Conversation avec Moi-Même

Il faut regarder les choses en face : en quelques mois seulement, le projet Eklabugs est passé de la Croisière s'amuse à Robinson Crusoë sauvé de justesse de la noyade par le Commandant Costaud et sa boite de pois cassés... mais qu'est-ce que je raconte ? Je crois que je suis victime de la maladie des caissons. Bibi a le mal des profondeurs, oh non1 ! Juste une naufragée échouée sur une île perdue au milieu de l'océan qui envoie un SOS au monde en espérant que quelqu'un trouvera son message dans une bouteille.2 La solitude aura beau s'imposer, elle n'aura jamais raison de Moi, Moi-Même, Grand Moi et Petit Moi.

Je parle seule et j'entends des voix

La solitude est bonne aux grands esprits et mauvaise aux petits. La solitude trouble les cerveaux qu'elle n'illumine pas.

Victor Hugo

Je sais ce que vous vous dites (et aussi ce que vous allez me dire) : elle travaille du chapeau et entendre des voix, ce n'est pas bon signe. D'aucuns diraient même que « le soliloque, c'est-à-dire le discours qu'une personne seule se tient à elle-même, est l'un des premiers signes diagnostiques isolés de la schizophrénie ou de certaines formes de psychose ».3

En réalité, ce serait une pratique saine voire même le propre des génies ! Albert Einstein lui-même avait l’habitude de se répéter ses phrases à lui-même, doucement et à voix basse.

« Pour Freud », explique un psychologue, « on a ce dialogue car il y a plusieurs instances à l'intérieur de nous. C'est comme un dialogue entre plusieurs dimensions de notre personnalité. Le "tu" dénote d'ailleurs d'une position d'extériorité. La personne s'identifie alors à son surmoi. »3

Il se trouve que nous passons, en fait, un quart de notre vie éveillée à nous parler à nous-mêmes.

Converser tout haut (ou tout bas) avec nous-même répondrait à un besoin de focaliser notre attention et de nous concentrer et serait extrêmement bénéfique pour notre processus de pensée en permettant à notre cerveau de travailler de manière plus efficace comme l'a démontré une étude parue dans le Quarterly Journal of Experimental Psychology (revue trimestrielle de psychologie expérimentale).4

La solitude à plusieurs

« Ce grand malheur de ne pouvoir être seul !….. » dit quelque part La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s’oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux-mêmes.

« Presque tous nos malheurs nous viennent de n’avoir pas su rester dans notre chambre, » dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle.

Charles Baudelaire

En réalité, ceux qui disent ne jamais entendre de voix dans leur tête sont non seulement hypocrites mais leur déni et leur peur du regard des autres les rendent plus vulnérables à tout ce qu'ils redoutent le plus tout en n'osant se l'avouer, à savoir le jugement, la manipulation, la confusion voire même la névrose.

Sans aller jusque-là, qui entretient le bordel dans sa tête en y laissant pousser n'importe quoi s'expose donc, à terme, à patauger dans le potage et à s'enliser dans des paradoxes irréconciliables. Un terrain propice à la dissonance cognitive et à la fameuse doublepensée orwellienne en référence à « une capacité à accepter simultanément deux points de vue opposés et ainsi mettre en veilleuse tout esprit critique. C'est aussi une rupture avec le "principe de non-contradiction" sur lequel repose toute la science démontrable ».5

Et comme vous pouvez le constater dans ce nouvel ordre mondial ubuesque qui est en train de s'instaurer sous couvert d'urgence sanitaire, ceux qui ne pensent pas « en dehors de la boite » (comme disent les Anglo-saxons) sont en train d'acheter leur ticket en première classe pour l'Enfer.

Alors comment trier le bon grain de l'ivraie ?

© L'oud

Par le dialogue avec soi-même. En interrogeant, avec bienveillance et en toute impartialité, ses propres pensées, peurs, croyances comme si chacune était un de vos enfants. Car toutes disposent d'une signature vibratoire qui leur est propre et que vous apprendrez vite à distinguer en vous observant et en restant à l'écoute de vous-même. Non pas par la méditation où tout le monde est réduit au silence mais en situation réelle où chacun a droit de citer.

Toutefois, comme dans une classe d'enfants indisciplinés, toutes ces voix qui cherchent à s'exprimer en même temps et à se dominer les unes les autres, peuvent vite engendrer une cacophonie épouvantable, basculer dans l'anarchie la plus totale et vous contraindre à fuir votre royaume intérieur.

Pour y remédier vous pouvez toujours recourir à la fameuse Pensine du Professeur Dumbledore, sorte de cloud qui permet d'alléger son disque dur. Mais il existe une solution bien plus efficace : le symposium ou colloque avec Soi-Mëme, Petit Soi, Grand Soi et Soi tout court.

Souvent, il y a tellement de monde dans ma tête que je ne m'entends carrément plus penser et ça me met hors de moi. Donc, pour ne pas me faire éjecter de mon trône de souveraine intérieure et les empêcher de tous parler à la fois, je les prends chacun un par un et je converse avec eux à voix haute. Croyez-moi, il n'y a pas mieux pour apaiser les tensions, les doutes, les malaises, la confusion.

Je leur parle comme je le ferais avec une personne physique en face de moi. Je leur pose des questions et je les laisse me répondre de manière automatique, sans le filtre intérieur du mental juge. Cela peut paraître bizarre mais c'est très productif. Et plus on apprend à s'entendre, plus la vie devient facile.

En fait, la seule chose qui peut freiner est notre mental-ego soucieux de la réaction de l'entourage pour ceux qui n'ont pas le luxe de pouvoir s'isoler. Alors à vous de voir : passer pour un fou pour le bien de votre santé mentale ou devenir fou pour ne pas avoir l'air de l'être ?

L'envers solitaire

Ça doit faire mille ans ou plus
Que personne n'a frappé à ma porte.
Tout apprêté et nulle part où aller,
Bienvenue dans ce One Man Show !
Prenez place, c'est toujours gratuit.
Aucune surprise, aucun mystère,
Dans ce théâtre que j'appelle mon âme,
C'est toujours moi qui suis en vedette.
Je me sens tellement seul...

"So Lonely", The Police (1978)

Je pourrais également vous parler des différents types de solitude physique, morale, spirituelle... de la super, de l'hyper, et même de l'ultra-solitude.

Comme aurait pu dire Coluche, la solitude, on connaît. La super-solitude, c'est quand en plus d'être seul, on est plus seul que les autres — genre tu es un héros de la solitude. L'hyper-solitude, ça devient limite hystérique... hip ! hip ! houla... Et l'ultra, ça doit être l'élite de la solitude quand t'es tellement seul qu'il n'y a que les chiens qui peuvent t'entendre : « Ohé ! Y'a quelqu'un ? »

Mais si on suit la logique du spectre établi par les doctorants, pourquoi n'y aurait-il pas d'infra-solitude — genre tu es tellement seul que tu deviens invisible et qu'il faut des lunettes spéciales pour te voir ?

Finalement, la solitude ordinaire, c'est pas si mal.

Dans l'aire du Ver Sot

Vas-y que j'te chouchoute,
Que j'te fais des courbettes,
Mais moi j'suis dans ma peau,
Personne peut y rentrer.
Je suis seul en dedans.
Marrant ou pas marrant.
Seul, seul, seul....

Seul", Téléphone (1979)

Alors oui, j'aurais aussi pu en rajouter une couche avec l'étymologie (soli-terre) qui d'un simple glissement de dentale peut rendre un solitaire solidaire.

Ou encore vous ressortir la panacée urticante du réducteur de ciboulot à la sauce freudo-kafkaïenne ou que sais-je encore (on s'en bat le coquillage), le tout saupoudré de ciboulette hachée menue. Au lieu de cela, j'ai préféré une entrevue en seule à seul avec un ex-père en lames à tiers.

Le ver solitaire qui, décidément très sot, après avoir été mis à pied pour agression envers le ver à moutarde qui lui montait au nez (« Si je te chope, on va devoir te mettre en bière » qu'il lui a dit) se pique désormais de jalousie envers le mille-patte.

Rendez-vous compte, ce ver rouillé psycho-patte, complètement moulu, a également menacé le ver luisant de lui faire voir trente-six chandelles. Heureusement, un courageux ver à soi a remis ce ver téniasse à sa place.

Alors prenez bien soin de vous et ne vous laissez surtout pas squatter par ce genre de parasite qui s'attrape facilement par les temps qui courent (et non, ce ne sont pas des conneries : un Américain s'est vraiment fait retirer un ver solitaire qui était venu se loger dans son cerveau6).

Je vous demanderais donc maintenant de bien vouloir aller voir chez les autres participants (dont vous trouverez la liste ci-dessous) si j'y suis.

Notes et références

  1. ♫ "The Bends", Radiohead (1995)
  2. ♫ "Message In A Bottle", The Police (1979)
  3. www.lexpress.fr
  4. www.demotivateur.fr
  5. wikipédia.org
  6. www.futura-sciences.com

Projet EklaBugs #64

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AMI, l'enfant des étoiles

Inlassable globe-trotter, le chilien Enrique Barrios a vécu, en août 1985, une apparition d'OVNI qui l'a profondément marqué et inspiré pour écrire ce conte spirituel pour enfant (intérieur). À travers AMI, cet enfant venu d'une lointaine galaxie, l'auteur nous livre un message d'espoir sur la possibilité de transformer la planète en unissant ses peuples sous la loi universelle fondamentale de l'Amour. Ce livre a connu un tel succès dans sa langue d'origine, l'espagnol, qu'il a même fait l'objet d'une trilogie. Plus édité, il est toutefois disponible en distribution libre sous forme de PDF. Vous pourrez également trouver des versions audios sur Soundcloud.

Facile pour les âmes simples, je veux dire ; parce que si nous en parlons avec un vieil homme d’esprit, il en sortira des complications théologiques et intellectuelles qui embrouillent tout et qui, à la fin, nous éloignent de Dieu.

Ce qui se passe c’est que sur cette planète nous sommes à moitié tordus à l’intérieur, c’est pourquoi il est difficile pour nous de comprendre des choses simples. C’est la même chose en ce qui concerne la gestion de ce monde.

J’ai voyagé sur Ophir, un monde évolué, et aussi dans d’autres. Ainsi, je savais que les civilisations avancées de l’Univers partagent tout avec affection, comme si c’était une grande famille planétaire. Simple. Et par conséquent, cela semblait être une fête permanente parce que tout le monde était heureux. Mais ici, vous sortez dans la rue et pour un visage heureux, cent visages fermés… Et presque tout le monde pense que l’argent résoudrait leurs problèmes, mais plus l’endroit est riche, plus les visages sont fermés tels des pierres.

Ce qui se passe, c’est que le matériel n’est que « la partie extérieure », mais le bonheur est en lien avec « la partie intérieure », et à son tour en lien avec l’Amour.

C’est justement le principe directeur des mondes plus avancés que le nôtre, L’Amour ; à cause de cela, la vie est vue d’un « nous », alors qu’ici seul le « moi » est important. L’égoïsme est notre comportement le plus naturel, et cela découle de notre mode de vie, tiré par le fameux cruel vieux « moteur » de cette « civilisation », la « compétitivité », ce qui est ni plus ni moins que la loi préhistorique « la jungle », exprimée en mots élégants.

Mais les mondes évolués ne sont plus dans la préhistoire. Il n’y a pas de concurrence, au-delà du partage.

En raison de cela et d’autres raisons, les civilisations cosmiques considèrent que notre humanité n’est pas encore civilisée ni a évolué.

Pour ces personnes, nous sommes une espèce plutôt primitive, bien que nous nous considérions comme « modernes » (les gens de l’année 1200 et de tous les temps ont été considérés de la même manière). Et nous ne pouvons pas comprendre pourquoi l’équipage de ces vaisseaux silencieux que l’on voit de plus en plus fréquemment, et qui possèdent une technologie que nous ne pouvons pas atteindre, nous considèrent indignes du moindre contact au niveau officiel.

Eh bien, les professeurs d’université ne vont pas entrer en contact avec les sauvages de la jungle, pourquoi ? Envoyez des instructeurs ? Sûrement finiraient-ils par être criblés de flèches empoisonnées. Il vaudrait mieux les laisser avec quelques petits livres et des illustrations faciles à comprendre, avec l’ABC de ce qu’ils veulent leur enseigner.

Un autre exemple : si vous allez rendre visite à un criminel dangereux, il pensera que vous le soutenez. Et si vous lui dites que son comportement n’est pas correct, il vaut mieux prendre une protection à l’épreuve des balles.

Quoique, inutile, parce qu’il sait très bien ce qu’il fait. Dans ce cas aussi, il est préférable de laisser des livres à proximité (et n’oubliez pas d’y inclure des balles et des dangers, beaucoup d’angoisses, de haine et de chagrins, sinon, il va s’ennuyer et jeter le livre).

Mais malgré toutes les obscurités et les difficultés de ce monde non civilisé qui, pour vivre dans sa préhistoire, ne respecte pas ou ne comprend pas ce qu’est réellement l’Amour, Ami dit que je dois vivre avec joie, avec de bonnes vibrations vers tous y compris les scientifiques qui se consacrent à l’invention via leurs connaissances, de nouvelles armes, ou vers ceux qui négocient la destruction de la nature (il croit qu’il est facile d’aimer certains humanoïdes).

Selon lui, ces « bienfaiteurs de l’humanité » (je les mettrais tous en prison pour qu’ils ne fassent plus de mal), ce n’est pas qu’ils sont mauvais, mais ils sont ignorants. Pour cette raison, la solution n’est pas de se disputer ou de se battre ; le remède n’est pas d’effacer de la carte ou d’emprisonner quelqu’un (malheureusement), mais d’enseigner, d’aider à changer l’esprit et le cœur, au moins des plus jeunes que nous pouvons encore rendre différents (maintenant que je me rends compte qu'« adulte » et « adultérer » ont la même racine). Je dis que nous pourrions devenir différents et conduire le monde d’une manière plus humaine à un moment donné, mais ce n’est pas sûr car à l’école ils ne nous apprennent pas être de meilleures personnes.

Notre éducation n’est pas orientée vers « l’intérieur », mais vers l’extérieur ; pour cette raison, presque tout ce que nous faisons est de mémoriser des données, et justement pas des données qui mènent au bonheur ou qui nous font comprendre le sens supérieur de la vie. Accumuler des données sur l’extérieur de tout ne change rien à l’intérieur, pas dans un sens profond.

Et au lieu de nous encourager à nous soutenir, ils nous encouragent à être très «compétitifs», et cela signifie essayer de battre les autres en tout, les laissant en purée, les écrasant, les dépassant. C’est notre formation philosophique, morale et éthique actuelle. Nous nous habillons mieux qu’avant, à l’extérieur, et nous marchons avec un téléphone portable. Mais à l’intérieur, des grottes à aujourd’hui, rien n’a vraiment changé. Compte tenu de ce scénario, il me semble parfois que ma génération ne fera rien de différent non plus. Y en aura-t-il une autre ?

Enrique Barrios, AMI : Civilisations internes

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La dialectique hégélienne : un outil pour asservir l'humanité

La pensée hégélienne affecte l'intégralité de notre structure politique et sociale. Cette dialectique est le cadre qui oriente nos pensées et actions vers le conflit pour nous conduire à une solution prédéterminée.

Si nous ne comprenons pas comment elle façonne nos perceptions du monde, alors nous ne ignorons comment nous contribuons à donner corps à cette vision. Il est impossible de voir au-delà des sentiers battus en restant enfermé dans une réflexion dialectique.

La dialectique hégélienne est un outil qui nous manipule dans un schéma circulaire forcené de pensée et d'action. Chaque fois que nous combattons ou défendons une idéologie, nous jouons un rôle essentiel dans le jeu des élites qui maintient ce système en place. Retirer sa conscience est fondamental.

L'échiquier est un symbole maçonnique ou hégélien bien connu où les cases noires et blanches représentent le contrôle par la dualité dans tous les aspects du grand jeu de la vie. Gauche ou droite, blancs ou noirs, conservateurs ou libéraux, démocrates ou républicains, chrétiens ou musulmans, et ainsi de suite. Ce contrôle s'obtient par le biais de deux parties adverses lorsque ces dernières atteignent la même destination qui est l'ordre par le conflit et le chaos organisés.

Opposer la gauche (la thèse) à la droite (l'antithèse) aboutit à un juste milieu ou au contrôle (la synthèse). Le triangle et l'œil qui voit tout que nous voyons si souvent symbolisent l'achèvement du grand œuvre entrepris il y a presque 6000 ans lorsque l'humanité a été prise en charge et déconnectée.

À la base, ce sont les parties adverses qui soutiennent la pyramide, tandis qu'au sommet, c'est la solution contrôlée ou terrain d'entente qui lui sert de pierre angulaire. La dialectique hégélienne est une seule et même, le plan final est dans l'action, le système étant en déclin et voué à l'échec.

Le modèle dualiste de l'ordre dans le chaos est fondé sur la séparation des individus par le biais de l'économie. Par contre, le monde est à un point culminant où les consciences basculent et où les gens perçoivent la machination. Ainsi le système qui « nous contrôle » ne peut plus perdurer. Ceux qui manipulent la Terre se sont servis de la dialectique hégélienne pour séparer et contrôler les frères et les sœurs, les enfants de cette planète.

La seule manière de mettre un terme définitif aux atteintes à la vie privée, à l'expansion des pouvoirs de la police, aux expropriations de terres, aux guerres contre des objets inanimés, aux opérations secrètes, et aux attaques directes contre la liberté individuelle est de sortir de cette dialectique en faisant basculer sa conscience. Ce qui nous libérera des limites de la pensée contrôlée et dirigée.

C'est un seul et même jeu mis en place par la cabale de ce monde, nous choisissons de jouer ces rôles pour soutenir un système conçu pour nous empêcher de prospérer, mais il est temps de le changer. Nous devons nous attendre à assister à davantage de folie et de tactiques de peur de la part de l'ordre établi afin de conserver sa mainmise, mais vous avez toujours la liberté de penser autrement et d'abandonner la dialectique hégélienne. À mesure que les coups sur l'échiquier deviennent de plus en plus évident, vous pouvez voir ce système pour ce qu'il est.

Texte original de ANDRÉ traduit de l'anglais par EY@EL
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Soldats digitaux

Un pour tous, tous pour un ! Pour la petite histoire qui a fait boule de neige, j'ai découvert cet hymne génial à la résistance contre la désinformation merdiatique en lisant quelques commentaires sur une publication Instagram de Matt Bellamy. Un fan de Muse s'y plaignait d'avoir eu sa chanson censurée de partout et cela a piqué ma curiosité. J'ai donc demandé à l'entendre. Il m'a ensuite expliqué que dès sa parution, son clip était devenu viral, suite à quoi toutes les chaînes l'ayant partagé se sont vues immédiatement fermées par YouTube. Tout comme le compte Instagram sur lequel il l'avait publié. Quant à sa chaîne YouTube, elle a été déréférencée (shadow-banned), ce qui revient à devenir invisible aux yeux des internautes qui doivent connaître votre adresse pour vous trouver. Honte à ceux qui croient encore au complotisme ! Ayant eu un gros coup de cœur pour ce morceau (que Muse ne renieraient pas), j'ai eu l'idée d'en parler sur le tchat Télegram des DéQodeurs qui se sont empressés de le reposter dans leur fil d'actu, ce qui a valu à Gordon McNeil de retrouver des vues et recevoir des dons pour financer l'enregistrement d'un album ainsi que des encouragements de tous les soldats numériques francophones. Gordon est basé à Glasgow et c'est Melodie, son adorable fillette de cinq ans que l'on voit jouer de la batterie électronique dans la vidéo live.

Ey@el

Digital Soldiers

Un pour tous, tous pour un !
Faites confiance au Plan,
Ne vous laissez pas décourager.
Un pour tous, tous pour un !
Vous ne savez pas ? C'est nous
Les soldats numériques !
Les soldats numériques !

Posez-vous un instant
Et réfléchissez au monde
Dans lequel on vit.
Songez à tous les mensonges
En permanence,
Personne n'a dit que ça allait être facile.

Voler la nuit,
Rêvons-nous d'un miracle ?
Esprits ouverts ?
Ouvrez grand,
Personne n'a dit que ça allait être facile.

Chaque jour, il y a des gens qui prient
(Ouvrez vos oreilles pour les entendre)

Un pour tous, tous pour un !
Faites confiance au Plan,
Ne vous laissez pas décourager.
Un pour tous, tous pour un !
Vous ne savez pas ? C'est nous
Les soldats numériques !
Les soldats numériques !

La corruption avec le sourire,
Comment savoir qui croire
Et à qui se fier ?
Et pendant ce temps-là,
Ils ne cesseront
De s'étendre partout.

Accrochez-vous
Parce que le marais est profond
Et vous n'avez encore rien vu.
Esprits ouverts ?
Ouvrez grand,
Personne n'a dit que ça allait être facile.

Ça passe ou ça casse
Alors partants ?
(Nous voulons tous la paix et l'harmonie)
Ils ne céderont pas — non !
(Jamais, jamais)

Un pour tous, tous pour un !
Faites confiance au Plan,
Ne vous laissez pas décourager.
Un pour tous, tous pour un !
Vous ne savez pas ? C'est nous
Les soldats numériques !
Les soldats numériques !

Texte original de GORDON MCNEIL traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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George Orwell nous avait mis en garde contre la plus dangereuse forme de censure — et nous y voilà maintenant

Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment.

George Orwell

Les géants de la technologie censurent désormais ouvertement l'opinion populaire en supprimant certaines pages sélectionnées sur les réseaux sociaux en soi-disant « infraction avec les règles de la communauté ».

Évidemment, ces sociétés telles que YouTube et Facebook ne fournissent jamais aucun motif précis quant au retrait des pages créées par leurs utilisateurs (notre chaîne YouTube a été effacée en 2017 sans aucune raison apparente tandis que notre page Facebook s'est vu étouffée au point de perdre toute visibilité) et il n'y a jamais moyen raisonnable de faire appel pour le rétablissement de ces pages.

Mais au bout du compte, il y a peu de chance que cette forme de censure mène à la redoutée répression des idées du temps des Soviets qui conteste l'ordre établi. Il est plus raisonnable de s'attendre à ce que ces sociétés soient tombées dans le piège de leur arrogance monopolistique et que l'on assiste à un déclin massif de leurs audiences, entraînant un effondrement du cours de leurs actions et une révolte de leurs actionnaires en colère. En d'autres termes, ces sociétés sont en train de se tirer une balle dans le pied.

Ceci dit, le climat socio-politico-médiatique actuel en Amérique risque d'aboutir à cette forme de censure bien plus dangereuse et insidieuse qu'est l'autocensure.

Le dictionnaire Cambridge définit l'autocensure ainsi :

Contrôle de ce que l'on dit ou fait afin d'éviter d'irriter ou offenser autrui mais sans que la nécessité d'un tel contrôle soit officiellement déclarée ;

Et selon Wikipédia (version anglophone) :

L'autocensure est la mise en œuvre d'une censure ou classification de son propre discours par crainte ou égard aux sensibilités ou préférences (réelles ou supposées) d'autrui et ce, sans pression directe d'un quelconque parti ou organe de pouvoir.

Autrement dit, l'autocensure revient à se taire volontairement par peur de représailles non officielles, lesquelles peuvent se manifester sous diverses formes, légère ou intense, mais repose fondamentalement sur la crainte de que les autres vont penser de vous ou vous répondre s'ils n'aiment pas ce qu'ils entendent.

Cette forme de censure est déjà en train de se mettre en place au niveau individuel par peur de contrarier la populace et les hordes de personnalités bien-pensantes qui se font mousser. Par peur que tout ce que vous pourriez dire puisse et soit utilisé contre vous devant le tribunal de l'opinion publique et du politiquement correct. Qu'en faisant valoir votre opinion sur quelque chose, vous risquez de vous faire attaquer par des tyrans manipulateurs tout de noir vêtus et portant des mégaphones, vous faire expulser physiquement d'un restaurant ou harceler dans votre quotidien.

George Orwell a beaucoup parlé de l'autocensure à la fin de la seconde guerre mondiale. Lorsqu'il a cherché à publier son classique, la Ferme des animaux, une critique métaphorique de la société soviétique écrite pendant la guerre, il s'est fait rejeter par de nombreux éditeurs qui craignaient de heurter le sentiment général qui régnait à l'époque où il ne fallait pas critiquer l'URSS au risque de susciter un conflit diplomatique avec le Royaume-Uni.

Personne n'avait donné l'ordre aux éditeurs et rédacteurs en chef de ne PAS critiquer l'URSS, pourtant c'est ce qu'ils faisaient afin de ne froisser ni le milieu politique ni le sentiment populaire. En réaction à cela, Orwell avait rédigé une préface à la Ferme des animaux, y expliquant les conséquences de l'autocensure sur une société libre.

Dans une courte lettre intitulée "La liberté de la presse", il décrit avec justesse la situation à laquelle nous sommes aujourd'hui confrontés.

Mais le principal danger qui menace aujourd'hui la liberté de pensée et d'expression n'est pas l'intervention directe du ministère de l'Information ou de tout autre organisme officiel. Si les éditeurs et les directeurs de journaux s'arrangent pour que certains sujets ne soient pas abordés, ce n'est pas par crainte des poursuites judiciaires, mais par crainte de l'opinion publique. La lâcheté intellectuelle est dans notre pays le pire ennemi qu'ait à affronter un écrivain ou un journaliste, et ce fait ne semble pas avoir reçu toute l'attention qu'il mérite.

Orwell poursuit sa critique :

Les idées impopulaires peuvent être étouffées et les faits gênants passés sous silence, sans qu'il soit besoin pour cela d'une interdiction officielle. Quiconque a vécu quelque temps dans un pays étranger a pu constater comment certaines informations, qui normalement auraient dû faire les gros titres, étaient ignorées par la presse anglaise, non à la suite d'une intervention du gouvernement, mais parce qu'il y avait eu un accord tacite pour considérer qu'il « ne fallait pas » publier de tels faits. En ce qui concerne la presse quotidienne, cela n'a rien d'étonnant. La presse anglaise est très centralisée et appartient dans sa quasi-totalité à quelques hommes très fortunés qui ont toutes les raisons de se montrer malhonnêtes sur certains sujets importants. Mais le même genre de censure voilée est également à l'œuvre quand il s'agit de livres et de périodiques, ou encore de pièces de théâtre, de films ou d'émissions de radio. Il y a en permanence une orthodoxie, un ensemble d' idées que les bien-pensants sont supposes partager et ne jamais remettre en question. Dire telle ou telle chose n'est pas strictement interdit, mais cela « ne se fait pas », exactement comme à l'époque victorienne cela « ne se faisait pas » de prononcer le mot « pantalon » en présence d'une dame. Quiconque défie l'orthodoxie en place se voit réduit au silence avec une surprenante efficacité. Une opinion qui va à l'encontre de la mode du moment aura le plus grand mal à se faire entendre, que ce soit dans la presse populaire ou dans les périodiques destinés aux intellectuels.

George Orwell

Dans cette dynamique, l'influence de la pression populaire et commerciale est bien plus efficace à étouffer toute dissension que n'importe quel décret de censure officiel ne pourrait le faire.

Pour ce qui est de l'importance de la liberté de la presse, l'écrivain américain E.B. White parlait de la valeur culturelle de disposer d'une grande variété de points de vue différents et d'organes de presse courageux professant un large éventail d'idées.

La presse dans notre pays libre ne doit sa fiabilité et son utilité non pas à sa bonne réputation mais à sa grande diversité. Tant que ses propriétaires seront nombreux, chacun à la recherche de sa propre marque de vérité, nous, le peuple, auront la possibilité d'accéder à la vérité et de résider dans la lumière. La multiplicité de propriété est essentielle. C'est lorsque la presse tombe entre les mains d'une minorité ou sous le contrôle de l'État que la vérité nous échappe et la lumière s'éteint. Pour un citoyen de notre société libre, c'est un immense privilège et une merveilleuse protection que d'avoir accès à des centaines de périodiques, chacun colportant ses propres convictions. La sécurité est dans la multitude : les journaux dénoncent mutuellement leurs folies et peccadilles, se corrigent les uns les autres, et équilibrent les partis pris des uns et des autres. Le lecteur est libre de naviguer à sa guise dans ce micmac éditorial et de l'explorer pour la seule chose qui importe : la vérité.

E. B. White

En conclusion

La censure médiatique est une transformation de la circulation de l'information alors que l'autocensure fait basculer les consciences et constitue un des piliers dangereux de la pensée de groupe.

Nous n'en sommes pas encore là, et de loin, tant il est évident que les deux côtés de l'échiquier politique américain sont fermement engagés à se faire mutuellement la guerre. Mais à mesure que le discours social poursuit sa digression et que les multinationales et autres institutions se sentent plus habilités à contraindre leurs employés et clients à se conformer à une opinion politique ou une autre, l'autocensure s'insinuera d'autant plus dans notre culture.

Aurez-vous le courage d'être vous-mêmes à mesure que la pression de la censure sur Internet s'amplifiera ?

Texte original de DYLAN CHARLES traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Image couverture : Jackson Simmer

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Comment reconnaître un ego spirituel

Les gens gentils veulent souvent aider autrui et les personnes spirituelles ne sont pas différentes. Mais lorsque l'on se met en quête de sa propre illumination, on se rend très vite compte, par le biais de ceux qui nous ont précédés, que l'on ne peut et ne doit pas essayer « d'aider » les autres spirituellement tant que l'on n'a pas atteint sa propre illumination, au risque de les entraver.

Nous décrivons le processus de réalisation du soi et d'illumination comme un « éveil » parce que nous avons appris que tout ce dont nous ne nous étions peut-être pas rendu compte auparavant était déjà là.

Nous fonctionnons tous normalement avec notre propre angle de vue issu de nos propres besoins et entretenu par nos actions et croyances tout au long de notre existence. Si, à un certain moment, nous nous prenons en considération notre côté spirituel, nous réalisons très rapidement que les limites entourant les idées que nous nous faisons de nous-mêmes ne sont rien de plus que des clôtures imaginaires que nous avons érigées dans notre psyché afin de protéger et d'entretenir l'idée de qui nous sommes aux yeux des autres. Nous nous enfermons comme une idée et une personne à présenter au monde et y trouver sa fonction et souvent nous finissons par commettre l'erreur de croire que nous sommes le rôle que nous interprétons.

Avec de l'attention, ces idées fausses se voient démantelées et consumées par les feux de notre conscience propre, ce qui a pour conséquence d'élargir nos perspectives.

Avec une vision moins étriquée, la vie est perçue de manière différente. Nous nous sentons plus réels et il nous devient facile de voir les défauts d'autrui.  Sans une moralité empreinte d'une très grande humilité et de maturité ou une intelligence très pénétrante, l'ego va enfler pendant un certain temps tandis que nous nous imprégnons de la lumière de notre prise de conscience, au lieu d'observer que ces prises de consciences sont toujours subies et non de notre propre fait.

Lorsque nous commettons l'erreur de nous attribuer une prise de conscience, il est inévitable nous nous identifions à cette nouvelle expérience et nous sommes alors en danger de nous ré-étiqueter en proclamant notre nouvelle vision et en prêchant à notre communauté.

Cette erreur a pour conséquence de solidifier une illusion de remplacement au détriment de notre évolution future. Elle plonge ceux soumis au sermon dans la déroute, la confusion et pire, la désapprobation de tout savoir « spirituel » que la personne peut avoir prêché, peu importe sa valeur intrinsèque.

Si celui qui « réalise » est intelligent, il « renoncera » mentalement à toute prise de conscience qu'il aurait pu avoir et en attribuera la résultante à une force supérieure afin qu'il ne soit pas possible de s'y identifier comme étant la sienne. Cela lui permet de maintenir son attention vers l'intérieur et ainsi d'avoir éventuellement l'opportunité d'entendre et de commencer à observer telle quelle la narration désordonnée dans sa tête au lieu d'essayer de satisfaire à ses exigences.

Le reporter interne a été comparé à un singe fou, un tigre ou un serpent. Il est plus rusé qu'un renard, plus intelligent qu'un ordinateur, plus rapide qu'un chat et plus persévérant qu'un enfant tenace. L'erreur que nous commettons en acceptant le récit dans notre tête sur qui nous sommes est à l'origine de tous les problèmes dans le monde des humains.

Parce que son intelligence s'accroît avec la nôtre, si nous commençons à défier son autorité en pratiquant l'observation et la méditation, il va lutter pour rester aux commandes en nous piégeant de mille et unes manières.

Le moyen le plus rapide et le plus courant employé par l'ego pour réprimer toute remise en question par le Soi supérieur d'un individu est de le convaincre que la méditation n'est pas un truc pour lui.

Le Soi supérieur sait toujours quand l'existence n'est pas épanouissante et lorsque son insatisfaction est trop grande, il s'empare de l'outil de méditation pour s'élargir ou simplement pour faire face. Sans une bonne compréhension et une certaine détermination, le mental dominant peut facilement décourager le méditant potentiel de continuer en le persuadant que cette pratique n'est pas faite pour lui.

Lorsque l'on tente d'observer le mental en cours de méditation, ce dernier nous en dissuade en nous disant que c'est trop difficile ou en répétant qu'il ne peut pas faire ça et souvent l'individu est obligé d'accepter cela, l'ego terrasse le défi lancé par le Soi supérieur, et il se retrouve avec un histoire du style « j'ai essayé la méditation une fois mais ce n'était pas pour moi ».

Quand vous entendez ceci, c'est un ego qui parle. Le Moi dans cette déclaration est le mental même que le Soi supérieur a défié mais échoué à amener à une prise de conscience.

Si nous échouons, c'est parce que nous vivons dans un monde dominé par le mental et dans lequel le singe fou est très doué. Quand nous sommes indifférents, taciturnes, toxiques, coincés ou refoulés, il y a toutes les chances pour que notre Soi supérieur soit assujetti au mental. Quand nous faisons preuve de détermination, nous nous tenons à la méditation et passons outre les premières tentatives employées par le mental pour nous empêcher de prendre de l'ampleur et commencer à ressentir les bienfaits de cette pratique. Et ce faisant, le mental s'améliore. Il devient plus clair et amorce une approche différente pour s'assurer de rester aux commandes. Il essaie de nous convaincre de notre supériorité, de notre importance ou de notre côté spécial lorsque nous commençons à percevoir les défauts des autres, ou bien il nous raconte que nous avons été « désigné » pour accomplir un « noble objectif ». Il pourrait aussi adopter l'approche contraire en nus persuadant que nous sommes inférieur, indigne, pas assez bien ou que d'une certaine façon nous n'en valons pas la peine. Rien de tout cela n'est vrai et rien de tout cela n'est l’expression de notre Soi supérieur. Ces deux approches sont le fruit d'une tentative du mental de nous maintenir sous son contrôle. Le point positif est que bien que douloureux et limitant, le sentiment d'infériorité constitue un meilleur tremplin pour aborder la spiritualité que celui de la supériorité. L'infériorité se rapproche de l'idéal d'humilité et peut facilement s'y substituer avec de la compréhension et du bon sens. Par contraste, la supériorité spirituelle doit être mise à genoux par les circonstances et passer par l'infériorité avant de pouvoir atteindre l'humilité. C'est un périple plus long et moins probable parce que les individus sont plus facilement tentés par les récompenses d'autosatisfaction qui renforcent l'ego , en particulier lorsqu'ils reçoivent de l'énergie sous forme d'argent ou d'attention pour s'afficher, ce qui valide leurs activités mais met un terme à leur prise de conscience de la nature véritable de l'existence.

Il est plus facile de convaincre une femme inférieure qu'elle a de la valeur que de convaincre un homme supérieur qu'il n'en a aucune.

Kashi

Il n'y a pas grand chose que nous puissions faire pour l'ego spirituel des autres, mais prenez garde à ne pas le nourrir. Nous sommes responsables du contrôle du nôtre et seules notre intégrité, notre intelligence et notre honnêteté en tant qu'individu nous empêchent de nous laisser prendre au piège de plus en plus sophistiqués de notre mental dans notre cheminement de la pensée ordinaire à la pleine conscience. 

Si par le passé nous avons eu besoin de professeurs pour nous guider, aujourd'hui c'est de la convivialité qu'il nous faut pour s'aider mutuellement à faire nos propres découvertes avant de nous mettre à tout décoder. Un corps sain, des sens très développés et un esprit clair et affûté constituent nos meilleures défenses contre les stratagèmes de notre propre ego et nous aident à nous remémorer les paroles d'un maître :

Il y a toujours des cieux inexplorés derrière nous.

Osho

Comment savez-vous comment avoir confiance ?

Pour ceux qui sont intelligents, la confiance découle du fin discernement. Doutez, doutez et doutez encore. Emportez votre détecteur de mensonges partout où vous allez, surtout en ligne et tout particulièrement lorsque vous abordez une question spirituelle ou un problème touchant au bien-être parce vous ne devez pas vous tromper. 

Adoptez une attitude de doute sans la confondre avec de la négativité, du cynisme ou de la critique. Vous n'avez absolument pas besoin d'exprimer votre scepticisme extérieurement. En fait, dans ce monde insensé, je vous recommande de ne pas le faire. 

Vous n'essayez pas de changer l'opinion de qui que ce soit, vous tentez de discerner la vérité pour vous-même. Je vous suggère de sourire beaucoup même lorsque c'est un grand « pas question » à l'intérieur. La bonne nouvelle est que la vérité se contente d'être et qu'il faut juste la reconnaître en tant que telle. Le doute n'est que le point de départ le plus judicieux. 

Du point de vue du doute, vous pouvez vous servir de vos sens, de vos sentiments, de vos expériences, de votre savoir et de votre sagesse pour distinguer qui ou quoi est plus fiable pour vous et qui ou quoi ne l'est pas. 

Les plus sages sont sceptiques même à l'égard des croyances elles-mêmes et pratiquement sûrs de ne ne pas savoir grand chose. Ce sont ces gens-là qu'il faut aller trouver. Ils vous aideront à décider pour vous-même plutôt que de vous suggérer ce que vous devriez penser ou croire. Ils savent que vous vous connaissez mieux que quiconque et ne vous guident que vers les techniques, l'information ou les méditations qui pourraient vous aider, mais ne vous accableront jamais.

Texte original de KASHI traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Hotel California

Il y a des chansons comme ça qui marquent à jamais les esprits, survivent à l'épreuve du temps et deviennent des légendes. "Hotel California" est de celles-là. Ce morceau d'anthologie est sans aucun doute le plus connu des Eagles, vendu à 16 millions d'exemplaires rien qu'aux États-Unis, numéro un dans les charts pendant 19 semaines et consacré meilleur disque de l'année, en 1978, par l'industrie du disque américaine.

Hotel California

Sur une grande route sombre au milieu du désert,
Les cheveux agités par un vent frais
D'où s’élevaient de douces effluves de colitas,
Au loin, j'aperçus une lumière chatoyante.
Ma tête devint lourde et ma vue s'obscurcit,
Je dus m'arrêter pour la nuit.

Elle se tenait là, sur le seuil de la porte.
J'entendis la cloche de la mission
Et je me dis :
« Ce pourrait être aussi bien
Le Paradis que l'Enfer ».
Et puis elle alluma une bougie
Et me montra le chemin.
Dans le couloir, il y avait des voix,
Je crus les entendre dire :

« Bienvenue à l'hôtel California,
C'est un si bel endroit
(Un si bel endroit),
Une si belle façade.
Il y a toujours des chambres à l'hôtel California
En toute saison
(En toute saison),
Il sera toujours là. »

Elle a l'esprit corrompu de chez Tiffany,
Et les courbes d'une Mercedes,
Et beaucoup de garçons
Très, très mignons
Qu'elle appelle ses amis.
Il faut les voir danser dans le patio,
Cette douce sueur estivale.
D'aucuns dansent pour se souvenir,
D'autres le font pour oublier.

Alors j'ai sommé le Capitaine :
« Voudriez-vous m'apporter mon vin. »
« Nous n'avons pas disposé d'un tel cru
Depuis 1969 » me dit-il.
Et toujours ces voix lointaines
Qui vous appellent et vous réveillent
Au beau milieu de la nuit
Pour vous dire :

« Bienvenue à l'hôtel California,
C'est un si bel endroit
(Un si bel endroit),
Une si belle façade.
On s'amuse bien à l'hôtel California,
Quelle agréable surprise
(Quelle agréable surprise),
Amenez vos alibis. »

Des miroirs au plafond,
Du champagne rosé bien frappé,
« Nous sommes tous prisonniers ici
De notre propre fait » me dit-elle.
Et dans les chambres du Maître,
Ils se sont réunis pour le festin,
Ils ont beau le poignarder
De leurs couteaux d'acier,
Ils n'arrivent pas à tuer la bête.

La dernière chose dont je me souvienne
Est de m'être rué vers la sortie.
Il fallait que je retrouve le passage
Pour retourner à mon point de départ.

« Détendez-vous » me dit le receptionniste de nuit,
« Nous sommes programmés pour recevoir.
Vous pouvez rendre vos clés à n'importe quelle heure
Mais vous ne pourrez jamais quitter ces lieux ! »

Glenn Frey & Don Henley, 1976

À propos de cette chanson

Au delà de son texte très cinématographique, évoquant bien entendu Hollywood et largement inspiré de la série Twilight Zone, "Hotel California", initialement intitulé "Mexican Reggae", fit et continue à faire couler beaucoup d'encre quant au soi-disant sens caché (ou pas) de ses paroles sujettes à moult interprétations possibles. (Pour ma part, je ne peux m'empêcher de penser au fameux hôtel de luxe hanté du Shining de Kubrick).

Selon les membres du groupe, il serait une référence directe à l'hédonisme et l'auto-complaisance de la culture américaine.  « À la base, cette chanson évoque la face sombre du rêve américain et de tous les excès dans ce pays, une chose sur laquelle nous en connaissons un rayon. » explique Don Henley. « Nous étions tous des gamins issus de la classe moyenne du Midwest. "Hotel California" est notre interprétation de ce qu'est la grande vie à L.A. » (Source)

Je n'entrerai pas dans les détails des interprétations possibles et des prétendues métaphores parce que pour moi, ce texte se comprend au sens littéral, ce qui le rend encore bien plus glauque. Je ne vais pas non plus vous faire un exposé de « complotiste » sur le rôle et les dessous d'Hollywood et de l'industrie du spectacle, le MK Ultra, le projet Monarch, la pédophilie, les esclaves sexuels, la magie noire, les sacrifices humains, etc. Ni comment beaucoup de célébrités et personnalités de pouvoir ont vendu leur âme sciemment ou se sont faites piéger — ou plus horrible encore ont été « vendues » par leur propre famille.

Le premier couplet évoque bien sûr l'attrait des fausses lumières et du glamour qui hypnotisent et envoûtent le narrateur (« Au loin, j'aperçus une lumière chatoyante. Ma tête devint lourde et ma vue s'obscurcit. »). Les effluves de colitas ont un double sens. Il s'agit d'un terme d'argot dans la culture hispanique faisant à la fois référence au cannabis et... aux fesses ! Drogue et luxure, les deux armes favorites pour détourner la kundalini (force de vie) et déconnecter les âmes.

La suite est bourrée de connotations religieuses : mission, paradis, enfer, bougie, chemin. La cloche de la mission fait très certainement référence aux nombreux missionnaires catholiques venus d'Espagne qui furent les premiers à coloniser la Californie. Elle pourrait s'interpréter comme un signe que le protagoniste refuse d'écouter puisqu'il choisit de se laisser montrer le chemin par une fausse prophétesse. Les voix peuvent être le lavage de cerveau qui commence tout comme des incantations. Ne dit-on pas qu'il est malsain d'entendre des voix ?

Le second couplet fait référence à cette mentalité superficielle obnubilée par l'argent, le luxe, le bling-bling (Tiffany, Mercedes) et la luxure. Pourquoi des « garçons très, très mignons » plutôt que des hommes très sexy ? On imagine mal, dans une société aussi machiste, une femme ayant l'équivalent d'un harem. Sauf s'il s'agit de jeunes garçons sous MK Ultra qui luttent pour recouvrer leur volonté ou pour oublier les horreurs qu'on leur a fait et fait subir.

Quant à l'histoire du vin et du cru —  qui m'a semblé la traduction la plus acceptable pour le double sens de spirit  en anglais qui signifie à la fois « alcool spiritueux » et « esprit » même si Don Henley lui-même aurait répondu à un journaliste que cela n'avait pas grand chose à voir avec des boissons alcoolisées mais qu'il s'agissait plutôt un « constat sociopolitique » (l'esprit perdu du rêve américain et la déchéance de l'industrie musicale après Woodstock en 1969) — ne dit-on pas dans la religion catholique que le vin est le sang du Christ et ne parle-t-on pas du Saint-Esprit ? Ce n'est pas si déplacé que cela avec ce qui suit.

Et ces voix qui « vous réveillent au milieu de la nuit » pour vous dire d'« amener vos alibis ». Des alibis pour quoi ? Pour passer louer de pizzas, sans doute ?

Le dernier couplet me fait penser à Eyes Wide Shut, le dernier film ultra glauque de Kubrick. Ils sont tous prisonniers parce que lorsque l'on entre dans le cercle des Illuminati de son plein gré ou parce qu'on vous a piégé pour vous faire chanter — car c'est ainsi que procède l'état profond pour manipuler ses pions et gouverner le monde dans l'ombre — on ne peut plus s'échapper.

Les « chambres du Maître », qui en anglais (chambers) ne désignent pas une chambre où l'on dort mais plutôt une grande salle de réception ou encore une antre secrète (cf. la chambre des secrets dans Harry Potter), et tout ce qui est décrit ensuite me parait un peu too much pour une métaphore poétique du rêve américain (sic). Je ne sais pas mais ça décrit clairement une scène de rite satanique. Même Baudelaire sous emprise de substances illicites et de spleen n'était pas aussi gore dans ses allégories !

Et enfin, les dernières lignes que n'aurait pas reniées Faust : « Vous pouvez rendre vos clés à n'importe quelle heure, mais vous ne pourrez jamais partir ! » Notez aussi le « nous sommes programmés ».

Il est clair que ce texte pourrait parler de tout et n'importe quoi mais aussi de tout ce dont il a l'air de parler (relisez Lewis Carroll sur la manipulation du langage, les double sens et la logique de l'absurde). Bien sûr, comme toujours, on vous montre les choses pour que vous donniez votre consentement parce qu'ils sont obligés de respecter la loi du libre-arbitre. Et puis ces gens ont un énorme complexe de supériorité et s'attendent à ce que vous ne captiez pas. Mais ils ont oublié un détail essentiel : l'intelligence du cœur est un milliard de fois supérieure à celle de l'ego formattable à volonté parce qu'elle est directement reliée à la Source, au Divin... appelez-le comme vous voudrez.

Il n'y a jamais qu'une seule vérité. Il n'y a que des portes qui s'ouvrent et se referment sur des réalités en accord avec vos choix et vos croyances. Il faut juste savoir, cependant, que certaines réalités ne permettent plus d'accéder à d'autres.

Que la lumière soit avec l'humanité. En ce jour plus que jamais.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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La fin du monde que nous connaissons

C'est la fin du monde que nous connaissons
(Il est temps pour moi de rester un peu seul)
C'est la fin du monde que nous connaissons
Et je me sens bien

"It's The End Of The World", R.E.M. (1987)

Dérivé du latin apocalysis (« révélation ») emprunté au grec ancien apokálupsis (« action de découvrir ») et provenant du verbe kalúptō (« cacher »), précédé du préfixe de privation apó, le terme d'apocalyse désigne quelque chose de caché que l'on dévoile aux hommes et non une catastrophe violente marquant la fin du monde comme le veut son sens actuel erroné et détourné. Ceci dit, tout est affaire de point de vue puisque les révélations de choses cachées aux hommes depuis des millénaires pourraient (devraient) effectivement marquer la fin du règne de la corruption et le début d'un nouveau monde pour l'humanité.

Comme le chapitre 17 de l'Apocalyse de Saint Jean qui parle de la chute de Babylone :

Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint me parler et dit: « Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l'immoralité, et c'est du vin de sa prostitution que les habitants de la terre se sont enivrés. » [...]

Tous les rois de la terre qui se sont livrés avec elle à la prostitution et au luxe pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de la ville incendiée. Ils se tiendront à distance, par crainte de son tourment, et ils diront: « Malheur! Malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure ton jugement est venu ! »

«  La Bête de l’évènement est là, elle arrive » déclarait Macron juste avant le premier confinement. La fameuse bête de l'Apocalypse « qui va monter de l'abîme et s'en aller à la perdition » et que « les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit dès la création du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant que la bête existait, qu'elle n'existe plus et qu'elle reparaîtra ».

Troublant n'est-ce pas ? Et comme je vous le disais en début d'année, 2020 est l'année du Jugement (vingtième arcane du Tarot) et de la libérations de toutes nos mémoires karmiques comme nous l'explique Lulumineuse dans sa canalisation ci-dessous. Il est temps de vous libérer de vos opinions et de la confusion de votre mental pour vous reconnecter à la voie du cœur et de votre lumière intérieure.

Ey@el

Une apocalypse est une étape cruciale dans une transition, un passage de dimension. Pour le comprendre, il vous faut vous référer à la grande loi universelle de cause à effet.

Une apocalypse est une période de révélations à plusieurs niveaux qui a pour but de mettre à jour, mettre en lumière ce qui a été caché. Nous voulons aussi expliquer ce que nous entendons par « ce qui a été caché ». L'humain, de par son origine charnelle (nous faisons ici référence aux codes transmis génétiquement), se protège énergétiquement et naturellement par une enveloppe égotique qui a pour but primaire de préserver son évolution. En évoluant, et cela sur une longue période, il doit peu à peu se libérer de cette protection en basculant vers davantage de conscience et donc de transparence.

Ce basculement est graduel et prend de nombreuses générations, comprenant à l’échelle globale une évolution sociétale et technologique. Mais aussi et surtout, une évolution spirituelle, une quête intérieure sur sa provenance profonde. Dans les mondes où cette quête principale est secondaire, comme c'est le cas sur Terre, l'humain a fait de son enveloppe protectrice un personnage qui est devenu sa propre prison. Ce personnage domine et relègue sa nature spirituelle parfois si loin qu'elle est totalement reniée voire même oubliée. Les choses sont cachées, la communication est davantage mentale, les échanges sont tronqués et l'humain souffre lui-même de sa condition de non-transparence. Ainsi par effet de causalité, ce qui est caché, enfoui en lui, doit remonter pour être mis en lumière.

À une échelle planétaire c'est ce que l'on pourrait appeler une apocalypse, ce moment où la face cachée doit devenir visible. Cette période a cours en ce moment sur Terre et va s'étendre sur plusieurs années, des années aussi délicates que salvatrices, avec des pics plus ardus mais également de vrais instants de grâce.

A l'échelle individuelle, l'humain qui va installer en lui sa nature spirituelle et faire corps avec elle, sera dans une phase ascensionnelle fulgurante, magnifique, au-delà de ce qu'il a pu vivre jusqu'ici. Pour la planète, cette période de révélations va avoir cours jusque vers 2024. Mais nous vous parlons ici d'un courant.

Nous ne pouvons prévoir précisément ce qui aura cours ; l'univers a ses propres événements. Et même à notre échelle, nous savons que le moment présent doit être la seule occupation de l'Esprit. Cette période est très fluctuante, toutes les informations forment un épais nuage de fumée et vous avez peut-être des difficultés à distinguer le vrai du faux.

Alors nous vous disons ceci : fiez-vous à la lumière de votre Esprit/Cœur. Entrez en vous et regardez les choses à partir de votre conscience et de votre cœur. Libérez-vous de la sur-analyse, allez vers le simple, le beau. Cultivez les hauteurs de l'Esprit (je vois un oiseau à l'instant se poser sur une branche).

♥♥♥

Durant cet échange j'ai reçu beaucoup d'images, des personnes dévoiler publiquement leurs agissements, y être contraintes ou le faisant par rédemption (plus rarement).  Je vois des personnes qui défilent derrière un micro et qui avouent des choses, leur rôle, ce qu'elles ont fait, dans de multiples affaires, dans de multiples domaines.

Beaucoup de belles choses en parallèle, beaucoup d'initiatives, des moments intenses. Magnifiques.

Texte original de LULUMINEUSE
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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