Mélodies en sous-sol

Mais oui, mais oui, l'école est finie... Petit bémol à cette joyeuse ritournelle : le fameux relevé de notes, pas toujours fameux d'ailleurs, ni en accord avec son nom sauf si l'on tient compte de la loi de la relativité selon laquelle la hauteur des notes est inversement proportionnelle à la saveur épicée dudit bulletin. L'occasion, parfois, pour certains professeurs, d'y cultiver humour et sarcasmes avec plus ou moins de talent comme l'illustre assez bien ce petit florilège concocté avec délice et malice.

Échec aux maths

« Est plus captivé par les pitreries des démons de l'abîme de l'incapacité mathématiques que par les murmures de sagesse du ciel de la perfection arithmétique. »

« Sa moyenne plongera bientôt vers les nombres négatifs : peut-être comprendra-t-il enfin les nombres relatifs ! »

« Il est peu probable que sa moyenne dépasse un jour le nombre pi. »

« Une seule notion a été retenue cette année : l’ensemble vide. »

« Pour comprendre les probabilités, mettez-vous au poker, vous maîtrisez déjà le bluff. »

Chats qu'expirent

« A confondu l'anglais avec les miaulements toute la durée de sa formation. Nous ne parlons pas la même langue. »

« Vous pourriez faire un effort sur l'accent, au moins pour mes oreilles... »

« Bonne connaissance des langues étrangères. Pas celles enseignées à l'école. Attention aux maladies... »

« Un conseil ? Quittez l'europe ! »

Génocide linguistique

« Audrey est une terroriste de la grammaire ! »

« Est un véritable holocauste grammatical. »

« Le latin est une langue morte... Mélissa l'a tué. »

« Partisan du hara-kiri intellectuel. »

« Non ! Molière n'est pas une grosse dent. »

« Vient en touriste, mais sans connaître la langue. »

« L'exploit : même à l’oral, il fait des fautes d’orthographe. »

Sourdes oreilles

« Après tout, Beethoven était sourd lui aussi ! »

« Avec le temps, Léo fait ré. »

« DOmmage que RÉMI n'exploite pas ses FAcilités : il reste à l'entreSOL de la cLAsse puisqu'il à choiSI de faire DOdo en cours. »

Intelligences artificielles

« Aligne les 0 et les 1... doit être doué pour l'informatique ! »

« Votre enfant est naturellement doué pour le langage binaire. Il comprend également parfaitement la notion de fausse réalité insufflée dans son subconscient et son cerveau vu le temps passé dans un sommeil profond. Serait-il un fan de Matrix ? »

McGyver en herbe

« A fait des étincelles ce trimestre. Dommage que ce soit avec un briquet... »

« Utilise une revue pornographique en guise de manuel de sciences naturelles. »

« Passe son temps à miser en silence sur la trajectoire que vont prendre les mouches. »

Spéléologues

« Sébastien était au bord du gouffre, je vous annonce qu'il a fait un grand pas en avant... »

« 1er trimestre : a touché le fond.
2ème trimestre : commence à creuser.
3ème trimestre : possède une galerie. »

Voies avec issues

« Devrait faire de l'aviation plus tard, il plane... »

« Problème: depuis septembre, votre fils est un meuble inerte au fond de la classe. Solution : formation en menuiserie ? »

« À force d'aller au coin, votre fils va pouvoir faire de la géométrie son métier... »

Voix de fond

« Ne se tait que lorsqu'on l'interroge. »

« On a bien essayé de l'isoler au fond de la salle... mais même seul, il parle à sa chaise ! »

« A réussi à plus parler que moi pendant mes cours. »

Le Tour de la classe en 80 secondes

« Un vrai touriste aurait au moins pris des photos. »

« Cet élève devrait cesser de confondre l'infirmerie avec sa résidence secondaire. »

« Obligé de le renvoyer à chaque heure de cours, maintenant il a compris et vient juste au début du cours pour dire qu'il est là et part sans même que je lui aie demandé. »

Élèves génétiquement modifiés

« À l’état végétatif en cours, va bientôt s’éteindre. »

« Votre cerveau est du fromage blanc à 0% de matière grise. »

« Cet élève a deux cerveaux : l'un est parti chercher l'autre... »

« Monsieur, Madame, bonne nouvelle : la greffe du radiateur sur votre fils a bien pris... »

« Se laisse vivre dans la matière. »

« En nette progression vers le zero absolu ! »

L'heure du choix

« Vous êtes capable du meilleur comme du pire… choisissez votre camp. »

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

"Le Cancre", Jacques Prévert

À ceux qui désespèreraient quant à l'avenir de leur progéniture, sachez que jugé trop lent et incapable d'apprendre par cœur, un certain Albert a quand même réussi à faire progresser la physique quantique à pas de géant. Alors ne jetez pas trop vite la bouteille à la mer : il se pourrait qu'un génie marine à l'intérieur.

Sources

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Créer un arc-en-ciel dans une photo

Thème de la semaine oblige, je vous propose une technique assez simple pour ajouter un arc-en-ciel à une image existante pour un effet assez naturel. Le logiciel de retouche photo utilisé est Paint Shop Pro X mais vous devriez retrouver le même type d'effets dans d'autres programmes équivalents comme Photoshop ou GIMP. N'oubliez pas de télécharger le dégradé utilisé et de placer le fichier au format qui correspond à votre logiciel dans le dossier réservé à cet effet.

Matériel nécessaire

Instructions

1. Ouvrir une copie de l'image à retoucher.

2. Ajouter un nouveau calque et tracer une ligne horizontale au milieu sur toute la largeur. Son épaisseur devra être de 50px, le trait/segment plein (non vectoriel sinon transformer ensuite en calque raster) et pour la couleur du trait, sélectionner le dégradé Fondu de spectre appliqué en mode linéaire, sans répétition ni rotation (en mode inversé sinon appliquer ensuite un renversement vertical).

NOTE : Comme le haut de la ligne obtenue était trop dur, j'ai tracé un rectangle de sélection au dessus de la ligne empiétant sur cette dernière d'environ 3 pixels en réglant la progressivité de mon rectangle sur 4 pixels puis j'ai cliqué sur la touche Supprimer. Cela m'a permis de flouter les bords (ne pas oublier de désélectionner après).

3. Appliquer l'effet Miroir déformant (pour transformer la ligne en arc) :

Horizontal = 0
Vertical = 40
Taille = 100
Intensité = 60

4. Appliquer un flou directionnel (angle 0°, intensité 20%).

5. Ajouter du bruit (4% uniforme monochrome).

6. Positionner l'arc-en-ciel à l'endroit désiré et régler le mode de mélange du calque sur Recouvrement en réduisant l'intensité à environ 80% pour un effet naturel.

Pour cette variante, j'ai utilisé un autre dégradé arc-en-ciel, tracé une ligne proportionnellement plus grande et gommé les parties recouvrant les gratte-ciels sauf celui du fond.

N'hésitez pas à expérimenter avec les modes de mélange et si vous avez des surfaces réfléchissantes dans votre image (comme une étendue d'eau) n'oubliez pas le reflet en dupliquant le calque de l'arc-en-ciel et en jouant sur son opacité, mode de mélange, taille et orientation selon l'effet naturel ou non que vous souhaitez obtenir. Mais pourquoi se cantonner à des paysages ? Cette technique peut également s'appliquer à des portraits ou autres pour des effets surréalistes. En matière de créativité, il n'y a aucune limite, aucun interdit, alors lâchez-vous et faites péter les couleurs !

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La psychologie des couleurs

Elle est toujours parée de couleurs
Elle peigne ses cheveux
Telle un arc-en-ciel
De couleurs pénétrant l'atmosphère
Partout
Elle va parée de couleurs

"She's A Rainbow", The Rolling Stones (1967)

Comme annoncé précédemment, cette semaine est placée sous le signe de l'arc-en-ciel. Après nous être intéressés au potentiel curatif des couleurs, examinons comment la vision chromatique influence et reflète notre état d'esprit. On parle alors de psychologie des couleurs qui est l'étude de l'incidence du spectre visible sur le comportement humain et la manière donc il modifie certaines perceptions moins évidentes comme le goût des aliments.

Les couleurs ne sont pas une réalité physique

Avant toute chose, il faut savoir que les couleurs n'existent que dans notre cerveau et que ce que nous interprétons comme tel n'est que le résultat de stimuli photoniques des cellules tapissant nos rétines, à savoir les bâtonnets responsables de la vision en noir et blanc et les cônes qui permettent de distinguer lesdites couleurs. En effet, la lumière qui nous vient du soleil, est formée d'une multitude de grains d'énergie, appelés photons, ayant toutes les énergies possibles entre deux valeurs extrêmes. Selon la nature chimique (moléculaire) des différentes surfaces, certains photons seront absorbés et d'autres réfléchis vers notre œil qui par l'intermédiaire des neurones enverra des informations au cerveau qui se chargera de les décoder en perceptions colorées.

Dans l'arc-en-ciel sept teintes prédominent, mais on peut y dénombrer plus de sept cents nuances différentes car il y a autant de couleurs que de radiations visibles, autant de couleurs que d'agrégats moléculaires qui tissent la réalité visible et sur lesquels se réfléchit la lumière.
(Source)

Manipulations psychologiques par le biais des couleurs

S'il est un fait bien établi que, dans la nature, le rôle des couleurs sert essentiellement à la procréation (comme les fleurs attirant les insectes pollinisateurs), les industriels, les ingénieurs sociaux, les architectes d'intérieur et les publicitaires ont été les premiers à mettre ce phénomène naturel d'attirance à profit pour orienter l'état d'esprit des personnes par ce que les psychologues appellent l'utilisation de « couleurs fonctionnelles ». Ainsi les emballages et les logos des produits commerciaux ne doivent jamais leurs teintes au fruit du hasard pas plus qu'aux goûts esthétiques de leurs concepteurs mais bel et bien au résultat d'études très poussées visant à attirer le consommateur.

Dans l'industrie pharmaceutique, on utilise les couleurs comme placebos. Par exemple, on présente les stimulants sous forme de pilules rouges ou oranges tandis que les calmants et anti-dépresseurs seront conditionnés en bleu.

Dans un tout autre domaine, une expérience avait été menée en l'an 2000, à Glasgow, en Écosse : la municipalité avait alors constaté un diminution significative du taux de criminalité dans certains quartiers après y avoir installé des réverbères émettant une lumière bleutée.

Nos goûts et nos couleurs témoignent de notre état d'être

Toutefois, si les couleurs influencent indéniablement les personnes, ces effets peuvent considérablement varier selon les individus. Les facteurs entrant le plus en jeu sont le sexe, l'age, la culture mais également la condition psychologique.

À cet égard, des chromatothérapeutes ont élaboré un test de couleurs se basant sur les phénomènes d'attirance et d'aversion chromatiques qu'ils considèrent comme « une manifestation de l'état de notre être profond » afin de permettre l'établissement d'un bilan de santé complet.

L’étude démontre que l’être humain associe inconsciemment à différentes couleurs, diverses parties de son corps, de son esprit et de ses émotions, il y associe aussi des symboles et des expériences particulières. Lorsque son appareil visuel est mis en contact avec une couleur, il peut éprouver une sensation de bien-être ou de mal-être selon l’état énergétique de la partie de lui-même qu’il associe inconsciemment à cette couleur. Si cette partie contient une mémoire négative ou un traumatisme, la couleur perçue peut alors rappeler à sa conscience la présence du traumatisme et amplifier le sentiment de gêne ou de douleur qui l’accompagne. Afin de maintenir l’équilibre, l’organisme rejette la couleur associée au traumatisme et engendre un phénomène compensatoire qui se traduit par une attirance pour la couleur complémentaire.

C’est pourquoi nous pouvons dire :

Les couleurs que nous aimons le moins correspondent à des parties de nous-mêmes traumatisées, algiques ou chargées de mémoire négative, et les couleurs que nous aimons le plus correspondent à des parties de nous-mêmes susceptibles de compenser les dysfonctionnements de nos parties blessées ou traumatisées.
(Source)

Tests psychologiques avec les couleurs

Voici maintenant deux tests psychologiques que j'ai sélectionnés pour vous :

Le premier vous propose de découvrir la couleur qui vous définit inconsciemment par le biais de 30 questions à choix multiples. Pour ma part, j'avoue avoir été, au départ, un peu stupéfaite de me voir attribuer le jaune étant donné que c'est une couleur que je déteste, mais je suis parfaitement reconnue ensuite dans l'interprétation détaillée qui accompagne ce résultat (« Et si votre curiosité intellectuelle sans limites vous porte d'un sujet à un autre avec le même enthousiasme, votre sens de la justice peut vous rendre intransigeant(e). »)

Le second vous demande de choisir, parmi un panel de 25 couleurs organisées dans un ordre aléatoire, les 6 plus agréables à votre regard ainsi que les 6 plus déplaisantes (attention le choix doit se faire en alternance j'aime/je déteste). L'interprétation, basée sur le test du Color-O-Scope de Johannes Schneider, décrit votre situation actuelle, vos préoccupations personnelles ainsi que vos comportements et vous indique des pistes sur la manière d'aborder ces thèmes de façon constructive. Et là encore, je suis bluffée par autant de justesse d'autant que j'avais déjà effectué ce test plusieurs mois auparavant dans un tout autre état d'esprit avec un choix de couleurs différents. Un outil précieux que je vous recommande vivement.

Je perçois tes vraies couleurs
Qui transparaissent.
Je perçois tes vraies couleurs
Et c'est pourquoi je t'aime.
Alors n'aie pas peur de les montrer
Tes vraies couleurs
Parce qu'elles sont magnifiques
Comme un arc-en-ciel.

"True Colors", Cindy Lauper (1986)

Sources

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La chromatothérapie : une pratique médicale interdite de plus

Je dois littéralement ma vie à la thérapie par les couleurs. Non pas que ce soit ce type de traitement directement en lui-même qui m'ait permis de restaurer mon système immunitaire ruiné par les vaccins et autres poisons censés protéger notre santé et non la détruire — ceci dit, la lecture d'un livre intitulé Ces couleurs qui nous guérissent du Dr Roland Di Sabatino a bel et bien été le point de départ d'une prise de conscience salvatrice qui, de fil en aiguille, m'a conduite jusqu'au bon médecin qui m'a ensuite traitée par la chromatothérapie (autorisée mais non reconnue en France) et l'homéopathie. Sans cette femme qui, malheureusement pour moi et tant d'autres, a désormais pris sa retraite, vous ne me liriez sans doute pas aujourd'hui. Du coup, j'ai décidé de ne pas attendre le 14 juillet pour vous proposer de faire de cette semaine un feu d'artifice de couleurs.

Ey@el

Chaque couleur possédant sa propre fréquence et longueur d'onde, nombreux sont ceux qui y voient un puissant outil de guérison très prometteur sur le plan médical. Pourtant, à ce jour, il est rare de trouver des personnes pour adopter le potentiel curatif de la lumière colorée et il est improbable que votre médecin traditionnel le reconnaisse. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi.

La technologie de la chromatothérapie par le Spectro-Chrome a été mise au point en 1923 et utilisée pendant plus de vingt ans aux États-Unis. Il est possible qu'elle ait été annonciatrice d'une percée en la matière mais nous n'en aurons jamais la certitude étant donné qu'elle a été considérée comme une pseudo-science et éradiquée par le gouvernement fédéral américain qui l'a faite interdire en confisquant et détruisant toutes les machines appartenant au domaine privé sous l'autorité de ses Marshalls. Son créateur, Dinshah P. Gadiali a été mis en accusation et sommé de détruire toute trace de ses travaux, mettant ainsi fin à l’œuvre de toute une vie et à l'avenir de la recherche en matière de thérapie par les couleurs.

La chromatothérapie dans le monde aujourd'hui

Il existe, en fait, un traitement médical ayant fait ses preuves, connu sous le nom de photothérapie et qui a recours à des ondes lumineuses pour améliorer le bien-être des patients. On traite par exemple, la dépression saisonnière (TAS) en exposant les personnes atteintes de ce trouble à une lumière vive pendant qu'elles sont confortablement assises. On se sert également de la photothérapie pour soigner les nouveaux-nés souffrant d'un ictère prolongé. Le bébé est placé sous une lampe halogène ou fluorescente (en lui couvrant les yeux afin de prévenir tout dommage) pour aider à diminuer le taux de bilirubine dans son sang (responsable de la couleur orange/jaunâtre de sa peau). on a également recours à la photothérapie dans le traitement d'autres affections cutanées telles que l'acné et l'eczéma.

Si la photothérapie s'avère efficace, du moins dans ces cas, quel est le potentiel de la chromatothérapie ?

L'histoire cachée du Spectro-Chrome

Le Spectro-Chrome a connu son apogée dans les années 40-50 à une époque où il était utilisé par de nombreux médecins dans des milliers de cliniques aux États-Unis. Cette machine avait été conçue sur la prémisse selon laquelle la lumière étant indispensable à tous les organismes vivants sur cette planète, elle pouvait donc servir à « alimenter » le corps humain.

C'était un appareil tout simple équipé de cinq plaques de verre de teintes bien précises disposées devant une ampoule à incandescence. Tandis que le patient était allongé dans une pièce plongée dans l'obscurité, on l'exposait à la lumière colorée en combinant les plaques entre elles, à raison d'une heure par séance. Il était possible de projeter la lumière sur toute la surface du corps ou sur une zone spécifique correspondant avec plus ou moins de précision avec les points et méridiens utilisés par les techniques de la  médecine traditionnelle chinoise telles que l'acupuncture.

Le 14 juillet 1951, le FBI effectua une perquisition éclair dans la clinique de Danishah pour lui confisquer et détruire toutes ses machines à coups de masse. Au terme d'une longue bataille juridique, ce dernier fut condamné à trois ans de prison et le Spectro-Chrome est toujours considéré comme un dispositif illégal sous injonction fédérale permanente.

Cet appareil pouvait se répliquer facilement. Sa construction et son utilisation ne nécessitaient ni investissement financier important ni connaissances scientifiques poussées. Avec une formation adéquate, il était facile à comprendre et à utiliser. C'est pourquoi d'aucuns pensent qu'il représentait une menace pour l'Association médicale américaine (AMA) et ceux qui la financent, à savoir les Rockefeller.

Certaines personnes ont la conviction que l'AMA et les Rockefeller, qui formèrent des alliances solides avec les sociétés pharmaceutiques au début du siècle dernier, sont à l'origine de l'interdiction du Spectro-Chrome de Dinshah ainsi que divers autres inventions médicales à la même époque dont la technologie mettait en péril leurs interêts. Il y a eu d'autres cas semblables où des  technologies médicales se sont vues frappées d'interdiction et leurs inventeurs persécutés par le cartel des Rockefeller dont un appareil pour traiter le cancer développé par Royal Raymond Rife et un accumulateur d'orgone1 créé par Wilhelm Reich supposé capable d'exploiter les bienfaits thérapeutiques de de l'énergie cosmique.

Le livre, Let There Be Light (Que la lumière soit)2 écrit par le fils de Ghadiali Dinshah, Darius, vous permettra d'en apprendre davantage sur le Spectro-Chrome.

La chromatothérapie moderne

Les couleurs et la lumière, lorsqu'elles sont amplifiées et concentrées, peuvent avoir une incidence importante sur les corps humain. Des recherches menées récemment dans ce domaine démontrent que Dinshah Gadiali pourrait bien avoir été en avance sur son temps. Éduqué par des maîtres hindous et védiques, ce dernier croyait en l'existence du corps éthérique ou aura et son lien étroit avec le corps physique. Il avait compris que restaurer l'équilibre de l'aura en se servant de la lumière et des couleurs pouvait guérir le corps physique aussi bien que l'esprit.

À l'orée du nouveau millénaire, de nombreuses études ont été effectuées  par des organismes médicaux respectés validant les théories de Dinshah et le potentiel curatif de la lumière et des couleurs. Voici quelques exemples (en anglais) :

La plupart des médecins aujourd'hui considèrent toujours la chromatothérapie comme du charlatanisme ou de la pseudo-science même si elle est de plus en plus répandues dans les centres de soin holistiques, utilisée par les hypnothérapeutes et intégrée à d'autres modalités de médecine alternative.

Le Dr Kate Baldwin, une des plus ferventes défenseuses de la chromatothérapie et utilisatrice de la version moderne du Spectro-Chrome, est convaincue des résultats merveilleux en matière de guérison qu'est capable de produire cette technologie.

Depuis des siècles, des scientifiques consacrent inlassablement leurs efforts à découvrir un moyen de soulager ou guérir les maux des hommes et à rétablir les fonctions normales de leurs corps. Pourtant, cette lumière et ces couleurs que l'on néglige, recèlent un potentiel excédant de loin celui des médicaments et des sérums. La couleur est la mesure thérapeutique la plus simple et la plus précise élaborée à ce jour. J'obtiens des résultats bien plus rapides et plus ciblés avec les couleurs qu'avec n'importe quelle autre méthode seule ou combinée — et avec un stress bien moindre pour le patient.

Kate Baldwin, médecin membre de l'AMA

Le tour complet du Spectro-Chrome (en anglais)

Notes et références

  1. ^ L'orgone est un terme inventé par le Docteur Wilhelm Reich pour désigner une forme hypothétique d'« énergie » dont il affirmait avoir établi l’existence. Ses résultats ne furent jamais reproduits et la théorie de l'orgone est considérée comme non scientifique (Wikipédia).
  2. ^ Let There Be Light, ISBN 0-933917-28-7. Attention, ce livre est rare et est vendu à un prix exorbitant sur Amazon.

Texte original de BUCK ROGERS traduit de l'anglais par EY@EL
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Image couverture : Nicolecat1

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Envole-moi

Par une belle journée ensoleillée, en avril dernier, je suis allée revisiter la terre de mes aïeux en Haute-Normandie et nous avons passé l'après-midi à Étretat, petite station balnéaire mondialement connue et classée parmi les « merveilles de France » en raison de ses arches creusées dans d'imposantes falaises de craie blanche. Du haut de celle qu'on appelle l'Aval avec sa célèbre « aiguille », à une centaine de mètres au-dessus de la mer, j'étais fascinée par les goélands en les regardant voler littéralement sous mes pieds comme si, moi aussi, j'avais des ailes. Un moment magique que j'ai eu envie d'associer à cette composition réalisée il y a quelques années déjà.

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À travers l'univers

Le 4 février 2008, la NASA diffusa cette chanson des Beatles à travers l'univers, en direction de l'étoile polaire, à l'occasion d'un anniversaire trois-en-un : celui des 40 ans de ce morceau (écrit en 1968), le cinquantenaire du lancement d'Explorer 1, le premier satellite américain et la mise au point 45 ans auparavant du Deep Space Network, un réseau international d'antennes destinées à l'exploration spatiale.

Across The Universe

Les mots s'écoulent
Comme une pluie incessante
Dans un gobelet de carton
En une glissade frénétique
Avant de s'éclipser
À travers l'univers

Mares de chagrin,
Ondes de joie
Égarées dans mon esprit béant
S'emparent de moi et me caressent

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Des images d'ampoules brisées
Dansent devant moi
Telles un million d'yeux
Ne cessant de m'interpeller
À travers l'univers

Les pensées s'engouffrent
Comme un vent fébrile
À l'intérieur d'une boite aux lettres
En une bousculade aveugle
Avant de se frayer un passage
À travers l'univers

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Bruits d'éclats de rire,
Nuances de vie
Résonnant dans mes oreilles à l'affut
M'encouragent et m'invitent

Un amour infini, inaltérable
Brillant autour de moi
Tel un million de soleils
Ne cessant de m'interpeller
À travers l'univers

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)
Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)
Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)

John Lennon, 1968

À propos de cette chanson

La ligne « Mares de chagrin, ondes de joie » aurait été inspirée à John Lennon à la suite d'une dispute avec sa première femme, en 1967. Mais ce n'est qu'après avoir été initié à la méditation transcendantale auprès du Yogi Maharishi Mahesh courant août de la même année qu'il aurait achevé ce morceau. Le mantra « Jai Guru Deva — om » répété à plusieurs reprise dans le refrain est d'ailleurs l'expression qu'utilisait le guru indien pour rendre hommage à son maître.

Selon lui, "Across The Universe" serait l'une de ses meilleures chansons, mais sans jamais toutefois parvenir à obtenir un son qui le satisfasse du fait de la pureté du texte. « Les paroles sont le fruit d'une pure inspiration, elles m'ont été offertes. Cette chanson n'est pas à moi. Elle m'est venue comme ça » aurait-il déclaré à l'époque.

La première tentative d'enregistrement de ce morceau a donc lieu, début 1968, pour la réalisation d'un single mais le résultat ne convenant pas à Lennon, plusieurs innovations sonores sont testées notamment en soufflant à travers un peigne sur une feuille de papier, ou en fredonnant la mélodie bouche fermée, puis en ajoutant une guitare steel à pédale et une tambura pour rendre la piste plus consistante. C'est ensuite que Paul McCartney aurait fait appel à des groupies postées en permanence devant les studios pour faire les chœurs, ce qu'il considère comme une preuve de sabordage impulsif de ses compositions : « En général, nous passions des heures à peaufiner les morceaux de Paul, mais dès qu'il s'agissait des miens, la désinvolture, un certain relâchement et une tendance à l'expérimentation ne manquait pas de s'installer comme une forme de sabotage inconscient. »

De retour en studio pour enregistrer le célèbre double album blanc sans titre, Lennon s'est déjà détaché de tout ce trip méditatif et "Across The Universe", peu dans l'esprit du reste de ses compositions, reste sur l'étagère. Ce n'est qu'à l'occasion du tournage du film Let It Be, en 1969, (jamais paru en vidéo ni DVD mais que j'ai pu voir au cinéma, une bonne décennie plus tard) qu'ils ressortent ce titre qui sera finalement remixé par Glyn Johns et produit par Phil Spector. Là encore, des années plus tard, peu avant d'être assassiné, il n'était toujours pas satisfait du résultat : « La chanson n’a jamais été correctement jouée. Par chance, les paroles restent. »

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Une équation quantique laisse à penser que le Big Bang n'aurait pas eu lieu et que l'univers n'aurait pas de commencement

En matière de science concernant la véritable nature de notre réalité, ce ne sont ni les théories ni les critiques de chacune de ces théories qui manquent. Nous sommes tels une race frappée d'amnésie, en quête d'une réponse qui existe probablement mais qu'il reste encore à découvrir. Comment l'univers a-t-il commencé ?

La singularité du Big Bang

Selon une nouvelle étude, il n'y aurait peut-être pas eu de Big Bang et l'univers pourrait avoir toujours existé. Cette théorie repose sur les mathématiques de la relativité générale et complémente la théorie d'Einstein sur la question. 

La singularité du Big Bang constitue le plus grand problème de la relativité générale parce que c'est sur ce point que les lois de la physique semblent se désintégrer.

Ahmed Farag Ali, co-auteur de l'étude, Université de Benha

La théorie du Big Bang suppose que tout ce qui existe est dû à un événement ponctuel qui aurait lancé la création de l'univers tout entier et que tout ce qui existe aujourd'hui faisait auparavant partie d'un point unique infiniment dense aussi appelé « singularité ».

Voici une excellente illustration de ce à quoi la théorie du Big Bang fait référence :

Ainsi, le Big Bang suppose, à nouveau, que l'univers aurait commencé par un point infiniment petit dans le cosmos appelé singularité qui aurait explosé et créé de l'espace là où il n'y en avait pas auparavant et qui s'élargit en permanence. Une question essentielle concernant cette expansion est la manière dont cela s'est produit. Comme on voit sur l'image, « Qui c'est ce type ?! ».

Selon Nassim Haramein, directeur de recherche du projet Résonance :

« Toute action entraîne inévitablement une réaction équivalente et de force opposée » est l'un des concepts les plus fondamentaux et vérifiés de toute la physique. Par conséquent, si l'univers est en expansion, « le type » (ou peu importe de « qui » il s'agit) qui souffle dans le ballon a intérêt à avoir des poumons gigantesques capables de se contracter pour l'agrandir. C'est le concept que Nassim Haramein a commencé à étudier en élaborant une théorie alternative de champ unifié pour expliquer l'univers. (Source)

Le fluide quantique

C'est une des nombreuses critiques à l'encontre de la théorie du Big Bang. De nombreux éléments doivent être pris en compte. Quelque chose peut-il être issu du néant ? Qu'en est-il de la mécanique quantique et de la possibilité qu'il n'existe aucun instant sur l'échelle du temps où l'univers n'aurait pas existé ?

Là encore, il y a de nombreux éléments à considérer.

Selon Phys.org :

Les scientifiques soutiennent que ce fluide pourrait être constitué de gravitons qui sont des particules hypothétiques de masse nulle agissant en médiateurs de la force de gravité. En supposant qu'ils existent, ces derniers joueraient un rôle essentiel dans la théorie de la gravité quantique. (Source)

Cette théorie laisse également entendre (en toute logique) qu'il n'existerait aucune singularité ou matière noire et que l'univers serait rempli d'un « fluide quantique » qui, d'après ces scientifiques, serait constitué de gravitons.

Toujours d'après Phys.org :

Dans une étude connexe, Das et son collaborateur Rajat Bhaduri de l'Université de McMaster au Canada ajoutent fois à ce principe en montrant que les gravitons peuvent former un condensat de Bose-Einstein (du nom d'Albert Einstein et du physicien indien, Satyendranath Bose) à des températures présentes dans l'univers à toutes les époques. (Source)

Comme on peut le voir, il suffit d'introduire la mécanique quantique dans une équation pour que les choses prennent un aspect très différent. Encore une fois, cette nouvelle théorie laisse penser que l'univers pourrait avoir toujours existé et qu'il n'y aurait jamais eu de ce que nous percevons comme un « commencement ». Peut-être s'agit-il d'un événement s'étant réellement produit et que nous percevons comme le commencement — peut-être cet événement s'est-il produit non pas à partir du néant mais de quelque chose. Là encore, qui est le type qui souffle le ballon dans l'illustration ? C'est là ce qu'il reste encore à découvrir.

Pour autant que l'on sache, puisque différents points dans l'univers ne se sont jamais rapprochés par le passé, il n'y a pas eu de commencement. Il a toujours existé. Il n'aura pas de fin non plus. En d'autres termes, il n'existe aucune singularité. L'univers pourrait avoir toujours existé. I pourrait avoir connu des cycles d'expansion ou avoir été créé bien avant.

Saurya Das, co-auteur de l'étude, Université de Lethbridge, Alberta, Canada (Source)

Ce que nous savons n'est que théorie la plupart du temps

En conclusion, de toute évidence, nous n'avons pas encore de véritable explication concernant ce qui s'est produit au cours du Big Band ni même à savoir s'il s'est jamais vraiment produit. Cette nouvelle théorie combine la relativité générale et la mécanique quantique et au final, il ne s'agit que de théories.

Sans parler du fait qu'il faut tenir compte des théories portant sur les dimensions et les univers multiples. Pour ce qui est de découvrir le point de départ de la création, notre propre univers n'est peut-être même pas le meilleur endroit où chercher. Cela risque d'être difficile étant donné que nous sommes incapables de percevoir d'autres facteurs ayant joué un rôle dans la formation de ce que nous appelons réalité. Plus ardu encore, le fait que la physique quantique démontre que la nature véritable et la composition de l'univers n'est pas de matière physique !

Nous ne savons toujours pas et il existe encore de nouvelles découvertes de la physique moderne qui viennent approfondir la science non matérialiste que de nombreux scientifiques appartenant au courant dominant matérialiste doivent d'abord comprendre et reconnaître.

Je terminerai par une citation qui vous devrait vous donner matière à réfléchir :

Une conclusion fondamentale de la nouvelle physique reconnaît également que celui qui observe crée la réalité. En tant qu'observateurs, nous sommes personnellement impliqués dans la création de notre propre réalité. Les physiciens sont forcés d'admettre que l'univers est une construction « mentale ». Pionnier en la matière, Sir James Jeans écrit :

« Le flux de la connaissance se dirige vers une réalité non mécanique ; l'univers commence à ressembler davantage à une grande pensée plutôt qu'à une grosse machine. L'esprit ne fait plus figure d'intrus involontaire au royaume de la matière. »
R. C. Henry, “The Mental Universe”; Nature 436:29, 2005

Malgré le succès empirique incomparable de la théorie quantique, le simple fait d'insinuer que cette description de la nature pourrait être exacte, au sens littéral, suscite encore du cynisme, de l'incompréhension voire même de la colère.

T. Folger, “Quantum Shmantum”; Discover 22:37-43, 2001

Texte original de ARJUN WALIA traduit de l'anglais par EY@EL
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Des rives

Encore et à cris,
Happé par les vents contraires,
Le goéland se laisse porter
À la tour du mât,
Sans jamais jeter l'encre
Avant qu'elle ne soit seiche.

Surfant sur la déferlante,
Au ras des eaux,
Emporte à flots
Des mots-vagues
Dans une bouteille à l'amer,
De peur de se mouiller,
Le naufragé boit la tasse.

Chaviré, échoué
À fond de cale,
Maintes fois
Brisé par le ressac,
Malmené par la houle,
Désireux de changer de cap,
Aborder des horizons nouveaux,
Ne plus se saborder
Sans corps et sans lame
À prendre des sirènes
Pour figures de proue.

Tiens bon la barre,
Hisse-toi haut,
Mate l'eau,
Et vogue la galère !

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Image couverture : M. Matuszak

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De l'autre côté du miroir

Je sais que cela risque de surprendre ceux qui me connaissent en vrai (ou de susciter des ricanements), mais il y a peu, en découvrant des photos de bibi prises récemment, je me suis piqué un méga accès de déprime : si si ! Ceci dit, cela n'a rien de bien extraordinaire quand on sait que je n'ai jamais pu me voir en peinture photo. C'est pourquoi, à l'inverse de tous ces narcisses qui fleurissent par milliers et à qui mieux mieux sur les zoos sociaux, je n'ai que très peu de portraits de ma personne que j'aurais envie de conserver ou partager — à l'exception, sans doute, d'une série très glamour (non retouchée) réalisée par un photographe professionnel anglais et qui fait surtout office de panse-bobos à l'estime de moi-même lorsque celle-ci est en berne. Mais comme ces clichés ne sont plus trop d'actualité, il me faudrait un nouvel antidote et les selfies, ce n'est pas trop mon truc — mes tentatives infructueuses finissant généralement à la poubelle ou découpées en petits morceaux « acceptables » en guise de lots de consolation, histoire de voir le verre à moitié plein.

Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l’invisible.

Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde

Non pas que je me trouve hideuse. Simplement, contrairement au miroir que je côtoie au quotidien (on en a tous un dans notre salle de bain), cette image figée que me renvoie l'objectif me fait l'effet d'une cruelle trahison de la perception que j'ai de moi-même de l'intérieur. Comme si ce visage était celui d'une autre. Pas le mien. Je me doute qu'on va penser que je suis sérieusement névrosée, mais tant pis, j'assume — d'autant que je sais que je suis très loin d'être la seule dans ce cas. C'est donc à toutes ces personnes (principalement de sexe féminin) que je m'adresse et qui comprendront.

L'antidote

« Quel est dont cet antidote miracle qu'elle a bien pu trouver ? » se demanderont avec une pointe d'anticipation tous les curieux et surtout ceux qui sont fâchés avec l'objectif ou le miroir magique. Cela risque de vous étonner, particulièrement après vous avoir expliqué en long et en large qu'il n'était pas bon pour l'ego de se comparer aux autres. Ce qui reste toujours vrai dans l'absolu mais parfois, dans les cas désespérés, cela aide grandement à remettre les choses en perspective. La galerie d'images ci-dessous sera sans doute plus éloquente que tous les mots que je pourrais choisir. On comprend ainsi pourquoi, dans les pays anglophones, les maquilleurs professionnels ont le statut de « makeup artist ».

Scarlett Johansson
Rhianna
Britney Spears
Jennifer L. Hewitt
Jennifer Lopez
Laeticia Casta
Vanessa Paradis
Eva Longoria
Cameron Diaz
Nicolette Sheridan

Du coup, c'est fou comme on se sent beaucoup mieux après avoir vu ça. On se console de ne plus être « bof » mais simplement « normale ». On finit même par se trouver quelques trucs de bien. Bon, si c'est ce à quoi ressemblent vraiment les pare-chocs arrières des déesses alors je me demande bien ce qu'il en est de la cuisse de Jupiter (et de son autre dont on ne parle pas). Sans blague, moi qui commençait à me décourager de ne jamais arriver à redonner une forme décente à mon corps après un amaigrissement important, je ne vois plus du tout cet objectif comme une montagne infranchissable mais plutôt comme une simple petite colline tutti rikiki. De quoi mettre la musique un peu plus fort et faire quelques squats et pompes supplémentaires avec le sourire. Et puis grâce à Muse, my ass belongs to ME now. Pump up... the volume (il y a des vannes intraduisibles, celle-ci en est une).

Dans quel but avons-nous été conçus ?
Quelqu'un pourrait-il me dire ?
Ôte ton déguisement.
Je sais qu'au dessous,
Il y a moi.

"Megalomania", Muse (2001)

Photoshop à la rescousse

Depuis ces dernières décennies, tout le monde parle de retouche d'image et semble être au courant de cette pratique devenue quasi incontournable et utilisée par tous les médias — non seulement dans les magazines, sur les affiches mais également à la télé et dans les clips vidéos. Mais ce que peu de gens réalisent, c'est à quel point ces images sont modifiées pour aboutir à des projections totalement irréalistes d'êtres humains et de femmes en particulier.

Gwyneth Paltrow
Madonna
Franck Ribéry
Britney Spears

Toutes les filles sont censées avoir les yeux bleus d'une Blanche, les lèvres pleines d'une Espagnole, un petit nez retroussé, la peau imberbe d'une Asiatique avec un bronzage californien, le cul d'une danseuse jamaïcaine, les longues jambes d'une Suédoise, les petits pieds d'une Japonaise, les abdos d'une lesbienne proprio de club de fitness, les hanches d'un petit garçon de neuf ans, les bras de Michelle Obama et des nichons de poupée. La personne qui parvient le plus à se rapprocher de cette apparence serait, en fait, Kim Kardashian... toutes les autres ne savent pas comment faire.

Bossypants, Tina Fey

Dans la vidéo ci-dessous, quatre femmes américaines « ordinaires », différentes en âge et morphologie, ont été sélectionnées dans le cadre d'une expérience où elles ont été maquillées, habillées et coiffées avant de poser devant un objectif et être retouchées sur Photoshop comme des mannequins professionnels. Le plus intéressant demeure bien sûr leurs réactions en se voyant ainsi métamorphosées.

« Je ne m'attendais pas du tout à ressembler à ça » dit la première.

« C'est drôle, ça ne me ressemble pas du tout. »

« Pourquoi vouloir transformer quelqu'un aussi radicalement ? »

« J'aime mes taches de rousseur. Je trouve que ça me donne plus de caractère. Du fait qu'elles aient été effacées, je ne sais plus qui est cette personne. »

« Après qu'on nous ait maquillées, coiffées et dit comment poser puis qu'on ait gommé toutes nos imperfections, il ne reste plus grand chose de qui l'on est, » renchérit une autre.

Lucide, celle qui semble la plus jeune constate : « C'est ce à quoi j'ai toujours voulu ressembler, mais maintenant que je vois le résultat, je commence à me demander pourquoi j'ai toujours voulu ça. »

« Je crois que nous vivons une curieuse époque dans laquelle on se sent obligé de faire coller les gens à une apparence standardisée qui n'est pas accessible à tous, » explique une autre.

« Au lieu de regarder ailleurs et d'essayer d'être autre chose, nous devrions nous contenter d'être à l'aise avec qui nous sommes et essayer d'être la meilleure version de nous-mêmes. »

Et le mot de la fin : « Je crois que ce que tout le monde devrait garder à l'esprit est qu'il est naturel d'être critique envers soi-même — il est naturel de se sentir mal à l'aise et gauche, mais il faut savoir que cet idéal n'existe pas. »

Un idéal factice

ATTENTION : Les reflets dans ce miroir pourraient être
déformés par des concepts de « beauté » élaborés par
la société.

Le « photoshopping » a hissé ces modèles irréalistes à un nouveau niveau effrayant. Henry Farid, professeur à Dartmouth [Angleterre] spécialisé dans l'informatique légale et la retouche photo, est d'accord sur ce point. « En ayant ainsi sans cesse davantage recours à ces retouches, nous plaçons la barre toujours de plus en plus haut. Ils sont en train de créer des choses qui sont physiquement impossibles », a-t-il déclaré à la chaine ABC News en août 2009. « Nous assistons à une chirurgie plastique numérique radicale tendant vers le modèle poupée Barbie auquel devrait ressembler la femme — avec de gros seins, une taille minuscule, des jambes ridiculement longues et un cou allongé. On retire toutes les adiposités, toutes les rides et on lisse la peau. »

Ce que nous voyons dans les médias et ce que nous intériorisons probablement comme étant normal ou beau n'a rien de cela. C'est factice. Il s'agit d'un concept de la normalité et de la beauté axé sur le profil que les femmes passeront leur vie à essayer d'atteindre ainsi que les hommes. Mais tant que nous n'apprendrons pas à reconnaitre et rejeter ces messages nocifs sur ce à quoi devrait ressembler une femme, nous serons tous perdants. Et je ne veux pas perdre. Êtes-vous partants pour rendre partout leur beauté aux femmes ?

beautyredefined.net

Tout ceci m'amène à réaliser avec effroi à quel point le conditionnement des médias a profondément altéré notre perception de la féminité à notre insu et nous manipule en permanence. D'où certainement mes difficultés récurrentes à accepter le renvoi de ma propre image à travers l’œil froid d'un objectif. J'entends déjà certains arguer que ce n'est pas le cas de tout le monde. Certes, mais j'ai peine à croire que nous ne sommes pas tous influencés dans notre subconscient à un degré ou un autre. Pareil pour les hommes, mais moindrement. Avec l'âge, nous en prenons tous plus ou moins davantage conscience parce que les marques du temps s'imposent à notre regard et à celui des autres qui nous rappellent sans cesse notre date de péremption. Oui, je sais, là je vous flanque le moral à zéro, mais rassurez-vous, à l'instar de bien des produits sur les étals des supermarchés, les dates ne servent bien souvent qu'à alimenter le consumérisme effréné de notre société décadente. Mais nous pouvons reprendre le contrôle si nous le voulons bien. Et parce que nous le valons bien plus que nous n'osons l'imaginer.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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2+2=5

Ce texte a été un véritable défi à traduire par endroits tant Thom Yorke s'est amusé à cultiver les paradoxes. Normal quand on sait qu'il se serait inspiré de la « doublepensée » :

Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle. Croire en même temps que la démocratie est impossible et que le Parti est gardien de la démocratie. Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la doublepensée.

1984 © George Orwell
Ey@el

Es-tu de ceux qui rêvent
De faire respecter les droits dans le monde ?
Je resterai chez moi à jamais
Où deux et deux feront toujours cinq.

Je poserai les rails,
Je ferai exprès de ralentir et je me planquerai.
Il y a des giboulées de mars en janvier
Et deux et deux feront toujours cinq.

C'est désormais le diable qui dicte sa loi,
Il n'y a aucune issue.
Tu peux bien manifester et crier,
C'est trop tard maintenant
Parce que...

TU N'AS PAS ÉCOUTÉ !

J'essaie de chanter en chœur,
Mais j'ai tout faux.
Un jeeeu d'enfaaaaaant !!!

Non pas  : « Je les écrase comme des mouches »,
Mais  : « Comme des mouches, les burgers reviennent sans cesse ».
Non pas : « Peut-être pas "Vive le voleur" »,
Mais : « Surtout pas ! »

Ne remets pas en cause mon autorité
Ou alors envoie-moi sur le banc des accusés
Parce que...

PAS QUESTION !

Va dire au roi que
Le ciel est en train de nous tomber sur la tête
Bien que ce ne soit pas le cas.

PEUT-ÊTRE PAS...

Thom Yorke, 2003

À propos de cette chanson

Ce morceau a été entendu pour la première fois, à San Sebastian, en Espagne le 31 juillet 2002.

Son titre rappelle le symbole de l'irréalité dans le roman 1984 de George Orwell. Dans ce livre, les habitants d'un futur État autoritariste sont obligés de pratiquer la doublepensée en remplaçant leur propre conscience et convictions par celles qu'on leur impose d'en haut. La Police de la Pensée oblige les citoyens en pleine conscience à accepter que deux et deux font cinq dans le but de démontrer que même si deux et deux ne font logiquement pas cinq, la logique n'a aucune importance lorsque, sous menace de torture ou de mort, personne d'autre ne s'accorde à croire que la somme de deux plus deux équivaut à n'importe quoi d'autre.

Hail To The Thief a recours à des sous-titres ou titres alternatifs pour chacune des chansons. Celui de "2+2=5" est "The Lukewarm" (le mitigé). Thom Yorke l'a cité comme faisant référence aux œuvres de Dante.

Au début de la piste, on y entend Jonny Greenwood brancher sa guitare en disant « On est prêt » et Yorke lui répondre : « C'est un bon début, Jonny ».

Cette chanson se décompose en quatre temps. La première partie est écrite en mesures à 7/8 avec les arpèges de guitare en Drop D1 de Greenwood et les coups secs atténués d'Ed O'Brien, obtenus en pinçant les cordes près du chevalet de sa guitare. On y entend également une boite à rythmes tandis que Yorke et O'Brien font des harmonies en falsetto derrière une rythmique de charleston.

La seconde partie est en mesures 4/4 avec la guitare solo en cordes pincées de Greenwood et les power chords2 légèrement plaqués de O'Brien. Le charleston poursuit en sourdine mais sans la boite à rythmes tandis que les voix de Yorke et de O'Brien sont maintenant séparées d'un octave — le premier chantant en falsetto.

La troisième partie est plus agressive et la basse de Colin Greenwood ainsi que la guitare de Yorke font leur entrée. Yorke hurle et les power chords montent nettement en puissance. Phil Selway délaisse le « tic-tac » de son charleston pour attaquer les tambours de manière brutale tandis que l'autre Greenwood maintient son jeu de guitare solo.

La dernière partie repose sur un riff rythmique emmené par les trois guitaristes avec des synthés et un bref solo de Greenwood. Yorke et O'Brien mélangent le falsetto et les cris agressifs. La chanson s'arrête brutalement.

Notes et références

  1. ^ Le drop D est un type d'accordage à la guitare faisant partie de la catégorie de l'accord ouvert. Il consiste à baisser d'un ton la corde de Mi grave, de façon à obtenir un accordage Ré-La-Ré-Sol-Si-Mi (DADGBE). En anglais, to drop signifie Tomber, laisser tomber tandis que la lettre D désigne la note obtenue : le Ré.
  2. ^ Le power chord — terme anglais signifiant littéralement « accord de puissance » — est un accord simple généralement pratiqué à la guitare. Il est uniquement composé de la fondamentale — éventuellement doublée à l'octave — et de la quinte.

Texte original de THOM YORKE et GREEN PLASTIC traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Minority Report : le précrime, c'est pour maintenant

Il est important de revoir, dès à présent, Minority Report de Spielberg. Adapté d'une nouvelle de science-fiction de Philip K. Dick, ce film apporte un nombre conséquent d'éléments sur les programmes prédictifs que l'on ne trouve pas dans l’œuvre de cet écrivain visionnaire. Les deux méritent le détour mais, selon JaysAnalysis, le film davantage puisque, aujourd'hui, treize ans plus tard, nous assistons réellement à la mise en œuvre d'une prise de contrôle totale par le biais de la technocratie notamment avec des systèmes permettant d'anticiper les crimes avant qu'ils ne soient commis.

Bien que l'un comme l'autre présentent la précognition comme quelque chose de mystérieux et métaphysique avec des télépathes capables de prédire l'avenir, dans la réalité, les systèmes « précrime » sont basés sur l'intelligence artificielle et la numérisation de tous les dossiers via le programme Total Information Awareness (veille totale). Comme je l'ai dit, c'était ce à quoi devait servir, dès le départ, l'internet pour la DARPA1.

En fait, un de mes bons amis a travaillé durant quelques années à la numérisation de dossiers médicaux à grande échelle et même si la plupart des gens sont au courant des efforts de Google pour scanner tous les livres, ils ne savent pas pourquoi. Cela fait maintenant plusieurs années que je mets en garde contre le but ultime de toute cette numérisation qui n'a rien à voir avec une quelconque « efficacité » tout comme ces iWatches (montres électroniques) d'avant-garde chics et branchées destinées à surveiller la fréquence cardiaque et à localiser les porteurs. L'objectif final est le contrôle mental total, la perte du libre arbitre et la réécriture intégrale de toute réalité appartenant au passé.

Réécrire l'histoire à volonté

Imaginez, par exemple, que le système puisse exercer son pouvoir en « supprimant » toutes les versions antérieures de la littérature — les textes religieux, Shakespeare, 1984 : rien qui ne soit sacré et ne puisse être « révisé ». Souvenez-vous, en 2009, quand Amazon avait effacé 1984 d'Orwell. Vos antécédents à vous pourraient même être supprimés, soumis à une révision ou encore altérés pour faire de vous le prochain méchant ! Tout ceci est révélé en détails dans Minority Report. Aussi, en adoptant les « Kindles » (la liseuse électronique d'Amazon), le public conduit toutes les œuvres écrites à leur ruine par le bûcher2 — comme dans Farenheit 451 ainsi que l'avait prédit (l'historien britannique) Richard Grove.

Minority Report se déroule dans le cadre dystopique de la ville de Washington, en 2055, où l'agent John Anderton (Tom Cruise), victime d'un coup monté, se fait arrêter pour deux meurtres commis au sein de sa propre corporation de précrime par son PDG, Lamar Burgess (Max Von Sydow). (À noter que le système existant semble être une fusion des secteurs privés et gouvernementaux). Je suis sûr que la plupart des lecteurs l'ont déjà vu aussi je vous épargnerai le récapitulatif détaillé de l'intrigue en n'abordant que les points essentiels qui nous intéressent.

Dans le film, une société privée est avertie à l'avance par son unité de précrime dès qu'un homicide en devenir a été détecté, ce qui laisse le temps à ses agents de sauver les victimes. Considéré comme un système parfait, son infaillibilité a fait de Washington la ville la plus sûre du monde sans un seul meurtre depuis des années. En conséquence, son test requiert une société dans laquelle la surveillance serait totale, quelque chose qui s'apparenterait au panoptisme intégral. En réalité, la publicité y est propre à chaque consommateur, ciblant les désirs personnels des piétons selon leurs scans rétiniens — tout déplacement requérant un balayage de la rétine et l'implantation de micropuces à grande échelle.

Les scans rétiniens

Avec l'armée américaine pratiquant, depuis plusieurs années, ce type de scan en territoires occupés, nous sommes, maintenant, sur le point de le voir instauré. Il est important de comprendre que les actions militaires à l'étranger constituent souvent un terrain d'essai pour la mise en œuvre de telles technologies de surveillance et de suivi au niveau national. En octobre 2010, le Guardian écrivait à propos des troupes américaines postées en Afghanistan :

Grâce au scan de chaque iris et de chaque empreinte digitale, l'appareil permit à l'opérateur d'accroitre régulièrement son pourcentage de chances de voir le gardien du troupeau de chèvres figurer sur une « liste de surveillance » électronique de suspects. Bien que l'on n'ait jamais obtenu 100%, cela s'avéra suffisant pour emmener l'homme à l'avant-poste américain le plus proche pour y être interrogé.

Depuis cet incident, survenu aux abords de la ville de Kandahar au sud du pays, dont a été témoin le Guardian au début de cette année, les soldats des États-Unis ont considérablement élargi leur vaste base de données d'informations biométriques recueillies auprès d'autochtones vivant dans les régions les plus ravagées par la guerre au sud et à l'est de l'Afghanistan. L'armée américaine dispose désormais de renseignements sur 800.000 personnes tandis qu'une autre, mise en place par le ministère de l'intérieur, détient des données sur 250.000 personnes.

L'internet des objets

Selon le magazine Wired, l'objectif était d'atteindre des millions. La finalité n'était pas des millions mais la planète tout entière, où toute information est désormais la monnaie des « gros fichiers ». Un monde exactement comme le prévoyait Minority Report et pour ceux qui s'interrogent au sujet de Philip K. Dick, on murmure que sa clairvoyance aurait à voir avec ses excellentes relations avec les élites de la Silicon Valley. C'est ainsi qu'Ubik envisageait « l'internet des objets » auquel j'ai consacré de nombreux articles et ce qui explique, probablement, en partie, pourquoi son auteur a sombré dans la folie (ou y a été aidé). Voici ce qu'écrit le magazine Slate à propos d'Ubik :

Samsung, le plus grand fabricant de téléviseurs au monde informe les clients dans sa politique de confidentialité que les conversations « personnelles ou de nature délicate feront partie des données enregistrées et communiquées à un tiers » par le logiciel de reconnaissance vocale du poste de télévision.  Bienvenue dans l'internet des objets.

Il y a plusieurs décennies, le grand auteur de science-fiction, Philip K. Dick nous avait mis en garde avec son célèbre roman Ubik, paru en 1969, dans lequel les personnages devaient négocier leurs habitudes de déplacement et de communication avec des objets inanimés qui les surveillaient, les enfermaient à double tour et les obligeaient à payer.

Tout comme l'algorithme de prévention de la Fondation d'Asamov3 qui pouvait suivre les mouvements de foule, ce même type de repérage algorithmique est désormais mis en place à travers « l'internet des objets capables d’enregistrer et de pister » — ce qui est le cas de la plupart. Le Pentagone dispose de votre « clone » virtuel dans une interface 3D en temps réel qui actualise ses données en permanence en fonction de toutes vos actions sur la toile. Au sujet de cette guerre simulée et des logiciels de prévention, The Register rapportait en 2009 :

« Les analystes en matière de défense sont en mesure de comprendre les répercussions de leurs recommandations en vue d'options politiques ou d'actions militaires en interagissant avec un environnement virtuel » écrivent les chercheurs.

« Ils peuvent proposer une option politique et accompagner les chefs sceptiques dans un monde virtuel à l'intérieur duquel ils peuvent littéralement "voir" la manière dont pourraient se dérouler les choses. Ce procédé leur offre un aperçu des atouts et des faiblesses les plus probables inhérents à toute ligne de conduite. »

Des SmartCities contrôlées par des superordinateurs

Il ne s'agit non pas d'une Samantha Morton4 télépathe plongée dans une bassin de matière visqueuse mais de Google et de la DARPA concevant une technologie de pointe du même ordre que ce qu'a révélé William Binney, un ancien employé de la NSA. Il faut penser ici au film Wargames (1983) dans lequel le superordinateur était capable de lancer des simulations de guerre thermonucléaire en prédisant les résultats possibles mais heureusement Ferris Bueller5 était là pour sauver la mise. Si c'est ce qui était présenté en 1983 dans la culture populaire, imaginez l'avancée qu'a pu connaitre cette technologie en trente ans. Au cas où quiconque penserait que le précrime ne concerne que la sécurité et la Xbox dont on profite le week-end, souvenez-vous de ce que j'écrivais il y a deux ans :

Le capitalisme, le communisme, le nationalisme, les plans d'épargne retraite par capitalisation et ainsi de suite sont tous fondamentalement obsolètes. Pourquoi ? En raison de la nature réelle et secrète de la technologie de pointe et des projets de méga-cités « intelligentes » à venir. Par exemple, vous pensez y trouver votre compte en gravissant l'échelle sociale mais vous n'êtes même pas au courant que le PDG d'IBM, Ginni Rommety, donne des conférences au sujet des SmartCities dans lesquelles tout ce que vous ferez sera rationné, suivi et retracé par de superordinateurs centraux dotés d'un algorithme de précrime qui déterminera si vous êtes ou non coupable de pensées criminelles. Ainsi tout ce en quoi vous placez votre confiance est déjà obsolète. Vous trouvez que j'exagère ? Au contraire, votre avenir et celui de vos enfants sont déterminés (vous n'en avez aucun) et si on vous permet de survivre à la grande purge, pour l'essentiel, on vous parquera dans une cité universitaire géante façon Walmart-Target-GameStop6 qui sera carrément dirigée par un superordinateur. Tenez-vous sur vos gardes.

La prédiction de délits

Des fois que d'aucuns aillent s'imaginer que la prédiction de délits est un truc futuriste, sachez que cela fait deux ans qu'il est en usage au Royaume-Uni. Voici ce qu'en disent le New Scientist et le 21stCenturyWire :

C'est ce qu'espère la police américaine qui a commencé à utiliser des logiciels d'avant-garde pour analyser les données relatives à la criminalité conjointement aux messages électroniques, aux textos, aux fichiers des conversation en ligne et aux enregistrements de vidéosurveillance obtenus légalement. Ce système conçu par Wynyard, une société basée à Auckland en Nouvelle-Zélande, pourrait même surveiller les médias sociaux en temps réel afin d'anticiper la prochaine cible potentielle d'un gang.

« Nous essayons de remonter à la source de celui qui tire les ficelles de toute activité criminelle, c'est pourquoi nous créons une banque de données afin que tout le monde puisse fournir les renseignements nécessaires et nous aider à remonter la filière » déclare Craig Blanton du bureau du shérif du comté de Marion dans l'Indiana. Comme les membres du gang Felony Lane passent d'un état à un autre, afin de conserver une longueur d'avance, la base de données centralisée est prête à rassembler les antécédents du groupe et rechercher une logique dans leurs déplacements, explique Blanton.

« Nous savons où ils ont été, où ils se trouvent actuellement et où ils sont susceptibles de se rendre à l'avenir » ajoute-t-il. « Je pense que si nous n'avions pas relevé ce défi avec les 110 autres organismes fédéraux concernés, nous ferions chacun les choses de notre côté sans meilleure connaissance de la manière dont ce groupe opère. »

Ce n'est pas le seul système dont disposent les forces de police. PredPol, conçu par le mathématicien George Moher à l'Université de Santa Clara en Californie, a été largement adopté aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ce logiciel analyse les crimes enregistrés en se basant sur la date, le lieu et la catégorie de délit. Il émet ensuite, chaque jour, des suggestions quant aux endroits dans lesquels les agents devraient patrouiller selon où, d'après ses calculs, une activité criminelle est plus à même de se produire.

L'EyePhone

Pour en revenir au film, il y a ce petit détail infime fort intéressant que j'ai noté à trois reprises. Chaque fois qu'Anderton ou ses collègues accèdent au « Temple », là où se trouvent les Précogs, le son que l'on entend distinctement est celui d'un iPhone qu'on allume. Le premier iPod a fait son apparition en 2001, donc je suppose qu'il produit le même bruit à la connexion mais lecteurs, corrigez-moi si je me trompe. Je trouverais cela étrange si ce n'était pas le cas car ce son aura vraisemblablement été choisi à dessein. Cela jette un nouvel éclairage sinistre sur la tristement célèbre pub d'Apple en 1984 :

Si vous avez vu ce film majeur de Spike Jonke, Her (ou Elle au Québec), vous verrez pourquoi. Dans ce film, le protagoniste Théodore (Joaquin Phoenix) tombe amoureux de son système d'exploitation. Cet iOS du futur est un système logiciel intelligent doté d'une capacité d'apprentissage (à l'instar de l'intelligence artificielle dans Wargames) et finit par transcender ses propres limites.

J'en parle parce que Minority Report est nettement dominé par une imagerie oculaire. Même si cela peut sembler anodin, je crois que Siri7 et Apple en particulier revêtent une importance capitale pour la mise en œuvre du nouvel ordre à venir. Les pubs d'Apple ont comporté un référent culturel significatif et expressément ésotérique. Non pas que Microsoft ni aucun des autres géants de la technologie soient secondaires, bien au contraire, je pense qu'ils sont tous les membres actifs d'une entité unique et que cette compétition apparente est largement illusoire.

Il n'existe qu'un seul complexe industriel militaire dont la DARPA, Google, Apple et Microsoft sont tous les enfants. La façade de concurrence est suffisante pour inciter ces accros qui servent la technologie à la faire avancer, mais au final, tout profite au même système. Ce que je veux dire est que l'iPhone est bien plus que cela. C'est en fait un EYEphone (téléphone oculaire) fonctionnant comme l’œil de Sauron lui-même, comme une reconnaissance de l'intelligence artificielle avant la prise de contrôle.

Comme j'en ai déjà fait part, on susurre que l'iPhone des années à venir comportera un Siri qui communiquera avec vous comme un assistant personnel. J'ai fini par trouver un article sur le sujet ici qui en fait la description en établissant un parallèle direct avec Her comme je l'avais évoqué dans un autre article. « Viv » réalisera les opérations suivantes :

D'autre part, Viv identifiera non seulement des requêtes disparates mais elle sera également en mesure de les rassembler. En gros, Viv c'est Siri avec une capacité d'apprentissage. Ce projet est tenu très secret mais les types qui y travaillent ont laissé entendre qu'ils s’efforçaient de créer un « cerveau à l'échelle mondiale », une source partagée d'intelligence artificielle qui soit aussi aisément accessible que le chauffage ou l'électricité. On ignore dans combien de temps une percée d'une telle ampleur pourrait se produire. Mais si cette équipe a créé Siri, il y a fort à parier que leur prochain projet va révolutionner l'univers de la technologie.

Afin d'attirer les faveurs du public à ce concept, il fallait lui proposer un prototype : Siri. Ce n'est peut-être qu'une rumeur mais qui finira par arriver. Alors le scénario dystopique présenté dans Her rejoindra le cauchemar de Minority Report. Pour l'instant, cela ne semble pas bien méchant (mis à part que nous assistons à la destruction d'une génération de jeunes par les écrans et les tablettes — Steve Job ne laissait pas ses propres enfants jouer avec un iPad !) mais je vous garantis que le but ultime est abominable.

Dysgénisme

L'idéologie dominante de ces géants de la technologie relève purement et totalement du dysgénisme (et non de l'eugénisme)8. Afin qu'un remaniement complet puisse se faire, la structure existante doit être détruite. Les « anciennes manières » de faire serviront de boucs émissaires à mesure que la technocratie les remplacera, offrant utopie et salut mais le remaniement synthétique est un cheval de Troie. L'humanité sera réduite en esclavage dans une Matrice identique à celle à laquelle est asservi Anderton dans le Minority Report.

Le slogan du film, présenté à diverses reprises dans l'histoire, concerne la fuite. « Tout le monde fuit » (« Le futur vous rattrape » dans les pays francophones) : John passe la majeure partie du film en cavale pour échapper au système même qu'il a mis en place. « Voyez-vous ? » Cette question y est formulée plusieurs fois et en approfondissant, en termes de programmation prédictive, je pense qu'on nous incite à dépasser le récit immédiat. On trouve également de nombreux clins d’œil à Blade Runner dans lequel, une fois encore, l'imagerie de la « fuite » passe au premier plan. Pouvons-nous échapper au panoptisme ? Disposons-nous d'yeux pour voir les iEYES qui nous surveillent en permanence de manière « infaillible » ?

Notes et références

  1. ^ La DARPA (agence pour les projets de recherche avancée de défense) est une organisation du ministère de la défense américain chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire. La DARPA ne fait pratiquement rien elle-même. Elle sous-traite les recherches et développements à des contractants multiples. Les laboratoires universitaires et les entreprises en bénéficiant s’engagent à une certaine confidentialité, mais selon des termes précisés dans chacun des contrats, ils sont autorisés à en tirer des applications civiles.
  2. ^ Jeu de mots intraduisible mais non innocent entre « Kindles » et « kindled fire », kindle signifiant enflammer.
  3. ^ Isaac Asimov est un écrivain russe naturalisé américain auteur du Cycle de la Fondation (qui a reçu, en 1966, le prix Hugo de « la meilleure série de science-fiction de tous les temps ») dans lequel il imagine l'avenir de l'humanité. Il commence avec l'effondrement d'un empire galactique qui se décompose. Un savant, Hari Seldon, invente une nouvelle science, la psycho-histoire, fondée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités qui permet de « prévoir l'avenir », ou, plus exactement, de calculer les probabilités de différents avenirs.
  4. ^ Samantha Morton est l'actrice interprétant Agatha, l'un des Précogs faisant part de ses visions à Tom Cruise dans Minority Report.
  5. ^ Ferris Bueller est un personnage d'un autre film interprété par Matthew Broderick, le jeune hacker de Wargames.
  6. ^ Walmart est une entreprise américaine multinationale spécialisée dans la grande distribution et à ce jour le premier groupe mondial généraliste devant son concurrent Carrefour. Target est le cinquième distributeur en volume aux États-Unis, derrière Walmart, Home Depot, Kroger et Costco. GameStop est le plus grand revendeur de jeux vidéo au monde qui, en 2008, a racheté Micromania, le premier revendeur de jeux vidéo en France.
  7. ^ Siri repose sur la reconnaissance vocale avancée, le traitement du langage naturel (oral) et la synthèse vocale. Compatible uniquement avec les téléphones d'Apple à partir de l'iPhone 4s, toutes ses tablettes à partir de l'iPad 3 et les iPod Touch depuis le modèle de 5e génération, elle nécessite au minimum la mise à jour iOS 6 sortie à l'automne 2012.
  8. ^ Un effet dysgénique est une hypothèse selon laquelle des soins médicaux ou des aides sociales, en favorisant la reproduction, peuvent faire augmenter la fréquence d'un allèle « défectueux » qui normalement devrait rester faible du fait de la sélection naturelle. Cela peut concerner des allèles responsables de maladies génétiques, ou des allèles de disposition à certaines maladies multifactorielles. Cela s'oppose à la sélection naturelle qui maintient ces allèles à des fréquences basses. Certains chercheurs pensent que l'effet de cette sélection naturelle empêche l'effet dysgénique de la médecine.
    L’eugénisme peut être défini comme l’ensemble des méthodes et pratiques visant à intervenir sur le patrimoine génétique de l’espèce humaine, dans le but de le faire tendre vers un idéal déterminé. Il peut être le fruit d’une politique délibérément menée par un État. Il peut aussi être le résultat collectif d’une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l’« enfant parfait », ou du moins indemne de nombreuses affections graves.

Texte original de JAY DYER traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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