Même pas peur !

La peur est sans doute la plus grande prison qui soit au monde — et les Élites, qui le savent fort bien, en usent et en abusent à nos dépends sans se priver. La peur nous paralyse, nous empêche de nous réaliser, nous frustre, bloque nos énergies vitales, nous rend malades... bref, elle nous pourrit la vie à tous les niveaux. Si elle s'avère parfois nécessaire à nous avertir des dangers, elle n'en demeure pas moins l'Ennemi Public N°1 à éliminer de nos vies.

Quelqu'un m'a appris, à plusieurs occasions, que le courage, qui consiste à éprouver la peur mais à la dépasser, était surtout une question d'attitude plutôt que d'aptitude. Il ne s'agit pourtant pas d'un être humain... mais d'un chat !

Alors qu'il n'était encore qu'une petite boule de poil, Tommy, feu mon matou (né un 11 avril et qui a quitté ce monde en 2008) nous a fait une démonstration de bravoure que je n'oublierai jamais. C'était en 1992. Ma grand-mère avait alors une chatte magnifique au passé traumatique qu'elle avait recueillie (grâce à son autre chat qui la lui avait amenée) et dont le regard perçant mettait tout le monde mal à l'aise y compris les autres animaux. Tom, encore chaton, était terrorisé par cette dernière qui le regardait avec agacement, désapprouvant visiblement sa jeunesse et sa fougue.

Las de ses réprimandes silencieuses injustifiées, mon sale gosse avait fini par se hisser sur ses pattes arrière, s'appuyant sur le repose-pieds du fauteuil de mon aïeule pour se mettre à niveau de la mégère féline qui l'intimidait tant afin de la regarder droit dans les yeux en lui crachant au nez l'équivalent d'un « même pas peur » et avant de détaler à fond la caisse, visiblement ravi de son impudence. Inutile de dire que nous étions morts de rire, que j'éprouvais une grande fierté et que la « chatte-tyran », apparemment choquée par autant d'effronterie, a dû se dire : « Ah, ces jeunes ! »

C'est vers la fin de sa vie que Tom, devenu lui-aussi un « vieux » a dû réitérer ce principe. Mon oncle se trouvait en visite avec sa chienne, un basset griffon vendéen qui comme tous les chiens de chasse adore courser tout ce qui bouge, surtout les chats. Pas de chance : ce matou-là savait qu'un prédateur ne doit en aucun cas jouer le rôle du gibier et le lui a fait savoir. J'ignore s'il lui a dit qu'il était un puma ou quelque chose du genre mais Lili n'a pas demandé son reste ! Depuis, elle craint les petits félins comme les gros, qui sentent sa peur et en profitent impunément — et se garde bien surtout de leur courir après.

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