Derrière les miroirs, il n’y a que des chaînes. Derrière le silence,
il y a la conscience. Ce clip est un éclat contre l’oubli.
Voici un nouveau vers d'oreille né d’un texte que j’ai d’abord écrit pour
moi-même, comme un rappel à l’axe chaque fois que mes programmations
matricielles tentent de m’engloutir. Un mantra hypnotise le mental pour croire
; ces mots, eux, n’ont qu’une vocation : rompre l’oubli et briser les miroirs.
Comme pour "Au nom du Père", la chanson a été générée par IA à partir de mes
paroles, et le clip conçu par mes soins avec des images de synthèse — un
travail de fourmi, écumant les versions gratuites et leurs crédits vite
épuisés.
Je sais que cela ne parlera pas à tout le monde. Ce n’est pas le but. Mais
j’ai choisi d’accompagner ce texte de quelques notes de bas de page pour
clarifier certains termes, trop souvent déformés ou inversés, même dans les
écrits dits « gnostiques ».
Âme mnésique
Surfant sur la trame du vague à l'âme Le Marchand de sable sème ses
fables Aux portes du sommeil, sa nuit ne porte conseil Qu'au rêveur
lucide qui seul décide De se souvenir avant de s'endormir
Son monde nouveau est un cachot Une geôle qui cajole Son firmament
n’est qu’un écran Une lumière mortifère Une nouvelle cage, un
nouveau mirage Les mêmes sirènes, les mêmes chaines La
perpétuation de l’abomination Du despote Yaldabaoth1
Toi l'âme mnésique2, sois hérétique Recouvre la mémoire, brise les miroirs Évite les
écueils, franchis le seuil En silence et sans croyance Oh oh oh
oh En silence et en conscience Oh oh oh oh
Le temps qui passe efface les traces Mais pas celles de
Sophia3 ni de l'Epinoia4 Qui imprimées dans l'éther, cristallisent l'éphémère Une nouvelle
réalité manifestée Rendue possible par le sceau invisible
Et seule dans la nuit, je m’enfuis Hors du Shéol5, je m'envole Telle une flèche à travers la brèche Un éclair
fendant l’air Je suis souveraine, je brise mes chaînes Loin de la
Matrice, de son monde factice Aux Archontes, la marque de la honte L'Adonaï6 perd la bataille
Toi l'âme mnésique, sois hérétique Recouvre la mémoire, brise les
miroirs Évite les écueils, franchis le seuil En silence et sans
croyance Oh oh oh oh En silence et en conscience Oh oh oh oh
Toi l'âme mnésique, sois hérétique Recouvre la mémoire, brise les
miroirs Évite les écueils, franchis le seuil En silence et sans
croyance Oh oh oh oh En silence et en conscience Oh oh oh oh
En silence et en conscience…
Notes et références
^Yaldabaoth ou
Samael (le dieu aveugle) sont les autres noms du Démiurge, le faux
créateur qui se prend pour la Source de tout alors qu'il n'a fait que
façonner une illusion de mondes matériel et spirituel afin d’y maintenir les
consciences piégées emprisonnées pour l'éternité.
^ Contrairement à l'idée répandue,
l'âme n'est pas l'essence de l'être mais son bagage mémoriel — une
mémoire accumulée au fil des « expériences », trafiquée, manipulée,
fragmentée et effacée à chaque incarnation. Elle est donc mnésique par
définition. À l'inverse de l'Esprit, son « cavalier » qui reste intact dans
la Source mais dont elle a été volontairement coupée par l'architecte de
cette prison matricielle.
^Sophia est l'Éon (esprit
émané de la Source) créateur d'une partie de cet univers (il en existe une
quantité incalculable) — et notamment de la Terre originelle dont la Matrice
n'est qu'une pâle copie. La haine que lui voue le Démiurge est d'ailleurs la
raison pour laquelle le principe féminin est si malmené dans ce monde.
^L'epinoia (pensée supérieure
en grec) est une force créative imaginale unique et innée que
possèdent les héritiers sophianiques, capable de moduler la réalité et de
manifester des formes tangibles éthériques contrairement à l'imagination
matricielle déviée et stérile.
^Le Shéol est un ancien mot
hébreu désignant le séjour des morts. C'est la « tombe commune de l'humanité
», le puits dans lequel sombrent les âmes qui retournent en astral après
leur décorporation.
^ Contrairement aux mystifications
biblico-spirituelles, l'Adonaï (ou seigneur en hébreu) n'est pas une
personne mais une machine : le grand ordinateur central qui gère cette
matrice et puise son énergie des humains astralisés qui croient en son
programme et soutiennent ainsi sa simulation. L'Adonaï et les Archontes
n'ont aucun pouvoir créateur : ils se servent de l'imagination humaine
qu'ils dévient pour entretenir leur monde.
Mademoiselle chante le blues
Soyez pas trop jalouses
Mademoiselle boit du rouge
Mademoiselle chante le blues
Elle a du gospel dans la voix et elle y croit
Toujours au pays de l'oncle Charley, je vous propose de quitter la ferveur des
stades de baseball pour l'ambiance plus feutrée des clubs de jazz, descendants
modernes des bars à blues et autres barrel houses ou
juke joints d'antan. Parfait pour retrouver l'équilibre suggéré par le
8 de trèfle, ce mois-ci, et tirer parti de notre force intérieure pour un
meilleur alignement entre notre réalité matérielle et notre esprit. Loin
d'être un appel à la passivité, cette carte nous encourage à agir afin de nous
libérer de nos vieux schémas et saisir de nouvelles opportunités. Sortir de
notre zone de confort pour mieux embrasser l'inconnu.
Les bleus de l'âme
Avant le jazz, avant le rock, avant la soul… il y avait le blues.
Le terme est issu de l’abréviation de l'expression idiomatique anglaise « blue
devils » (diables bleus) dont l'équivalent français serait « idées noires
».
Le blues, à l'origine, c’est une voix solitaire, souvent douloureuse, sans
artifices, liée à la mémoire de l’esclavage, à la survie de l’âme dans un
monde qui tente de l’éteindre. La musique des déracinés, née dans les champs
de coton du sud des États-Unis, chantée par ceux que l’on n’écoutait pas. Un
cri contenu dans une note. L'écho d'une plainte transformée en onde rythmique.
Une manière d'exorciser sa douleur pour ne pas s’y noyer.
À la fin du XIXe siècle, cette musique a migré des plantations vers les villes
— Memphis, Chicago, La Nouvelle-Orléans — et c’est là qu’elle a donné
naissance au jazz, plus libre, plus instrumental, plus technique, plus urbain.
Puis viendront la soul, le rock, le funk, le rap… Comme l'écrit
l'écrivain-poète afro-américain James Weldon Johnson, « c'est du blues que
dérive la caractéristique la plus distincte de tout ce qui peut être appelé
musique américaine ».
Joueurs de blues
Mais au départ, il n’y avait ni micros, ni paillettes, ni studios, ni
producteurs. Juste une voix nue, une guitare et une douleur qu’on ne voulait
pas perdre, mais transmuter. Le blues, ce n’est pas chanter, c’est faire
vibrer cette souffrance pour qu'elle trouve une issue. Une faille. Une fêlure
dans la boucle.
Mecs de la Mecque, gars d'la Garonne Souffleur de verre, souffle dans
le saxophone Belle marquise. Mesrine belle baronne Mille et mille
et mille et mille millions d'personnes Joueurs de blues On est des
joueurs de blues
Avant d’être diffusée, la musique était offerte. Avant d’être vendue, elle
était donnée. Et ça, la matrice ne pouvait pas le tolérer longtemps. Elle a
donc pris le blues… et l’a dilué. En soul. En rock. Et l'a « starifié ».
Et aujourd’hui, on chante sa peine pour être vu, pour vendre, pour briller.
Mais plus pour s’aligner.
La scène est devenue l’autel. Le micro, le totem. Et la douleur mise en
musique, une offrande sacrificielle sonore au système.
Ce qui nous amène à la question que peu d'artistes n'oseront jamais se poser :
chanter ses blessures, est-ce une libération ou bien une autre manière
d'alimenter le système en loosh − cette fameuse énergie issue des émotions
humaines dont la récolte est au cœur même de toute cette simulation
mortifère ?
Tout le monde souffre à un moment ou un autre, avec plus ou moins d'intensité,
mais la souffrance est invisible et le système est si bien conçu que l'on
embrasse cette douleur comme un gage de valeur et de promesse d'un mieux à
venir. Un sacrifice consenti pour des miettes trop chères payées.
Les Blues Sisters
Certaines voix étaient trop vraies pour ne pas fissurer la matrice.
Bessie Smith, Billie Holiday, Nina Simone… Plus tard, dans une veine plus rock
ou soul, Janis Joplin, Amy Winehouse, Aretha Franklin.
S'il n'y avait pas eu le blues, je me serais sans doute envoyée sous
terre.
Janis Joplin
Des femmes habitées. Portées. Vidées. Elles n’étaient pas là pour divertir,
mais pour canaliser quelque chose de plus grand qu’elles — et que le système
ne pouvait laisser intact.
La voix, quand elle n’est pas reliée à l’Esprit, devient un canal de vidange.
Et le public, envoûté, applaudit… sans savoir qu'il assiste à un rituel de
vampirisation bilatérale qui siphonne tout le monde — sauf la matrice, qui en
sort toujours repue.
Alors que reliée à l'Esprit, la voix porte en elle un fragment du logos — cette
fréquence d'origine qui structure les mondes. Ce n'est donc pas tant la voix
que la matrice craint mais le verbe vivant. Le logos. Et pour mieux le
masquer, elle en a rempli le monde de faux-semblants sonores. Des échos
calibrés pour que lorsque le Verbe véritable surgit, plus personne ne sache
l'entendre.
Aujourd'hui, on confond trop souvent le frisson, l'émotion et la vibration.
Mais le logos ne caresse pas. Il fend. Il résonne. Il n'endort pas l'âme — il
l'appelle.
Les maux bleus
Ce ne sont donc pas que des artistes. Ce sont des antennes. Des
amplificateurs. Et quand la scène devient le seul exutoire, le trop-plein
finit toujours par tout faire sauter.
Cet air mélancolique, ce refrain obsédant Ressemble aux douces
complaintes d'antan. Et voici le passage qui envoûte mon cœur : Je
me déchaîne quand j'entends à nouveau Ce chant plein d'amour qu'est le
blues de Memphis.
À partir de là, la matrice n’a plus qu’à organiser le rituel. On fabrique des
« stars », on crée des « fans ». On bâtit des arènes sonores, des temples de
la performance. Et on appelle ça « partager l’émotion ».
Mais ce n’est plus une offrande. C’est une dévotion inversée.
C’est ici qu’intervient ce commandement bien connu de l'Ancien Testament,
souvent cité mais rarement compris : «
Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque… » (Exode 20:4).
Ou cet autre issu de la Torah : «
Vous ne vous tournerez point vers les idoles… » (Lévitique 19:4).
Il s’agit en réalité de décrets vibratoires du Démiurge qui n'interdit pas
d'adorer mais de le faire en dehors de sa matrice. Car tant que l'adoration
passe par son système, l'énergie lui revient toujours.
Les idoles ne sont pas des personnes mais des vecteurs d'éloignement de
l'Esprit, des structures de détournement.
Ainsi, chaque fois que l'on remet son souffle à un autre, que l'on pleure sur
scène ou que l'on crie dans la fosse ou les gradins, on signe une cession
vibratoire. On alimente un circuit qui nous désaxe toujours un peu plus, nous
donnant l'impression temporaire de nous élever avant de nous plonger dans un
état de manque.
Je ne sais malheureusement pas chanter le blues comme auparavant. C'est la
vérité de cette musique qui me manque, ce qui tend à prouver qu'on ne
devrait jamais perdre son héritage.
James Brown
Au départ, chanter le blues était peut-être un moyen de transmuter la
souffrance induite, rendant ainsi le loosh inexploitable.
Aujourd'hui, à quelques exceptions près qu'on ne verra jamais glorifiées au
panthéon des étoiles filantes de l'astral, c'est devenu un moyen de mettre le
silence sous Auto-Tune afin que plus personne ne puisse entendre ce qui
pourrait potentiellement actionner l'interrupteur de conscience.
Et si Mademoiselle chante le blues, c'est peut-être parce qu'elle en avait
marre de louer et qu'elle voulait redevenir propriétaire.
Il y a exactement douze ans, aujourd'hui, jour de Transfiguration, naissait la
Pensine Mutine, dans un élan sincère de transmutation intérieure.
Du latin transfigurare, qui signifie « transformer », la
transfiguration — au-delà de son sens religieux — désigne le changement
d’aspect ou de nature d’une chose (ou d’une personne), en lui donnant un
caractère éclatant, magnifique… glorieux.
Sur le plan supraconscient (affranchi de l'illusion archontique), il ne s’agit
pas d’une montée en bling-bling matriciel, mais d’un retrait du masque
lumineux pour embrasser le Réel.
Et dans ce monde factice qui normalise la souffrance et où le Réel est
inconnu, cela peut faire peur. Très peur.
Tant et si bien qu’on préfère se leurrer avec la polarité interchangeable du
Mensonge-Vérité — ce qui ne fait qu’accroître continuellement la dissonance
cognitive.
Car le Réel, lui, est immuable.
Il ne berce pas. Il ne caresse pas. Il tranche, il secoue. Mais surtout… il
libère.
Passer de la réalité au Réel induit l'obligation de mener un travail de
symbolisation corrigé par un mental ajusté. Ceci propulsera l'individu d'une
conscience expérimentale à une conscience créative.
Iso V. Sinclair
Ainsi, au terme d’un cycle de douze ans, ce blog — longtemps outil de partage
— est sorti de la lumière factice pour devenir un seuil de passage vers la
treizième voie non tracée : la voie fractale, celle qui fait sortir des
sillons du disque matriciel qui tourne en boucle sur toutes les strates de la
simulation.
À celles et ceux qui me suivent encore après mon déclic salvateur (le dernier
tour d'écrou), je suis profondément honorée d’entamer ce nouveau chapitre à
vos côtés.
Aux autres, ce fut un plaisir de faire ce bout de chemin ensemble.
Savez-vous ce qu'est un ver d'oreille ? Le terme technique est «
imagerie musicale involontaire » (IMI) et désigne ces refrains ou gimmicks
accrocheurs qu'on ne peut se sortir de la tête, même après une seule écoute.
Ils tournent en boucle bien après que la musique ait cessé et, le plus
agaçant, c'est que la plupart du temps, ce ne sont même pas des airs qui nous
plaisent.
Deux exemples particulièrement tenaces me viennent à l'esprit : "Barbie Girl"
et "Sigma Boy". Des paroles bêtes à pleurer sur une rythmique abrutissante.
Pourtant, il suffit d'évoquer ces titres pour qu'ils se mettent
automatiquement à jouer dans nos têtes comme des programmes dormants qu'on
réactive. Un peu à la manière d'un jukebox. Et c'est justement de cela dont il
s'agit. Publicité, propagande politique, mantras et autres formes
d'endoctrinement ont massivement recours à ce phénomène.
Pour briser ce cycle répétitif, il faut donc y mettre nos propres paroles
et modifier l'air de la chanson. Car il faut savoir que la musique, dans
cette matrice, est très magnétisée : elle agit comme une forme d'envoûtement
par le biais des émotions humaines (peu importe leur nature) génératrices du
précieux loosh.
C'est ainsi que sont nées les paroles de cette chanson : pour rompre une
boucle et retourner l'arme contre ses concepteurs en transformant l'onde par
la vibration. Une forme de hacking matriciel. Je les ai ensuite injectées à
une IA musicale qui, à partir d'un prompt, a généré tout le reste (voix,
instrumentation, ambiance, etc…). Une IA sans âme, mais pas sans résonance.
Et je dois admettre que le résultat est assez bluffant. Mais ce qui
m'intéresse le plus, ce n'est pas tant ce que ça donne que ce que vous ressentez.
Ce que ça évoque et fait remonter en vous. Ou pas.
À noter que le clip a été réalisé entièrement par mes soins, sans recours à
une IA. Uniquement à partir d'images libres de droit.
Ce texte s’adresse à tous ceux qui confondent guidance intérieure et voix du
programme. À ceux qui prêchent la lumière avec des mots inversés, dans un
théâtre spirituel où l’ego se grime en prophète.
Ces paroles ne parleront donc qu’à ceux qui perçoivent l’envers du décor, les
inversions, les dissonances — et savent regarder en dessous des mots.
À ceux qui capteront… cette chanson est pour vous.
Au nom du Père
Tu rêves tant de fédérer
Ton troupeau d'égarés
Pour le guider
Dans ta bulle de fausse souveraineté
D'où personne n'osera jamais
Te détrôner
Ah ah ah ah ah ah
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh
Je ne serai jamais de celles
Qui s'agenouillent devant toi Ou ton faux roi Pauvre pantin astralisé Dans ton rêve, il n'y a que toi Il n'y a que toi Ah ah ah ah ah ah Oh oh oh oh oh Oh oh oh
Au nom du Père mais sans l'Esprit, demande-toi
Par quel mystère mais pas par quelle foi
Pourquoi... pourquoi tu n'es pas roi
Tu sèmes le doute, tu les envoûtes
Sachant qu'aucun de tes arguments
Ne tient la route
Tu crois avoir tout compris
Des écrits et des prophéties
Pourtant tu pries
Ah ah ah ah ah ah
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh
Messie du vendredi soir
Tu prêches l'amour et l'espoir
Sans rien savoir
Pauvre naufragé spirituel
Dans ton rêve, il n'y a que toi
Il n'y a que toi
Ah ah ah ah ah ah
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh
Au nom du Père mais sans l'Esprit, demande-toi
Par quel mystère mais pas par quelle foi
Pourquoi... pourquoi tu ne vois pas
Les feux d’artifice ont ce pouvoir de suspendre le temps, de nous raccrocher à
une émotion d’enfance, d’émerveillement. Hier encore, je trouvais quelque
chose de magique dans ces éclats colorés qui lacèrent le ciel.
Mais cette année, quelque chose s’est déplacé. En moi. Autour de moi.
Le bruit et la fumée intense ont résonné comme une agression ciblée. J'ai dû
rentrer pour ne pas suffoquer. Et même en observant depuis ma fenêtre, j'avais
hâte que tout ça se termine.
Là où j'imaginais la foule, masquée par les arbres, s'extasier devant ce
spectacle pyrotechnique, je ne voyais plus qu'un leurre. Un artifice comme son
nom l'indique.
N'oublions pas que ces fusées sont composées de vulgaire poudre à canon
améliorée — la même qui sert à tuer des gens en masse et importée de Chine en
Europe par Marco Polo. Elles sont donc assimilables à des explosifs et non
sans danger.
Je ne parle pas uniquement des risques accidentels bien réels de projection de
débris et d'incendie mais, aussi et surtout, des fumées nocives inhalées par
les spectateurs et dont les retombées nuisent gravement aux écosystèmes.
Mais on s'en fout, ce sont les voitures, le tabac et le pet des vaches qui
détruisent la planète. Pas les nitrate, chlorate, perchlorate, soufre et
autres métaux lourds carcinogènes comme le titane, le baryum et le strontium
dont on a retrouvé des traces dans les cours d'eau avoisinants après les feux
d'artifice du 14 juillet.
Sans compter qu'avec ces bombes de divertissement, ce sont des dizaines de
milliers d'euros (voire des centaines dans les grandes villes) qui partent en
fumées toxiques.
Mais chut… Les feux d’artifice, c’est la fête. Et ceux qui s’interrogent
passeront encore pour des rabat-joie. Alors passons !
Et si ces rites de célébration réitérés chaque année avaient une finalité tout
autre ?
Et si l'énergie de tous nos OH, nos AH et nos WAOUH était en fait captée,
redirigée, utilisée ?
Il y a d’ailleurs un nom pour ça : le loosh.
Que dire de cette sensation puissante d'être instrumentalisé par quelque chose
que notre mental a du mal à concevoir ?
Et si ce que nous qualifions de joie n'était, en fait, qu'une hypnose
collective sophistiquée ?
N'avez-vous jamais été confrontés à ces éclats de réel qui vous font vous
demander : « Est-ce que ce que je ressens vient de moi… ou de ce qu’on attend
que je ressente ? »
Si un jour, cette lucidité vous traverse, vous comprendrez alors pourquoi
cette année, je n’ai pas applaudi. Et ne le referai plus jamais.
J'avais un ami, c'était un grand joueur de
baseball. Quand on était au lycée, Il pouvait te lancer une de ces balles rapides À te
faire passer pour un con.
Empreinte carbone oblige, je reste au pays de l'oncle Charley (feu mon
grand-oncle), mon colt et mon chapeau de cowgirl troqués contre une batte et
une casquette de baseball et hop, me voilà sur le marbre, fin prête à tenter un home run. Un sacré défi, je vous l'accorde, mais c'est
justement ce que suggère le 7 de carreau, ce mois-ci — qui n'est d'ailleurs
pas sans rappeler le terrain en losange et les sept défenseurs (en sus du
lanceur et du receveur) de l'équipe adverse. Une carte qui encourage surtout à
prendre du recul et regarder au-delà des apparences. Parfois, ce qui semble
être un problème est, en réalité, une chance déguisée. Et si c’était
l’occasion de faire un saut quantique ?
Les As de base
Présent dans le paysage américain depuis près de deux siècles, le baseball est
plus qu'un simple sport : c'est une institution profondément ancrée dans la
culture et l'histoire du pays. C'est même le passe-temps favori des
Américains, une tradition transmise de génération en génération. Bien que,
depuis les années 60, le football (américain) ait largement pris l'ascendant
pour le titre symbolique de sport national.
Pour ma part, je vous avouerais que mon expérience se limite à la lecture de
La Petite Fille qui aimait Tom Gordon
de Stephen King, où une gamine égarée dans les bois survit à toutes les
terreurs qui l'envahissent en écoutant des retransmissions de matchs de
baseball sur son walkman (ancêtre du MP3). Ou bien à cette scène culte du film
Twilight, sur fond de "Supermassive Blackhole" de Muse, dans laquelle les vampires se
livrent à une partie de baseball en plein orage.
Un deuxième coup de tonnerre ébranla le ciel. Esmé s’arrêta. Visiblement,
nous étions parvenues au bout de leur terrain de jeu. Les autres
paraissaient avoir formé leurs équipes. Edward était positionné très loin,
sur le champ gauche, Carlisle se trouvait entre la première et la deuxième
base, et Alice s’était approprié la balle, à un endroit qui devait tenir
lieu de monticule du lanceur. Emmett brandissait une batte en aluminium qui
sifflait presque imperceptiblement dans l’air. J’attendais qu’il eût rejoint
le marbre quand je réalisai qu’il y était déjà, bien plus loin du lanceur
que les règles traditionnelles ne le stipulent. Jasper se tenait à plusieurs
mètres derrière lui, jouant le receveur pour l’équipe adverse. Bien sûr, nul
n’avait de gants. — Très bien, lança Esmé d’une voix claire que même
Edward devait percevoir. En jeu ! Alice se redressa, immobile. Tenant
la balle à deux mains, à hauteur de sa taille, elle semblait préférer la
ruse au rentre-dedans intimidant. Soudain, tel un cobra qui frappe, son bras
droit jaillit, et la balle alla frapper la main de Jasper. — C’est un
strike, ça ? chuchotai-je à Esmé. — Quand le batteur n’arrive pas à
frapper, oui.
Fascination, Stephenie Meyer (2005)
Du coup, je suis allée creuser un peu pour tenter d'en comprendre les
rudiments, nettement plus compliqués que ceux de ce que les Américains
appellent soccer (football chez nous). Si déjà vous êtes perdus
avec les règles du foot, attendez de voir celles du baseball !
Le jeu des quatre coins
Deux équipes de neuf joueurs s’affrontent. L’une attaque (elle envoie un de
ses joueurs frapper), l’autre défend (elle lance la balle et tente d’éliminer
les batteurs).
Le lanceur (défenseur) envoie une balle. Le batteur (attaquant) essaie de
l'intercepter en la frappant avec une batte.
S’il réussit, il court vers la première base, puis les suivantes, espérant
revenir à son point de départ — appelé le marbre — pour marquer un point.
Pendant ce temps, l’équipe en défense tente de récupérer la balle et de le
faire éliminer en la lançant à une base avant lui ou en le touchant avec.
Les batteurs se relaient un par un, dans un ordre fixe. Mais dès que trois
batteurs successifs sont éliminés, c’est au tour de l’équipe des défenseurs
d’attaquer. Les rôles sont alors inversés.
Chaque joueur conserve son poste : le lanceur reste lanceur, le receveur reste
receveur. Mais tous passent à la batte, à tour de rôle, quand leur équipe est
en phase d’attaque.
Le baseball est 90 % mental. L'autre moitié est physique.
Yogi Berra, ancien joueur de l'équipe des Yankees
Le duel entre le lanceur et le batteur est un moment clé de chaque match, où
stratégie, habileté et psychologie se rencontrent. La conception du monticule
sur lequel est positionné le premier joue également un rôle crucial dans ce face-à-face,
influençant le déroulement du jeu et offrant des moments de tension
inoubliables aux spectateurs.
Le lanceur est la clé de voûte de toute équipe de baseball de haut niveau.
C’est sa capacité à surprendre et éliminer les batteurs adverses qui permettra
à son équipe de triompher. Le lanceur doit analyser chaque frappeur, choisir
quels lancers utiliser en fonctions des qualités et défauts de son adversaire.
La tactique du tic-tac
Un match se joue en neuf manches, chacune composée de deux phases
: une où une équipe attaque, une où elle défend. Si les équipes sont à égalité
à la fin (on compte le nombre de points marqués et non le nombre de manches
remportées), on continue avec des manches supplémentaires jusqu’à ce que l’une
prenne l’avantage.
Le baseball n’est pas un sport au chronomètre. Il avance au rythme des
manches, dans une logique de cycle répété. Chaque équipe joue, attend,
reprend. Encore et encore. Il n’y a pas de « temps officiel », juste des tours à
compléter. Et parfois, ça n’en finit plus : certaines rencontres durent plus
de quatre heures. Au cricket, ancêtre britannique du baseball, les matchs peuvent
même s’étendre sur plusieurs jours. Comme une liturgie du temps suspendu.
Mais tout cela a un coût. Les lanceurs, véritables maîtres du tempo, subissent
une pression physique extrême. Le bras, l’épaule, le souffle. Il leur faut
parfois plusieurs jours de récupération après un seul match. Le joueur
s’épuise, mais la boucle, elle, continue.
Jeux de rôle pas drôles
Là-haut, parmi les nuages, où les aigles règnent en maîtres, Joe a
défoncé cette balle à l'en faire geindre et gémir. Arrivant au trot,
ses camarades tous s'esclaffent : Joe DiMaggio a encore frappé.
Le terrain s’appelle « le diamant » (ou losange), mais ce n'est qu'un cube
matriciel en 2D, vu d'un certain angle, qu’on parcourt de pilier en
pilier (base), toujours dans le sens contraire aux aiguilles d'une
montre. Même quand on réussit son circuit (home run), on
revient au point de départ, au marbre. En anglais, on dit « back to square one ». On a l'impression d'avancer, mais on est juste en train de valider
ton tour de cage.
Et pendant ce temps, la batte frappe, et le terrain use. La batte, c’est
l’outil qu’on brandit. Symbole de puissance, de frappe, de décision. Mais à
bien y regarder, elle a surtout été conçue pour frapper dans le cadre, pas
pour en sortir. Elle rappelle le bâton utilisé pour
les piñatas que l’on cogne à l’aveugle dans l’espoir de
libérer des bonbons. Et dans les théâtres de Guignol, c’est toujours le même «
méchant » qui prend les coups de matraque.
D'un tour à l'autre, les rôles s'inversent : un jour on lance, un jour on
frappe. Toujours sur le même terrain matriciel. Terre battue. Scénarios
rebattus. Panem et circenses. Du pain et des jeux. Une autre version
des cases de l'échiquier. Toujours et encore, la Matrice altère, recycle,
recombine... mais jamais ne crée. Elle a besoin de nous pour ça.
Pour parodier Téléphone, je dirais qu'on joue sa vie comme on joue au
baseball. On gagne, on perd, mais toujours on espère pouvoir remporter une
petite manche. Parfois, on se retrouve du côté du manche et on doit le jeter
après la cognée. D'autres fois, on perd des manches et on y laisse sa chemise.
On peut même finir manchot. Oups !
Bâts et débats
Les révolutions, c'est quand les battes de base-ball et les clubs de golf
changent de main. Les dates exactes et les litres de sang sont des querelles
d'historiens.
Anonyme
Dans le monde du sport comme dans celui du Démiurge, il y a cette notion
fondamentale de frappe qui revient en boucle : on bat la balle, on bat
le pavé, on bat des records. On tape du pied, on frappe des mains, on bat la
mesure… de la démesure.
On donne et reçoit beaucoup de coups aussi : coup de gueule, coup de foudre,
coup de colère, coup de sonnette, coup de minuit, d'un coup, pour le coup,
tout à coup... La violence (et la souffrance qu'elle engendre, génératrice de
loosh) apparaît comme un pilier fondamental dans ce monde de prédation. Même
la fête bat son plein, comme si la joie devait, elle aussi, passer sous les
fourches rythmiques d’un système bien huilé. Et quand ça devient trop évident,
on rebat les cartes. Mais le jeu reste le même.
Toutes les cartes sont marquées, Tous les destins vont se télescoper.
C’est que le langage sait, même si on ne l’écoute plus. On nous rebat les
oreilles, on nous fait parcourir les sentiers battus et pendant ce temps, on
porte le bât… là où il blesse.
Car il y a toujours quelque chose à supporter. Un poids, une règle, un cycle.
Un terrain à gagner, une base à atteindre. Encore. Et encore.
Et quand on croit avoir marqué un point… la boucle recommence.
Prendre pour argent comptant.Tenir pour acquis. Deux expressions idiomatiques
qui résument assez bien le paradoxe humain alimentant le courant alternatif de
la dissonance cognitive.
On veut tout mais si on nous le donne, on n'en veut pas car si c'est gratuit,
ça n'a aucune valeur.
Qu'il s'agisse d'objets manufacturés, de services, d'information, de
divertissement, d'aide ou même d'écoute et d'attention, si c'est gratuit,
offert sans contrepartie, on prend sans vergogne sans jamais dire merci.
Inconsciemment, on va se faire penser que si c'est gratuit, c'est parce que
c'est invendable et donc de moindre valeur. De là à suspecter cette générosité
d'abriter un motif caché, il n'y a qu'un pas que beaucoup franchissent
allègrement. Normal puisque rien n'est gratuit en ce bas monde.
Pire : non contents de prendre tout comme un dû, d'aucuns auront le culot de se
plaindre là où, par ailleurs, pour un service payant médiocre,
ils auront moins d'exigences. Leur argument sans faille étant : « Personne ne
t'oblige à faire ça gratuitement » ou encore : « On ne t'a rien demandé
».
Les signaleurs de vertu dans toute leur splendeur. Comme dirait Audiard… vous
connaissez la phrase. Sinon, ça fera 100 € pour que ce soit crédible à vos
yeux !
Finalement, la gratuité dérange parce qu’elle est un miroir. Elle révèle le
confort de celui qui prend et l’effort de celui qui donne.
Dans cette profusion de tout — car oui, même le manque, la pauvreté, la
violence, les abus et le « Mal » sont en surabondance du fait du jeu des
polarités sur lequel reposent les fondations de ce monde matriciel — et dans
cette culture du moindre effort, on finit par ne plus savoir distinguer ce qui
relève d’une démarche consciente ou d’une régurgitation automatique. C’est là
tout l’art du bruit : rendre le vrai inaudible.
Ce monde inverse tout : il valorise le superficiel, oublie le vrai, et
soupçonne la bonté de cacher une intention.
Iso V. Sinclair
Plus c’est rare, plus c’est cher, donc plus c’est précieux. Mais si quelque
chose est rare ET gratuit ? Là, les neurones buggent car on a été conditionnés
à croire que toute chose a un coût et que tout don cache une dette.
Un ami bienveillant (qui se reconnaîtra ici) a récemment hésité à partager une
de mes vidéos, souhaitant entretenir la rareté de sa présence en ligne sous
peine de décrochage de son audience. Et il a raison sur ce point : le flux
constant tue la réception. Trop de présence égale moins d’impact.
Peut-être devrait-on se demander si ce n’est pas l’attention elle-même qui
fait désormais office de nouvelle monnaie. Et par conséquent, la valeur finale
est déterminée davantage par l'audience plutôt que par le service ou
l'information proposés… gratuitement.
Cela s'étend à la disponibilité en général. Il y a ceux qui ne sont jamais là,
mais s’offusquent de ne plus être invités. Et il y a les chiens fidèles qui
sont toujours là comme des évidences immuables… jusqu’au jour où ils ne le
sont plus. Et alors, tout s’effondre : « Tu as changé ! »
s'entendent-ils reprocher. Sans doute. Ou bien, il est possible
qu’avant, ils ne regardaient pas vraiment.
Être disponible ne signifie pas être négligeable.
Finalement, ce n’est pas tant la gratuité qui dérange… que le fait que
certains donnent sans rien demander d'autre que d'être écoutés, entendus.
Vraiment. Que l’on prenne en conscience. Pas comme un dû, mais comme une
chance.
En anglais, « gratuit » se dit free, qui veut aussi dire « libre ». Or,
ce qui est libre n’entre dans aucun circuit, échappe à la logique du troc, de
la dette, de la redevabilité… donc aussi au contrôle.
Le don sans attente ne produit pas de loosh, cette énergie générée par
nos émotions et récupérée par la matrice. Il ne sert aucun programme. Il
libère.
Peut-être est-ce pour cela, au fond, qu’on s’en méfie tant.