À travers l'univers

Le 4 février 2008, la NASA diffusa cette chanson des Beatles à travers l'univers, en direction de l'étoile polaire, à l'occasion d'un anniversaire trois-en-un : celui des 40 ans de ce morceau (écrit en 1968), le cinquantenaire du lancement d'Explorer 1, le premier satellite américain et la mise au point 45 ans auparavant du Deep Space Network, un réseau international d'antennes destinées à l'exploration spatiale.

Across The Universe

Les mots s'écoulent
Comme une pluie incessante
Dans un gobelet de carton
En une glissade frénétique
Avant de s'éclipser
À travers l'univers

Mares de chagrin,
Ondes de joie
Égarées dans mon esprit béant
S'emparent de moi et me caressent

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Des images d'ampoules brisées
Dansent devant moi
Telles un million d'yeux
Ne cessant de m'interpeller
À travers l'univers

Les pensées s'engouffrent
Comme un vent fébrile
À l'intérieur d'une boite aux lettres
En une bousculade aveugle
Avant de se frayer un passage
À travers l'univers

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Bruits d'éclats de rire,
Nuances de vie
Résonnant dans mes oreilles à l'affut
M'encouragent et m'invitent

Un amour infini, inaltérable
Brillant autour de moi
Tel un million de soleils
Ne cessant de m'interpeller
À travers l'univers

Jai Guru Deva Om (Toute gloire au maître divin)

Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers
Rien ne va changer mon univers

Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)
Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)
Jai Guru Deva (Tout gloire au maître)

John Lennon, 1968

À propos de cette chanson

La ligne « Mares de chagrin, ondes de joie » aurait été inspirée à John Lennon à la suite d'une dispute avec sa première femme, en 1967. Mais ce n'est qu'après avoir été initié à la méditation transcendantale auprès du Yogi Maharishi Mahesh courant août de la même année qu'il aurait achevé ce morceau. Le mantra « Jai Guru Deva — om » répété à plusieurs reprise dans le refrain est d'ailleurs l'expression qu'utilisait le guru indien pour rendre hommage à son maître.

Selon lui, "Across The Universe" serait l'une de ses meilleures chansons, mais sans jamais toutefois parvenir à obtenir un son qui le satisfasse du fait de la pureté du texte. « Les paroles sont le fruit d'une pure inspiration, elles m'ont été offertes. Cette chanson n'est pas à moi. Elle m'est venue comme ça » aurait-il déclaré à l'époque.

La première tentative d'enregistrement de ce morceau a donc lieu, début 1968, pour la réalisation d'un single mais le résultat ne convenant pas à Lennon, plusieurs innovations sonores sont testées notamment en soufflant à travers un peigne sur une feuille de papier, ou en fredonnant la mélodie bouche fermée, puis en ajoutant une guitare steel à pédale et une tambura pour rendre la piste plus consistante. C'est ensuite que Paul McCartney aurait fait appel à des groupies postées en permanence devant les studios pour faire les chœurs, ce qu'il considère comme une preuve de sabordage impulsif de ses compositions : « En général, nous passions des heures à peaufiner les morceaux de Paul, mais dès qu'il s'agissait des miens, la désinvolture, un certain relâchement et une tendance à l'expérimentation ne manquait pas de s'installer comme une forme de sabotage inconscient. »

De retour en studio pour enregistrer le célèbre double album blanc sans titre, Lennon s'est déjà détaché de tout ce trip méditatif et "Across The Universe", peu dans l'esprit du reste de ses compositions, reste sur l'étagère. Ce n'est qu'à l'occasion du tournage du film Let It Be, en 1969, (jamais paru en vidéo ni DVD mais que j'ai pu voir au cinéma, une bonne décennie plus tard) qu'ils ressortent ce titre qui sera finalement remixé par Glyn Johns et produit par Phil Spector. Là encore, des années plus tard, peu avant d'être assassiné, il n'était toujours pas satisfait du résultat : « La chanson n’a jamais été correctement jouée. Par chance, les paroles restent. »

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