utilise), Photoshop, PhotoFiltre, etc. Ou encore, pour les gratuits, XnViewMP qui fonctionne sous tous les systèmes d'exploitation et GIMP (Linux, Windows) qui peut utiliser certains filtres .8bf grâce à une extension qu'il vous faudra installer au préalable.

Matériel nécessaire

  • une image couleur ou noir et blanc avec un bon contraste de préférence
  • -collection de filtres externes gratuits à installer dans le dossier Plugins de votre logiciel de graphisme avant démarrage de celui-ci — nous n'en utiliserons qu'un :
  • US Comic

Instructions

1. Ouvrir une copie de l'image à retoucher.

2. La redimensionner si elle est trop grande (la plupart des blogs et forums imposent une taille maximale aux avatars) et la recadrer pour qu'elle soit de format carré.

3. Appliquer le filtre Filter Factory - US Comic :

Even bias = 98
Odd bias = 148
Stripe size = 0
Darkness = 77
Gray <-> Color = 166
Red = 249
Green = 209
Blue = 151

4. Pour améliorer le résultat, j'ai réduit la saturation et augmenté la luminosité et le contraste.

NOTE : Le paramétrage du filtre est à adapter en fonction de votre image mais la seule valeur devant rester la même est la taille des bandes horizontales (strip size) qui doit être nulle autrement vous aurez un tramage plus ou moins épais ce qui n'est pas l'effet désiré ici. Vous pouvez ensuite modifier certaines couleurs comme je l'ai fait pour mon avatar personnel où j'ai remplacé le rouge par du rose en me servant du pinceau de remplacement des couleurs.

Pour cette image, je me suis contentée de modifier les paramètres du filtre sans faire des retouches au niveau de la saturation, luminosité ou contraste. J'ai ensuite effacé le texte original sur la feuille de papier (en le recouvrant de blanc) pour le réécrire de manière à ce qu'il soit plus marqué et dans le style du reste de l'image.

Les possibilités sont infinies et les résultats obtenus tellement sympas que je sens que vous allez bien vous amuser !

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Robin Williams et l'appel à l'éveil

J'ai été très ému par le décès tragique de Robin Williams et par toute cette effusion d'amour qui a suivi. La beauté de cet homme merveilleux et l'impact profond qu'il a eu sur de nombreuses personnes est pour ainsi dire si incroyable qu'elle en a fait pleurer beaucoup, moi y compris. Ce que représentait sa vie se reflète dans les âmes d'autrui et cela fait chaud au cœur même en de pareilles circonstances.

J'ai parcouru l'article du Daily Mail, hier, avec son hommage, ses photos et ses clips vidéos émouvants et comme il est formidable de constater à quel point son esprit affectueux et généreux dépasse même son génie. Il y a de quoi se réjouir de voir tout ce flot de réactions de « stars » si sincères et si pleines d'amour émaner de la fosse septique de l'industrie du spectacle. Qui plus est, avec le changement vibratoire qui arrive avec tant de puissance, je ne peux m'empêcher de penser, une nouvelle fois, que c'est une opportunité pour l'éveil de l'esprit des hommes de se manifester par un nouveau biais.

Il n'y a pas plus pollué et plus abject que le domaine du « showbiz ». Que des artistes honnêtes soient contraints d'évoluer dans un tel milieu est tragique en soi et démontre clairement le contrôle exercé par la matrice mise en place pour régner sur l'humanité. Que cette communauté-là soit frappée par un événement aussi inattendu que l'apparent suicide de Robin Williams est très important.

La question que je me pose est de savoir si face à un tel contraste, ils réagiront consciemment au monde qu'ils soutiennent ou bien si cela ne s'avèrera n'être rien d'autre qu'une effusion de pitié et d'auto-catharsis.

La mort : qui pleurons-nous en fait ?

En de telles occasions, je ne connais personne qui ne se demande pas pourquoi ils n'ont pas exprimé davantage leur affection et leur gratitude à autrui lorsqu'ils étaient encore parmi nous. La tragédie et le deuil semblent, au contraire, ramener à la surface ces réalités profondément enfouies avec une sensation de regret teintée de « trop peu » et de « trop tard ». Le contraste de nos vies trépidantes, dispersées et mal orientées devient presque trop lourd à supporter. Et c'est une bonne chose. Il est temps de réviser nos priorités lorsque nos univers sont ébranlés. À qui ne témoignons-nous pas suffisamment de gratitude et d'affection ? Comment puis-je représenter cette réalité qui s'effeuille et apparait sous mes yeux plutôt qu'attendre que la vie nous échappe, à moi et à autrui, tandis que nous tournons à vide dans cette marche vers l'oubli engagée par notre société ?

Une grande partie de notre chagrin est une purification très personnelle et spirituelle. Nous regrettons, nous déplorons, nous aspirons à cette présence que nous ressentions jadis. Après une vie bien remplie, cela devrait être une occasion de se réjouir et d'éprouver de la gratitude à savoir que quelqu'un est passé de l'autre côté. Bien entendu, les décès apparemment prématurés sont beaucoup plus difficiles à assumer pour maintes raisons, néanmoins notre douleur revêt les mêmes caractéristiques de base. Les craintes inexprimées, la nostalgie et les regrets remontent à la surface. Nous établissons des contrastes importants entre le monde avec ou sans cette personne en particulier. Les affects et les sentiments affleurent et nous les évaluons en affrontant notre propre fragilité et notre inéluctable disparition de cette planète.

Ce sont là des questions importantes qui concernent toutes les parcelles de notre être. Et des occasions exceptionnelles pour nous connecter à la conscience pleine de notre véritable nature éternelle et ce substrat de supercherie dans lequel nous sommes enlisés et que nous appelons « le monde ».

Je croyais que la pire chose dans la vie était de se retrouver tout seul. Ce n'est pas vrai. La pire chose dans la vie est de se retrouver avec des gens qui vous donnent l'impression d'être tout seul.

Robin Williams

Les bons, les méchants et l'éveil à la réalité

Robin Williams a exercé une grande influence dans mon existence, tout comme ce fut le cas pour des millions de gens. De Mork & Mindy, dont je n'ai pratiquement raté aucun épisode dans ma jeunesse, à ces chefs d’œuvre dramatiques et inspirants que sont le Cercle des poètes disparus, Will Hunting, l'Eveil et Docteur Patch, j'ai toujours été sensible à son incroyable génie et à la manière dont il s'intégrait avec brio dans ces profonds constats. Qu'il débite des flots improvisés de chapelets de conscience prompts à forcer l'admiration tout comme à me faire tordre de rire ou qu'il se jette à corps perdu dans des rôles dramatiques extrêmement perspicaces, il a toujours « été là » — dans mon lieu de prédilection. À La lisière du présent, là où se situe l'action véritable.

Et il pouvait m'y entrainer en un clin d’œil.

Son exemple personnel de profonde bonté et de générosité m'a toujours donné la pêche mentalement. Son génie tout droit inspiré par la gentillesse et l'amour lui donnait une légitimité à mes yeux et dans mon cœur et ce en dépit de mon mépris envers la clique d'Hollywood. Même Joan Rivers, cette comédienne vulgaire qui gagne sa vie au détriment d'autrui, a reconnu de manière plutôt révélatrice qu'il « faisait partie des gentils ».

Oui, les gentils. Il y en a. Des méchants aussi. Et Dieu merci, dans des moments comme ceux-ci où la lumière de l'amour brille si fort, ils se font tout petits et se retirent dans leurs coins sombres. L'ironie veut qu'en entendant et l'éloge et la célébration de ces qualités, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi cette espèce d'amour, de bonté, de profond respect et d'honneur n'occupe pas une place prépondérante chez les marionnettes d'Hollywood. Pourquoi participent-elles à la promotion de la violence sauvage et gratuite, de l'exploitation sexuelle et de la désinformation pure et simple ? À leur avis, qu'est-ce qui éteint cet esprit plein de générosité et d'affection réprimé chez les hommes qu'elles louent actuellement et qui n'éclate qu'à l'occasion du décès tragique d'un merveilleux être humain ?

Donneront-ils suite à leurs sentiments ?

Ces vedettes qui évoquent le caractère fragile et provisoire de la vie, se laisseront-elles atteindre par les massacres barbares de ce qu'il y a justement de plus fragile, les mères et les enfants des hommes, qu'organisent, financent et alimentent leurs propres corporations toutes puissantes et leur nation ? Auront-elles, pour une fois, le courage d'affronter leurs chefs sionistes inhumains ou encore le cran de se montrer « politiquement incorrectes » en osant dire simplement la vérité ?

Cela reste à voir. Je sais que l'amour ne peut s'éteindre et lorsqu'il occupe de manière aussi spectaculaire le devant de la scène comme à l'occasion du décès de Robin Williams, je m'attends à ce que bon nombre revoient leurs priorités et changent de direction. Sinon, ce sera « trop peu et trop tard » pour ceux qui refusent cette opportunité de s'éveiller et de faire connaître leur position pour le bien de leurs congénères.

C'est à mes yeux ce qui fait toute la différence entre cette disparition et les autres sur lesquelles Hollywood a déversé sa flagornerie. Il y a quelque chose de très important derrière cet événement et les réactions qu'il a provoquées. C'est une sonnette d'alarme. Pour nous tous mais davantage encore pour les pantins consentants du grand écran. Que ferez-vous pour changer ce paradigme qui détruit l'esprit humain et celui des « gentils » créatifs dont vous êtes ? Cette fois, les projecteurs sont braqués sur vous.

Vous, les grands, avez exprimé l'émotion qui vous étreignait. Maintenant vous devez vous montrer à la hauteur. Vous avez à votre disposition les micros dans lesquels chacun d'entre nous, les éveillés, aimerions crier haut et fort. C'est à vous que revient cette responsabilité. Soyez dignes de vos sentiments ou du reste. L'univers attend votre décision.

L'heure de la réaction consciente, c'est maintenant. C'est toujours maintenant. Pour nous tous.

Tendez la main à ceux dans le besoin, exprimez votre amour dès que vous en avez l'occasion, dénoncez et tenez tête aux méchants. Pendant que la race humaine dort, eux ils prospèrent.

Il est temps de se réveiller et de s'élever dans un esprit d'amour et de vérité. Hardiment et sans peur qui et ou que nous soyons.

Le moment, c'est maintenant.

Texte original de ZEN GARDNER traduit de l'anglais par EY@EL
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Les 7 piliers de la Matrice

Qu'est-ce donc que la « Matrice » ? Voici comment Morpheus l'explique à Neo dans le film Matrix (1999).

Du cinéma pour préparer à Platon, aurait dit Pascal, s’il avait su.

Alain Badiou, "Matrix, machine philosophique"

Le terme « Matrice » aurait été utilisé pour la première fois dans ce sens dans un épisode de la série Doctor Who. L'allégorie de la pilule rouge et de la pilule bleue, présentée dans cette scène culte, a très vite été reprise par la plupart des chercheurs de vérité et est devenue en quelque sorte leur leitmotiv. D'ailleurs, peu après la parution de son ouvrage intitulé Les Enfants de la Matrice, la page d'accueil du site de David Icke invitait le lecteur à choisir l'une ou l'autre avant de pouvoir accéder au contenu proposé.

Ey@el

Il n'y a pas plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être.

Goethe

Baptisé, « corporatisé » et aseptisé, l'homme d'aujourd'hui n'a que rarement l'occasion de se demander qui il est et lorsque c'est le cas, la réponse typique serait plutôt du style : « Je suis chef de produit au sein d'une grande chaîne de distribution, marié à Betty, père de Johnny, démocrate, supporter des Steelers1 et luthérien ».

Ses réponses reflètent non seulement ses convictions mais également les nombreuses responsabilités, règles et limitations auxquelles il est assujetti. Peu, s'il en est, n'ont jamais fait l'objet d'une négociation et lui ont été imposées. Pourtant il continue de se croire libre.

Mais ce qualificatif lui convient-il ? « Primate moderne domestiqué » ne lui serait-il pas plus adapté ? Depuis toujours, on lui dit quoi faire, quoi croire, quoi penser et quoi ressentir. Un éleveur très malin a produit des milliards d'êtres semblables aux quatre coins du monde et s'est constitué le cheptel le plus rentable que l'on puisse imaginer. Ils travaillent pour lui, se battent pour lui, meurent pour lui, gobent ses histoires les plus rocambolesques, rient de ses plaisanteries et ne sortent que très rarement des rangs. Lorsque l'homme domestique s'avise à enfreindre la moindre règle, des militaires, des geôliers, des psychiatres et des bureaucrates sont là, prêts à tuer, incarcérer, droguer ou harceler le transgresseur jusqu'à ce qu'il se soumette.

L'un des aspects les plus fascinants de sa situation est que la vision des bovins, des moutons ou des porcs qui atterrissent dans son assiette ne l'amène jamais à la conclusion très simple qu'il n'est rien d'autre qu'une version parlante de ces animaux, parqué et piloté sa vie durant. Comment est-ce possible ? Seuls les animaux vivant en groupes hiérarchiques peuvent être dominés par l'homme. Tout l'art consiste à les tromper en leur faisant croire que le chef de la meute ou du troupeau est le personne qui les assujettit. Lorsque le tour est joué, les animaux sont sous l'autorité pleine et entière de leur maître Homo sapiens. L'homme domestique n'est pas différent — organisé, à l’origine, en groupes avec une hiérarchie stricte et ne comportant pas plus de 150 individus au maximum, ce fut chose aisée de remplacer le chef de ces petits clans par une figure globale telle qu'un dieu, un roi, un président, un PDG, etc.

La méthode utilisée pour créer cette race moderne extrêmement loyale et obéissante qu'est l'Homo domesticus se résume à sept piliers par le biais desquels une immense matrice emprisonne les singes parlants et leur conscience en les piégeant dans un maillage complexe dont rares sont ceux qui parviennent à s'en échapper. Ce système est si perfectionné que ceux qui parviennent à s'en dépêtrer et à sortir du filet se font immédiatement taxer de malades mentaux — on les accuse d'être antisociaux ou, plus simplement, on les traite de ratés qui n'arrivent pas à accepter la « complexité de la vie moderne » c.à.d. des cinglés de théoriciens du complot.

Platon décrit cela avec brio dans son Allégorie de la caverne (téléchargeable en français ICI) dans laquelle les gens ne perçoivent que les ombres artificielles des objets, des institutions, des dieux et des concepts :

Imagine des hommes dans une grotte, dont l’entrée est longue. Ils y vivent depuis toujours, les jambes et la nuque attachées, ce qui  les empêche complètement de bouger. Ils ne peuvent tourner la tête et regardent toujours droit devant. Loin derrière et plus haut qu’eux brûle un feu dont la lumière leur parvient. Entre le feu et ces hommes, il y a une mute le long de laquelle un muret a été élevé, comme le muret derrière lequel se cachent les marionnettistes.

Tout a démarré avec la parole, qui a modifié pour toujours l'aptitude des hommes à se manipuler les uns les autres. Avant le langage, chaque sensation était perçue directement par les sens sans le filtre des mots. Mais il y a environ 50 000 ans, il a commencé à remplacer la réalité et les premiers éléments de code furent mis en place pour l'élaboration de la Matrice. Dès que les mots se mirent à affluer, le monde fut divisé et de cette fracture naquirent l'angoisse et l'asservissement de l'homme. Ils sont à l'origine de notre séparation d'avec qui nous étions véritablement et de la création du premier écran sur lequel furent projetées les images de la caverne de Platon. Comme le dit si bien Gurdjieff2 :

L'identification est le principal obstacle au rappel de soi. Celui qui s'identifie à quoi que ce soit est incapable de se rappeler qui il est. 

Ce n'est pas un hasard si, dans Les Âges de l'humanité d'Hésiode, l'Âge d'or ne connut pas l'agriculture qui n'apparut qu'à l'Âge d'argent ni si dès l'Âge de bronze, les thèmes dominants sont le labeur et les conflits. Les deux éléments clés de l'asservissement de l'homme furent manifestement le langage et l'agriculture. Dans une société de chasseurs et de cueilleurs, pour se débarrasser du chef il suffisait juste de lancer une balle rapide qui l'atteindrait en pleine tête. Ce ne fut qu'avec l'arrivée de l'agriculture qu'il fut possible de créer des contrôleurs et des propagandistes à plein temps, rendant ainsi l'asservissement incontournable.

La quête de l'illumination aboutit rarement, voire jamais, dans ces temples de la paroles que sont nos écoles et nos universités. Dans la plupart des traditions, l'isolement et le silence sont les seules voies indiquées pour parvenir à l'éveil et constituent les seuls antidotes à l'esclavage moderne. Comme l'a écrit Aristote :

Quiconque se complait dans la solitude ne peut être qu'une bête sauvage ou un dieu.

Ainsi depuis cette institution où nous nous faisons impitoyablement bombarder de paroles et enchainer au temps, nous amorçons notre descente via les sept piliers de la Matrice.

L'éducation

© David Dees

Il y a certaines choses que nous savons faire dès la naissance comme manger, rire ou pleurer ainsi que d'autres que nous acquérons sans grande difficulté comme marcher, parler et batailler, mais sans une éducation rigoureuse dispensée par les institutions, il nous est impossible de devenir un membre à part entière de la Matrice. Il faut que nous soyons endoctrinés, envoyés dans un de ses camps d'entrainement que sont, bien sûr, les écoles. Comment pourrait-on autrement prendre un chasseur et le transformer en esclave corporatif soumis aux horloges, aux innombrables patrons, à la monotonie et à l'uniformité ?

Les enfants savent naturellement qui ils sont et n'ont aucune angoisse existentielle, mais les écoles commencent immédiatement par leur faire comprendre l'intérêt des horaires, des règlements, des listes et des notes qui conduisent inéluctablement les élèves vers le concept de qui ils ne sont pas. Nous enfonçons cela dans le crâne des petits jusqu'à ce qu'ils apprennent à compter l'argent, à lire l'heure, à mesurer leurs progrès, à se tenir en rang, à se taire et à accepter de se soumettre. On leur enseigne qu'ils ne sont pas libres et qu'une multitude de fossés, de noms et de langues les isolent d'autrui et du monde.

On ne répétera jamais assez combien l'éducation ne fait que formater l'esprit des gens en leur inculquant les horaires et une identité qu'on les force à assumer. Quel enfant, lors de sa toute première journée d'école, n'a-t-il jamais marqué un temps d'arrêt en s'entendant appeler par ses nom et prénom ?

Comme si le langage n'était pas suffisamment abstrait en soi — rien ne doit échapper à la catégorisation. Suzy ne peut se contenter d'être Suzy — elle est citoyenne d'un pays et d'un état, membre d'une religion et le produit d'une civilisation dont bon nombre ont leur drapeau, leur mascotte, leur armée, leur uniforme, leur monnaie et leur langue. Une fois ces derniers assimilés, on peut passer à l'histoire — ces grandes épopées mythiques inventées de toute pièce dont on a si commodément tissé les archétypes venus, au fil des siècles, consolider cette matrice dans l'esprit des enfants.

Même la langue qu'elle parle pourtant sans difficulté doit être déconstruite. Une pomme ne sera jamais plus une simple pomme ; elle deviendra un nom, un sujet ou bien un objet. Rien n'y échappera, tout doit être dépecé et réexpliqué aux enfants dans la langue de la Matrice.

Durant les douze et quelques années de notre institutionnalisation et de notre conditionnement à l'esclavage, rien de véritablement utile ne nous est enseigné comme la cuisine, l'agriculture, la chasse, la construction, la cueillette, le rire ou le jeu. La seule chose que l'on nous apprend est comment vivre en respectant des horaires et en se conformant aux comportements pré-établis qui nous permettront de faire carrière dans l'« esclavageocratie ».

Le gouvernement

Dans les pays qui se targuent d'être démocratiques, on adhère souvent au concept d'une gouvernance créée pour servir le peuple. Les gouvernements, à l'instar des lois qu'ils établissent et mettent en œuvre, contrôlent la société par le biais des institutions dans l'intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir. Il en a toujours été et il en sera toujours ainsi. Avant l'avènement de la démocratie, il était plus facile d'identifier ceux qui détenaient le pouvoir alors que le génie de ces gigantesques états d'aujourd'hui repose sur la superposition des innombrables couches de corporocratie et de groupes d'intérêts qui dissimulent savamment l'identité de ceux qui sont véritablement aux manettes de cet énorme dispositif de commande.

Les fonctions de l'état sont si bien appuyées par les versions dogmatiques de l'histoire telle qu'on l'enseigne à l'école que pratiquement personne ne se demande pourquoi, à l'ère post-industrielle, nous avons besoin d'un gouvernement qui fasse plus que le strict minimum pour maintenir l'ordre. En cours d'histoire, on ne montre jamais du doigt les gouvernements eux-mêmes comme étant les propagateurs et les instigateurs des guerres, des génocides, des famines et de la corruption. Dans la version hollywoodienne assimilée par un plus grand nombre de personnes, on y montre toujours les « gentils » en train de combattre les « méchants ». Ce n'est pas demain la veille où l'on verra un film dans lequel les peuples des deux côtés se désolidariseront de leurs gouvernements respectifs en ignorant leurs appels à la violence.

L'appareil étatique repose sur la loi qui est un contrat liant les populations à un organisme mis en place pour gérer les besoins courants, soit un échange de souveraineté entre le peuple et l'état. Cela semble raisonnable, mais lorsque l'on examine les massacres à grande échelle perpétués au XXe siècle, les états en sont toujours, pratiquement sans exception, les auteurs.

La perte de leur autonomie en tant qu'êtres humains est le seul droit acquis offert aux citoyens des nations modernes. Ils n'ont jamais le choix. Cela leur est présenté comme une liberté et un privilège alors qu'il s'agit en fait d'un contrat de servitude qui les lie à un appareil étatique et à la corporocratie qui le contrôle.

Le patriotisme

© David Dees

Le patriotisme est une pure abstraction, un mécanisme de contrôle social totalement artificiel. On enseigne aux peuples à accorder davantage d'importance à leurs compatriotes qu'à leurs origines ethniques, leur race ou leur religion. On doit se débarrasser des liens du sang en leur préférant le grand état corporatiste. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont conditionnés comme des chiens de Pavlov à adorer l'attirail étatique et à le percevoir comme un semi-dieu mystique.

Qu'est-ce qu'un pays ? Si l'on prend l'exemple des États-Unis, qu'est donc que cette entité ? Est-ce l'USPS, le FDA3 ou bien la CIA ? Est-ce qu'aimer son pays présuppose que l'on doive aimer l'IRS et la NSA4 ? Devrions-nous avoir une opinion différente des gens selon qu'ils viennent de Vancouver plutôt que de Seattle ? Aimer un état revient à aimer des corporations à la différence que pour ces dernières, il n'y a toujours rien de déshonorant à n'afficher aucune dévotion sentimentale manifeste à leurs marques et il est heureux, du moins pour l'instant, que nous ne leur soyons pas, dès la naissance, redevables de toute une vie de services dont nous n'avons, pour la plupart, ni besoin ni désir.

On nous bourre le crâne avec les drapeaux, la version hollywoodienne de l'histoire et le culte présidentiel pour entretenir l'illusion de l'« autre » en obligeant  les « étrangers/terroristes/extrémistes » a porter les stigmates de nos projections. L'énergie tribale archaïque qui unissait les petits groupes et les aidait à repousser les bêtes sauvages et les hardes faméliques s'est transformée en baguette magique entre les mains des maîtres de la matrice. On agite les drapeaux et nous réagissons comme des labradors affamés sautant après une côte de bœuf bien saignante qu'on leur balancerait devant le nez. La propagande étatiste sentimentale n'est rien d'autre que le protège-dents qui sert à atténuer les secousses de notre traitement collectif aux électrochocs.

La religion

Malgré la puissance des sectes patriotiques, le besoin d'une dimension supérieure s'est toujours fait ressentir. Le mot « religion » vient du latin « re-ligare » et signifie se reconnecter. Mais se reconnecter à quoi au juste ? La question avant l'existence même de toutes les religions est de quoi avons-nous été déconnectés ? L'endoctrinement et l'aliénation afin de devenir un membre esclave a un prix ; le niveau d'abstraction et la déconnexion de tout semblant d'humanité transforment les gens en robots nihilistes. Aucune ferveur patriotique ne peut remplacer le fait d'avoir une âme. Les drapeaux et les leçons d'histoire ne peuvent offrir qu'un répit momentané au vide de la Matrice et c'est pour cette raison que l'on a besoin de prêtres.

La connexion spirituelle originale de l'homme à l'univers a commencé à se dissoudre dans la dualité avec l'introduction du langage et au moment où les cités et les armées permanentes firent leur apparition, il a éprouvé le besoin de se reconnecter, d'où nos religions reposant sur la foi. La foi dans les expériences religieuses des sages ou comme le formule William James, la foi dans la capacité d'un tiers à établir la connexion. Les liturgies de nos religions établies offrent bien entendu du réconfort et une connexion mais, dans l'ensemble, elles ne servent qu'à renforcer la cohésion de la Matrice. Un bref survol de l'actualité suffira à démontrer clairement que leur « Dieu » a l'air plus à l'aise au beau milieu des champs de la mort.

Si l'on se base sur les religions abrahamiques, nous avons un dieu semblable à l'état et qui a besoin qu'on l'aime. Il est jaloux des autres dieux censés ne pas exister et est aussi sociopathe que les dirigeants qui le vénèrent. C'est avec des hordes d'anges de la mort qu'il écrase ses ennemis tout comme les
gouvernements qui le soudoient pour qu'il nous extermine avec des révolutions culturelles, des bombes atomiques, la télévision ou le napalm. Leur hymne est « Aimez votre pays, son drapeau, son histoire et le Dieu qui a créé tout ceci » — la force éthique qui alimente chaque nouvelle génération.

Le cirque

Ce qui est dommage avec le cirque, c'est qu'il n'est, en général, même pas distrayant. On dit aux esclaves qu'il est l'heure de s'amuser et ils se déplacent en troupeau pour aller remplir les stades, les clubs, les cinémas ou se contentent de regarder fixement leurs appareils électriques en s'imaginant être divertis par une propagande vulgaire.

Tant que l'Homo domesticus entre dans le box adéquat, qu'il saute quand on le lui demande et est sincèrement persuadé de s'amuser, c'est un bon esclave qui mérite ses deux jours de congé hebdomadaires et ses quinze jours de vacances à la ferme désignée où on le soulagera de tout l’excédent d'or qu'il aura pu accumuler au cours de l'année. Lorsqu'il sera devenu trop vieux pour travailler et qu'on l'aura mis au rancart, on disposera stratégiquement des trous à proximité afin qu'avec son épouse, ils puissent dépenser leurs derniers dollars à essayer d'y faire entrer une petite balle blanche.

Chaque jour, après avoir tiré le maximum de lui en le gavant de caféine, on le met devant un écran avec une boisson approuvée par la Matrice (de l'alcool) où on le ré-endoctrine pendant des heures avant de recommencer le même cycle encore et encore. Que Dieu nous garde de prendre des hallucinogènes et d'avoir des pensées originales. Nous sommes fort heureusement à l'abri de toute substance susceptible de nous réveiller et encouragés à nous cantonner à l'alcool. La matrice adore le café du matin, la tord-boyau du soir et les pensées non authentiques de l'entre-deux.

À un niveau plus fondamental, nous sommes fascinés par les contours d'un corps parfait et rêvons d'un « amour idéal » où nos journées seraient remplies de douces caresses, de mots tendres et de drames hollywoodiens. C'est sans doute le plus sublime des pièges de la Matrice car les charmes de Vénus sont si convaincants que l'on est prêt à tout laisser tomber pour sa promesse sournoise. On nous fait miroiter l'amour romantique comme une carotte en se jouant de nous pour nous mener sur une voie parsemée de mensonges enrobés de sentimentalisme et de consumérisme insensé.

L'argent

© David Dees

L'argent est leur plus brillante réalisation. Des milliards de personnes passent la majeure partie de leur vie éveillée à le gagner ou à le dépenser sans jamais comprendre en quoi il consiste en réalité. Dans ce monde holographique, la seule chose que nous puissions faire sans argent est respirer. Pour la quasi totalité des autres activités humaines, il faut payer — qu'il s'agisse de manger, de boire, de s'habiller ou de trouver un partenaire. Si la religion découle de la spiritualité naturelle et le patriotisme de la tribu, l'argent est leur invention pure — l'outil le plus formidable et leur plus efficace à leur disposition pour nous domestiquer.

Ils ont convaincu les esclaves qu'il avait une valeur intrinsèque puisqu'à un moment donné dans le passé, ce fut le cas. Dès qu'ils furent en mesure de le détacher de tout hormis de leurs ordinateurs, ils ont finalement pris le contrôle absolu, verrouillé la dernière porte et électrifié toute la clôture. Ils l'ont ingénieusement imprimé à partir de rien et le prêtent avec des intérêts afin que les jeunes de 18 ans puissent passer quatre années à boire et à mémoriser leur propagande en contractant une dette financière dont ils ne verront probablement jamais la fin.

Lorsque l'Américain moyen atteint l'age de trente ans, sa dette est si élevée qu'il abandonne tout espoir de s'en délivrer et saisit à bras-le-corps les emprunts hypothécaires, les cartes de crédits, les prêts-étudiant et les prêts-auto comme s'il s'agissait de cadeaux d'un grand bienfaiteur. Il se demande rarement pourquoi il doit travailler pour gagner de l'argent alors qu'il suffit aux banques de le créer en quelques clics. S'il imprimait quelques billets avec son imprimante et les prêtait à ses voisins en leur prélevant des intérêts, il finirait au pénitencier mais pas nos amis de Wall Street qui font cela et se retrouvent à tirer les ficelles depuis la Maison Blanche. Tout le génie de l'arnaque monétaire réside dans son évidence. Quand on lui raconte que les banques créent de l'argent à partir de rien tout en se faisant payer des intérêts, le bon peuple se montre incrédule. « Ça ne peut pas être aussi simple ! » Et c'est là le hic : personne ne veut croire qu'il s'est fait asservir aussi facilement.

La culture

La culture est une tentative de retenir le mystère pour le remplacer par un mythe.

Terence McKenna

Comme Terence se plaisait à dire :  « la culture n'est pas votre amie ». Elle sert de tampon aux expériences véritables. En créant des communautés de plus en plus vastes, ils ont remplacé l'expérience spirituelle directe des chamans par la religion sacerdotale. Le son des tambours et la sueur ont été troqués contre le bruit numérisé des corporations. Les légendes locales ont cédé la place aux blockbusters hollywoodiens, la pensée critique au dogme académique.

Si l'argent constitue les chaines de la matrice, la culture en est le système d'exploitation. Filtrée, centralisée, incroyablement manipulatrice, elle assure la cohésion de tous leurs mythes entre eux en un grand récit unique de contrôle social auquel seules les âmes les plus braves tentent jamais d'échapper. La manipulation est relativement facile à observer lorsque l'on examine le patriotisme, la religion ou l'argent. Mais considérée dans son ensemble, notre culture semble aussi naturelle et intemporelle que l'air que nous respirons, tellement indissociable de notre conception de nous-mêmes qu'il est souvent difficile de discerner les tenants de notre culture et les aboutissements de notre individualité.

Échapper à l'emprise de la domination

D'aucuns pourraient se demander pourquoi on ne parle pas de ce réseau de contrôle omniprésent et la raison pour laquelle le sujet n'est pas abordé par nos « grands esprits ». Peter Kingsley, un spécialiste présocratique nous fournit une bonne explication à cela :

Tout devient clair dès lors que l'on accepte le fait que les érudits dans leur ensemble ne se soucient pas de découvrir ni même de chercher la vérité. Ils servent juste de décor. Ce qui leur importe est uniquement de nous protéger des vérités qui pourraient menacer notre sécurité ; ils y parviennent en perpétuant nos illusions collectives à un niveau bien plus profond que les chercheurs individuels n'en ont conscience.

Il est évident que celui qui a découvert l'eau n'était pas un poisson. Il faut du courage pour en sortir ou quitter la caverne de Platon en sachant qu'il existe quelque chose au-delà du réseau de contrôle. Il y a 2300 ans, dans son Allégorie de la caverne, Platon expliquait qu'abandonner la Matrice était un processus lent et infernal comparable à la traversée d'une plage ensoleillée après avoir passé des années dans un sous-sol à regarder du kabuki5.

Comment peut-on expliquer cet éveil ? Comment décrivez-vous la sensation que procure le fait de nager dans l'océan au crépuscule à quelqu'un qui n'a jamais vu d'eau ? C'est impossible mais vous pouvez lui entrebâiller une fenêtre et s'il y en a suffisamment d'ouvertes, l'illusion commencera à perdre son éclat.

Notes et références

  1. ^ Les Steelers sont une célèbre équipe de football américain de Pittsburgh en Pennsylvanie.
  2. ^ George Gurdjieff est une célèbre figure de l'ésotérisme de la première moitié du XXe siècle.
  3. ^ L'USPS est l'Administration des postes des États-Unis d'Amérique connu sous l'ancien nom US Mail, tel qu'il est prévu par la constitution américaine. Le FDA est l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux.
  4. ^ L'IRS est le fisc américain. La NSA (Agence nationale de la sécurité) est un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, responsable du renseignement d'origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d'information et de traitement des données du gouvernement américain.
  5. ^ Le kabuki est la forme épique du théâtre japonais traditionnel, le nô.

Texte original de ROBERT BONOMO traduit de l'anglais par EY@EL
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Le péché originel

En ce jour d'Assomption où Marie, mère de Jésus (et non de Dieu comme l'affirme Matt Bellamy,1 qui n'a d'ailleurs l'air d'être ni le Saint-Esprit ni saint d'esprit non plus) put accéder au ciel « préservée de toute tache de la faute originelle », quoi de plus normal que de mettre à l'honneur notre ancêtre à tous, accusé à tort d'avoir touché à la pomme de l'arbre et viré sans tambour ni trompette alors qu'il essayait simplement de régler celle de la douche pour se laver après avoir péché (la truite). D'ailleurs ce n'est pas non plus un serpent qui a provoqué sa chute. Car si l'on dit que l'Homme descend du singe, c'est bien à cause de celui qui lui a refilé une noix de coco vide et qu'un ange bigleux aurait rapporté au maître des lieux comme étant le fruit défendu. Comme quoi, Dieu aurait dû inventer les lunettes en premier. Il faudrait donc rétablir la vérité et parler de « coque » plutôt que de « pomme » d'Adam pour désigner communément la fameuse proéminence laryngée. « Vous savez peut-être ce qu'est le péché originel et vous savez sans doute jouer avec le feu, mais si vous saviez quel meurtre fut perpétré au nom de l'amour, vous trouveriez ça vraiment pitoyable. »2

Notes et références

  1. À la question « Qui est la femme la plus cool de tous les temps ? » posée par un journaliste au groupe Muse, Matt Bellamy, le chanteur, aurait répondu : « Marie, la mère de Dieu — elle est tombée enceinte et a réussi à convaincre tout le monde qu’elle était encore vierge ! » (Space Dementia)
  2. "The Original Sin", INXS (1983).

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Comment améliorer immédiatement toutes vos relations

L'amour inconditionnel signifie que l'on mette de côté ses propres objectifs sans cesser d'aimer. Rien n'est gagné au départ. Vous pourriez vous demander : « Comment puis-je l'aimer si elle réagit ainsi ? » ou bien : « Comment puis-je être heureuse alors qu'il ne m'écoute pas ? »

En fait, pour commencer, écarter votre ego vous semblera carrément impossible mais je vous garantis qu'avec du temps et de la patience, l'exercice suivant transformera votre vie.

Selon Gary Chapman, auteur de The 5 Love Languages (Les 5 langages de l'amour) :

En sollicitant votre conjoint, vous reconnaissez sa valeur et ses compétences... Toutefois, en formulant des exigences, vous ne vous posez plus en amant mais en despote. Votre partenaire ne se sentira plus valorisé(e) mais, au contraire, rabaissé(e). Toute requête introduit la notion d'alternative. L'autre peut opter d'y apporter une réponse favorable ou de la rejeter parce que l'amour est toujours un choix et c'est ce qui fait sa valeur.

Évitez d'exiger

Beaucoup s'imaginent que leurs relations s'amélioreront lorsque leur conjoint se pliera à leurs exigences et « modifieront leur comportement ». Ils établissent des attentes vis à vis de leurs partenaires qui laissent entendre que s'ils ne se montrent pas à la hauteur, ils cesseront de les aimer. L'autre se sent mal aimé quand nous n'agissons pas comme si nous acceptions et accordions de la valeur à ses choix. Nous formulons souvent des exigences de manière inconsciente.

C'est parfois très subtil. Vous vous trouvez avec un ami qui est préoccupé et vous cherchez à l'aider.

Vous lui demandez : « Eh, qu'est-ce qui ne va pas ? Allez, tu sais bien que tu peux tout me dire. »

Il s'agit d'une exigence déguisée en sollicitation.

Cela exerce une pression sur votre ami, l'obligeant à vous confier ses sentiments et de ses pensées. S'il n'a pas envie de parler, il se verra forcé de ne pas vous répondre, ce qui installera un malaise entre vous. Essayez plutôt ceci : « Eh, tu n'as pas l'air dans ton assiette. Si jamais tu as envie d'en parler, n'hésite pas. » Une simple invitation pour soutenir votre ami en lui laissant le choix de partager avec vous ou non ce qu'il ressent.

À d'autres occasions, nous formulons des exigences prétextant un dû du style : « Je suis fatiguée, c'est à ton tour de faire la vaisselle. »

Cela ne valide aucunement l'autre et ses compétences mais ne lui laisse que deux options : faire ce que vous lui avez demandé ou bien refuser au risque de déclencher une dispute. Un scénario dans lequel personne ne ressort gagnant.

Le pouvoir de la sollicitation

Une sollicitation misant sur le savoir-faire de l'autre ressemblerait davantage à « Je me sens fatiguée. En faisant équipe, on se débarrasse plus vite des corvées alors est-ce que ça t'ennuierait d'essuyer la vaisselle ? » Les deux parties percevront toujours d'autant mieux une requête lorsqu'elle est formulée sans attente de réponse favorable à ce qui a été demandé. En clair, si votre partenaire n'a pas envie de faire la vaisselle ce soir, vous ne vous disputerez pas avec lui et vous ne lui ferez pas la tête.

En lançant une invitation, vous rendez véritablement son pouvoir à l'autre. En lui permettant de choisir et d'être aimé quelle que soit sa décision, vous vivrez tous deux quelque chose d'incroyable : l'amour inconditionnel. Le fait d'en éliminer toute condition, en fera l'expérience la plus thérapeutique, la plus libératrice et la plus gratifiante que vous ne connaitrez jamais. Les bienfaits de l'amour sont durables et immédiats.

D'ailleurs, lorsqu'ils se sentent vraiment aimés, les gens font des choses incroyables. Ils changent. Ils évoluent. Ils guérissent. Leur santé et leur humeur s'améliorent. Votre relation devient meilleure et le monde également à son contact.

Texte original de DANIELLE FAGAN traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Luka

Il y a quelques années de cela », raconte Suzanne Vega à propos de ce morceau, « je regardais ce groupe d'enfants jouer devant mon immeuble et il y en avait un qui s'appelait Luka et qui semblait un peu différent des autres. Je me suis toujours souvenue de son nom et de son visage. Je ne savais pas grand chose de lui mais il avait l'air de se tenir à l'écart. C'est de ce personnage dont je me suis servie pour la chanson. Le garçon y est un enfant maltraité mais dans la vraie vie, je ne crois pas que c'était le cas. Je pense qu'il était simplement différent. » Sans doute son titre le plus connu à ce jour et, pour ma part, le seul que j'apprécie véritablement. Je l'avais complétement oublié jusqu'à ce que je le réentende à la radio en me réveillant l'autre jour. J'ai donc pris cela comme le signe qu'il fallait que je le traduise et je réalise maintenant, après coup, que c'est exactement l'enchainement qu'il fallait au billet d'hier. Vous avez dit « synchronicité » ?

Ey@el

Je m'appelle Luka,
J'habite au deuxième
À l'étage au-dessus du tien.
Oui, je crois que tu m'as déjà vu.

Si tu entends quelque chose tard le soir
Comme de l'agitation ou du grabuge,
Ne me demande pas ce que c'était.
Ne me demande pas ce que c'était.
Ne me demande pas ce que c'était.

Je crois que c'est parce que je suis maladroit.
J'essaie de ne pas parler trop fort,
C'est peut-être parce que je suis cinglé.
J'essaie de ne pas trop jouer les fiers.

Ils ne cognent que jusqu'à ce que tu te mettes à pleurer.
Après ça, tu ne poses plus de questions,
Tu cesses de discuter.
Tu cesses de discuter. 
Tu cesses de discuter.

Oui, je pense que ça va,
Je me suis encore pris la porte.
Si tu me poses la question, c'est ce que je dirai
Et puis, de toute manière, ce ne sont pas tes affaires.

Tu te doutes bien que je préférerais être seul,
Qu'on ne me casse rien, qu'on ne balance rien.
Ne me demande pas comment je vais.
Ne me demande pas comment je vais.
Ne me demande pas comment je vais.

Je m'appelle Luka,
J'habite au deuxième
À l'étage au-dessus du tien.
Oui, je crois que tu m'as déjà vu.

Si tu entends quelque chose tard le soir
Comme de l'agitation ou du grabuge,
Ne me demande pas ce que c'était.
Ne me demande pas ce que c'était.
Ne me demande pas ce que c'était.

Ils ne cognent que jusqu'à ce que tu te mettes à pleurer.
Après ça, tu ne poses plus de questions,
Tu cesses de discuter. 
Tu cesses de discuter.  
Tu cesses de discuter.

Texte original de SUZANNE VEGA traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Comment certains professeurs d'université plaident en faveur des pédophiles lors de colloques estivaux

Comme annoncé hier, voici un article qui risque d'en révulser plus d'un — ce serait d'ailleurs le contraire qui serait inquiétant. Je n'ai pas d'autre commentaire à formuler sur la question mis à part que si l'on se réfère à un article traduit, il y a quelque temps, où l'on apprenait que l'APA avait inscrit le non-conformisme et l'hyperactivité au registre international des troubles mentaux, le fait que la proposition d'y inscrire une autre forme de pédophilie baptisée « hébéphilie » ait été rejetée en dit long sur l'état de notre société. Ceux qui ont encore l'expression « théorie du complot » à la bouche feraient bien d'aller se la nettoyer dare-dare à l'eau de Javel et de se la rincer au karcher !

Ey@el

La pédophilie est normale et naturelle pour les mâles » déclare-t-on dans cet exposé. « Une minorité, non négligeable du moins, d'individus normaux de sexe masculin aimeraient avoir des rapports sexuels avec des enfants [...] les enfants excitent les hommes normaux. »

S'agit-il d'un vieux tract jauni datant des années 70-80, l'ère des abus perpétrés par des célébrités et de l'infâme PIE, le groupe d'échange d'informations des pédophiles ? Non. Des commentateurs anonymes sur un site internet clandestin ? Non plus.

Le colloque de Cambridge

Cette affirmation comme quoi la pédophile serait « normale et naturelle » n'a pas été prononcée il y a trente ans mais en juillet dernier. Elle n'a pas été proférée à huis clos mais devant un parterre d'éminents spécialistes en la matière, en tant qu'argument principal d'un exposé académique présenté, sur invitation, à l'occasion d'un colloque organisé par l'université de Cambridge.

Parmi les autres conférences, il y avait également : "La libération du pédophile : une analyse discursive" et "Danger et différence : les enjeux de l'hébéphilie".

L'hébéphilie est une préférence sexuelle pour les jeunes pré-adolescents, généralement de 11 à 14 ans.

Fervent participant, dans l'assistance se trouvait Tom O'Carroll, un délinquant sexuel pédophile récidiviste, militant de longue date pour la légalisation des rapports sexuels avec des enfants et ancien dirigeant du PIE. « Formidable ! » écrivait-il peu après sur son blog. « C'est une des rares fois où je me suis senti relativement populaire ! »

La semaine dernière, après la condamnation de Rolf Harris1, le rapport sur Jimmy Savile2 et les allégations de dissimulation de vérité par l'ordre établi dans le but de protéger un ministre délinquant sexuel du cabinet de Margaret Thatcher3, la Grande-Bretagne a été prise d'angoisses convulsives quant aux abus perpétrés sur des enfants dans les années 80.

Mais au beau milieu de tout ce tumulte, une menace bien plus d'actualité passe inaperçue : des tentatives, en ce moment même, dans certaines parties de l'escadre académique de repousser les limites de l'acceptabilité du sexe impliquant des enfants.

Le facteur clé de ce qui s'est produit durant toutes ces décennies passées dans les loges de la BBC, dans les services du NHS4 et, on le présume, dans les coulisses du pouvoir ne relève pas uniquement des manquements des institutions ni de « conspirations » de leur part, mais plutôt d'un climat de tolérance intellectuelle bien plus grand à l'égard de pratiques qui font aujourd'hui horreur.

Avec la pilule, la légalisation de l'homosexualité et le recul des tabous sur le sexe avant le mariage, les années 70 furent une ère d'émancipation sexuelle assez brutale. Naturellement, bon nombre de libéraux virent clair dans la rhétorique cynique de « libération de l'enfance » du PIE. Mais pour la Gauche, les rapports sexuels par ou avec des enfants n'étaient rien de plus qu'une autre limite répressive à abolir — et les appuis les plus importants vinrent du monde universitaire.

Points de vue sur la pédophilie

En 1981, Bastsford, une maison d'édition réputée publia Points de vue sur la pédophilie, préfacé par Brian Taylor, maître de conférence en sociologie à l'université du Sussex, pour mieux répondre à ce que ce dernier qualifiait dans son introduction de « préjudice » envers le sexe impliquant des enfants. Fait inquiétant, le livre s'adressait « aux assistants sociaux, aux agents des communautés, aux agents de probation et aux employés des services à l'enfance ».

D'après le Dr Taylor, le public « se représente souvent les pédophiles comme des détraqués ou des pervers rôdant autour des cours de récréation dans l'espoir de soulager leurs bas instincts avec des enfants innocents et crédules ». Que les lecteurs se rassurent, il ne s'agit que d'un « stéréotype » écrit-il, à la fois « inexact et maladroit » qui va clairement à l'encontre des « réalités empiriques du comportement des pédophiles ». Ainsi, la plupart des relations sexuelles entre adultes et enfants se produisent au sein même des familles !

Les points de vue de la plupart de ceux qui contribuèrent, mais pas tous, semblaient très favorables aux pédophiles. Deux d'entre eux, du moins, étaient des membres du PIE et un autre, Peter Righton (qui, fait incroyable, officia en tant que directeur de l'éducation à l'Institut national des services sociaux) fut condamné par la suite pour agressions sexuelles sur des enfants. Mais dans la perspective actuelle, ce qu'il y a de fascinant dans Points de vue sur la pédophilie est qu'au moins deux personnes parmi celles qui y ont contribué exercent toujours leur activité et leur influence dans le milieu universitaire.

Selon Ken Plummer, professeur émérite de sociologie à l'université de l'Essex — dans laquelle il a une chaire et donne des cours, le plus récent ayant eu lieu le mois dernier — « l'isolement, le silence, la culpabilité et l'angoisse de nombreux pédophiles ne sont pas intrinsèques au phénomène mais proviennent de la répression sociale extrême exercée sur les minorités ». Les pédophiles, écrit-il dans Points de vue sur la pédophilie, « sont traités de séducteurs et de violeurs d'enfants ; ils savent que leurs expériences sont souvent empreintes d'amour et de tendresse. On leur dit que les enfants sont purs et innocents et dépourvus de toute sexualité ; ils savent de par leur propre enfance et de par ceux qu'ils côtoient que ce n'est pas le cas. »

L'intimité intergénérationnelle

Pas plus tard qu'en 2012, Plummer a publié sur son blog personnel un chapitre qu'il avait écrit pour un autre livre, L'Intimité intergénérationnelle au masculin, paru en 1991. « Comme l'homosexualité est devenue légèrement moins encline à susciter la panique morale entretenue, c'est ce nouveau paria "d'agresseur sexuel d'enfants" qui a pris la place du dernier bouc émissaire en date », explique-t-il. « De nombreux adultes pédophiles racontent que les garçons recherchent activement des partenaires sexuels [...] "l'enfance" en soi n'est pas un postulat biologique mais un objet social engendré par l'histoire. »

Plummer a confirmé au Sunday Telegraph qu'il avait bien été membre du PIE dans le but de « faciliter » ses recherches. Il a déclaré : « Je ne voudrais jamais qu'aucune partie de mon travail soit utilisé à des fins "répréhensibles" — et je considère toute forme de coercition, de sévices ou d'exploitation sexuelle comme "répréhensible". Je regrette qu'il ait eu un impact négatif sur quiconque à cet égard ou qu'il y ait contribué. » Il n'a toutefois pas répondu à la question de savoir s'il partageait toujours les mêmes opinions que dans les années 80-90. Un porte-parole de l'université de l'Essex affirme que les travaux du Professeur Plummer « n'exprimaient nullement une position en faveur de la pédophilie » et cite la charte universitaire qui octroie à ses membres « la liberté dans les limites de la légalité d'introduire des opinions controversées et impopulaires sans se compromettre ».

Graham Powell est l'un des plus éminents psychologues du pays. Ancien président de l'Association des psychologues britanniques, il offre actuellement ses services de soutien psychologique à l'agence de lutte contre la grande criminalité, la brigade criminelle nationale, la police métropolitaine (Scotland Yard) ainsi que celle des comtés du Kent et de l'Essex et la fondation pour la surveillance de l'internet.

Dans Points de vue sur la pédophilie, il a toutefois co-écrit un chapitre affirmant que « dans l'esprit du public, on suppose généralement que l'attention pédophile est traumatisante et entraine forcément des séquelles durables et totalement désastreuses pour la victime. Les preuves que nous avons dû prendre en compte ici ne confirment pas ce point de vue [...] nous ne devons pas nous demander pourquoi les effets des actes pédophiles sont si importants mais au contraire pourquoi ils sont si minimes. »

Le chapitre admet bien que certaines études sur lesquelles se sont appuyés les auteurs ont posé quelques « problèmes de méthodologie » ce qui « atténue quelque peu nos conclusions ». Le Dr Powell a confié au Sunday Telegraph, la semaine dernière, que ce qu'il avait « écrit était totalement erroné et je regrette vivement que cela ait pu de quelconque manière compliquer les choses [pour les victimes] ». Il a ajouté que « c'était un sujet si peu documenté [preuves scientifiques à l'appui] en 1981 que les gens n'avaient pas idée de ce qui se passait. Il y a eu une méconnaissance au niveau universitaire ».

Le rejet de la motion pour inclure l'hébéphilie au DSM

Dans d'autres universités et avec encore moins d'excuses, cette méconnaissance semble s'imposer à nouveau. La conférence à Cambridge, les 4 et 5 juillet de l'an dernier, portait sur la classification de la sexualité dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), un manuel psychiatrique aux normes internationales auquel se réfèrent la police et les tribunaux.

À l'issue d'une bataille féroce au sein de l'Association américaine de psychiatrie (APA), à l'origine dudit manuel, la motion d'y inclure l'hébéphilie en tant que trouble dans la nouvelle édition a été rejetée. Cette proposition était apparue nécessaire parce que la puberté est devenue de plus en plus précoce au cours des dernières décennies et de fait, prétendait-on, la définition actuelle de la pédophilie — attirance sexuelle pour les pré-adolescents — ne prenait plus en compte un trop grand nombre de jeunes gens.

Professeur de psychiatrie à l'université de Toronto, Ray Blanchard, qui dirigea le groupe de travail de l'APA au sujet de cette motion, a déclaré qu'à moins de trouver un autre moyen d'inclure l'hébéphilie dans le nouveau manuel, cela reviendrait à dire que « la position officielle de l'APA est que la préférence sexuelle envers les enfants pré-pubères est normale ».

Il fut, à son tour, critiqué par Patrick Singy de l'Union College de New York, un orateur à la conférence de Cambridge qui affirma que l'on abuserait du diagnostique d'hébéphilie pour interner les délinquants sexuels en tant que « malades mentaux » en vertu des lois américaines contre les « prédateurs sexuels violents » et cela même après qu'ils aient purgé leur peine.

Mais l'exposé le plus controversé de tous fut sans doute celui de Philip Tromovitch, professeur à l'université de Doshisha au Japon portant sur la « prévalence de la pédophilie » lorsqu'il déclara que « la majorité des hommes sont probablement pédophiles ou hébéphiles » et que « les intérêts pédophiles sont normaux et naturels chez les êtres humains de sexe masculin ».

O'Carroll, l'ancien leader du PIE, s'est dit enchanté lorsqu'il raconta sur son blog comment il était allé prendre un verre avec ce dernier et un collègue après la conférence. « La conversation s'est poursuivie très agréablement autour des boissons et la magnifique Cam5 » a-t-il écrit.

Un point de vue toutefois minoritaire

Il serait juste de dire que le point de vue de Tromovitch ne représente pas l'opinion majoritaire des universitaires. Il est probable également que certaines de leurs protestations contre la « stigmatisation » des pédophiles soit tout autant une réaction négative envers la dureté des lois contre les délinquants sexuels plus que tout autre chose. Enfin, il va de soi que la recherche universitaire est censée remettre en questions les idées reçues et examiner les preuves avec rigueur, que les conclusions auxquelles elle aboutit soient populaires ou non.

Toutefois, ce ne sont désormais plus les éléments qui manquent pour prouver le tort causé par les abus perpétrés sur des enfants. Derrière tout ce battage à la mode que suscitent les crimes du passé, il serait bon de veiller à être, à l'avenir, en mesure de nous repencher sur le climat intellectuel qui les a engendrés.

Notes et références

  1. ^ L'artiste australien Rolf Harris, star de la télévision britannique, vient d'être condamné le mois dernier à cinq ans et neuf mois de prison ferme par un tribunal londonien pour des agressions sexuelles sur quatre mineurs âgés de 8 à 19 ans (Le Monde).
  2. ^ Autre icône de la télévision britannique, Jimmy Savile est décédé en 2011 à l'âge de 84 ans. Un an après sa mort, le documentaire L'Autre visage de Jimmy Savile, diffusé sur la chaîne ITV révélait au monde le « prédateur sexuel » d'adolescentes qu'il avait été dans les années 1960 et 1970. Si à ce moment-là seulement cinq femmes avaient témoigné sur ce qu'elles avaient subi, on estime à environ 300 le nombre de ses victimes potentielles. La police de Jersey affirme qu'en 2008 les accusations d'abus sexuels à l'encontre de Savile ont fait l'objet d'une enquête mais n'ont pas révélé d'éléments suffisants pour l'inculper (Le Figaro).
  3. ^ Un ancien ministre conservateur a révélé que Sir Peter Morrison, l’un des proches collaborateurs de Magaret Thatcher, a été impliqué dans un scandale de maltraitance d’enfants mineurs dans le nord du Pays de Galles. Rod Richards, ancien député conservateur et ex-chef des conservateurs du pays de Galles, a affirmé avoir pu consulter des preuves reliant Sir Peter Morrison à l’affaire des enfants du Nord du Pays de Galles. Par ailleurs, le garde du corps personnel de Magaret Thatcher, Barry Strevens, a relaté avoir prévenu le premier ministre sur les allégations qui couraient sur l’un de ses proches collaborateurs. L’enquête avait découvert jusqu’à 650 enfants sexuellement, physiquement et émotionnellement abusés dans 40 maisons entre les années 1970 et 1980 (IJSBERG).
  4. ^ Le NHS est le système de la santé publique au Royaume-Uni, équivalent de notre sécurité sociale.
  5. ^ La Cam est le fleuve qui traverse Cambridge.

Texte original de ANDREW GILLIGAN traduit de l'anglais par EY@EL
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