Prends le temps de réfléchir

S'il est vrai que tout doit son existence au son et si, comme le raconte Tolkien dans sa version personnelle de la Génèse qu'est le Silmarillion, le monde a été créé à partir d'une symphonie, alors normal qu'à chacune de mes pensées soit associée une chanson. Ce choix de morceau des Beatles n'échappe pas à la règle. Ainsi, en songeant qu'il était important que chacun apprenne à réfléchir par lui-même, peu importe les conclusions auquel il parviendrait, ces paroles se sont naturellement imposées à mon esprit avec la fuzzbox sur la basse de Paul McCartney et la voix saturée de George Harrison. Issue de l'album Rubber Soul paru fin 1965 et ressortie en 1968 pour la bande-son du dessin animé Yellow Submarine, cette chanson est considérée comme la première engagée et contestataire du benjamin des Beatles, amorçant d'autres plus virulentes comme "Taxman" et "Piggies". D'aucuns supputent même que le texte serait inspiré de Dylan mais au final personne, pas même l'intéressé, n'est fichu de nous dire à qui il s'adresse. Dans son autobiographie, Harrison déclara ne plus s'en souvenir et que c'était « probablement au gouvernement ». Mais est-ce bien important ? Retenez de ces paroles ce que vous voulez y voir et inspirez-vous en pour toujours prendre le temps de réfléchir par vous-mêmes.

Ey@el

Think For Yourself

J'aurais un mot ou deux
À dire à propos de tes agissements,
Et tous tes mensonges
Quant aux avantages que nous aurions
À fermer les yeux.

Fais ce que tu veux
Et poursuis ton chemin.
Prends le temps de réfléchir
Parce que je ne serai pas à tes côtés.

Je t'ai largué loin derrière
Les ruines de l'existence
Que tu avais à l'esprit.
Même si tu ne vois toujours pas,
Je sais que ta décision est prise
Et qu'elle va encore être source de misère.

Fais ce que tu veux
Et poursuis ton chemin.
Prends le temps de réfléchir
Parce que je ne serai pas à tes côtés.

Ton esprit a beau être opaque,
Essaie de réfléchir davantage,
Ne serait-ce que pour ton bien.
L'avenir s'annonce toujours prometteur
Et il est encore temps pour toi de rectifier
Tout ce qui doit l'être.

Fais ce que tu veux
Et poursuis ton chemin.
Prends le temps de réfléchir
Parce que je ne serai pas à tes côtés.

Texte original de GEORGE HARRISON traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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On n'attire pas forcément à soi ce que l'on est

Nul besoin de regarder les émissions de télé-(ir)réalité ni de fréquenter les réseaux (a)sociaux pour se rendre compte que même si l'excès de vanité ne tue pas, il nuit gravement à la santé mentale. « Tu t'en fous, c'est pas ton problème » me direz-vous. Et bien si, justement, c'est mon problème ! Parce que je n'arrête pas d'attirer dans ma vie ce genre de personnes qui, dès que je les perce à jour en leur disant NON/STOP, tentent aussitôt de me rabaisser en me traitant de prétentieuse et de me causer du tort en répandant des rumeurs insidieuses sur mon compte. Alors d'abord pourquoi se ruent-elles toujours sur moi comme de grosses mouches à m***e et pas sur une autre ? Et puis pourquoi leur ego hypertrophié me dérange-t-il autant ? Serais-je dans le déni quelque part ? Serait-ce parce qu'elles sont le reflet de quelque chose en moi que je ne m'autorise pas à regarder en face — en gros parce ce que je leur ressemble ? C'est du moins ce qu'auraient tendance à affirmer certains éminents spécialistes en psychologie.

« C'est ça, t'as tout compris ! » Voilà, en tout cas, ce que me diront tous les faux derches et ceux qui ne m'aiment que lorsque je touche le fond — là où je ne risque ni de leur faire de l'ombre ni de les rejeter, ce que tout individu « normal », un tant soi peu conscient de sa propre valeur et de la nature vampirique de ces gens, ne se grattera pas de faire, en toute légitimité et sans culpabiliser le moins du monde. Pas comme moi, quoi !

Si trop d'égo fait bobo, pas assez rend névrosé

J'ai provoqué un éboulement
Dans mon ego :
J'ai observé du dehors
Le monde que j'ai laissé derrière moi.

"A Day Without Me", U2 (1980)

En réalité, je crois que rien n'est plus éloigné de la vérité. Et puis, si tel était le cas, je ne serais pas en train d'écrire ce billet dans lequel j'expose certaines de mes blessures et faiblesses qui n'ont décidément rien de très « glamour ». Donc si j'attire les « gros egos », ce n'est certainement pas parce qu'ils sont le reflet de ce que je suis tout en refusant de l'admettre, mais parce que, bien au contraire, ils sont l'exact opposé de ce que je ne suis pas : impudique, vulgaire et arrogante. Comme on dit, les contraires s'attirent comme des aimants.

Ces personnes me piquent au vif parce qu'elles ont le culot de se vanter de qualités qu'elles n'ont pas mais que moi j'ai et que je n'ose afficher sans doute de peur de me surestimer ou de devoir m'assumer, de ne plus avoir le droit à l'erreur après m'être exposée. Et ça, ça fait mal à mon ego. Un peu comme s'il me disait sur un ton de reproche : « Tu vois, si tu m'autorisais un peu plus souvent à sortir, je pourrais t'emmener dans des tas d'endroits où tu n'oseras jamais aller seule parce qu'ils se trouvent tous hors de ta zone de confort ». Au final si trop d'ego fait bobo, pas assez rend névrosé.

Le parcours du combattant

Nous sommes des pommes pourries,
Des marchandises avariées.
Que diable, nous n'avons plus rien à perdre :
Une simple bourrasque suffirait sûrement
À nous réduire en miettes.
Nous errons à la dérive...

"Backdrifts", Radiohead (2003)

Sans trop entrer dans les détails personnels, je n'ai pas été élevée dans le culte de la personnalité loin de là, mais plutôt par des parents qui ont reproduit le schéma qu'on leur a inculqué en y ajoutant leur touche personnelle héritée de leur vécu. Je ne juge pas, je ne blâme pas (du moins j'essaie) mais les chiens ne font pas des chats comme on dit. Ce que je veux dire par là, c'est que des parents jouissant d'une estime normale d'eux-mêmes auront peu de risque d'engendrer des enfants complexés.

Enfant, j'ai donc en plus souffert d'un handicap physique qui n'a pu être « réparé » que vers le milieu de l'adolescence et qui n'a fait qu'accentuer mon isolement et mon introversion. Parallèlement à cela — je n'en avais pas conscience alors — il se trouve que j'étais loin d'être le vilain petit canard que je pensais être, que j'étais du genre futée voire douée pour tout ce que j'entreprenais, et férocement indépendante aussi — ce que mon entourage m'a fait payer comme s'il s'agissait d'un crime, d'une effronterie impardonnable. Surtout et majoritairement les autres filles (ce qui n'a guère changé depuis sauf qu'aujourd'hui cela ne m'atteint plus autant car j'ai appris à m'aimer un peu plus).

N'affichant aucune « tare » particulière à mon tableau d'honneur (telle la vanité, la cupidité, la paresse, la méchanceté ou je-ne-sais-quel autre pêché capital), on a essayé contre moi la panoplie complète d'armes basses en tout genre dont sont capables les êtres humains entre eux : racontars, médisance, procès d'intention, mise à l'écart, manipulation, culpabilisation, humiliation et même provocation. Jamais de violence physique fort heureusement. Car dans l'instinct de la ruche, tout ce qui déborde des cases ou n'y entre pas compromet la pérennité de la chaîne de production et doit donc être mis au rebut, détruit.

Bas les pattes, bas les masques

Et les gens oublient —
Ils oublient qu'ils se cachent
Derrière une façade éminente.
Une façade éminente
Qui n'est que du flan.

"Eminence Front", The Who (1982)

Comment je m'en suis sortie ? Je l'ignore. Sans doute qu'au fond, j'avais une plus grande force de caractère que mon hypersensibilité pouvait laisser supposer. Comme dit le proverbe, « il faut se méfier de l'eau qui dort » (que je préfère en anglais car il implique une idée de profondeur1). Ce n'est, en tout cas, certainement pas grâce à mes rares « amis » qui ne se sont jamais mouillés pour me défendre. Et puis, la technologie n'était pas aussi développée qu'elle l'est aujourd'hui pour répandre son venin et creuser les tombes : pas d'internet, de débilophones ni de zoos sociaux. Sans doute ai-je eu la chance de naitre avant l'ère du geek et de la Tare Academy ?

Au final, ce qui m'a le plus aidée est le complexe engendré de l'idée que ma surdité puisse me faire passer pour une idiote. Plus que tout autre chose, cela m'a motivée à faire en sorte de toujours donner le meilleur de moi-même partout, même dans les domaines où ne pas bien entendre pouvait s'avérer un sérieux frein. Cela ne m'a donc nullement empêchée d'exceller dans l'apprentissage des langues étrangères ni d'être l'une des rares à savoir chanter juste ou de faire du théâtre en assurant le rôle principal. Comme si, inconsciemment, j'avais découvert le meilleur moyen de me venger de ces pestes à l'ego torturé. Car au final, tout ce résume encore et toujours à l'ego, non ?

Oui à la différence, non à l'indifférence

Le monde est mort à ce qu'il paraît,
Je n'ai aucun remord à t'y emmener.
Et nous n'avons plus de temps à perdre :
On restera libres de résister.

"Black City Parade", Indochine (2013)

En conclusion : on n'attire pas forcément à soi ce que l'on est mais ce qui nous oblige à affirmer notre différence pour rétablir l'équilibre des forces dans ce bas monde. N'ayez plus honte d'être considérés comme des rebuts, soyez au contraire fiers de votre non conformité. Réjouissez-vous toujours de l'amour qu'on vous porte sans vous laisser, pour autant, affecter par la haine que vous ne manquerez pas de susciter. Car ce n'est pas la haine qui est l'opposé de l'amour mais l'indifférence. Celui qui peut éprouver la haine restera toujours capable d'éprouver l'amour. Celui qui n'éprouve rien est déjà mort même si son cœur bat. Oui à la différence, non à l'indifférence. Bravez l'interdit ou bien conformez-vous et mourrez de votre vivant.

Notes et références

  1. ^ « Still waters run deep » : littéralement « les eaux calmes sont profondes ».

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Décoloriser partiellement une image

Je vous avais déjà proposé un tutoriel permettant de convertir une photo en noir et blanc tout en conservant les couleurs de certaines parties de l'image. Ici je vous propose la même chose ou presque à l'aide de Photo Black & Color, un petit logiciel français gratuit de l'auteur de PhotoFiltre fonctionnant sous Windows (et très bien sous Wine pour Linux) et ne nécessitant aucune autre application graphique comme Paint Shop Pro, Photoshop, GIMP, etc. Notez toutefois que malgré sa simplicité d'utilisation, vous devrez faire des tas d'essais avant d'obtenir ce que vous recherchez et que toutes les photos ne s'y prêtent pas. Néanmoins il permet des résultats intéressants, beaucoup plus difficiles à obtenir sur certaines images avec la méthode précédemment indiquée.

Matériel nécessaire

Instructions

1. Lancer l'application et ouvrir une copie de l'image à désaturer.

2. Cliquer sur une couleur que l'on souhaite conserver pour qu'elle s'affiche dans la palette à gauche. Répéter l'opération pour chaque couleur que l'on ne veut pas effacer.

3. Procédez ensuite aux différents réglages :

- Tolérance : définit l'écart de couleurs admis pour convertir ou non un pixel de l'image en niveaux de gris. Une tolérance basse traite uniquement les pixels dont la couleur est très proche des couleurs sélectionnées alors qu'une tolérance élevée permet des écarts de couleurs plus importants.

- Contour progressif : instaure une limite progressive entre les zones colorées et les gris.

- Dégradé de couleurs : rajoute des couleurs intermédiaires lors du traitement pour tenir compte des dégradés de couleurs entre deux couleurs à comparer.

- Sépia : la couleur sépia sera utilisée comme couleur de désaturation au lieu de l'échelle de gris.

4. Cliquez sur l'icône comme indiqué sur la capture ci-dessus pour appliquer le traitement et voir le rendu. S'il ne vous convient pas ou que vous souhaitez affiner/modifier certains paramètres, supprimer ou ajouter des couleurs à conserver, cliquez sur la flèche-retour rouge (ou via Édition > Annuler la dernière action ou encore CTRL+Z) pour annuler.

5. Lorsque vous serez satisfait du résultat, n'oubliez pas de sauvegarder votre image au format souhaité. Pour de plus amples détails sur les diverses fonctions de ce logiciel, voir la documentation en français sur le site de l'auteur.

© Luiza Lazar

Pour ce paysage, j'ai sélectionné 9 couleurs à conserver, réglé la tolérance à 29% et coché uniquement le dégradé de couleurs.

Pour ce dernier essai avec cette photo de bébé-mandragore prise par des fans de Harry Potter, 5 couleurs ont été sélectionnées, toutes les options cochées et la tolérance réglée sur 55%.

Voilà, j'espère que je vous aurai communiqué l'envie de vous y mettre. Comme toujours, n'hésitez pas à innover. Je n'ai pas essayé mais il est également possible d'appliquer plusieurs fois l'effet (sans annulation donc) en modifiant les paramètres entre chaque application.

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Je suis Indie

C'est en lisant quelque peu en biais — une bien fâcheuse habitude que je confesse avoir prise par la force des choses devant la somme sans cesse croissante d'informations auxquelles nous sommes confrontés au quotidien et parce que les journées n'ont que 24 heures — je me suis rendu compte que mon esprit faisait parfois des écarts d'imagination en prenant des raccourcis peu orthodoxes avec la sémantique. Logique, me direz-vous, pour qui s'engage ainsi impudemment sur les chemins de traverse. Oui, mais j'ai noté que, grâce à ces dérapages souvent non dénués d'humour, occasionnés par mon manque d'attention, mon inconscient mettait parfois le doigt sur certaines vérités que mon mental, trop enlisé dans son sérieux et ses efforts d'analyse — sans parler du filtre de mes croyances, de mes opinions voire de mes inhibitions — n'aurait probablement pas perçues aussi facilement.

Le Royaume du Crâne défoncé

Ainsi, par exemple, j'ai lu un article traitant de la défécation d'un certain parti politique, vraisemblablement en raison des luttes intestines excrémentielles empestantes entre ses dirigeants. Ayant également fait la tune des fourneaux, une affaire sulfureuse dans laquelle l'accusé était bien aux fesses du passé tumultueux de sa présumée victime qu'il connaissait de longue date. Ou encore, que des putes au Parlement avaient brandi le sexe d'un érudit décent pour protester contre l’abréviation d'une loi. Certains ne l'entendant pas de cette oreille, le son était monté assez vite. Heureusement, la came avait été rétablie avant qu'ils n'en viennent aux pains, tous étant désormais rentrés dans les ordres.

Autre fête d'hiver : des militaires en perdition auraient été prêts à partir avec une bande de fesseurs en état d'absurdité avancée à la sortie d'un bar. Heureusement ces derniers prirent finalement la cuite avant que l'abbération des légionnaires ne les conduise au poste de police où ils auraient poursuivi (hic).

Le Temple des Maux dits

Vous trouvez que j'ai l'esprit tordu, que j'ai la comprenette un peu (beaucoup) déviante ? Pas faux, je vous l'accorde ! À ceci que je prends volontairement la tangente dans le seul but de vous amuser et d'élever vos vibrations par le rire thérapeutique. Certains, par contre, ne le font vraiment pas exprès et c'est d'autant plus fâcheux que tels des aveux inconscients, ces lapsus linguæ inopinés sont tous échappés de la bouche d'hommes et femmes politiques qui, d'ordinaire, pèsent pourtant le poids de leurs mots et sont plus que rôdés au maniement de la langue de bois. Preuve que nul n'est à l'abri d'éventuelles échardes.

À commencer par la célèbre « fellation quasi-nulle », prônée par Rachida Dati, le fameux « fichier d’empreintes génitales » proposé par Brice Hortefeux, les députés invités à « durcir leur sexe » à l'occasion d'un débat parlementaire sur la classification des films X, la « baise » de l'impôt promis par Pierre Bérégovoy, le Premier « Pénis » cité par Jean-Louis Borloo ou encore les femmes encouragées à « se serrer les couilles » par Dominique Voynet.

Dans un registre un peu moins « hard » mais tout aussi « hot », certains trahissent leurs allégeances, sentiments ou intentions véritables. Ainsi, après les attentats du 11 septembre, Laurent Fabius annonçait que la France voulait « agir en Chirac ». Plus récemment, un tweet du PS informait la population que Harlem Désir était « en déplacement à Jarnac pour la commémoration de la disparition de François Hollande ». Ledit Président de la République, récemment ressuscité dans les sondages, aurait pour sa part répondu à des journalistes lors de la mise en examen de celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom que « chacun doit être certain qu'il est prisonnier innocent avant d'avoir été condamné ».

Sujet explosif si l'on peut dire : Bernard Cazeneuve annonçant sur BFM-TV que des synagogues avaient été protégées et qu'il y avait des policiers « rue des Roquettes ». Également, Claude Guéant déclarant que la délinquance avait « recruté en France depuis 2002 ». Attention, certains vont avoir de sérieux ennuis avec la Police de la Pensée, l'humour à peine voilé étant d'ores et déjà considéré comme hautement subversif. Et à qui cela profite-t-il ? Aux lobbys des fabricants de dragées Fucka pardi ! Et aussi aux syndicats des proctologues et des entrepreneurs de pompes funèbres. Rire de tout, c'est mauvais pour les affaires et pour la mondialisation qui voudrait parvenir à la création d'un état unique pas seulement au sale mais au défiguré.

Les Aventuriers du Lapsus perdu

Bon sang, mais qu'est-ce que je raconte là ? Je voulais simplement vous démontrer que si certains se complaisent à causer le Fourchelangue dans l'unique but de détendre l'atmosphère et botter ainsi le luc à la sinistrose ambiante, d'autres se prennent tellement au sérieux qu'ils se vautrent sur leurs propres peaux de banane et que leurs lapsus sont sans doute bien plus révélateurs qu'il n'y parait.

Rudolf Meringer (1859-1931) est un linguiste indo-autrichien contemporain de Sigmund Freud. En 1895, il publie en collaboration avec le linguiste Allemand Karl Mayer une liste de près de 4500 « lapsus linguæ » (expression latine signifiant « erreur de langage »). Ils expliquent ces changements involontaires de discours par une contamination d'un mot sur l'autre. Ce sont toujours des mots proches, disent-ils, qui diffèrent par une, deux ou trois lettres, et il n'est pas étonnant qu'on puisse se tromper. On peut de même confondre deux livres posés côte à côte sur une étagère, pour peu qu'ils aient une couverture similaire, et un titre approchant.
(Source)

Dans l'approche psychanalytique — qui se rapproche beaucoup de celle des linguistes notamment par la théorie des images verbales situées au-dessous du seuil de la conscience — Freud présente le lapsus comme « la conséquence de l'opposition entre deux intentions, dont l'une au moins est inconsciente. Le sujet exprime au public son désir caché ». Il précise également que l'on peut « aussi faire un lapsus passivement, en entendant un mot différent que celui qui a été prononcé ».

Intéressant, surtout la dernière ligne. En effet, je suis souvent assez sidérée par ce que je crois parfois entendre en écoutant certains chanteurs (il faudrait voir à mieux ar-ti-cu-ler), phénomène d'hallucination auditive souvent aggravé par des textes assez décousus et atypiques. Alors de mémoire, me viennent immédiatement à l'esprit les « cons qui s'adorent » au lieu des conquistadores de Nicola Sirkis ou encore Thom Yorke qui me donne l'impression (en anglais) d'avoir « peur de respirer » alors qu'il s'avère simplement être « tête en l'air ». Vous pouvez vous gausser autant que vous voudrez, quand on connait les intéressés, cela n'a rien de tiré par les cheveux — d'ailleurs Yorke se fait même des chignons maintenant, c'est dire !

Qu'il s'agisse de langue qui fourche (lapsus linguæ), de doigts crochus qui dérapent sur le papier (lapsus calami) ou sur le clavier (lapsus clavis) ou encore d'amnésie sélective soudaine qu'on a sur le bout de la langue mais qui refuse de sortir (lapsus memoriæ), tous ces troubles disposent d'un nom savant, ce qui montre bien que certains les prennent très au sérieux au point de les étudier. Et ils n'ont pas tort car c'est proprement fascinant de voir à quel point nos secrets nous rattrapent parfois. Donc si le lapsus est considéré comme révélateur, il faudrait voir à prendre garde qu'il ne mène au collapsus voire au prolapsus dans les cas où le poids du refoulement serait trop important.

La Dernière Salade

Je terminerai par une anecdote véridique qui m'a, en fait, donné l'idée de cet article. En saisissant incorrectement l'adresse d'un blog que j'ai cessé de visiter — mais dans le but de vérifier si comme beaucoup d'autres pseudo-défenseurs de la vérité actuellement, il avait également succombé au virus Charlie — j'ai eu droit à un magnifique message d'erreur 404 avec la mention « blog imbuvable ». Qui l'eut cru ? Que la censure soit déjà mise en place sur internet ou bien qu'elle soit capable de bon sens ? Lapsus bogus ?

Sources

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Assassin

Une chanson de Muse qui ne saurait se passer d'introduction tant elle pourrait se révéler sujette à controverse de par ses paroles ambiguës surtout lorsqu'il s'agit de déformer ou volontairement mal interpréter certains propos (un art auquel certains excellent). Ceci dit je ne suis pas dans la tête de Matt Bellamy (et je m'en réjouis) mais j'estime toutefois ne pas trop me tromper en affirmant qu'il dénonce ici ce qui mène au terrorisme et à la violence mais qu'en aucun cas il n'en fait l'apologie. Il n'en demeure pas moins que c'est un morceau qui secoue à la fois par son style musical et par ses propos. Je me demande tout de même comment font les fans du groupe dans les concerts pour chanter ça à tue-tête sans vraiment saisir de quoi ça parle. Cela ne vous rappelle rien, ce fanatisme aveugle ? En tous cas, Muse m'ont définitivement refilé la gnaque alors je ne vais pas faire la fine bouche en plus.

Ey@el

La guerre est inévitable.
L'heure est venue pour vous
D'abattre vos chefs,
De joindre les forces clandestines.

Perte de contrôle,
Accélération de cadence,
Perversion et envoûtement :
Il est temps d'éradiquer.

Peu importe ce que ces gens peuvent dire,
Ils sont déchirés.
Sauvages, ayant tout perdu,
Ainsi naissent les assassins.

Opposition et désaccord :
Détruire la démonocratie.

Perte de contrôle,
Accélération de cadence,
Perversion et envoûtement :
Il est temps d'éradiquer.

Peu importe ce que ces gens peuvent dire,
Ils sont déchirés.
Sauvages, ayant tout perdu,
Ainsi naissent les assassins.

Texte original de MATT BELLAMY traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Aux ombres des regards

Après le rouge à lèvres et le gloss faits-maison, 100% naturels et sans ingrédients douteux, j'ai continué sur ma lancée en créant une palette d'ombres à paupières totalement personnalisée. Davantage pour le fun de concevoir des couleurs et l'auto-satisfaction d'y parvenir toute seule comme une grande (et à moindre coût) que par réel besoin. C'est que le maquillage tel que je le conçois s'apparente surtout à un art et que sinon ça peut vite ressembler à du barbouillage ou du ravalement de façade (selon son âge) et au final devenir très vulgaire. Je me suis donc adonnée à cette activité pour la beauté de l'art plutôt que l'art de la beauté. Et aussi, cela m'a donné l'idée d'offrir des fards pour les fêtes de fin d'année, ce qui a été fort bien accueilli (car en plus aucune n'aura les mêmes).

La recette se décline en deux temps, à savoir la création d'une base neutre à laquelle il suffira de rajouter des pigments pour l'obtention d'un fard. J'ai créé une palette aux tons neutres (« nude ») parce que cela met bien en valeur les yeux bleus, mais rien ne vous empêche de vous inspirer de mes mélanges pour créer vos propres coloris en fonction de la couleur de vos yeux, de vos envies et des pigments dont vous disposez. Si vous connaissez les bases des couleurs en peinture, cela devrait être assez facile vu que c'est la même chose ici. Vous utiliserez du blanc (comme l'oxyde de zinc) pour éclaircir et du noir (comme l'ocre noire ou de l'oxyde noir) pour foncer. Les dosages sont donnés à titre indicatif. N'hésitez pas à rajouter des pigments si le résultat est trop pâle. Notez au passage que le flash a quelque peu dénaturé les teintes de ma palette sur la photo.

En bonus, pour que les fards adhèrent mieux et tiennent plus longtemps, je vous propose un fixateur (couleur chair) à appliquer avec le bout du doigt sur toute la paupière mobile. Comme toujours, ne souhaitant pas faire de pub gratuite, je ne citerai pas mes sources d’approvisionnement mais votre moteur de recherche devrait vous aider à trouver.

La base

Il existe des bases toutes prêtes mais comme j'avais déjà les ingrédients, voici ma formule.

Ingrédients :

  • 4,7 g talc cosmétique
  • 0,7 g micro-sphères de silice
  • 4,3 g poudre de riz micronisée
  • 0,20 ml beurre karité
  • 0,20 ml huile sésame (ou autre huile végétale)


QSP environ 10 g

Préparation :

Dans un mortier, transférez les poudres puis broyez l’ensemble soigneusement à l'aide d'un pilon pendant quelques minutes. Faites fondre le beurre de karité au bain-marie puis retirez du feu.

Ajoutez la quantité requise à l’huile puis versez ce mélange sans attendre sur les poudres et broyez à nouveau l’ensemble à l’aide du pilon pour éviter les grumeaux.

Les couleurs

Ingrédients :

Noir mat

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,5 g ocre noire (ou oxyde noir)


Taupe mat

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,2 g ocre noire (ou oxyde noir)
  • 0,3 g de poudre de châtaignier (ou oxyde marron)


Marron mat

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,18 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,05 ocre noire (ou oxyde noir)
  • 0,03 ocre rose (ou oxyde rose)


Pourpre nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,1 g mica pourpre


Beige rosé nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,23 g ocre rose (ou oxyde rose)
  • 0,54 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,33 g mica blanc brillant


Rose dragée nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,11 g ocre rose (ou oxyde rose)
  • 0,24 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,33 g mica blanc brillant
  • 0,06 g mica pourpre


Beige nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,23 g ocre rose (ou oxyde rose)
  • 0,9 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,33 g mica blanc brillant
  • 0,1 ocre noire (ou oxyde noir)


Beige nu nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,16 g ocre rose (ou oxyde rose)
  • 0,6 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,5 g mica blanc brillant
  • 0,05 g ocre noire (ou oxyde noir)


Sable nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,7 g poudre de lumière
  • 0,05 g mica blanc brillant


Blanc nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,11 g mica blanc brillant


Argent nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,04 g mica blanc brillant
  • 0,15 g ocre noire (ou oxyde noir)


Or nacré

  • 0,5 g de base fard à paupières
  • 0,06 g oxyde jaune (ou ocre jaune)
  • 0,18 g poudre de châtaignier (ou oxyde marron)
  • 0,01 g mica blanc brillant
  • 0,02 g ocre noire (ou oxyde noir)

Préparation :

Pour chaque godet de 18 x 18 mm (environ 1g), utiliser 0,5 g de base à laquelle vous rajouterez les pigments en broyant bien au mortier (si vous utilisez des micas, ajoutez-les en dernier sans trop les écraser pour ne pas casser le nacre). Pour le compactage il suffit de verser la poudre dans le godet puis d'appuyer très fort avec l'emporte-pièce ou le dos d'une cuillère.

Le fixateur de fard

Ingrédients :

  • 2,1 g beurre de karité
  • 1 ml huile de noisette
  • 2,1 g talc cosmétique
  • 0,25 g ocre rouge (ou oxyde rouge)
  • 0,03 g oxyde jaune (ou ocre jaune)
  • 0,67 g mica blanc brillant
  • 1 goutte HE santal (facultatif)

QSP environ 5 g

Préparation :

Faites fondre  le beurre de karité au bain-marie puis retirez du feu. Ajoutez la quantité requise à l'huile.

Dans un mortier, transférez les poudres (sauf le mica) et broyez-les à l'aide d'un pilon afin d'obtenir une couleur homogène.

Transférez dans le mélange huileux puis mélangez avec un petit fouet ou une spatule en évitant la formation de grumeaux.

Ajoutez enfin le mica brillant et l'huile essentielle (pour le côté olfactif) puis mélangez de nouveau et versez dans un conteneur hermétique désinfecté à l'alcool.

NOTE : Faites très légèrement réchauffer votre préparation si cette dernière est devenue trop épaisse puis laissez refroidir à température ambiante ou au réfrigérateur. Pour ma part, je trouve le résultat tellement sympa que je l'utilise comme fard crémeux.

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Nivôse

Nivôse
N'aime pas les couleurs
Sauf le morose
Dont il est grand pourvoyeur.

Nivôse
N'aime pas non plus le bonheur
Et pour cause :
Il t'a gelé le cœur.

Notes et références

  • Nivôse (21 décembre - 21 janvier) est le quatrième mois du calendrier républicain français et le premier mois du quart hivernal. Il tire son nom du latin nivosus qui signifie neigeux.

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Comment vaincre un Épouvantard

Honte à moi, détentrice d'une Pensine et bêta-testeuse inopinée du Poudlard des Moldus dès la première heure où j'ai été expédiée sans hésitation dans l'illustre maison des Aigles par le Choixpeau magique — comment ai-je pu oublier de vous parler des Épouvantards ? Décidément, cette fichue grippe est en train de me ronger le cerveau !

Parfois les images en disent plus que tous les mots d'un écrivain.

J.K. Rowling

« Mais qu'est-ce qu'un Épouvantard ? » se demanderont ceux qui n'auraient ni lu les livres ni vu les films de la saga littéraire la plus populaire de ce début de siècle. Comme l'a twitté à juste titre celle qui en est à l'origine, l'image ci-dessus illustrant la triste actualité de ces derniers jours devrait vous fournir un indice.

Un Épouvantard ne possède ni existence ni forme propre. À l'instar de l'égrégore auquel il s'apparente, ce parasite vit tapi dans l'ombre et se nourrit exclusivement de nos peurs les plus profondes dont il revêt l'apparence dans les moindres détails afin d'entretenir la production de cette énergie négative dont il a besoin pour vivre et dont nous sommes ses pourvoyeurs. Dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, le professeur Lupin enseigne à ses élèves que pour neutraliser un Épouvantard, il suffit d'éclater de rire. Pour cela, il faut modifier l'image mentale de sa peur pour l'obliger à prendre une forme que l'on trouve désopilante en pronançant la formule qui tue : « Riddikulus ».

Plus tard, lorsque Lupin demande à Harry quel aspect aurait revêtu son Épouvantard, à sa grande surprise, ce dernier lui avoue que cela n'aurait non pas été celui de Voldemort comme on pouvait s'y attendre mais celui d'un Détraqueur, ces créatures qui se nourrissent de notre joie de vivre jusqu'à dévorer entièrement nos âmes. Il lui répond alors : « Voilà qui voudrait dire que ce dont vous avez le plus peur, c'est... la peur elle-même. C'est la preuve d'une grande sagesse, Harry. »

Une petite phrase sur laquelle je vous laisse méditer. La peur est la seule arme dont disposent les Épouvantards de ce monde. Pour subsister à l'extérieur, elle doit germer et pousser à l'intérieur. Soyons les maitres de notre jardin d'Eden et n'y permettons pas aux mauvaises herbes de l'envahir.

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Image couverture : Damien Callixte-Schmitz

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Le crépuscule

C'est entre deux quintes de toux carabinées que je m'extirpe de mon lit pour venir troquer la vidéo parodique que j'avais programmée de longue date contre quelque chose de plus en rapport avec les circonstances (aussi des fois que le gars qui l'a pondu se fasse descendre par les lobbys sous une fausse bannière). Bref, quoi de plus adapté qu'un morceau de Radiohead pour illustrer cette chape de ténèbres qui vient de s'abattre sur nous (j'avais également pensé à "Assassin" de Muse mais pas le courage de rédiger la note explicative qui doit nécessairement l'accompagner).

Donc, bien que Thom Yorke présente cette chanson, datant d'une dizaine d'années, comme traitant de « la montée du fascisme et de l'extrême droite » et que « le seul moyen de les arrêter est d'agir car si on ne fait rien, ils vont gagner et ces gens sont des p*****s de détraqués » — chaque fois que je l'écoute, je ne peux m'empêcher de penser au Prince des Ténèbres, le film le plus angoissant de John Carpenter (en tout cas, un de ceux qui m'ont le plus perturbée). Vers la fin, l'Élue possédée par l'esprit du Mal — emprisonné pendant des millénaires dans une espèce de tube/boite de Pandore ressemblant à une lampe fluorescente — lui tend la main à travers un miroir pour lui ouvrir un passage vers notre monde.

Notez, qu'en anglais, le verbe équivalent à notre « aspirer » s'accompagne souvent d'une postposition indiquant le sens de l'aspiration (up/down). Je ne pourrais certes pas faire de jeu de mots en français là-dessus, mais vous rappeler que tout dépend du niveau vibratoire. Ainsi pour le bas, c'est comme lorsque l'on va aux toilettes, ça se fera sans grand effort (sauf pour les constipés qui risquent de rester coincés dans la lunette). Quant à l'échappée vers le haut, ma foi, il va falloir se forcer à rire et à positiver car c'est notre meilleure arme (sinon ce n'est pas là qu'ils auraient frappé en premier).

Ey@el

The Gloaming

Génie sorti de la lampe,
L'heure fatidique est arrivée.
Génie sorti de la lampe,
L'heure fatidique est arrivée.

Des meurtriers, voilà ce que vous êtes !
Nous ne sommes pas comme vous.

Génie sorti de la lampe,
C'est curieux comment
C'est curieux comment

En se déformant, les parois,
En se déformant, les parois,
Sous l'effet de ta respiration
Sous l'effet de ta respiration

En se déformant, les parois,
En se déformant, les parois,
Sous l'effet de ta respiration
Sous l'effet de ta respiration

Sous l'effet de ta respiration
T'aspireront de l'autre côté.

Elles t'aspireront de l'autre côté
Elles t'aspireront de l'autre côté
Elles t'aspireront de l'autre côté
Vers les ténèbres rouges et bleues
Les ténèbres rouges et bleues.

Tes sonnettes d'alarme
Tes sonnettes d'alarme

Les ténèbres rouges et bleues...
Les ténèbres rouges et bleues...

Tes sonnettes d'alarme
Tes sonnettes d'alarme
Devraient se déclencher
Devraient se déclencher
Devraient se déclencher
Devraient se déclencher.

Voici venu le crépuscule !

Texte original de THOM YORKE traduit de l'anglais par EY@EL
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Le paradoxe des Illuminati

Il y a dix ans encore, il était quasiment impossible d'évoquer les Illuminati sans se faire rire au nez ou traiter de malades mentaux (non pas que ça ait tellement changé dans les grandes lignes). Et pour cela, nul besoin d'aller chercher plus loin que son entourage proche. Alors sur la toile, pensez donc ! À l'époque je découvrais les joies d'Internet en RTC (si vous trouvez l'ADSL lent, vous ne savez pas ce que vous avez raté) et les rares sites d'irréductibles galeux qui ont lancé la mode d'aujourd'hui. Non qu'il s'agisse d'une mode, bien sûr, mais certains se prennent au jeu de la vérité avec si peu de discernement et tant d'arrogance que c'est tout comme. Il n'y a aucune fierté ni mérite à disposer de quelques longueurs d'avance sur d'autres en matière d'éveil. D'ailleurs si c'est pour afficher une quelconque supposée supériorité ou se poser en leader ou pseudo-gourou, je ne vois pas en quoi il y a évolution. Pour moi, il s'agit juste d'un transfert d'un point à un autre sur le même plan de conscience. Rien à voir avec le mouvement vers le haut qui consiste à dépasser la dualité qui est le sujet principal de ce billet. Quitte à me faire encore taxer de « New-ageuse » par les uns, diaboliser par les autres ou encore qualifier de je-ne-sais-quoi par je-ne-sais-qui, tant pis, j'assume : la haine n'est pas le contraire de l'amour, ce n'est qu'une autre facette de son expression sur le plan de la dualité. Et pour enfoncer le clou, cette longue citation de David Icke que je vous ai également traduite afin d'illustrer mon propos et celui de l'article y faisant suite :

Nous sommes prisonniers de la conviction que lorsqu'une chose est « vraie », son contraire ne peut forcément pas l'être. Non seulement c'est possible mais en plus c'est le cas. C'est juste que les deux sont les fruits de perspectives différentes d'un même évènement. Par exemple, si le monde n'est pas parfait, comment peut-il, dans un même temps, être également parfait ? Le fait est qu'il le peut et qu'il l'est. Lorsqu'on le considère du point de vue de la Matrice, il est loin de l'être aussi parfait soit-il. Nous sommes témoins de souffrances, d'abus, de conflits et de tristesse indicibles. La réalité comme quoi le monde n'est pas parfait se trouve ainsi validée et justifiée. Mais comment pouvons-nous évoluer et gagner en connaissance, en sagesse et en intelligence sans être confrontés aux conséquences de nos actes ? C'est impossible. Si les enfants ne subissaient pas les effets de leur comportement, ils n'en changeraient pas et ne feraient pas d'autres choix. Là où la Création agit brillamment est en nous imposant les conséquences de nos choix, ou plus précisément de l'intention qui les a initiés. Ce monde imparfait est la résultante de ce qu'a choisi l'humanité — ceux qui veulent contrôler et détruire et ceux encore qui restent les bras croisés ou ferment leurs esprits à ce qui se passe parce qu'ils trouvent cela plus facile ainsi. Donc en terme de parcours évolutif, la Création nous présente les répercussions de nos actions et inactions et ce faisant rend le monde dans lequel nous vivons absolument parfait parce qu'il nous permet d'y faire les expériences nécessaires. Deux extrêmes apparents qui sont tous les deux vrais. La vie est un paradoxe mais, là encore, elle n'en est pas un car il ne s'agit non pas de paradoxes mais de perspectives différentes. Il ne s'agit pas de contradictions mais d'entendements.

David Icke, Children of the Matrix
Ey@el

Nous voici prêts à accueillir l'année 2015 et la peur qui s'est répandue dans le monde semble avoir atteint son paroxysme. L'humanité évolue rapidement, de nombreuses personnes sont en train de se réveiller et nous sommes au beau milieu de la période la plus excitante de notre évolution.

Le sujet qui revient souvent dans mes lectures est celui des Illuminati, l’Élite sociale, la classe dominante ou quelle que soit l'étiquette qu'on a envie de leur « coller ». Je continue à lire combien ces gens sont diaboliques et c'est bien là le paradoxe important pour les comprendre. Nous entrons maintenant dans une période de l'existence où l'humanité commence à y voir vraiment clair en elle et à comprendre comment la réalité fonctionne véritablement grâce à la popularité et l'assimilation croissantes de la physique quantique.

Ces principes et ces concepts n'ont, certes, rien de nouveau, mais une plus grande part de la population se met à saisir leur signification véritable. Il y a des milliers d'années, des êtres dotés d'une conscience supérieure nous ont appris que nous étions les créateurs de notre réalité, que nous étions la voie, que nous étions tous des êtres lumineux, que nous portions l'univers en nous — la liste de ce que ces maîtres éclairés essayaient de nous dire ne s'arrête pas là. Pourtant certains ont choisi de ne pas comprendre et ainsi de faire l'expérience de la vie pour leur permettre de s'éveiller.

Nous voici donc sur le point de célébrer 2015 et il semblerait que le sujet des Illuminati (ou l’Élite sociale) soit au cœur de tous les débats. Je retiens un billet en particulier sur Collective Evolution qui laissait entendre que nous devrions aimer tout le monde y compris les Illuminati/l'élite sociale/la classe dominante et qui a déchaîné les passions dans les commentaires. Beaucoup ont posté pour annoncer qu'ils allaient se désinscrire ou cesser de visiter le site tandis que d'autres ont commenté pour affirmer que témoigner la moindre amour envers l'élite était tout bonnement écœurant voire malsain. C'est, en fait, en cela que réside tout le paradoxe.

Si vous vous posez la question de la raison de l'état actuel du monde, la réponse est qu'il est la conséquence du manque d'amour de l'humanité pour elle-même. À tous ceux qui prétendent que témoigner de l'amour aux élites est répugnant, regardez-vous dans un miroir et demandez-vous si vous n'êtes pas que le reflet du manque d'amour de l'élite sociale envers TOUTE l'humanité. La situation mondiale dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui est due au manque d'humanité de l'élite et par conséquent lui opposer le même manque de considération revient à refléter exactement ce qu'elle nous fait depuis des siècles et des siècles.

C'est l'amour conditionnel qui nous a conduits où nous en sommes présentement et seul l'amour inconditionnel pourra nous libérer. Plus nous serons nombreux à véritablement saisir ce paradoxe et à nous extirper de l'amour conditionnel, mieux nous parviendrons à venir à bout de l'élite sociale et des circonstances actuelles. Comme vous voyez, le paradoxe est de comprendre l'amour et que c'est en le limitant que nous nous sommes mis dans cette situation au départ. Ainsi continuer à aimer à condition ne fera qu'amplifier les souffrances et tout ce que nous connaissons déjà.

Au bout du compte et quand on l'a assimilé, pour moi la vie n'est qu'une illusion (une fois encore, les maîtres éclairés de ce que nous percevons du passé l'ont toujours dit, la réalité n'est rien de plus qu'une illusion) et la réalité, une mise en scène, un jeu de la conscience et en ce moment même les Illuminati semblent être au cœur de la conscience de nombreuses personnes à mesure qu'elles se frayent un chemin vers l'autoresponsibilisation et l'autonomisation. Souvenez-vous que vous êtes aussi puissant et significatif que n'importe qui dans ce monde et que croire que vous ne l'êtes pas en abandonnant ce pouvoir à d'autres ne fera qu'attirer à vous quelqu'un à blâmer pour cette vie qui est la VÔTRE.

Lorsque l'on saisit ce paradoxe en toute chose, on comprend le véritable pouvoir que l'on possède et on peut cesser de l'abandonner aux mains d'autrui.

Texte original de RANDY A. traduit de l'anglais par EY@EL
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Gaffes en série

Et si on jouait aux gendarmes et aux voleurs ? En vidant mes tiroirs, j'ai retrouvé ces vieilles coupures de presse issues de divers journaux anglais qui doivent dater de plus de dix ans et que j'ignorais toujours avoir en ma possession. J'ai donc pris ça comme un signe que je devais les partager avec vous. À noter qu'il s'agit de faits divers bien RÉELS et non de blagues belges (clin d’œil à nos amis de Belgique que je salue et qui en ont autant à leur compte sur les Français, donc on peut ainsi dire que nous sommes quittes).

Mr Bean

ANGLETERRE - Un policier s'est assommé en prenant son reflet dans un miroir pour un cambrioleur. Il était en train d'inspecter une boutique de vêtements pour homme après le déclenchement d'une alarme en pleine nuit quand il a aperçu son image. L'agent, dont le nom ne nous a pas été communiqué, a demandé des renforts avant de se jeter, tête la première, sur la silhouette plongée dans la pénombre pour lui faire un placage de rugby, heurtant ainsi le miroir de plein fouet. C'est à moitié sonné que ses collègues l'ont trouvé en arrivant au magasin. On lui a soigné ses blessures et il est maintenant complètement rétabli.

PAYS DE GALLES - Les forces de l'ordre ont acheté, pour la somme de 2.000 livres sterling par tête, six chiens policiers dressés en Belgique qui devront désormais apprendre à suivre les ordres en anglais et en gallois.

Papa Schultz

PADERBORN (ALLEMAGNE) - En repérant un policier dans une banque, un voleur pas doué a tenté de dissimuler son arme dans la poche arrière de son pantalon et s'est tiré une balle dans le postérieur.

MUNICH - Deux hommes, qui avaient dérobé l'équivalent de 45.000 euros dans l'attaque d'un fourgon blindé, ont été arrêtés grâce à 23 touristes japonais qui avaient filmé la scène.

Shérif, fais-moi peur

SPRINGFIELD (MISSOURI, USA) - Donald Rikker, un voleur, s'est fait pourchasser par la police après avoir perdu son œil de verre en tentant de s'échapper lors d'un casse.

Rien à voir mais c'est drôle...

BRISBANE (AUSTRALIE) - Un fermier a mis cette annonce dans la rubrique des cœurs solitaires : « Fermier cherche dame avec tracteur. Merci de joindre photo du tracteur. »

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Bananée 2015

Bananée à tous ! Nous y voilà, plus que jamais, à patauger dans le chocolat amer — noir, blanc, au lait, riche en cacao ou pas, qu'importe : nous sommes tous embarqués bon gré mal gré dans cette croisière infernale sans retour, affrétée par la Transglobal Banana Corp., celle-là même qui nous mène en galère depuis des temps immémoriaux. Du coup, il nous ferait presque marrer ce bon vieux Noé avec son arche.

Animaux — nous sommes des animaux
Nous achetons quand le sang coule dans les rues.
Incontrôlables — nous sommes incontrôlables,
Nous écrasons tous ceux qui se jettent à nos pieds en nous implorant.

"Animals", Muse (2012)

Tutti frutti

Bonnes poires blettes mi-figue mi-raisin qui n'ont pas la pêche ; vieilles noix desséchées qui ramènent leur fraise à tout va dans le vain espoir d'écouler leurs salades de fruits pas jolies jolies ; grenades du terroir hypochloritées1 qui ne comptent pas pour des prunes mais surtout tirer les marrons du feu tricolore pressé à l'orange ; et enfin, pruneaux à jeun déconfits, hauts comme trois pommes, qui, eux, l'ont la banane et n'hésitent pas à la peler et à en semer la peau comme le Petit Poucet (et non E.T.) pour retourner maison. Et il y en a même que ça rend complètement bananes2. De quoi avoir les guiboles en compote et risquer encore de tomber dans les pommes à se démener comme ça.

Ô champs élisez !
Ô champs élisez !
Tous pareils, tous pourris,
Tous ces fruits, tous ces partis.
Vous aurez tous ce que vous méritez,
Ô champs élisez !

Et en dépit de toutes ces singeries, imaginez la déconfiture si jamais tout partait à nouveau en cacahuète. Il faut dire que certains se sont tellement pris le melon que leur tête est désormais enflée comme une pastèque et que, forcément, il y a risque de se paqueter la fraise3 sous l'effet de la fermentation alcoolique et de finir bourrés comme des coings (car, les bougres, ils savent qu'il vaut mieux éviter de trop respirer le bon air saturé de leurs trainées chimiques insalubres).

Banana Split

Le chien n'aime pas la banane et il ne veut pas que la poule en mange.

Proverbe

En attendant, les légumes que nous sommes en ont ras la banane de se faire chanter la pomme4 ou presser le citron par ces fruits véreux qui n'en fichent pas une datte et passent leur temps à se péter la cerise les uns aux autres, c'est-à-dire à se coller des châtaignes ou des pêches dans la poire tout en en profitant pour faire leur beurre (de cacao) avec leurs combines juteuses à la noix et sans jamais manquer de se sucrer honteusement au passage au lieu de couper la poire en deux et redistribuer, de façon équitable, la tambouille populaire à l'oseille tout en faisant fructifier nos radis et nos patates comme tout bon chef qui se respecte se doit. Comme dirait un certain Doc un peu trop chanvré, « Yo mes frères, allez plutôt cueillir la fraise5 au lieu de vous balancer des marrons glacés ».

Banane flambée

Mais justement le R.E.S.P.E.C.T. comme le chantait Aretha6, ma bonne dame, il y a belle lurette qu'il n'y en a plus. Plus précisément, depuis que le ver a investi le fruit — un sacré bon investissement, d'ailleurs, qui porte bien les siens. Et on a beau s'en douter, on se fait pourtant avoir à chaque fois. Normal, c'est dans nos gènes. C'est qu'Adam, notre ancêtre à tous, fut le tout premier à se faire bananer7. Et ça, ça nous restera toujours en travers de la gorge. Je veux parler de la fameuse pomme bien sûr — enfin pas si fameuse que cela au vu de tous les pesticides et autres molécules douteuses tout droit sortis des labos souterrains de Monsatan dont elle a été copieusement arrosée. On aura beau se saigner à manger bio, on sera quand même tous marron (biohazard) puisqu'une seule banane suffit à pourrir tout un régime (oui, je sais on parlait de pommes et non de bananes mais c'est quand même bien à cause de sa banane qu'Adam a voulu croquer la pomme).

Ô compagnie bananière,
Nous aimerions tant vous croire,
Mais comme tout est sous terre
Il faut d'abord que nous creusions.

"Banana Co.", Radiohead (1993)

Banoffee pie8

OK, le caramel, ça colle à la cuillère c'est sûr mais on peut toujours s'en dépatouiller en la plongeant dans l'eau bouillante. Sinon, le caramel (mou surtout), il n'y a pas mieux pour déposer les plombages et autant dire que chez nous, au royaume des confiseurs, il y a matière à défraiser. Mais surtout, il est scientifiquement prouvé que lorsque l'on prive le candida de sucre, il meurt. Et pour sûr, cette saleté d'addiction à la poudre finira par leur porter la cerise et nous la mettre sur le gâteau. Comme on dit au Sénégal, « tout a une fin, sauf la banane qui en a deux ». À nous de choisir le bon bout.

Ce qui différencie totalement un régime de bananes d’un régime totalitaire c’est que le premier est alimentaire et débonnaire alors que le second est autoritaire et arbitraire.

Pierre Dac

Notes et références

  1. ^ Hypochlorite de sodium : eau de Javel.
  2. ^ « To drive somebody bananas » : rendre fou.
  3. ^ Expression québécoise pour s’enivrer.
  4. ^ Expression québécoise pour se faire flatter ou courtiser.
  5. ^ Faire l'amour.
  6. ^  "Respect", Aretha Franklin (1967).
  7. ^ Se faire entuber.
  8. ^ Pâtisserie anglaise à base de banane, crème et caramel déposés sur un fond de crumble de biscuits secs.

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L'année du pingouin

Encore une qui aura filé à la vitesse de l'éclair. Pour un peu, les bras m'en tomberaient presque. Raison pour laquelle (et pour cause) je ne prendrai aucun gant pour vous annoncer la dure nouvelle : nous voici arrivés en 2015 !

Le bon côté de la chose, c'est que cela fait un peu plus de deux ans que nous devrions déjà tous avoir mordu la poussière. De quoi relativiser, non ? Dans le souci de ne pas ressortir les sempiternelles banalités et autres promesses impossibles à tenir — généralement faites dans l'euphorie temporaire des petites bulles et de tout le bling-bling superflu dont beaucoup aiment s'entourer à cette occasion — je ne formulerai donc aucun vœu utopique même si, en mon for intérieur, j'espère de tout cœur que la somme de nos efforts individuels et conjugués en tant qu'êtres humains va enfin parvenir à inverser la donne.

Loin de moi l'intention, non plus, de vous la jouer version sinistrose, c'est pourquoi Jim vous amène sa bande d'élégants et sympathiques pingouins pour que vous soyez Carreyment pliés de rire toute l'année. Quant à ceux qui ne pourraient encadrer ce bouffon, aucun problème, je l'ai fait pour vous.

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