Les feux d’artifice ont ce pouvoir de suspendre le temps, de nous raccrocher à une émotion d’enfance, d’émerveillement. Hier encore, je trouvais quelque chose de magique dans ces éclats colorés qui lacèrent le ciel.
Mais cette année, quelque chose s’est déplacé. En moi. Autour de moi.
Le bruit et la fumée intense ont résonné comme une agression ciblée. J'ai dû rentrer pour ne pas suffoquer. Et même en observant depuis ma fenêtre, j'avais hâte que tout ça se termine.
Là où j'imaginais la foule, masquée par les arbres, s'extasier devant ce spectacle pyrotechnique, je ne voyais plus qu'un leurre. Un artifice comme son nom l'indique.
N'oublions pas que ces fusées sont composées de vulgaire poudre à canon améliorée — la même qui sert à tuer des gens en masse et importée de Chine en Europe par Marco Polo. Elles sont donc assimilables à des explosifs et non sans danger.
Je ne parle pas uniquement des risques accidentels bien réels de projection de débris et d'incendie mais, aussi et surtout, des fumées nocives inhalées par les spectateurs et dont les retombées nuisent gravement aux écosystèmes.
Mais on s'en fout, ce sont les voitures, le tabac et le pet des vaches qui détruisent la planète. Pas les nitrate, chlorate, perchlorate, soufre et autres métaux lourds carcinogènes comme le titane, le baryum et le strontium dont on a retrouvé des traces dans les cours d'eau avoisinants après les feux d'artifice du 14 juillet.
Sans compter qu'avec ces bombes de divertissement, ce sont des dizaines de milliers d'euros (voire des centaines dans les grandes villes) qui partent en fumées toxiques.
Mais chut… Les feux d’artifice, c’est la fête. Et ceux qui s’interrogent passeront encore pour des rabat-joie. Alors passons !
Et si ces rites de célébration réitérés chaque année avaient une finalité tout autre ?
Et si l'énergie de tous nos OH, nos AH et nos WAOUH était en fait captée, redirigée, utilisée ?
Il y a d’ailleurs un nom pour ça : le loosh.
Que dire de cette sensation puissante d'être instrumentalisé par quelque chose que notre mental a du mal à concevoir ?
Et si ce que nous qualifions de joie n'était, en fait, qu'une hypnose collective sophistiquée ?
N'avez-vous jamais été confrontés à ces éclats de réel qui vous font vous demander : « Est-ce que ce que je ressens vient de moi… ou de ce qu’on attend que je ressente ? »
Si un jour, cette lucidité vous traverse, vous comprendrez alors pourquoi cette année, je n’ai pas applaudi. Et ne le referai plus jamais.
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