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Les parallèles entre l'IA et le rêve

La fascinante interconnexion entre le rêve et l'intelligence artificielle enchevêtrée dans le mystère de la conscience.

Ancré dans le subconscient réside un univers de splendeurs énigmatiques dans lequel l'esprit déambule librement et l'imagination s'envole.

Tels des peintures éthériques sur les toiles de nos esprits, les rêves ont toujours fasciné l'humanité. Et si je vous disais qu'il existe des parallèles frappants entre ces visions nocturnes et le domaine de l'intelligence artificielle (IA) ?

Je suis du genre à prendre beaucoup de plaisir à apprendre — qu'il s'agisse de connaissances nouvelles ou anciennes.

Je suis toujours à l'écoute de la planète, surtout pour ce qui est des « tendances » faisant appel à de nouvelles technologies ou avancées en matière de conception, d'humanité et de conscience.

J'ai passé ma vie (et aujourd'hui plus de dix ans sur le plan professionnel) à focaliser mon attention sur deux choses : le rêve et l'éveil.

Ces deux sujets vont de pair mais en prenant du recul pour les observer séparément, il est important de souligner qu'il existe divers angles sous lesquels les considérer.

Par exemple, avec les rêves en particulier, nous pouvons parler de rêvasseries, de rêves lucides, de rêves éveillés ou tout simplement d'aspirations dont nous espérons prendre conscience et faire l'expérience un jour (buts, désirs, etc.) dans notre vie éveillée.

Aujourd'hui, j'aimerais parler d'un constat que j'ai fait au début de cette année et que j'ai affiné mentalement et avec mes pairs au cours de ces derniers mois.

Le sujet en question est : qu'ont en commun le rêve et l'IA ?

Lorsque l'on évoque l'IA, on peut songer aux questions éthiques potentielles à grande échelle qu'elle pourrait présenter pour notre avenir et pour la société dans son ensemble. Et bien qu'il s'agisse d'un débat important, aujourd'hui je voudrais juste me focaliser sur les parallèles entre ces deux domaines et leur lien commun avec le mystère de la conscience.

Du fait de mes intérêts et de mon domaine d'étude, j'ai ressenti une attirance naturelle pour l'IA quand elle a commencé à se développer et progresser de manière exponentielle toute cette année.

Ce qui m'a amenée vers divers programmes génératifs avec lesquels je me suis prise au jeu de l'apprentissage et de la création artistique par l'IA (ma préférence allant actuellement à Midjourney). En expérimentant dans ce domaine, j'ai commencé à noter certains parallèles étranges mais fascinants avec mon travail sur les rêves.

C'est quoi le problème avec toutes les mains ? Et pourquoi sont-elles toutes de travers ?


Une ancienne image de mains générée par l'IA.

Pour beaucoup, les mains déformées constituaient un signe révélateur de création artistique produite par l'IA par opposition à la réalité. Une manière simple d'indiquer à notre cerveau que ce graphisme, cette image, etc. n'était en fait pas réel mais créé par l'intelligence artificielle.

J'emploie le passé car aujourd'hui bon nombre de programmes populaire d'IA ont fait d'importants progrès dans ce domaine spécifique et le rendu des mains s'améliore de plus en plus. Comme vous le voyez dans l'image en tête d'article. Avez-vous noté comme elles sont superbes en dépit du fait qu'il y a un doigt en plus et que leur orientation n'a aucun sens ? Remontez en haut de la page et allez jeter un coup d'œil.

Traduction infidèle : mains évasives et texte illisible

N'avez-vous jamais remarqué que les mains étaient toujours en quelque sorte déformées dans les rêves ?

Lorsque vous rêvez et que vous regardez vos mains, vous pouvez voir qu'elles sont floues ou sans doute qu'elles ont un aspect curieux.


Image extraite du Docteur Strange des
studios Marvel lorsqu'il se trouve dans l'astral.

Tout comme l'IA, nos rêves ont manifestement le même problème avec les mains.

Il en va de même avec les textes et les écrits bien connus pour leur apparence bizarre dans ces deux mondes.

N'avez-vous jamais essayé de lire un livre ou de regarder l'heure dans un rêve et de vous rendre compte que les mots ou les chiffres sont à fleur d'eau, instables ou flous ?

Là encore, ce phénomène ne se limite pas aux rêves. Les systèmes d'IA ont également du mal avec l'interprétation et la compréhension des textes.

Image générée par l'IA recréant le tristement célèbre logo de la Waffle House (chaîne de restaurant américaine spécialisée dans les gaufres). En zoomant, l'image en haut à droite affiche un texte « étranger ».

Lorsque vous créez via une plateforme comme Midjourney, si vous lui lancez une commande comportant une réitération ou une création de texte (comme une couverture de livre ou un logo textuel), l'AI produit quelque chose de visiblement étranger — parfois sous l'apparence de hiéroglyphes, de méli-mélo ou d'une autre planète.

À l'instar des rêves, les textes que vous voyez ne sont que de simples emplacements réservés à la perception et non aux mots concrets, et pour cette raison, ces derniers font figure d'« expédients » et ne sont que des éléments de substitution au texte en question.

Votre cerveau (par le biais des rêves) ou l'IA ne fait qu'alimenter une « mémoire fragmentée » ou une reproduction de ce qu'il croit, se souvient ou pense que vous voyez (ou souhaitez voir).

Parce que la conscience ne repose pas sur le cerveau mais sur quelque chose de plus profond, cette réminiscence (oud ans le cas de l'IA, cette création simulée) n'est que le souvenir d'un souvenir — une apparition lointaine et déclinante de ce qu'il fut jadis ou aurait pu être.

Ce qui m'amène à l'aspect de « confrontation à la réalité » du rêve et de l'IA…

Le test de réalité : l'ultime défi

Le réveil de l'illusion

Si vous ignorez ce qu'est un rêve lucide, pour faire simple, il s'agit de la prise de conscience (lucidité) que l'on rêve en se « réveillant » dans le rêve.

En matière de rêve lucide, j'apprends à mes clients à procéder à un test de réalité tout au long de la journée afin d'être plus en mesure d'activité leur lucidité en rêvant par le simple examen de leurs mains.

Par cette pratique, vous prenez l'habitude de vous souvenir de regarder vos mains et d'en noter les détails lorsque vous êtes éveillé. Ensuite, quand vous allez dormir et rêver, si vous parvenez à vous rappeler de regarder vos mains, vous aurez la possibilité de permettre à votre conscience de vous indiquer si vous êtes ou non en train de rêver.

Si vos mains ont une apparence normale, vous êtes bien réveillé. Si elles présentent un aspect anormal, il est probable que vous soyez endormi et en train de rêver.

J’émets quelques réserves car je suis persuadée que les gens peuvent pratiquer le rêve lucide et élargir leur prise de conscience durant la phase de rêve pour rendre les détails de leurs mains plus distincts et plus réalistes. Probablement de la même manière que l'IA a amélioré sa capacité d'apprentissage et à mieux percevoir les mains dans son travail par la pratique et l'expansion de ses capacités.

Pourrait-il un jour en être de même pour les textes dans les rêves et l'IA ? Difficile à dire. Seul et le temps (et la pratique) nous le dira.

Réalité ou fantasme ?

Le rêve tout comme l'IA a la faculté étrange de créer une illusion saisissante et plausible de de la réalité.

L'IA a le potentiel de simuler les expériences humaines de manière si convaincante qu'il devient difficile de distinguer le réel de l'artificiel. C'est comme vivre en se demandant toujours si c'est « la vraie vie ou juste un fantasme » (comme dans les paroles de "Bohemian Rhapsody" de Queen), mettant au défi notre perception et nous invitant à nous interroger sur la nature de l'existence.

Dans le domaine du rêve, votre cerveau construit un univers qui a l'air aussi tangible que celui dans lequel vous vivez lorsque vous êtes éveillé. Nos esprits acceptent souvent les scénarios les plus bizarres comme réels. La réalité et l'illusion s'entrelacent, brouillant les frontières entre le réel et l'imaginaire.

L'un comme l'autre, le rêve et l'IA nous mettent face au défi de discerner la vérité de l'illusion.

Tout deux ont le pouvoir d'inspirer et de remettre en question notre perception de la réalité, de nous inciter à explorer les profondeurs de notre imagination et de repousser les frontières du possible tout en testant les limites de notre compréhension humaine.

Sans doute nous permettent-ils même une exploration plus profonde de l'esprit et de la conscience.

En somme, ils ébranlent notre compréhension de la manière dont notre esprit et notre conscience fonctionnent.

Qui sait quels rêves nous allons faire ou ce que va imaginez ensuite l'IA !

Donc la prochaine fois que vous plongerez dans les bras de Morphée ou que vous vous émerveillerez devant les capacités de l'IA, souvenez-vous de l'interconnexion surréaliste entre ces deux domaines extraordinaires.

Le voyage continue et les possibilités sont infinies.

Texte original de DULCE RUBY
traduit de l'anglais par EY@EL

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Rêve lucide : comment un passage à Poudlard peut vous aider à guérir

Toute ma vie, j'ai écouté mes rêves. En fait, un des mes tout premiers souvenirs d'enfance fut d'avoir rêvé d'un gros corbeau noir effrayant. Un peu plus tard, je devais avoir 9 ans, je fis un autre cauchemar qui, à un si jeune age, me conduisit à la bibliothèque pour y faire une recherche dans des ouvrages d'interprétation onirique.

En grandissant, je continuai à noter mes rêves dans des cahiers. Je ne savais pas trop quoi en faire, juste qu'ils me paraissaient importants et méritaient d'être conservés.

Dans mon cursus d'études supérieures, les cours du Dr Angela Colorado m'introduisirent à un univers totalement inédit du rêve. J'y appris qu'il revêtait une importance capitale dans de nombreuses cultures indigènes. Je me mis alors à retracer mes rêves en fonction des signes du soleil, de la lune et des planètes. Et je me rendis compte qu'ils regorgeaient de messages de mes ancêtres.

Nous autres, étudiants du programme de l'Esprit indigène, commencions à redécouvrir le pouvoir du rêve collectif. Parfois, nos rêves comportaient des thèmes ou des images similaires ; quelques fois, nous rêvions les uns pour les autres ; d'autres fois encore, nos rêves se complétaient comme les pièces d'un puzzle complexe.

Un des livres que nous devions lire était Healing Dreams (les rêves qui guérissent) de Marc Ian Barasch. Le récit de l'auteur qui avait été capable de diagnostiquer son propre cancer en écoutant attentivement ses rêves me fascina. Ayant étudié et pratiqué les arts de guérison pendant 20 ans, ce processus de diagnostic onirique commença à m'intriguer. Et si, en réalité, nos rêves détenaient la clé de notre guérison ? J'avais eu de nombreux clients souffrant de maladies difficiles à diagnostiquer et encore plus à soigner. Je me mis à les encourager à s'intéresser à leurs rêves, non pas uniquement pour en apprendre davantage sur leur maladie mais en quête du remède pour guérir.

Plus tard, à la conférence Psiberdreaming de l'association internationale de l'étude des rêves (IASD), je participai à un atelier intitulé "Guérison psychosomatique par le travail onirique" dirigé par le Dr Ed Kellogg dont le travail m'inspirait beaucoup. Au cours d'une conversation de rêve lucide en direct, j'appris ses « défis du rêve lucide » où le rêveur devient lucide (il se réveille à l'intérieur du rêve) et se met au défi d'accomplir une tâche qu'il a choisi d'accomplir avant de s'endormir.

Étant une grande fan de Harry Potter, je fus intriguée par le défi lancé par Kellogg dans lequel le rêveur lucide devait se rendre à Poudlard pour y pratiquer divers sortilèges. Et enchantée de l'opportunité. Qui n'a jamais fantasmé de pouvoir pratiquer la magie ?

À l'époque, je souffrais de douleurs chroniques à l'épaule droite. Je décidai d'incuber un rêve dans lequel je pratiquerais un sort de Poudlard qui enverrait une énergie de guérison vers mon épaule. Je choisis « Lumos » qui appelle la lumière. Voici les instructions que je me donnai avant de m'endormir :

  1. devenir consciente,
  2. pratiquer le sort « Lumos » et
  3. dès que la lumière apparaît, la diriger vers mon épaule pour l'aider à guérir.


Tandis que je glissai vers le sommeil, sur mon écran mental, je me voyais en train de m'exercer avec ma baguette magique. Le lendemain matin, je me réveillai aux alentours de 5h30 sans rêve lucide. « Pas grave, je réessayerai une autre fois » me dis-je, ayant bien trop sommeil pour être vraiment déçue.

Je me rendormis. Et bientôt je rêvai à nouveau et me retrouvai dans une grotte souterraine. Je réalisai alors que j'étais en train de rêver : « C'est le moment de pratiquer mon sortilège de magie ! ». J'agitai avec enthousiasme la main qui tenait une baguette magique. « Lumos ! » m'écriai-je tandis qu'un éclair de lumière vive, d'un vert fluo un peu comme un sabre laser de la Guerre des étoiles, jaillissait de son extrémité. « Super ! » fis-je en faisant tournoyer mon sabre laser dont les faisceaux rebondissaient sur les parois de la grotte.

Tout à ma joie, je me rappelai qu'il me restait encore une tâche à accomplir : guérir mon épaule. Je me servis de mon esprit pour diriger la lumière vers elle, qui changea et de couleur et de forme pour se transformer en un œil laser rouge vif comme celui d'Horus, un symbole de protection et de pouvoir de l'Égypte antique.

Je me réveillai de stupéfaction. Ma douleur chronique à l'épaule semblait avoir diminué. Au cours des mois qui suivirent, je continuai à me concentrer sur l'œil rouge d'Horus pour orienter mon processus de guérison. Mon épaule passa par diverses phases successives (y compris celle où elle fut complètement gelée !) mais je conservai mes rêves comme guides et alliés dans cette évolution.

Texte original de ATAVA GARCIA SWIECICKI traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Image couverture : Amy E. Brucker

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Une étude montre que les mauvais rêves nous aident à affronter la peur

Les rêves sont une énigme permanente que l'on essaie d'interpréter depuis l'aube des temps. Si d'aucuns sont agréables, certains terrifiants, d'autres sont carrément surréalistes. Mais se pourrait-il que les cauchemars aient une utilité ? Une nouvelle étude s'est penchée sur la manière dont ces derniers nous aident à affronter la peur.

Une équipe de chercheurs composée de scientifiques de la faculté et des CHU de Genève ont collaboré avec l'université du Wisconsin pour boucler cette étude portant sur les rêves de plusieurs individus et l'analyse des zones les plus actives du cerveau durant cette phase onirique. Au réveil des participants, les changements d'efficacité au niveau des zones cérébrales contrôlant les émotions face à la peur ont été testés.

« La peur a retenu toute notre attention : quelles zones du cerveau sont activées lorsque nous faisons de mauvais rêves ? » s'interroge Lampros Perogamvros, chercheur au laboratoire de sommeil et de cognition de la faculté de Généve et également maître de conférence d'enseignement clinique au laboratoire du sommeil des CHU genevois.

Les scientifiques ont eu recours à l'électroencéphalographie de haute densité (EEG) pour mesurer l'activité du cerveau pendant le sommeil des 18 participants reliés par 256 électrodes placées sur leur crâne et les ont réveillés plusieurs fois par nuit en leur posant une série de questions dont : « Avez-vous fait un rêve ? Et si oui, avez-vous eu peur ? »

Le cerveau durant les mauvais rêves

« En analysant l'activité du cerveau en fonction des réactions des participants, nous avons identifié deux zones cérébrale impliquées dans le déclenchement de la peur au cours du rêve : l'insula et le cortex cingulaire »

Durant l'éveil, l'insula (ou cortex insulaire — N.d.T.) évalue les émotions et s'active immédiatement en cas de peur. Le cortex cingulaire prépare les réactions motrices et comportementales en cas de menace.

« C'est la première fois que nous identifions les corrélats neuronaux de la peur au cours du rêve et nous avons observé que les mêmes zones étaient activées par la peur aussi bien en phase onirique qu'en phase d'éveil » poursuit Perogamvros.

Les rêves nous préparent à réagir à la peur

L'équipe a envisagé son étude en se demandant s'il y existait ou non une corrélation entre la peur ressentie au cours d'un mauvais rêve et durant l'état d'éveil. Cette partie de leur recherche fit appel à 89 participants qui reçurent tous un journal de rêves dans lequel, chaque matin, ils notèrent leurs rêves et les émotions qu'ils avaient ressenties. Au bout d'une semaine, on les soumit à un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM) tandis qu'on leur présentait des images à charge émotionnelle négative pour chercher à voir quelles zones du cerveau étaient activées par la peur et s'il y avait un changement dans ladite zone selon les émotions vécues en rêve la semaine précédente.

« Nous avons découvert que plus longtemps un individu avait ressenti de la peur dans ses rêves, moins l'insula, le cortex cingulaire et l'amygdale étaient activés quand ce dernier regardait des images négatives » explique Virginie Sterpenich du département de recherche fondamentale en neuroscience de la faculté de Genève. « En outre, l'activité du cortex préfrontal médian, connu pour inhiber l'amygdale en cas de peur, augmentait proportionnellement au nombre de rêves effrayants ».

Ceci implique qu'il existe une très forte corrélation entre les émotions que nous vivons en rêve et celles que nous expérimentons lorsque nous sommes éveillés. De plus, le fait d'avoir peur durant notre sommeil pourrait nous rendre plus aptes à affronter cette émotion en phase d'éveil. Les chercheurs pensent que cette thérapie onirique pourrait contribuer à traiter les troubles anxieux.

« On peut envisager les rêves comme un véritable entraînement à nos réactions à venir et éventuellement de nous préparer à affronter les dangers de la vie réelle » suggère Perogamvros.

Texte original de AMELIA HARRIS traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Image couverture : Stefan Keller

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Atlantico

Comme promis dans mon billet précédent, voici le récit du rêve étrange et marquant que j'ai fait récemment accompagné d'une tentative d'illustration et d'interprétation. La raison pour laquelle je vous en fait part est parce bien que forcément très personnel à la base, il s'inscrit néanmoins dans l'actualité des mouvements planétaires — notamment le fameux bras de fer entre Jupiter-Neptune ou les dieux du ciel (Zeus) et de la mer (Poséidon) s'affrontent au summum de leur puissance puisque chacun transitant le signe dont il a la maîtrise astrologique, à savoir le Sagittaire et les Poissons. Mais plus encore dans l'élévation de la fréquence vibratoire de Gaïa, à savoir le passage à la 5D qui pour les esprits trop enlisés dans la densité matérielle de la 3D sera toujours sujet à rire et moqueries voire à agression parce que « ce que mon mental est incapable de concevoir ne peut être acceptable donc vrai ». Bref, tout cela pour dire que si vous êtes pris dans la tourmente de confusion actuelle et avez perdu vos repères, ce message qui s'adressait à moi personnellement, vous concerne peut-être aussi. À vous de voir et à incuber le vôtre en demandant à votre subconscient de vous éclairer le soir avant de vous endormir.

Mon rêve

Je ne me souviens malheureusement pas du rêve dans son intégralité, uniquement du final digne d'un scénario catastrophe hollywoodien. Le contexte est un voyage en métro où je dois retrouver une personne dont je ne me souviens plus qui elle est mais que je ressens comme une autre part de moi-même. Je loupe la correspondance en oubliant de descendre et m'en rends compte trop tard. La prochaine station se nomme Atlantico Nord mais le trajet est long. Très long. Bien plus long qu'un trajet entre deux stations de métro ou de RER. En fait le train sort de terre pour emprunter une voie aérienne et longer, sur la droite, une gigantesque falaise de granit noir, tellement abrupte qu'on a l'impression d'être à la verticale. Le ciel est chargé de gros nuages, noirs également, si sombres qu'on dirait qu'il fait nuit noire. En regardant par les fenêtres, on peut voir, sur la gauche, une mer houleuse aux flots opaques écumants venant asperger les vitres. Ayant depuis toujours une phobie de l'eau, je me sens prise de panique et ma peur d'être submergée se matérialise aussitôt sous forme d'une gigantesque vague se dressant au-dessus du toit transparent du wagon pour s'y plaquer tel un monstre marin tentant de l’entraîner vers les bas fonds. Mais le train poursuit sa route sans vaciller. À l'intérieur, les autres passagers, habitués du trajet, me rassurent que c'est toujours comme ça et qu'il n'y a rien à craindre car le wagon est équipé pour. Effectivement, passée cette forte zone de turbulence, le ciel s'éclaircit, le soleil apparaît et le paysage accidenté laisse place à une vision harmonieuse de courbes et de verdure où scintille au loin une mer turquoise sans le moindre remou. Bienvenue à Atlantico Sud !

Les archétypes et leur signification

Cette fois, le message était suffisamment clair pour que je puisse me passer des éclairages de livres sur les rêves. Néanmoins, pour rappel, voici quelques-uns des archétypes présents en sachant que certains mots employés dans mon récit (comme le monstre marin) ne sont que des retranscriptions conscientes du souvenir de mon ressenti et également que dès que l'on se souvient de quelque chose, on a tendance à le modifier par le simple fait de le ramener à la conscience. De fait, je ne suis plus très sûre de la transparence du toit du wagon, par exemple, ni trop de la luminosité très sombre ou bien nuit noire. Il s'agit probablement d'un transfert de ressenti vers une interprétation visuelle. D'où l'importance de noter ses rêves au réveil car plus on attend, plus les détails se modifient.

D'après les quelques ressources sérieuses que j'ai pu consulter, l'eau représenterait notre énergie émotionnelle et son état en lien avec notre état émotionnel.

Selon Tristan Frédéric Moir, la mer « est cette partie cachée de nous, qui échappe à notre contrôle, mais qui constitue la partie la plus importante de notre personnalité ». Ce type de rêve comme le mien dans lequel la mer est « déchaînée, agitée par d'énormes vagues qui emportent et submergent tout sur leur passage » serait assez fréquent. Il explique que « souvent, une personne, face à une situation critique, est obligée de créer inconsciemment des remous, des vagues pour éprouver son entourage, voir ce qui subsistera après une telle tempête ».

Ainsi une vague symbolise « cette montée irrésistible des profondeurs de l'inconscient qui échappe à notre contrôle. Elle est souvent nécessaire et salvatrice pour celui qui la génère. Elle procède d'une pulsion vitale qui, malheureusement, peut faire des dégâts autour d'elle ». Ce qui, heureusement, n'est pas le cas dans mon rêve puisque ni moi ni les passagers ou même le train sont affectés.

La noir prédominant « représente les énergies stagnantes, les forces qui nous entraînent vers le bas. C'est la couleur de l'indifférencié, ce qui n'est pas encore reconnu et qui échappe à la conscience ». Il peut s'agir également de « parts inconscientes ou inconnues de nous-même que nous avons rejetées par peur ».

Les nuages « obscurcissent le ciel » et « nous coupent de cette lumière ». Les nuages noirs sont souvent signe « de faible énergie, de dépression » et annonciateurs de « déluge émotionnel ». Personnellement, j'y vois la fameuse nuit noire de l'âme qui se produit immanquablement avec l'éveil spirituel et que je traverse depuis un certain temps par « vagues » ou « poussées ».

La falaise indique « une étape de la vie qui appelle un changement radical ». Il est clair qu'elle est l'obstacle à franchir à travers les émotions et la confusion pour accéder à la lumière. Elle symbolise aussi un certain ancrage de par sa solidité et sa résistance qui permet au train de s'appuyer dessus et de poursuivre sa route sans se faire emporter par les flots.

À noter que la mer (émotions) est à gauche et la falaise (ancrage) est à droite, soit inversés par rapport aux hémisphères cérébraux qui devraient leur correspondre, le gauche étant celui de la logique et du rationnel et le droit celui de l'intuition et de la créativité. J'y vois une corrélation évidente avec cette société hyper-matérialiste qui nous dit et nous impose même quoi penser et croire à tel point que notre mental est submergé et incapable de discernement devant tout ce déferlement de non-sens qui revendique pourtant avec virulence son appartenance à la logique tout en se justifiant par son incohérence et ses pulsions de peur. L'ancrage qui nous permettra de traverser cela et d'aller vers la lumière se trouve dans notre part intuitive et spirituelle reliée à la terre et au ciel (la falaise enfoncée profond sous l'eau et si haute qu'elle touche le ciel). La falaise pourrait même être perçue comme une tour en extrapolant un peu.

Le train est un symbole très présent dans les rêves. « Il représente une action en cours, un nouveau départ ou une continuité sur le chemin de notre vie ». Ici il s'agit d'un métro (ou RER) qui englobe la notion de souterrain puisque c'est justement de là où il part. Il s'agit d'un « monde inconscient déjà reconnu, avec des repères, balisé et éclairé par la présence de l'homme [...] Ce monde souterrain n'est pas obscur et la pensée humaine a appris à se déplacer à l'intérieur ». Sauf que je rate la station où je devais changer de ligne et je me retrouve entraînée dans les hauteurs mais dans un endroit totalement inconnu.

Dans les rêves, l'axe nord-sud indiquerait la verticalité. Selon la tradition astrologique, le nord représenté par le nadir ou imum coeli (fond de ciel) se trouve donc sous l'horizon (minuit). Il est associé au signe du Cancer régi par la lune (émotions) et la maison IV qui représente les racines, les fondements, la tradition, le passé, l'enfance, la mère, la gestation, l'intériorité. Et le sud, le zénith ou medium coeli (milieu du ciel) se positionne bien évidemment à l'opposé soit au-dessus de l'horizon (midi) là où se trouve la lumière. Associé au signe du Capricorne (animal mythique mi-chèvre mi-dauphin capable aussi bien d'escalader les montagnes que de se propulser hors de l'eau) régi par Saturne (le temps, la sagesse, l'endurance) et la maison X qui représente l'incarnation, l'ambition, le rayonnement, la culmination, la maturité, le père, l'extroversion. Dans la culture amérindienne, l'animal totem du nord est la tortue et celui du sud, le papillon. Ce qui est un peu l'idée de ce rêve qui passe de la lourdeur et la noirceur d'Atlantico Nord à la légèreté et la clarté d'Atlantico Sud au terminus.

Alors Atlantico quésaco ? D'après le résultat de mes recherches, c'est le nom d'un site d'information néo-conservateur dont le slogan est « un vent nouveau sur l'info » ou encore un département de la Colombie situé en bordure de la mer des Caraïbes. Pour ma part, je pense qu'il ne faut retenir que la sonorité et la racine du nom. Atlantique issu du titan Atlas qui soutenait la voûte céleste, le o étant la phonétique de « haut ».

Voilà, je vous laisse tirer les conclusions que vous voudrez quant au sens général de ce rêve qui, je le rappelle tout de même, s'adressait d'abord à moi. J'espère que la démarche d'analyse (un peu superficielle car j'ai dû mettre de côté les éléments trop personnels de ma vie) vous aura été utile sur la manière de procéder.

Sources

  • The Dream Book: Symbols For Self-Understanding, Betty Bethards, Element Books Inc., 1995
  • Images et symboles du rêve, Tristan Frédéric Moir, Editions Fernand Lanore, 1997

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Où allons-nous quand nous ne sommes pas là ?

Aujourd'hui, j'aimerais reporter votre attention sur un aspect de la condition humaine s'aventurant vers le vaste infini au-delà des confins du domaine physique. C'est dans notre nature de quitter nos corps même si nous ne voyons pas vraiment les choses ainsi. Force est de constater que nous ne sommes pas tout à fait en un seul endroit en permanence. Nos pensées sont souvent ailleurs, éphémères et fugaces, et virtuellement hors de portée des interactions spatio-temporelles. Nous sommes libres d'aller n'importe où — visiter le passé et le présent et même emprunter les voies de l'avenir remplies de toutes leurs incertitudes.

Alors jusqu'à quel point êtes-vous avec nous en cet instant même ? Si vous deviez vous hasarder à formuler un pourcentage, quel serait-il ? En ce qui me concerne, je ne me sens pas plus de 80-90% « présent » au moment où j'écris ces lignes. Mes 10-20% se sont encore égarés au grand dam de mon rédacteur en chef qui vient de me rappeler que j'avais un délai à tenir. Mes pensées ont tendance à s'éloigner vers des contrées lointaines et des visages familiers. Et je vais là où elles me portent.

Dans les paragraphes qui suivent, nous allons nous avoir recours à nos filets d'émerveillement pour tenter de capturer ce papillon éphémère qui virevolte librement devant nous. Je pense que nous sommes surtout à l'endroit où nos « pensées » nous entraînent. C'est là que nous réalisons que la distance est relative. Deux personnes peuvent être à des kilomètres l'une de l'autre et pourtant se sentir étroitement liées. Pareillement, nombre d'entre nous connaissons cette sensation d'être près de quelqu'un et se sentir malgré tout comme à mille lieues. Il ne suffit pas d'être physiquement proche quand le papillon s'est envolé.

Bienvenue au pays des rêves

Tous les soirs quand nous nous endormons nous sommes transportés vers un autre monde. Nous n'avons pas le choix. Essayez de rester plus de trois jours sans dormir et voyez ce qu'il advient. Nous savons que notre corps en profite pour grandir, réparer ses cellules et une foule d'autres fonctions essentielles. Mais où allons-nous quand notre notre corps dort et pourquoi sommes-nous éveillés dans nos rêves ?

Il est intéressant de constater que notre état d'éveil ne nous manque pas lorsque nous dormons. La pensée même ne nous traverse pas l'esprit. La plupart du temps nous reprenons conscience grâce à quelqu'un ou quelque choses, suivi d'un voyage, les yeux encore pleins de sommeil, jusqu'à la cafetière. On nous raconte que nous avons besoin de « huit heures » de sommeil alors qu'en réalité cela dépends vraiment de la personne. Certains fonctionnent très bien avec moins, mais les enfants et les adolescents voire même certains adultes ont besoin de bien plus d'heures de sommeil.

Les jours où nous n'avons pas suffisamment dormi, cela nous manque assurément.  Nous sommes impatients de rentrer chez nous pour nous effondrer et nous laisser « dériver » dans le domaine des songes. Nous passons près d'un tiers de notre vie dans cet état insaisissable que nous appelons sommeil et pourtant nous ne savons pas vraiment où nous nous trouvons quand nous y sommes. Il est généralement admis que nous n'allons pas très loin, que notre cerveau sert de creuset à tous nos rêves et qu'il s'agit d'une expérience confinée. Bien qu'il y ait une certaine logique dans cette assertion, je n'y adhère pas totalement. À mon avis (et celui d'autres personnes), le monde éthérique est élastique et nous sommes libres de sortir de notre corps physique pendant qu'il tourne au ralentit et se recharge par le repos.

Ceux qui apprécient le rêve « lucide » devraient avoir un avantage. Étant en mesure de se déplacer librement dans ce monde, de tourner quelques boutons et de tirer quelques manettes, on ne sait jamais ce qu'ils pourraient découvrir. S'ils sont capables de parcourir les océans du sommeil tout en sachant qu'ils sont endormis, les possibilités de découvertes de soi doivent sembler infinies. Je ne suis pas doté de cette faculté mais si c'était le cas, j'essaierais certainement de comprendre la lumière sous laquelle j'évolue et d'analyser la structure de mon rêve. Je passerais également probablement plus de temps au lit alors je pense que c'est

Dans cet état « inconscient », nous pouvons rendre visite à des proches décédés et même retrouver nos animaux chéris. Nous pouvons aussi nous connecter aux vivants de manière unique et différente du monde physique. On sait que les jumeaux communiquent à l'état de rêve. Si je comprends bien, ils verront parfois leur double en rêve et les appelleront ensuite pour leur raconter. Bien sûr, l'autre connaît déjà le rêve puisqu'il y a vu, lui-aussi, son frère ou sa sœur.

La passion d'une « flamme jumelle » perdue peut également refaire surface au pays des rêves. Il s'agit là d'une opportunité de dire les choses que nous n'avons jamais dites et peut-être même de s'étreindre une dernière fois. Là, l'énergie émotionnelle est tout aussi intense qu'elle le serait à l'état physique — et parfois même plus forte. On ne compte plus les histoires de femmes ayant rêvé de leur mari en poste dans des zones de combat à l'étranger. Parfois les rêves annonçaient des incidents graves ou des tragédies. De tels événements ne font que renforcer mon sentiment qu'il est impossible que nous restions dans nos corps durant notre sommeil.

Au mieux, je présume que l'essence de qui nous sommes est majoritairement « là-bas » durant notre sommeil et majoritairement « ici » à l'état de veille. Dans les deux cas,  nous ne sommes pas totalement à 100% dans un endroit ou un autre vu que nous sommes capables de nous laisser « dériver » entre le conscient et l'inconscient même quand nous sommes en pleine conscience. Ainsi cet espace que certains appellent le domaine de l'astral n'est ni ici ni là-bas, mais partout.

Ici, là-bas et partout

Il me semble que nous ne sommes pas fermement ancrés au sol par notre physique, que notre esprit est libre de « vagabonder » et d'errer à sa guise tandis qu'un lien fragile nous rattache à la Terre. Pourquoi en est-il ainsi ? Le domaine physique a pourtant beaucoup à offrir en matière de stimulation tactile et que cette expérience peut nous apporter énormément. Mais la conscience aime la liberté même si elle apprécie avoir un chez soi. En un sens, nous jouissons du meilleur des deux mondes, à savoir le spirituel et le matériel. Il s'avère, toutefois, que les gens ont trop souvent tendance à choisir le monde matériel et trouver du réconfort dans ce qu'ils possèdent. J'aimerais rappeler à ces âmes cette bonne vieille expression qui dit qu' « on ne peut pas l'emporter avec soi ».

Ce que vous pourriez emporter, à la rigueur, serait le souvenir de l'expérience, la sensation et la leçon qui s'y rattache. Un peu comme rapporter à autrui une aventure fascinante ou un nouveau tour sur les montagnes russes au parc d'attractions — vous êtes en mesure d'expliquer cette expérience en long et en large et avec force de détails, mais ce qui compte le plus est ce que cette expérience représente pour vous.

Ainsi donc nous « réfléchissons hors des sentiers battus », nous « tombons dans les bras de Morphée », nous sommes « aux anges », et nous étions tellement en colère que nous étions « hors de nous ». Ce ne sont là que quelques exemples qui illustrent la manière dont nous décrivons cette prise de conscience extérieure. Les empathes peuvent « ressentir votre douleur » et lorsque notre joueur de baseball préféré fait sortir le balle de l'enceinte, nous percevons son excitation. Cette énergie est-elle présente dans l'éther ? Sommes-nous dans l'éther ?

Déconnecté

C'est ce que l'on m'a accusé d'être parfois. Cela remonte à l'école primaire quand les instituteurs pensaient à tort que j'avais les yeux rivés sur la pendule. Il est vrai que je ne prêtais aucune attention au cours. Mais je n'étais pas pour autant obsédé par l'heure. Je m'évadais fréquemment de l'endroit où je me trouvais pour échapper à ce que je ressentais comme une prison autour de moi.

Cette « déconnexion » était vraiment un état d'être très naturel pour moi. Être en déconnexion n'a rien de neutre. C'est, au contraire un état de concentration extrêmement intense impliquant à proprement parler que vous n'êtes « pas là » mais ailleurs et à fond dans le truc. Les personnes créatives s'identifient facilement à cet état flou qui peut toutefois donner ce regard vide que je reconnais avoir affiché de temps à autre.

Où nous allons quand nous nous déconnectons, je ne saurais exactement vous dire. De nouvelles interprétations dans le domaine quantique accroissent notre prise de conscience sur un éventail diversifié de sujets allant de la non-localité et télépathie à la projection astrale en rapport avec les expériences de sortie de corps. Tout ce que je sais, c'est que je vais quelque part et que ce quelque part n'est jamais ici.

En conclusion

Alors où allons-nous quand nous ne sommes pas là ? Je vous laisse répondre à cette question. S'agit-il d'une manière de me défiler ? Sans doute. Tout ce que je puis dire est que nous ne sommes pas toujours là où nous croyons être. Notre corps se veut une excellente interface avec le monde physique mais parfois on peut avoir l'impression d'être contrôlé à distance. Affirmer que nous sommes retenus en permanence par notre corps physique serait comme prétendre qu'un nuage de pluie ne lâchera jamais la moindre goutte d'eau. Tôt ou tard, nos pensées iront vagabonder et s'égareront tout comme les gouttes de pluie tomberont en rythme saccadé en accord avec l'humeur et l'énergie du moment.

Je ne sais pas exactement où je vais, mais je sais que je ne suis pas toujours là. Pour moi, c'est au moins un début de compréhension de la transition ultime ou métamorphose qui se produit quand nous abandonnons notre corps physique aux éléments. À bord de ce train du soir, nous pourrions peut-être découvrir que toutes les réponses que nous nous sommes donnés tant de mal à trouver n'ont jamais cessé d'être sous notre nez. Nous ne les voyions pas parce que nous doutions de nos propres capacités. Nous ne lâchions pas prise sur toutes ces choses que nous acceptions comme la vérité. Au contraire, nous adhérions à ces concepts de réalité bidons où on nous disait à quel point nous étions mauvais et impuissants.  Il n'y a aucune place pour la conscience supérieure dans ce vide que nous appelons l'ordre social et par conséquent nous n'apprenons jamais à nous servir des outils spirituels qui sont en nous.

Vous et moi sommes des entités sociales. Nous sommes solidement individuels et également collectifs. Oui, nous sommes les deux. Nous ne pouvons nous épanouir uniquement en tant qu'individus pas plus que nous ne pouvant survivre en tant que collectivité. Mais nous nous en tirons très bien dans les deux mondes et dans une mesure variable. Nous sommes donc un petit peu ici et un petit peu là-bas et toujours quelque part. Mais où que vous vous trouviez, vous n'êtes jamais seul. Et le papillon volera.

Texte original de JULIAN WASH traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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10 rêves qui ont changé l'histoire de l'humanité

Ce sont des rêves qui sont à l'origine de certaines découvertes créatives et scientifiques majeures dans l'histoire de l'humanité.

Les psychologues ne considèrent plus les rêves ni comme des décharges neuronales aléatoires ou des fantasmes dénués de sens mais comme un processus de pensée continu se produisant durant notre sommeil.

Voici dix moments extraordinaires de perspicacité onirique de quelques-uns des plus grands scientifiques, écrivains, musiciens, mathématiciens et inventeurs au monde qui ont été rendus publics.

1. Mary Shelley : le tout premier roman de science-fiction

En 1816, l'histoire de Frankenstein, souvent mentionné comme étant le premier roman de science-fiction au monde, a été inspiré par un cauchemar impressionnant. Mary Shelley n'avait que 18 ans quand en rendit visite à Lord Byron en Suisse, au bord du lac de Genève.

Ils se retrouvèrent pris dans un hiver volcanique glacial provoqué par l'éruption du mont Tambora l'année précédente qui, en Europe, engendra « une année sans été ». Bloqués à l'intérieur et recroquevillés autour d'un feu de cheminée, Byron suggéra que chacun d'eux écrive une histoire de fantômes — mais toutes les fois, Shelley fut incapable de penser à quoi que ce soit d'approprié.

Et puis, un beau soir, alors qu'ils en vinrent à parler de la nature de la vie, elle émit l'hypothèse qu'un « cadavre pourrait peut-être être réanimé » s'appuyant sur l'idée que « le galvanisme avait donné lieu à de telles choses ». Plus tard, au cours de la nuit, son imagination pris le dessus et elle fit l'expérience d'un rêve lucide intense :

Je vis l'élève blafard de cet art maudit agenouillé auprès de la chose qu'il avait créée. Je vis le fantôme hideux d'un homme allongé et par l'œuvre d'une machinerie puissante donner des signes de vie en s'agitant dans un mouvement fragile à peine vital. Ce qui devait être horrible et suprêmement effrayant comme ne pourrait que l'être toute entreprise humaine qui chercherait à simuler le mécanisme extraordinaire de la Création.

2. Paul McCartney : la musique qui inspire la musique

En 1965, Paul McCartney composa en rêve l'intégralité de la mélodie de "Yesterday", un morceau acoustique qui devint un tube.

Au réveil, elle lui revint pleinement achevée et il s'empressa de la reproduire au piano, demandant à ses amis et à proches s'ils n'avaient jamais entendu cet air auparavant. Il craignait, à la base, de n'avoir fait que capter l'œuvre d'un autre (phénomène connu sous le nom de cryptomnésie).

Pendant un mois, je suis allée voir les gens de l'industrie musicale pour leur demander s'ils avaient déjà entendu cet air auparavant. Ce qui, au bout du compte, revint à remettre quelque chose entre les mains de la police. Je me suis dit que si personne ne le réclamait au bout de quelques semaines, je pourrais l'avoir.

Lennon et McCartney écrivirent alors les paroles et la chanson leur fut créditée sur l'album Help!

Toutefois, comme il s'agissait d'une ballade acoustique triste avec juste McCartney au piano, les autres membres des Beatles s'opposèrent à sa sortie en single sur le marché britannique cette année-là. Ce qui ne fut pas le cas en Amérique où "Yesterday" occupa pendant quatre semaines la première place des charts du Billboard.

Aujourd'hui, elle demeure immensément populaire avec plus de 2200 reprises d'autres artistes dont Aretha Franklin, Katy Perry, les Mamas & Papas, Michael Bolton, Bob Dylan, Ray Charles, Elvis Presley, Billy Dean et bien d'autres.

3. Niels Bohr : la structure de l'atome

Niels Bohr, père de la mécanique quantique, évoqua souvent le rêve inspirant qui le mena à la découverte de la structure de l'atome.

Fils d'universitaires, Bohr obtint son doctorat en 1911 et acquit sa notoriété en déchiffrant des problèmes complexes du monde de la physique qui laissaient ses collègues perplexes.

À terme, il s'attela à comprendre la structure de l'atome, mais aucune de ces configurations ne s'accordait. Un soir, il alla se coucher et se mit à rêver d'atomes. Il vit le noyau avec les électrons tournant autour à l'image des planètes autour du soleil.

Aussitôt en se réveillant, Bohr sentit que cette vision était exacte. Mais en bon scientifique, il connaissait l'importance de valider son idée avant de l'annoncer au monde. Il retourna donc dans son labo et se mit en quête de preuve pour étayer sa théorie.

Cela se confirma — et sa vision de la structure atomique s'avéra être l'une des plus grandes découvertes de son époque. Il reçut plus tard le prix Nobel de physique pour ce plongeon dans la pensée créative au cours de son sommeil.

4. Elias Howe : le chas de l'aiguille

En 1845, Howe inventa la machine à coudre en s'inspirant d'un fameux rêve qui l'aida à comprendre la pénétration mécanique de l'aiguille. Certes, il ne fut pas le premier à lancer l'idée d'un tel appareil mais il en perfectionna grandement le concept, ce qui lui valut l'obtention du premier brevet américain de machine à coudre à point noué. Selon les documents de son histoire familiale :

Il s'est presque ruiné avant de découvrir où le chas de l'aiguille de la machine à coudre devrait se trouver [...] il aurait bien pu échouer complètement s'il n'avait pas rêvé qu'il construisait une machine à coudre pour le roi sauvage d'une étrange contrée. Tout comme dans la réalité, il était perplexe quant au chas de l'aiguille. Il pensa que le roi lui avait donné 24 heures pour finir sa machine et faire en sorte qu'elle puisse coudre. S'il n'aboutissait pas dans ce délai imparti, il encourait la peine de mort.

Howe travailla sans relâche et déconcerté, il finit par renoncer. Puis il songea qu'on l'emmenait pour être exécuté. Il remarqua alors que les guerriers portaient des lances percées au niveau de la pointe. La solution au problème lui vint instantanément et tandis que l'inventeur mendiait un peu de temps, il se réveilla.

Il était 4 heures du matin. Il sauta du lit, se précipita dans son atelier et à 9 heures, une aiguille avec un chas au niveau du point avait été grossièrement modélisée. Après cela, ce fut un jeu d'enfant. Ceci est la véritable histoire d'un incident important dans l'invention de la machine à coudre.

5. Albert Einstein : la vitesse de la lumière

Einstein est célèbre pour ses éclairages de génie sur la nature de l'univers, mais qu'en est-il de ses rêves ?

En l'occurrence, il a abouti à cette incroyable percée scientifique qu'est la découverte du principe de relativité à l'issue d'un rêve intense.

Lorsqu'il était jeune, il rêva qu'il dévalait à la luge un flan de montagne escarpé, si vite qu'il approcha la vitesse de la lumière. A cet instant, les étoiles dans son rêve changèrent d'apparence en fonction de lui. Il se réveilla et médita sur ce concept, formulant bientôt ce qui deviendrait la plus célèbre théorie scientifique de toute l'histoire de l'humanité.

Quand Einstein rêvait, l'ouvrage d'Alan Lightman est désormais un classique des temps modernes, un assemblage fictif d'histoires rêvées par Albert Einstein en 1905, à l'aube de ses découvertes révolutionnaires. Dans l'une d'elle, le temps est circulaire et les gens sont condamnés à répéter en boucle leurs victoires et leurs échecs. Dans une autre, il est figé et les amants restent collés l'un à l'autre pour l'éternité. Dans une autre encore, le temps est un rossignol enfermé dans une cloche sous vide.

6. Srinivasa Ramanujan : l'homme qui défiait l'infini

Au cours de son existence, ce mathématicien de génie contribua beaucoup à la théorie analytique des nombres, aux fonctions elliptiques, aux fractions continues, ainsi qu'aux séries infinies et prouva plus de 3000 théorèmes mathématiques. Ramanujan déclara que les idées pour son travail lui étaient venues à maintes reprises par le biais de ses rêves.

Il raconte que, sa vie durant, il rêva plusieurs fois de la déesse hindoue Namakkal qui lui présenta à chaque fois des formules mathématiques complexes qu'il put ensuite tester et vérifier à son réveil. Parmi ces dernières, par exemple, il y eut la série infinie de pi :

Ramanunjan à propos d'un de ces nombreux rêves mathématiques inspirants explique :

Dans mon sommeil, je vécus une expérience inhabituelle. Il y a avait un écran rouge constitué pour ainsi dire par un écoulement de sang. Je l'observais. Soudain, une main se mit à écrire dessus. Mes yeux étaient rivés sur l'écran. La main inscrivit un certain nombre de résultats d'intégrales elliptique qui marquèrent mon esprit et dès mon réveil, je les mis par écrit...

L'histoire de ce rêveur prolifique est fascinante. Vous pourrez en apprendre plus sur la vie de Ramanujan, ce génie mathématicien autodidacte venu d'Inde et comment il élabora ses brillantes théories.

Des temples aux ghettos de Madras aux cours et chapelles de l'université de Cambridge, c'est une histoire improbable qui vit l'ascension de Ramanujan de l'obscurité défavorisée pour devenir l'un des plus grands génies du XXe siècle.

Voir la biographie en anglais écrite par Robert Kanigel The Man Who Knew Infinity: A Life of the Genius Ramanujan (dont fut tiré le film L'Homme qui défiait l'infini, sorti en 2016 — N.d.T.).

7. Robert Louis Stevenson : une belle histoire d'épouvante

En 1886, Stevenson rêva trois séquences clés de son tristement célèbre roman fantastique, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

Malade toute sa vie durant, il écrivait surtout pour subvenir aux besoins de sa famille. Du moins, jusqu'à la création de Jekyll et Hyde. Stevenson raconte :

Pendant deux jours, je me suis creusé les méninges en quête d'une intrigue quelle qu'elle soit et la seconde nuit, j'ai rêvé d'une scène à la fenêtre, puis un autre s'est ensuite scindée en deux dans laquelle Hyde, poursuivi pour un crime pris la poudre et subit la transformation en présence de ses poursuivants.

En convalescence à la suite d'une hémorragie, Fanny Stevenson entendit ses hurlements provoqués par un cauchemar induit par l'opium. Il se réveilla immédiatement en se plaignant : « Pourquoi m'as-tu réveillé ? J'étais en train de rêver une belle histoire d'épouvante ».

Fanny découvrit par la suite qu'elle l'avait réveillé au cours de la première scène de métamorphose.

Le matin suivant, Stevenson se mit à griffonner avec rage et trois jours plus tard, il avait écrit une première ébauche de 30.000 mots. Mais lorsque Fanny fit remarquer qu'il s'agissait d'une allégorie, contrairement à son intention initiale, il la jeta au feu et reprit tout à zéro.

Pendant encore trois jours, il resta assis dans son lit à écrire, entouré de pages déchirées, sa famille se déplaçant sur la pointe des pieds jusqu'à ce que le manuscrit final fut enfin prêt. En tout, il produisit 64.000 mots en six jours — un petit miracle pour l'époque où on ne pouvait compter sur l'aide de machines à écrire ou d'ordinateurs.

Voici ce qu'écrivit Lloyd Osbourne, son beau-fils, à propos de cet exploit extraordinaire :

Je ne crois pas qu'on ait jamais observé tel tour de force littéraire avant l'écriture de Dr Jekyll. Je me souviens de la première maladie au monde comme si c'était hier. Louis est descendu de l'escalier en proie à l'excitation ; il nous a lu presque la moitié du livre à voix haute ; et puis, alors que nous en avions encore le souffle coupé, il avait de nouveau disparu pour se remettre à écrire. Trois jours, c'est beaucoup, je ne pense pas que la première ébauche lui ait pris aussi longtemps.

Le succès du livre fut phénoménal. À ce jour, l'expression Jekyll & Hyde fait partie intégrante de notre langage et constitue une tournure idiomatique en référence à une personne dotée d'une double personnalité oscillant entre le bien et le mal.

Cette histoire a également inspiré des dérivés modernes tels que le film Limitless dans lequel un écrivain en herbe interprété par Bradley Cooper se transforme en une version « parfaite » de lui-même.

8. Otto Loewi : découverte de l'influx nerveux

Otto Loewi est un pharmacologue originaire d'Allemagne dont la découverte de l'acétylcholine (qui, ironie du sort, est un neurotransmetteur permettant le rêve) contribua à l'avancement des thérapies médicales et lui valut, 13 ans plus tard, un prix Nobel. Toutefois, il est tout aussi célèbre pour la manière dont il y est parvenu que pour cette découverte elle-même.

En 1921, Loewi rêva d'une expérience qui prouverait une fois pour toute que la transmission des influx nerveux était chimique et non électrique. Il se réveilla, nota cette expérience par écrit et se rendormit. Le matin suivant, il se réveilla tout excité à l'idée de la mettre en pratique mais s’aperçut avec horreur qu'il ne parvenait pas à déchiffrer ses divagations nocturnes. Ce jour-là, raconte-t-il, fut le plus long de son existence tant bien il essaya sans y parvenir de se souvenir de son rêve.

Mais la nuit suivante, il refit le même rêve et en se réveillant il se rendit directement dans son labo pour démonter la théorie de la transmission chimique de l'influx nerveux récompensée par un prix Nobel.

9. August Kekulé : le rêve de l’Ouroboros de benzène

L'éminent chimiste organicien allemand August Kekulé eut en rêve la révélation de la structure de la molécule de benzène qui, contrairement aux autres composés organiques connus, se trouvait être circulaire au lieu de linéaire.

Après 1865, cette nouvelle compréhension de tous les composés aromatiques s'avèra si importante pour la chimie pure et appliquée que la Société allemande de chimie organisa une commémoration élaborée en l'honneur de Kekulé dans laquelle il décrivait le rêve qui lui inspira cette révélation.

Il raconte qu'il découvrit la la forme circulaire de la molécule de benzène après avoir rêvassé d'un serpent se mordant la queue — un symbole ancien assez connu sous le nom d’Ouroboros.

J'étais assis en train de noter des choses dans mon cahier mais mes travaux n’avançaient pas ; mes pensées étaient ailleurs. J'ai tourné ma chaise vers la feu de cheminée et je me suis assoupi.

À nouveau, je voyais les atomes sautiller devant mes yeux. Cette fois, les groupes les plus petits se restaient modestement en arrière-plan. L'œil de mon mental, dont l'acuité s'était accrue par ce type de visions répétées était alors en mesure de distinguer des structures plus grandes de configurations variées : de longues rangées, parfois étroitement ajustées, s'enroulant et se tortillant comme un serpent en mouvement.

Mais Oh, qu'est-ce que c'était que ça ? Un des serpents s'était saisi de sa propre queue et la forme se mit à tourner devant mes yeux comme pour me narguer. Comme si j'avais été percuté par un éclair, je m'éveillais et cette fois aussi je passai le reste de la nuit à élaborer le restant de l'hypothèse.

10. Frederick Banting : progrès de la médecine

Après le décès de sa mère des suites d'un diabète, Frederick Banting était motivé à trouver un remède. Il finit par trouver ce qu'il y avait de mieux : un traitement à base d'injections d'insuline qui, bien que n'apportant aucune guérison, pouvait du moins prolonger considérablement la vie des patients atteints. Cette découverte lui valut le prix Nobel de médecine alors qu'il n'avait que 32 ans.

Bien qu'il n'ait eu les connaissances suffisantes sur le diabète et en recherche clinique, son savoir-faire unique en chirurgie combiné à celui de son assistant, Charles Best, en la matière firent d'eux l'équipe de chercheurs idéale. Alors qu'il cherchait à isoler la cause exacte du diabète, Banting fit un rêve lui intimant de ligaturer chirurgicalement (attacher) le pancréas d'un chien diabétique pour stopper le flux d'alimentation. Ce qu'il fit, découvrant ainsi un équilibre disproportionné entre le sucre et l'insuline.

Cette découverte capitale mena à un autre rêve lui révélant comment élaborer de l'insuline sous forme de médicament pour traiter cette affection.

Banting fut le premier Canadien à être nommé professeur de recherche médicale et ne 1923, il devint l'homme le plus célèbre du pays. Il reçu des lettres et des cadeaux du monde entier de la part de centaines de diabétiques reconnaissants et depuis ce jour, l'insuline a sauvé ou transformé les vies de millions de personnes.

♠  ♣  ♥  ♦

Avant de tomber sur cet article, vous étiez probablement juste curieux à propos des rêves et inventions célèbres...

Mais quand on apprend l'art de contrôler ses rêves, tout devient possible.

Tentez le coup — puisez dans votre source d'informations cachées — et qui sait, vous produirez peut-être vos propres inventions...

Texte original de REBECCA TURNER traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Anatomie du cauchemar

Une nouvelle session Eklabugs qui a bien failli ne jamais voir le jour et un thème prophétique pour lequel je n'ai d'ailleurs pas eu le loisir de voter puisque le soir même du lancement du sondage, je vivais mon pire cauchemar, à savoir me retrouver (heureusement temporairement) prisonnière de mon corps et à la merci des médecins. Tout cela à cause d'une stupide chute en forêt où mon pied s'étant pris dans une racine et entraînée par le poids de mon sac à dos, j'avais heurté violemment le chemin pierreux sur lequel je marchais et m'étais brisé le grand trochanter (haut de la hanche relié au col du fémur). Ouille ! Aïe ! Aïe ! En fait ça ressemblait plus au hurlement du loup garou quand je voulus me relever. N'empêche que ce soir-là, j'ai eu tout un boys band de sauveurs rien que pour moi (normal, j'ai vécu à fond ma Fièvre du samedi soir aux Urgences mais sans Travolta ni Clooney). J'ai quand même terminé avec "Sister Morphine" des Stones...

L'ironie du sort veut que j'étais, en fait, partie m'isoler et me ressourcer loin d'un entourage pesant que je suis obligée de subir, ne cessant de me répéter mentalement avec force et conviction que je voulais « me casser ». Il semblerait que l'univers m'ait prise aux maux, non pas au pied de la lettre mais au pied tout court. Sens propre certes mais sales draps — bien que ceux de l'hôpital ne le fussent pas — et surtout beaucoup de chance au final. Je réalise que cette épreuve brutale et douloureuse m'a à la fois transformée et révélée à moi-même à l'image de ce rêve étrangement prémonitoire dont je vous avais fait part, il y a pourtant fort longtemps.

J'y reviendrai sans doute en détails plus tard lorsque je serai pleinement rétablie et moins fatiguée car, pour l'heure, tout ce cocktail de produits toxiques m'a sacrément épuisée et je consacre donc l'intégralité du peu d'énergie qu'il me reste encore à les évacuer et à rééduquer ma jambe crucifiée (c'est McGyver qui m'a opérée, il m'a rafistolée avec un clou gammé gamma).

Des considérations théologiques des inquisiteurs...

Intense silence
Lorsqu'elle pénétra dans la pièce,
Ses longues robes noires
La suivant comme une traîne,
Ma soeur de lune.
Une veuve noire ferait plus de bruit qu'elle
Et les lunes noires qu'elle avait dans les yeux
Me parlèrent davantage.
Pesante persuasion
Qui donnait peine à respirer.
Sombre, du haut de l'escalier,
Elle m'appela et je la suivis.

"Sisters Of The Moon", Fleetwood Mac (1979)

Si dans de nombreuses civilisations anciennes le rêve a longtemps été considéré comme émanant du divin, le cauchemar a lui été autrefois — en particulier durant l'Inquisition — attribué à l'intervention du diable, d'un spectre malveillant ou incube (démon de sexe masculin ayant des relations sexuelles avec des femmes endormies, son équivalent féminin, plus rare, étant le succube). Smarra est le nom primitif du mauvais esprit auquel les Anciens rapportaient ce triste phénomène qui, comme nous le verrons, n'en est pas forcément un.

C'est cette notion que l'on retrouve dans l'étymologie de ce terme datant du Moyen-Âge, issu de l'ancien français cauquemare pour cauchier (presser, fouler) et mare dérivé du néerlandais désignant un « fantôme ou esprit de nuit » — une notion d'ailleurs reprise par de nombreuses langues européennes : nightmare en anglais ou nachtmahr en allemand, coșmar en roumain  — mais incubo en italien.

Les Grecs avaient un autre terme, ephialtès (se jeter sur), exprimant davantage une agression violente en lien direct avec deux Géants éponymes de leur mythologie.

... aux théories des réducteurs de tête

Et 1, 2, 3, Alice est née au pays des cauchemars,
Je voudrais juste la rassurer.
Et 1, 2, 3, Alice est tombée dans un trou noir,
Je pourrais peut-être la sauver.

"Alice & June", Indochine (2005)

De l'obscurantisme religieux aux sombres dédales de la psychanalyse moderne, les points communs retenus à toutes ces descriptions du cauchemar sont les notions de suffocation, d'état lourd, de poids lourd, de serrement, d'oppression ou de forte pression. Notions qui seront ensuite reprises par la médecine qui parlera alors d'asthme nocturne ou de paralysie du sommeil.

Certains comme Ambroise Paré (1553) ou Louis Dubosquet (1815) le considéraient comme le symptôme d'une sorte de maladie mélancolique ou nerveuse. Auguste Motet (1867) fit un grand pas vers la vérité en affirmant qu'il existait deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction en idées des sensations corporelles de l'organisme durant le sommeil, l'autre lié à « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ».

Mais la psychanalyse l'en détourna à nouveau. Ernest Jones, contemporain de Freud (1898), était persuadé qu'il exprimait « un conflit psychique relatif à un désir incestueux ». Plus récemment, Michel Collée (1987) y vit plutôt quelque chose relevant d'une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte » et Guy Hanon, « une attaque d'angoisse massive avec vocalisation ».

Cauchemars vs mauvais rêves

Selon les « spécialistes », le cauchemar se définit comme « un rêve dont l'imagerie visuelle effrayante ou les émotions négatives sont suffisamment intenses pour provoquer le réveil du dormeur, le laissant apeuré et angoissé » contrairement au simple mauvais rêve auquel on l'assimile à tort et qui ne provoque aucun réveil de l'individu.

Dans sa classification des troubles du sommeil, le DSM-IV (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) oppose d'ailleurs le cauchemar aux terreurs nocturnes auxquelles il fut longtemps rattaché.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. Le premier est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut se rendormir comme si de rien n'était. Le deuxième type, celui de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). (Source)

Ces rêves qui réveillent

Rosalind Cartwright, directrice du service des troubles du sommeil du centre médical de Chicago et auteure de Crisis Dreaming (le rêve en crise), considère avant tout le cauchemar comme un rêve dysfonctionnel. En effet, si le rêve sert à intégrer les événements et les sentiments aux souvenirs plus anciens et à dissiper les émotions négatives, le cauchemar serait la résultante d'une surcharge des circuits du cerveau par la somme ou l'intensité des émotions à traiter, tirant l'individu de son sommeil.

Les cauchemars sont un appel au secours, une recherche d’une solution permettant d’intégrer une expérience terrible dans notre existence. Les cauchemars occasionnels sont chose normale, mais pas ceux qui reviennent constamment.

Rosalind Cartwright

Pour Pierre Fluchaire, auteur de la Révolution du rêve, il serait une réaction opportune salvatrice d'importance vitale pour l'orientation de la conscience, une sonnette d'alarme psychique pour qu'il y ait introduction dans le conscient des données de l'inconscient. Le cauchemar nous oblige ainsi à prendre en compte ses contenus. Ce sont des rêves qui ne doivent pas passer inaperçus et qui donc réveillent le dormeur. Il ne faut surtout pas chercher à les oublier mais, au contraire, les noter et essayer de les comprendre car en plus de veiller à notre santé mentale, ils peuvent nous alerter sur notre santé physique avant même que des symptômes ne se manifestent.

Un processus naturel de survie

Il faut savoir que les cauchemars sont normaux chez l'enfant car ils constituent un processus naturel qui lui permet d'évacuer des émotions fortes (angoisses, conflits, tensions) et contribuent à son développement psychique. Ainsi 30% des moins de cinq ans en font contre 40% des moins de dix ans.

Par ailleurs, 85% des adultes ferait des cauchemars occasionnellement. Une étude britannique montre que leur fréquence augmenterait chez ceux qui dorment plus de 9 heures ou moins de 7 heures par nuit.  Il semblerait que plus les nuits sont longues, plus la phase de sommeil paradoxal durant laquelle survient le rêve s'allongerait et favoriserait ce type de rêve.

Hormis les conflits internes refoulés, les peurs non résolues et les stress post-traumatiques où il faut du temps au cerveau pour intégrer certaines émotions violentes, le stress, les pensées négatives durant la vie d'éveil et certains médicaments comme les hypnotiques et les bêta-bloquants seraient les principales causes répertoriées à l'origine des cauchemars.

Je suis la clef qui ouvre la serrure de ta maison
Et garde bouclées à double tour toutes tes araignées au sous-sol.
Et si dès lors tu t'aventures trop loin à l'intérieur,
Tu n'y apercevras que mon reflet.
C'est toujours mieux quand la bougie est éteinte.
Je suis le pic dans la glace,
Ne crie pas, ne donne pas l'alarme,
Tu sais bien que nous devrons faire ami-ami jusqu'à la mort
Et qu'où que tu te tournes, je serai toujours là.
Tu peux bien t'ouvrir le crâne, je serai toujours là
À te plonger dans tous tes états.

"Climbing Up The Wall", Radiohead (1997)

Alors, rassurés ? Promis, vous ne dormirez plus la lumière allumée, retenant votre soufle et n'osant pas regarder sous le lit ou derrière la porte du placard de votre chambre des fois qu'un vilain monstre s'y tapirait ? Alors c'est bon, vous pouvez allez lire (à vos risques et périls tout de même) les articles des autres participants dont vous trouverez la liste ci-dessous.

Projet EklaBugs #38

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