Trou de mémoire supermassif

J'avais bien prévu d'écrire un article pour cette nouvelle session du projet Eklabugs mais j'ai complètement oublié le sujet. Oups! Panne de mémoire. Amnésie totale. Trou noir absolu.

Et dans le cyberespace, personne ne vous entend crier.

AAAaaaahhhhhhh !!!

Ne vois-tu donc pas que je souffre ?
Ne m'entends-tu donc pas gémir ?

"Supermassive Black Hole", Muse (2005)

Ne pas perdre le Nord

Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Sans aller jusqu'à prétendre être dotée d'une mémoire d'éléphant (de mer), entre celle d'un poisson rouge et la mienne, il y au moins quelques bocaux, un grand aquarium, une piscine (en forme de lune), un lac... voire peut-être même un océan. Et à jauger la température ambiante, je dirais l'Arctique sans trop de risque de me tromper.

« Je suis le morse goo goo goo joob... »

Trois longues. Trois brèves. Trois longues.

J'ai beau me mettre la tête dans le bac à glaçons, ça ne me rafraîchit toujours pas la mémoire.

Un jour tu me retrouveras au ciel,
Coincé sous un éboulement,
Dans une supernova de champagne.

"Champagne Supernova", Oasis (1996)

Je ne reste pas non plus « assise sur un cornflake à guetter l'arrivée de la fourgonnette ». Mais là, en cet instant T précis sur les coordonnées de l'espace-temps, alors que je galère comme une force (mal) née pour tenter de me souvenir de ce dont j'avais l'intention de vous parler, j'aimerais vraiment être Lucy dans le ciel et pouvoir voler1 (ou Harry Potter à la rigueur).

Mais je ne suis qu'Ey@el dans les sables mouvants... et je m'enlise de plus en plus.

Trous de vers

Tous les trous
S'animent d'un seul coup.
Libérés,
Loin des yeux, loin du cœur,
Les solitaires et leur proie.

"Tinker Tailor Soldier Sailor", Radiohead (2016)

Bientôt, vous allez voir, je vais vous parler de Dune2 et de ses vers géants, les Shai-Hulud. Ce serait même judicieux si ce truc mnémotechnique (par association d'idées) pouvait me ramener sur la voie du souvenir. Ou mieux encore, me conduire à un trou de ver3, ce qui me permettrait ainsi de regagner ma planète plus rapidement. Parce que là, partie comme je suis, si je dois me taper des années-lumière de trajet, je vous garantis qu'on va s'ennuyer ferme. Et pour meubler, même Ikéa ne pourra rien pour moi. Quelle misère !

Les Oubliateurs4

Avec quoi allons-nous combler les espaces vides
Autrefois meublés par nos conversations ?

"Empty Spaces", Pink Floyd (1979)
© joyreactor.com

Je commence de plus en plus à me demander si, par hasard, je n'aurais pas pondu un article tellement mémorable qu'un des participants du projet (dont vous trouverez la liste à la fin de ce billet) aurait voulu me le piquer et m'aurait ensuite grillé la mémoire vive avec un sortilège à la onc pour que je ne m'en souvienne pas. De mémoire, le dernier qui a fait un truc pareil a gagné un séjour à vie à l'hôpital Ste Mangouste5.

Pff ! En attendant, pas étonnant que je RAM.

Qu'à cela ne tienne, je compte bien percer ce nuage (cloud) qui embrume mes souvenirs, quitte à provoquer un déluge. Et s'il faut, j'épongerai avec ma mémoire tampon.

L'oubli économise la mémoire.

Jacques Perret

Cet article est dédié à la mémoire de Tsunn qui lui a failli le mois dernier et qui a grandement inspiré le thème de cette session 😜

Notes et références

  1. ^ "I Am The Walrus", The Beatles (1967). Toutes les références psychédéliques sont tirées des paroles de cette chanson.
  2. ^ Paru en 1965, Dune, de l'auteur américain Frank Herbert, est devenu un grand classique et le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Son histoire se déroule sur une planète aride recouverte de sable qui recèle une substance rare et impossible à synthétiser, l'Épice, capable de décupler les capacités mentales des humains mais également d'accroître considérablement leur longévité et leur immunité aux maladies. Elle est donc l'objet de toutes les convoitises et protégée par les Shai-Hulud, des vers géants de plus de quatre cent mètres se déplaçant sous terre.
  3. ^ En physique quantique, un trou de ver est un objet hypothétique qui relierait deux feuillets (ou régions) distincts de l'espace-temps et se manifesterait, d'un côté, comme un trou noir et, de l'autre, comme un trou blanc. Pour simplifier, on peut se représenter schématiquement l'espace-temps non en quatre dimensions mais en deux dimensions, à la manière d'un tapis ou d'une feuille de papier. La surface de cette feuille serait pliée sur elle-même dans un espace à trois dimensions. L'utilisation du raccourci « trou de ver » permettrait un voyage du point A directement au point B en un temps considérablement réduit par rapport à celui qu'il faudrait pour parcourir la distance séparant ces deux points de manière linéaire, à la surface de la feuille.
  4. ^ Dans la saga Harry Potter, les Oubliateurs sont des agents du Ministère de la Magie chargés d'effacer les mémoires des Moldus (ceux qui ne possèdent pas de pouvoirs magiques) témoins de scènes bizarres susceptibles de révéler l'existence des sorciers au monde entier.
  5. ^ Toujours dans Harry Potter, le bellâtre et prétentieux Gilderoy Lockhart, devenu célèbre pour ses bestsellers en s'imputant les exploits et mérites d'autres sorciers dont il a savamment effacé les mémoires à l'aide de puissants sorts d'amnésie (son seul et unique talent), finit par recevoir un retour de bâton, si l'on peut dire, en s'infligeant lui-même le sortilège qu'il pensait lancer à Harry et son ami Ron par le biais d'une baguette défectueuse. Résultat, il termine ses jours dans l'oubli total (sous tous les sens du terme) à L'hôpital Sainte Mangouste pour maladies et blessures magiques qui se trouve quelque part dans un endroit secret au cœur de Londres.

Projet EklaBugs #13

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Image couverture : Leatificat

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La hiérarchie militaire fait construire une « barrière spatiale » pour surveiller la Terre

Au ciel comme sur terre. L'espace qui entoure notre planète serait, parait-il, jonché d'une multitude de débris d'origine humaine, constituant ce que Lockheed Martin qualifie désormais de « menace imminente » nécessitant pour sa protection le recours à leur nouvelle technologie — un système radar capable de suivre ces « déchets » qui se déplacent à environ 9 fois la vitesse d'une balle dans une zone de recherche équivalant à 220.000 fois le volume des océans.

Ça a l'air plutôt inoffensif, non ? Voire même utile ? Ou peut-être y a-t-il plus préoccupant que de simples satellites égarés par l'armée ?

Dans son ouvrage intitulé Prophets of War (les Prophètes de la guerre), William D. Hartung précise que, dans sa fameuse mise en garde à l'encontre des dangers du complexe militaro-industriel, le Président Dwight D. Eisenhower n'aurait jamais imaginé qu'une simple société comme Lockheed Martin puisse finir un jour par détenir un tel pouvoir. Fabriquant essentiellement des armes, ses contrats avec le Pentagon lui rapportent plus de 29 milliards de dollars par an, soit environ un dollar sur dix de ce que le ministère de la défense accorde aux entrepreneurs privés — en d'autres termes une grande partie de de l'argent durement gagné des Américains englouti chaque année dans les impôts.

Alors pourquoi le redéploiement d'une barrière spatiale après sa fermeture complète il y a quelques années ?

L'armée de l'air américaine avait déjà mis en place une telle opération mais elle ne pouvait pister que 20.000 débris spatiaux à la fois. Le « nouveau » système disposera d'une puissance dix fois supérieure lui permettant de suivre ces fragments à partir de deux ou trois emplacements terrestres géographiquement dispersés. Ce système radar de remplacement opérera dans la bande S définie sur une partie du spectre électromagnétique — le terme de « barrière » faisant référence au champ énergétique planaire restreint, de la taille d'un continent, engendré dans l'espace par plusieurs émetteurs-récepteurs.

Il s'agit nullement d'une amélioration de l'ancien système mais plutôt d'un mode de surveillance du ciel coûteux et inédit, et plus important encore, on peut présumer que toute grande dépense de la part de Lockheed Martin ne vise qu'à renforcer l'artillerie de guerre — alors qu'ils tentent de localiser des débris orbitaux voire également des fusées qu'ils ont eux-même envoyées, à quoi d'autre pourrait bien servir cette barrière spatiale ? À repérer la présence d'un autre monde ? Ou à mieux surveiller la planète ?

Malgré la légitimité de l'inquiétude engendrée par les déchets spatiaux, le plus grand sous-traitant militaire du monde ne dépense pas des milliards pour faire le ménage et récupérer ses engins high-tech et ses joujoux de guerre. L'armement et les gadgets technologiques abandonnés font partie du statu quo — tout comme ces tanks monstrueux recouverts de ruban adhésif ou ces énormes cuirassés entreposés en vue d'un usage ultérieur inenvisageable.

Sur cette planète, les armées de terre cherchent constamment à rivaliser les unes avec les autres par leurs progrès technologiques dont certains prétendent qu'ils auraient été acquis de sources extraterrestres. Certes Lockheed pourrait bien surveiller le ciel de la même manière que la NSA nous espionne ici bas sur cette boule verte et bleue, les voix hollywoodiennes doublant les vidéos de l'entrepreneur pour expliquer sa dernière dépense de plusieurs milliards de dollars n'en divulguent pour autant pas les raisons au public.

Texte original de CHRISTINA SARICH traduit de l'anglais par EY@EL
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Pourquoi est-on seul et comment y remédier ?

Passer du temps seul nous fournit l'occasion idéale de découvrir véritablement qui nous sommes et ce que nous attendons de la vie. Souvent, cela nous permet de vivre dans l'instant présent et d'y voir un peu plus clair mentalement afin d'évaluer notre ressenti en se focalisant sur notre point de vue personnel sans s'inquiéter de ce qu'en penseront les autres.

Je trouve que la société actuelle nous encourage de plus en plus à nous agiter sans cesse, à faire partie de communautés et à nous servir des médias sociaux — afin d'être sociables. Et ceux qui ne préfèrent pas leur propre compagnie peuvent se laisser aisément piéger et tenter de se fuir en passant tout leur temps avec autrui. Mais pourquoi certains d'entre nous se sentent-ils si menacés à l'idée d'être seuls ?

Les symptômes de la solitude

Lorsque nous sommes livrés à nous-mêmes et que nous ressentons cette solitude, nous avons le sentiment d'être ignorés et abandonnés. Il est possible d'éprouver cela en présence d'une autre personne, mais cette sensation est bien plus forte lorsque nous sommes seuls. Ainsi, nous nous cherchons sans cesse des excuses et la compagnie d'autrui.

Un exemple parfait au quotidien : combien de fois réalise-t-on que tout le monde autour de nous est au téléphone, occupé à faire défiler les pages — ou à poster des messages. Les médias sociaux nous fournissent l'occasion de nous « sentir connectés » alors qu'en fait nous nous isolons en essayant de faire comme si notre vie était au moins aussi parfaite que celle de nos amis. Pour ma part, je considère ceux qui partagent le moindre de leurs faits et gestes comme seuls. Il me semble que les moments palpitants que nous vivons sont gâchés lorsque l'on s’interrompt pour les mettre en ligne.

Les causes possibles de la solitude

1. L'anxiété de séparation

L'anxiété de séparation peut être due à un traumatisme de l'enfance (où l'enfant a été délaissé et s'est donc senti vulnérable) ou se manifester à l'âge adulte après une expérience traumatisante ou la perte d'un être cher. Elle peut conduire à la solitude chronique ou la peur exagérée de perdre quelqu'un. Un des signes peut être la crise d'angoisse ou l'insomnie survenant après s'être séparé d'un parent proche.

2. La peur d'être différent

La plupart d'entre nous trouveraient sans doute bizarre de partir en vacances ou de se rendre à une fête seuls, aussi nous décidons de ne rien faire du tout. Nous savons que cette expérience serait désagréable et nous songeons à ce que les gens diraient et comment ils réagiraient : « Moi, tout(e) seul(e) sur la plage ? J'aurais l'air tellement pathétique. » Notre irrépressible besoin d'être acceptés est assurément ce qui nous fait nous sentir seuls. Si vous pensez avoir envie de prendre ce congé sans doute bien mérité tout(e) seul(e), faites-le ! Sinon, peu importe combien d'amis vous aurez autour de vous, vous vous sentirez isolé. Les gens ont trop peur de se démarquer et reproduisent ce que chacun fait en se créant de faux statuts (dans la vie réelle comme sur les médias sociaux) afin de se sentir « sûrs d'eux ».

Pourquoi il est vital d'être seul

Au lieu de résoudre progressivement nos problèmes de solitude, nous tendons à préférer les solutions de facilité comme la prise de médicaments. Il faut néanmoins du courage, de l'énergie et beaucoup d'efforts pour s'aider soi même tandis qu'avaler une pilule ou prendre « juste un seul verre » ne fait que traiter les symptômes et non la cause fondamentale. Il y a cette citation qui dit « Soyez assez fort pour être autonome, raisonnablement intelligent pour pour savoir quand vous avez besoin d'aide et suffisamment brave pour la demander » (www.frankiejohn.com). Quand nous aurons le courage d'affronter cet énoncé, cela voudra dire que nous sommes sur la bonne voie. N'oubliez pas que nous ne pouvons construire de relations saines avant d'être en paix avec nous-mêmes, après quoi il est même probable que nous acceptions le fait d'être seul au monde — de la meilleure façon possible :

Beaucoup de personnes recherchent la compagnie parce qu'elles ont peur d'être seules [...] que celui à qui il est impossible d'être seul prenne garde à la communauté. Il se fera du mal à lui et au groupe. Seul vous vous trouviez devant Dieu lorsqu'il vous somma ; seul vous avez dû répondre à son appel ; seul vous avez dû lutter et prier ; et seul vous mourrez et rendrez compte à Dieu. Vous ne pouvez pas vous fuir car Dieu vous a choisi.

Dietrich Bonhoeffer

Texte original de KRISZTINA FAZEKAS traduit de l'anglais par EY@EL
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Solstice diluvien

Qu'il pleuve !
Qu'il pleuve !
Que la pluie se déverse sur moi
De tout là haut...
De tout là haut...

"Paranoid Android", Radiohead (1997)

Bon gré mal gré, nous voici arrivés aux portes du solstice d'été pour la nuit la plus courte de l'année sous les puissants rayons de la pleine lune. Fait assez rare, l'entrée du Soleil dans le signe du Cancer se fera le 20 et non le 21 juin (à 23h34 ce soir, heure française) avec en toile de fond, un grand carré planétaire. Comme s'il n'y avait pas suffisamment de tensions ! Notre mental (Mercure) sera ainsi mis à rude épreuve : confusion (carré de Neptune), débordements (carré de Jupiter) et frustration à son comble (opposition de Saturne). Autant dire que le ciel est carrément en train de nous tomber sur la tête ! Face à ce déversement de ténèbres, notre salut reposera sur la quête d'un équilibre intérieur précaire dont nous devrons faire notre priorité absolue et qui nous empêchera de nous laisser entrainer par les influences extérieures toutes liguées pour nous déstabiliser et nous décourager.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Pluie en zone centre-sud

Une ballade mélancolique issue de l'album Reckoning avec lequel j'ai découvert R.E.M. dans les années 80 et qui colle plutôt bien à cette météo désastreuse. « "So. Central Rain" date d'un million et demi d'années » explique le guitariste Peter Buck. « Je me souviens quand Michael en a écrit les paroles. On était en tournée, on regardait les infos et il y avait une tempête qui traversait le Sud [le groupe est originaire de l'état de Georgie]. Il a essayé d'appeler chez lui mais toutes les lignes téléphoniques étaient coupées. Et si ma mémoire est bonne, à la télé, ils parlaient de "pluie en zone centre-sud" — ou peut-être bien que Michael l'a inventé, je ne me souviens plus ».

Ey@el

So. Central Rain (I'm Sorry)

N'as-tu jamais appelé ?
J'ai attendu ton appel.
Ces suggestions à n'en plus finir me font fuir.
Les arbres se courberont,
Les villes emportées par les eaux.
Dans cette ville sur la rivière,
Il y a une fille sans rêve.
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...

Appel indirect de la Côte Est vers les montagnes :
Les lignes sont coupées.
Les paroles du sage sont ancrées dans le roc
Mais je ne suis pas tenu de faire de même.
Les arbres se courberont,
La conversation s'est éteinte progressivement.
Pars te construire un autre foyer ailleurs,
Ce choix ne m'appartient pas.
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...

N'as-tu jamais appelé ?
J'ai attendu ton appel.
Ces suggestions à n'en plus finir me font fuir.
L'océan a poussé sa chanson,
La conversation s'est éteinte progressivement.
Pars te construire un autre rêve,
Ce choix ne m'appartient pas.
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...
Je suis désolé...

Texte original de MICHAEL STIPE traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Voici les effets sur votre esprit de la surveillance de masse promue par le gouvernement

Big Brother vous regarde et il veut que vous soyez persuadé que vous n'avez rien à craindre en n'ayant rien à cacher.

Bien entendu, c'est un mensonge et à l'aube de l'ère de la veille technologique d'État, il devient de plus en plus évident que la perte de confidentialité et de confiance dans les échanges interpersonnels est en passe de transformer l'individu en pupille de l’État conformiste et auto-disciplinée.

Dans l'une des premières études scientifiques empiriques à fournir des preuves concrètes des « effets paralysants » de  la surveillance gouvernementale sur les internautes, Jon Penney, professeur à l'université d'Oxford, a examiné les données relatives aux recherches lancée sur Wikipédia et les modes de trafic avant et après les révélation d'Edward Snowden en 2013 concernant la surveillance massive de l'internet pratiquée par la NSA. Les résultats ont démontrés une tendance immédiate à l'autocensure, les requêtes et recherches sur des termes tels que « Al-Qaïda», « voiture piégée » et « Taliban » enregistrant un déclin notable et quasi instantané.

Au niveau statistique, les changements étaient suffisamment éloquents,  indiquant que de nombreuses personnes avaient automatiquement modifié leur comportement après après avoir réalisé qu'un organisme punitif autoritariste contrôlait les actes répréhensibles légitimes ou perçus comme tels.

Effrayer ou dissuader les gens de s'informer sur d'importants sujets politiques tels que le terrorisme ou la sécurité nationale constitue une menace réelle pour tout véritable débat démocratique.

Jon Penney

En 2013, l'organisme Pen America a réalisée une enquête auprès d'auteurs aux États-Unis indiquant que beaucoup s'autocensuraient déjà dans un climat de plus en plus oppressif de surveillance gouvernementale. La peur de se retrouver piégé dans un enchevêtrement de problèmes légaux et financiers suffisait à la plupart pour leur faire changer de ton et de contenu sans même l'existence d'une menace directe.

Les résultats de ce sondage — à l'origine d'une enquête plus vaste sur les méfaits du pistage — étayent les inquiétudes du PEN : les auteurs ne sont pas seulement massivement effrayés par la surveillance gouvernementale mais cela les conduit à s'autocensurer. (Source)

En commentant les effets des gouvernements autoritaristes qui imposent un flicage oppressant à leurs concitoyens, Pen America fait également remarquer que « du point de vue historique des auteurs et intellectuels dans le bloc soviétique et de celui plus contemporain des écrivains, penseurs et artistes en Chine, en Iran ou ailleurs — les régimes pratiquant la surveillance agressive limitent le dialogue et déforment la circulation de l'information et des idées ». Ce qui est, sans conteste, l'objectif visé par ces programmes.

L'enquête fournissait également des données indiquant comment les gens restreignent leur comportement en ligne et leurs interactions avec les autres de peur d'être persécuté par cet état paternaliste :

Une partie moins importante des sondés ont confié être déjà en train de changer leur comportement au quotidien : 28% déclarent avoir « restreint ou écarté toute activité sur les réseaux sociaux » alors que 12% d'autres n'ont fait que l'envisager sérieusement ; dans les mêmes proportions, certains disent rester en dehors de certains sujets lors de conversations téléphoniques ou par courrier électronique (24% l'ont fait ; 9% y ont beaucoup songé). (Source)

En outre, dans une étude de l'Institut de technologie du Massachussetts (MIT) en 2015 examinant les répercussions de la prise de conscience d'une surveillance gouvernementale sur l'utilisation faite de Google, le moteur de recherche internet le plus utilisé au monde, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que « les internautes ont tendance à éviter de rechercher des termes qu'ils savent susceptibles de leur causer des ennuis avec le gouvernement américain ».

En général, le changement d'attitude des gens est toujours plus favorable au gouvernement autoritaristes lorsque la surveillance à la fois en ligne et dans le monde réel est aussi omniprésente qu'elle l'est déjà dans la société américaine. L'état tire son pouvoir d'un public accommodant, docile et auto-discipliné et lorsque la surveillance de masse s'applique aux citoyens avec le résultat prévisible de rendre la population encore plus soumise et conformiste.

Ce concept a été efficacement illustré par George Orwell dans son roman futuriste classique 1984 où le principal dispositif de surveillance était le télécran, un appareil numérique présent dans chaque foyer et pouvant recevoir et transmettre de son et de l'image, privant les individus de toute intimité dans leur propre maison. Ce qu'il y avait de bien avec une surveillance omniprésente telle que celle qui était décrite était que le gouvernement n'avait pas besoin de surveiller qui que ce soit car la peur à l'idée d'être écoutés et observés suffisait à les pousser à se obéir et s'auto-censurer.

Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. On pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. Mais de toute façon, elle pouvait mettre une prise sur votre ligne chaque fois qu’elle le désirait. On devait vivre, on vivait, car l’habitude devient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu.

George Orwell, 1984

Ce principe est en passe d'aboutir dans notre monde actuel par le biais d'internet et des réseaux sociaux. Ajoutez-y la création et la publication de listes officielles de surveillance en tous genres par le biais desquelles il est possible de restreindre arbitrairement les déplacements des gens ou, pire encore, nous fonçons tête baissée dans le meilleur des mondes où la liberté sera sérieusement limitée non pas par la loi mais par la crainte insidieuse et ambiguë de ce qui pourrait nous arriver si nous sortions des rangs. Nous sommes en train de créer une société dans laquelle la libre expression des personnes est légalement protégée mais où elles n'osent pas y avoir recours.

Ce n'est pas pour rien si les gouvernements, les corporations et la multitude d'autres structures dotées de pouvoir aspirent à la surveillance. C'est précisément parce que la possibilité d'être surveillé modifie radicalement les comportements au niveau individuel et collectif. Cette possibilité nourrit notamment la crainte et encourage le conformisme collectif. Au niveau intuitif, nous l'avons toujours su. Désormais, nous disposons de plus en plus de preuves empiriques qui le prouvent.

Glen Greenwald

Texte original de ALEX PIETROWSKI traduit de l'anglais par EY@EL
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Voici ce qui arrive au corps lorsque l'on change de produits cosmétiques ou que l'on cesse de les utiliser

Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l'université de Californie de Berkeley et de la clinique médicale de la vallée de Salinas démontre que faire une pause — même courte — dans l'utilisation de divers cosmétiques, shampooings et autres produits d'hygiène corporelle peut entrainer une baisse substantielle du taux de perturbateurs hormonaux présents dans l'organisme.

Les résultats ont été publiés dans la revue Environmental Health Perspectives. Une centaine d'adolescentes hispano-américaines ont reçu des produits de toilette étiquetés comme exempts de tout produit chimique courant comme les phtalates, les parabens, le triclosan et l'oxybenzone utilisés régulièrement dans pratiquement tous les produits conventionnels, à savoir les cosmétiques, les savons, les crèmes solaires, les shampooings, démêlants et autres produits capillaires — des études faites sur des animaux ayant montré que ces derniers interféraient directement avec le système endocrinien.

« Parce que les femmes sont les principales consommatrices de nombreux produits d'hygiène corporelle, elles peuvent être exposées de manière disproportionnée à ces substances chimiques » explique Kim Harley, auteur de cette étude et directeur du Centre de l'Université de Californie de Berkeley pour la recherche environnementale et la santé infantile. « Les adolescentes pourraient présenter un risque particulier dans cette phase rapide de leur développement reproductif et les travaux de recherche donnent à penser qu'elles utilisent davantage de ces produits au quotidien que la moyenne des femmes adultes. »

Les résultats

À l'issue d'une période de tests sur trois jours avec des jeunes filles n'utilisant que des produits à toxicité moindre, les échantillons d'urine prélevés montrait une baisse importante du taux de substances chimiques dans l'organisme. Les méthyl et propyl parabens utilisés couramment comme conservateurs dans l'industrie cosmétique avaient chuté de 44 et 45%, les métabolites de diéthylphtalate souvent présents dans les parfums de 27% et les tricolosan et la benzophénone-3 tous deux de 36%. Les auteurs de l'étude s'étonnaient de noter un accroissement de deux parabens moins utilisés mais leur taux étant faible, il pouvait facilement découler d'une contamination accidentelle ou d'un produit de substitution non répertorié sur les étiquettes.

Kimberly Parra, codirectrice de la recherche explique l'importance particulière d'avoir recruté leurs participantes au sein la jeunesse locale :

Les résultats de l'étude sont particulièrement intéressants sur un plan scientifique mais le fait qu'elle ait été conduite par des étudiants du secondaire inaugure une nouvelle voie pour impliquer la jeunesse à accroître son intérêt pour la science et la manière dont elle peut servir à améliorer la santé de leurs collectivités. Après avoir pris connaissance des conclusions, ces jeunes ont d'eux-mêmes décidé d'informer leurs amis et les membres de leur communauté et ont présenté leur cause aux législateurs de Sacramento.

Au sein du conseil de jeunesse Chamacos siégeaient douze lycéennes de la région ayant contribué à la conception et la mise en œuvre de cette étude. L'une de ces adolescentes, Maritza Cárdenas a aujourd'hui intégré l'université de Berkeley où elle se spécialise en biologie moléculaire et cellulaire.

« Un des objectifs de notre étude était de susciter une prise de conscience chez les participants quant aux substances chimiques présentes dans les produits d'usage quotidien et rendre les gens plus conscients de ce qu'ils utilisent » explique Cárdenas. « Constater la baisse de ces taux après seulement trois jours montre que des mesures simples peuvent être prises et que choisir des produits moins toxiques peut faire la différence. »

Que faire ?

Déjà, vous pouvez vous assurer de bien lire les étiquettes de ce que vous achetez. La plupart des produits d'hygiène corporelle fournissent la liste de leurs ingrédients, ce qui n'est malheureusement pas le cas de bien des cosmétiques. Si vous utilisez une marque que vous appréciez, vous pouvez essayer de contacter directement le fabricant afin de lui en demander là.

Vous pouvez également opter pour des produits plus naturels et bio mais gardez bien en tête que dans l'industrie cosmétique, les termes « naturel » et « bio » ont souvent aucune valeur. Par précaution, il serait mieux de les acheter dans les magasins de produits naturels et de bien lire les ingrédients ou de poser la question à un vendeur. En règle générale, lorsque des produits ne renferment aucun produit chimique précis, les fabricants sont ravis de le mentionner sur l'étiquette.

Du fait du coût nettement plus élevé des produits naturels bio, vous pourriez envisager de fabriquer les vôtres. Vous pourriez vous constituer une large gamme de produits d'hygiène corporelle assez facilement à l'aide de juste quelques ingrédients. Non seulement cela revient moins cher mais cela vous permet également de contrôler tous les ingrédients qui entreront en contact avec votre organisme et d'adapter vos créations à vos besoins spécifiques.

Moins il y aura de demande pour ces produits traités chimiquement, moins ces substances seront utilisées. Comme je l'ai déjà dit et le redirai : VOTEZ AVEC VOS DOLLARS ! Nous avons le pouvoir de créer le monde que nous voulons. Soyez ce changement.

Texte original de ALANNA KETLER traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Quelqu'un a posé une paire de lunettes par terre dans un musée et les visiteurs ont cru que c'était de l'art. Qu'est-ce que l'art véritable ?

L’art est une activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait s'adressant délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect. On peut dire que l'art est le propre de l'Homme, et que cette activité n'a pas de fonction pratique définie. Il semble toutefois que l'objectif de l'art soit d'atteindre le beau.

Qui ne s'est jamais posé la question de savoir ce qu'était l'art en voyant  d'autres personnes voire les médias s'extasier devant telle ou telle œuvre qui le laisse pourtant totalement perplexe et insensible ? Je pense qu'il y a là bien plus qu'une simple affaire de goût ou d'éducation. On aura beau essayer de le cerner, le définir ou l'enfermer dans des petites cases bien délimitées comme on adore le faire pour tout, l'art n'en demeurera toujours pas moins purement subjectif et en constante évolution. Bien arrogant et hypocrite celui qui peut prétendre tout comprendre de l'art. Ceci dit parfois, on en vient à se demander ce qui cloche chez nous. Comme pour avoir étudié et passé des heures à contempler les œuvres des impressionnistes au Louvre pour poser ensuite mon regard sur un point de couleur au milieu d'une toile blanche estampillée « œuvre d'art » au National Gallery de Londres (avec l'étiquette prix qui fait bondir), il y a de quoi s'interroger. Comme le soulignaient, ci-dessus, avec humour et dérision les Inconnus dans leur célèbre sketch des années 80. Non pas pour dénigrer une certaine forme « d'art-provocation » poussée à l'extrême mais pour rappeler qu'à mon humble avis, c'est surtout l'aspect mercantile disproportionné qu'on lui a sciemment rattaché qui le rend tout à la fois « élitiste » et difficile à saisir pour le commun des mortels. L'art ne devrait-il pas plutôt être intuitif et appréhendé comme tel ? J'aimerais beaucoup connaître votre avis dans les commentaires.

Ey@el

Au cours de l'histoire, l'art a revêtu bien des formes et la manière dont nous le définissons a considérablement changé elle aussi. Selon Platon, l'art était une imitation de la nature et des années durant nous nous sommes raccrochés à ce principe, mais au début du XIXe siècle, ce rôle fut essentiellement repris par la photographie.

Au XXe siècle, l'art abstrait émit l'idée que l'art était bien plus que purement représentatif. L'art est un animal mystérieux dont l'interprétation demeure incroyablement subjective et pourtant, en tant que société, notre cerveau se heurte encore aux confins des limites des murs d'un atelier qui l'empêchent d'exploser à la question : qu'est-ce que l'art ?

Dans ce domaine, il est dit que tout peut être de l'art dès lors qu'un artiste le décide. Pensez à Marcel Duchamp et son tristement célèbre urinoir de porcelaine blanche qui remit en question notre conception de l'art jusque dans son fondement même. Il s'agit des « toilettes qui ébranlèrent le monde » signé R. Mutt et intitulé "Fontaine". Et cela remonte à 1917. Alors devrait-on vraiment s'étonner du fait que certains qualifient d'art des éclaboussures de peinture sur un mur ? Ou quelqu'un restant assis pendant 700 heures d'affilée ?

Fontaine, 1917/1964
Titre attribué : Urinoir

L'original, perdu, a été réalisé à New
York en 1917. La réplique a été
réalisée sous la direction de Marcel
Duchamp en 1964 par la Galerie
Schwarz, Milan et constitue la 3e
version. (Source)

Décider de ce qui fait de quelque chose une œuvre d'art n'a probablement aucun sens d'un point de vue esthétique ou philosophique mais d'une manière ou d'une autre, toute chose devient art dès lors que quelqu'un le décrète. C'est une affaire de pouvoir. Mais constamment remise en question aussi bien par les artistes que les amateurs d'art. L'art doit-il être beau ? Original ? Intellectuel ? Il continue de s'éloigner de ses définitions traditionnelles au point que même une blague peut amener à se poser la question de ce qu'il est vraiment.

Récemment, au musée d'art moderne de San Francisco, deux adolescents ont posé une paire de lunettes par terre dans une réaction de mécontentement envers les pièces exposées. Mais ce qui au départ n'était qu'une simple plaisanterie a pris une tournure plus profonde dans la conversation lorsque des visiteurs ont supposé à tort que les lunettes faisaient partie de l'exposition et ont commencé à les photographier en se demandant ce que pouvait bien être cette œuvre « d'art » moderne.

Un des deux jeunes âgé de 17 ans, T. J. Khayatan a pris des clichés de la réaction du public et les a mis en ligne sur Twitter où ils ont fait le buzz avec plus de 40.000 partages.

Tout en provoquant l'hilarité, cette blague a probablement attisé la question du mystère de l'art et ce qui pousse les gens à percevoir une paire de lunettes comme une œuvre d'art du simple fait qu'elle ait été placée dans un espace dédié.

Texte original de ALEXA ERICKSON traduit de l'anglais par EY@EL
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Mon dieu, hé hé

Rust Never Sleeps de Neil Young et Crazy Horse, paru en 1979, fut le tout premier album de ma collection de disques démarrée en cette même année (je sais que certains auraient plutôt parié pour les Beatles ou les Who, mais non). Et je l'apprécie toujours autant. Curieusement, cette chanson m'est revenue tout récemment à l'esprit au sortir d'un méchant coup de blues que j'ai bien cru ne jamais parvenir à surmonter. À croire que mon ange gardien est un musicien.

My My, Hey Hey (Out Of The Blue)

Mon dieu, hé hé,
Le rock'n'roll est parti pour durer.
Mieux vaut brûler franchement que s'éteindre à petit feu,
Mon dieu, hé hé.

Quand on quitte la lumière pour les ténèbres,
Ils vous donnent ceci et vous payez pour cela.
Mais une fois parti, il n'y a plus de retour possible
Quand on quitte la lumière pour les ténèbres.

Le King est mort mais on ne l'oublie pas,
Est-ce là l'histoire de Johnny Rotten ?
Mieux vaut brûler franchement que rouiller.
Le King est mort mais on ne l'oublie pas.

Hé hé, mon dieu,
Le rock'n'roll ne pourra jamais mourir.
Il ne faut pas se fier aux apparences,
Hé hé, mon dieu.

Neil Young, 1979

À propos de cette chanson

Issu de l'album sus-mentionné qui relança, en pleine vague punk, la carrière de vieux hippie déjà sur le retour qu'était alors Neil Young, complétement déphasé par rapport à sa génération, ce morceau se décline en deux version — celle-ci acoustique et une autre très électrique intitulée "Hey Hey, My My (Into The Black)".

C'est surtout la phrase « Mieux vaut brûler franchement que s'éteindre à petit feu » qui eut un grand impact sur le courant grunge, notamment après qu'elle fut citée par Kurt Cobain dans sa lettre de suicide, valant ainsi à Young le statut inattendu de « parrain du grunge ». Oasis, par calcul  — ou par simple bon goût, la connerie légendaire des frères Gallagher se limitant fort heureusement à leur personnalité — la reprirent même durant leur tournée 2000 ainsi que Big Country.

Ses paroles, bien qu'assez courtes, n'en furent pas moins un véritable casse-tête à traduire. Non pas qu'elles soient cryptiques mais parce que certaines expressions très imagées sont volontairement ambiguës de par leur polysémie (qui englobe plusieurs sens à la fois). J'ai donc dû trancher afin de tenter de rendre au mieux la fluidité et la cohérence de ce texte. Ainsi « out of the blue » que j'ai traduit par « quitter la lumière » — en référence au bleu du ciel (l'éther) et au jour et en opposition au noir de la nuit (les ténèbres) — signifie également « de manière impromptue, sans crier gare » et « surgi de nulle part ». 

Je pense que cette précision était nécessaire pour ceux qui ne maitrisent pas bien l'anglais d'autant que Neil Young s'exprime ici à la fois au propre comme au figuré en parlant de ces étoiles « surgies de nulle part » pour retomber dans l'anonymat (le noir). Mais on peut également le comprendre comme le passage de la dépression au suicide, comme ce fut le cas pour le défunt chanteur de Nirvana.

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La recherche nous apprend comment fonctionnent les aliments-réconfort : en voici cinq qui nous mettent naturellement du baume à l'âme

La vie contrarie souvent ce qui nous importe le plus : la paix. Ces situations de déséquilibre nous soumettent généralement à un stress intense qui nous empêche de profiter des choses merveilleuses que le monde a à nous offrir. Les gens ont recours à bien des moyens différents pour gérer cette sensation et tout le monde sait que les aliments-réconfort en font partie de ces solutions.


En 1997, cette définition d'« aliments-réconfort » avait même été rajouté à l'Oxford English Dictionary, y mentionnant des produits de la cuisine méridionale tels que gruau de maïs et la cornille (sortes de petits haricots blancs avec une tache noire). Mais en vérité, ils existent depuis toujours. De la miche de pain au grand bol de pâtes, de l'onctueuse couche de crème glacée à la tarte aux pommes sucrée, certains aliments semblent nous apaiser l'âme. Mais cela s'avère-t-il vrai scientifiquement parlant ?

Le poids de la recherche

Professeur agrégé de psychologie de Buffalo, avec ses confrères de l'université d'État de New York et de celle du Sud, Shira Gabriel a mené des expériences en parallèle dans le but d'étudier ce que les aliments-réconfort nous apportent de particulier.

De cette manière, ils ont découvert que ceux-ci n'auraient sans doute aucun rapport avec les calories mais plutôt avec ce à quoi notre esprit les associe. Par exemple, il est probable que lorsqu'elles sont tristes, les personnes qui entretiennent de bons rapports avec leur famille auront envie de nourriture leur rappelant cette dernière. En 2011, une étude avait débouché sur un résultat similaire pour ce qui est du bouillon de poulet que l'on consomme souvent lorsqu'on est malade — ce plat apportait davantage de réconfort aux individus jouissant de liens affectifs solides.

À propos de ces conclusions, Gabriel faisait la remarque suivante :

J'ai tendance à raisonner en termes de conditionnement classique. Lorsque ceux qui prennent soin de nous dès notre plus tendre enfance nous nourrissent avec certains aliments, une association commencent à se mettre en place entre ces derniers et la sensation d'être pris en charge. Plus tard, en grandissant, ils suffisent à déclencher ce sentiment d'appartenance. Par contre, si durant l'enfance, ces liens sont plutôt synonymes d'anxiété [...] lorsque plus âgés nous les consommons, ils nous procureront moins de satisfaction.

D'autres recherches semblent remettre en question le mythe selon lequel les aliments-réconfort seraient un moyen d'apaiser l'anxiété. On avait demandé aux participants d'une étude d'indiquer quels étaient les aliments qui leur faisaient du bien avant de les soumettre à des films perturbants afin de leur plomber le moral.

Après leur avoir donné leurs aliments préférés, les chercheurs découvrirent que, même si ces derniers contribuaient à améliorer leur état d'esprit, c'était également le cas des autres qu'ils aimaient bien consommer tout comme le fait de ne rien manger du tout. Selon l'étude, les aliments-réconfort ne seraient qu'une excuse visant à satisfaire un désir.

Donc, partant du principe que les aliments-réconfort n’apaisent pas vraiment nos émotions négatives ni nos mauvaises humeurs induites par le stress, existe-t-il pour autant des aliments ayant ce pouvoir ? La réponse est oui.

Les aliments qui mettent du baume à l'âme

Sans qu'il soit question d'« aliments-réconfort », la notion même de nourriture au sens général peut nous entrainer dans une spirale euphorique à ne pas déconsidérer. Et pour ce qui est des aliments pouvant favoriser la détente — ce qui est le but recherché par les personnes qui se tournent vers la nourriture en quête de bien-être — et ce qui les motivent à avaler une part de pizza — il en existe certains pour lesquels il a été effectivement démontré qu'ils stimulaient les taux de sérotonine ainsi que la sécrétion et la diffusion de dopamine.

1. Les asperges

Une carence en acide folique peut être source d'anxiété ou de dépression. Les asperges sont riches en vitamine B9, transformée en acide folique après ingestion — ce qui permet de réduire l'apparition du stress en produisant des neurotransmetteurs régulateurs d'humeur tels que la sérotonine et la dopamine. Un étude menée en 2012 a même établi un lien entre la consommation d'acide folique et la diminution des états dépressifs.

2. Les fruits rouges

Les myrtilles, les fraises, les framboises et les mûres constituent d'excellentes sources de vitamine C qui contribue à l'équilibre de la sécrétion de l'hormone du stress appelée cortisol. Une augmentation de son taux dans l'organisme peut avoir des effets néfastes dont une hausse rapide de la pression artérielle et du rythme cardiaque.

3. Les graines de lin

Le lin est riche en oméga-3. Ces acides gras réduisent l'inflammation dans le cerveau et il a été découvert qu'ils luttaient aussi bien contre la dépression que l'anxiété. Andrew Stoll, docteur en médecine, fait même remarquer au vu de l'abondance de recherches, qu'il a été démontré qu'accroître son apport en oméga-3 aurait « une incidence directe sur le taux de sérotonine ». Qui plus est, les graines de lin sont une bonne source de magnésium, un minéral également lié à la régulation des émotions et à l'amélioration du bien-être.

4. Le chocolat noir

Quand bien même certains associent les sucreries au sentiment de réconfort, il y a effectivement une raison chimique au fait que le chocolat noir remplisse cette fonction : il contient un neurotransmetteur appelé anandamide. Cette substance chimique sécrétée dans le cerveau bloque la douleur et les états dépressifs.

5. La lavande

Reconnue comme l'une des meilleures plantes médicinales curatives, vous pouvez la boire voire la respirer pour obtenir un effet relaxant. C'est également un remède holistique courant contre les maux de tête, pour améliorer le sommeil et remonter le moral.

Texte original de ALEXA ERICKSON traduit de l'anglais par EY@EL
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