La hiérarchie militaire fait construire une « barrière spatiale » pour surveiller la Terre

Au ciel comme sur terre. L'espace qui entoure notre planète serait, parait-il, jonché d'une multitude de débris d'origine humaine, constituant ce que Lockheed Martin qualifie désormais de « menace imminente » nécessitant pour sa protection le recours à leur nouvelle technologie — un système radar capable de suivre ces « déchets » qui se déplacent à environ 9 fois la vitesse d'une balle dans une zone de recherche équivalant à 220.000 fois le volume des océans.

Ça a l'air plutôt inoffensif, non ? Voire même utile ? Ou peut-être y a-t-il plus préoccupant que de simples satellites égarés par l'armée ?

Dans son ouvrage intitulé Prophets of War (les Prophètes de la guerre), William D. Hartung précise que, dans sa fameuse mise en garde à l'encontre des dangers du complexe militaro-industriel, le Président Dwight D. Eisenhower n'aurait jamais imaginé qu'une simple société comme Lockheed Martin puisse finir un jour par détenir un tel pouvoir. Fabriquant essentiellement des armes, ses contrats avec le Pentagon lui rapportent plus de 29 milliards de dollars par an, soit environ un dollar sur dix de ce que le ministère de la défense accorde aux entrepreneurs privés — en d'autres termes une grande partie de de l'argent durement gagné des Américains englouti chaque année dans les impôts.

Alors pourquoi le redéploiement d'une barrière spatiale après sa fermeture complète il y a quelques années ?

L'armée de l'air américaine avait déjà mis en place une telle opération mais elle ne pouvait pister que 20.000 débris spatiaux à la fois. Le « nouveau » système disposera d'une puissance dix fois supérieure lui permettant de suivre ces fragments à partir de deux ou trois emplacements terrestres géographiquement dispersés. Ce système radar de remplacement opérera dans la bande S définie sur une partie du spectre électromagnétique — le terme de « barrière » faisant référence au champ énergétique planaire restreint, de la taille d'un continent, engendré dans l'espace par plusieurs émetteurs-récepteurs.

Il s'agit nullement d'une amélioration de l'ancien système mais plutôt d'un mode de surveillance du ciel coûteux et inédit, et plus important encore, on peut présumer que toute grande dépense de la part de Lockheed Martin ne vise qu'à renforcer l'artillerie de guerre — alors qu'ils tentent de localiser des débris orbitaux voire également des fusées qu'ils ont eux-même envoyées, à quoi d'autre pourrait bien servir cette barrière spatiale ? À repérer la présence d'un autre monde ? Ou à mieux surveiller la planète ?

Malgré la légitimité de l'inquiétude engendrée par les déchets spatiaux, le plus grand sous-traitant militaire du monde ne dépense pas des milliards pour faire le ménage et récupérer ses engins high-tech et ses joujoux de guerre. L'armement et les gadgets technologiques abandonnés font partie du statu quo — tout comme ces tanks monstrueux recouverts de ruban adhésif ou ces énormes cuirassés entreposés en vue d'un usage ultérieur inenvisageable.

Sur cette planète, les armées de terre cherchent constamment à rivaliser les unes avec les autres par leurs progrès technologiques dont certains prétendent qu'ils auraient été acquis de sources extraterrestres. Certes Lockheed pourrait bien surveiller le ciel de la même manière que la NSA nous espionne ici bas sur cette boule verte et bleue, les voix hollywoodiennes doublant les vidéos de l'entrepreneur pour expliquer sa dernière dépense de plusieurs milliards de dollars n'en divulguent pour autant pas les raisons au public.

Texte original de CHRISTINA SARICH traduit de l'anglais par EY@EL
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