Pourquoi je me suis débarrassé de la plupart de mes amis

Une nouvelle vidéo coup de cœur du rappeur activiste américain Prince Ea qui, une fois encore, arrive à point nommé — pile au moment où je me demandais si pour parvenir à me débarrasser définitivement de mes schémas de pensées négatifs, je ne devrais pas me montrer un peu plus sélective envers les personnes qui m'entourent ou que je côtoie virtuellement, certaines s'autorisant à forcer le doute en moi quand, d'autre part, l'univers ne lésine pourtant pas sur les signes pour baliser ma route. Je sais qu'il n'appartient qu'à moi de les ignorer et de n'écouter que les signes mais ce n'est pas toujours évident quand on débute et surtout lorsque l'on a tellement envie de partager ces trucs qui marchent avec d'autres pour les aider. Mais peut-on aider qui ce que ce soit quand on se place à leur niveau en abaissant, pour ce faire, nos vibrations ? Prince Ea dit : « Tu dois te corriger toi et devenir un exemple pour eux. » Voilà qui, à mon sens, est la meilleure solution qui soit.

Ey@el

Hé toi ! Si je faisais irruption chez toi, là maintenant, et que je balançais ces ordures sur le plancher de ta chambre, qu'est-ce que tu ferais ? Tu me tabasserais ? Tu me flinguerais ? Tu me ferais arrêter ? Ce qui est sûr, c'est que tu parlerais encore longtemps de ce type qui avait eu le culot de débarquer dans ta maison pour y déposer ses ordures dans ta chambre à coucher. Mais as-tu déjà pensé que tous les jours on permet voire même on encourage des gens à larguer leurs déchets dans nos esprits et dans nos vies ?

Contrairement aux idées reçues, on ne consomme pas les nutriments uniquement par la bouche mais également par les yeux et les oreilles. Tu t'es déjà demandé pourquoi tu ressentais des émotions négatives et de la colère ? C'est parce que ce que tu reçois détermine ce que tu émets. Toutes ces conneries, toute cette merde que tu écoutes à la radio, que tu vois à la télé ou que tu entends de la bouche des personnes que tu fréquentes — ça déteint sur toi.

Tout le monde parle des OGM : il faut éviter les OGM ! Et bien, il faut éviter les OGM humains cupides, malheureux, odieux... Ces gens sont toxiques, ils t'épuisent, ils se plaignent, ils te rappellent tes erreurs, ils te détruisent, ils jasent et ne sont pas là pour toi quand tu as besoin d'eux.

Et certains font même partie de ta famille. Mais ce ne sont pas forcément de mauvaises personnes. Ils se retrouvent juste piégés dans leur cycle mais c'est leur problème, pas le tien. Tu ne peux pas les corriger. Tu dois te corriger toi et devenir un exemple pour eux. Alors poliment, prends tes distances ou bien tu finiras comme eux. En continuant à fréquenter des ratés, tu finiras par développer les qualités d'un loser.

Fréquente des personnes qui t'encouragent et te permettent de devenir la meilleure version de toi-même. Tu le mérites. Tu mérites d'être heureux. Tu mérites d'être TOI.

Alors à toi de décider ce que tu attends de la vie parce que c'est avec toi-même que tu vas passer le restant de tes jours. La vie est courte et c'est une femme avisée qui a dit un jour : « Les faux amis, les amis négatifs, nul n'a de temps à perdre avec eux ».

Paix à toi.

Texte original de PRINCE EA transcrit et traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Vivement la Saint-Glinglin

Mais enfin, Toto » lui disait sa mère excédée, « quand vas-tu te décider à ranger ta chambre ? » À quoi Toto répondait invariablement : « À la Saint-Glinglin, m'man ! » Élégante pirouette pour ne pas envoyer sur les roses que de reporter aux calendes grecques, à la semaine des quatre jeudis, au trente-six du mois ou encore à trois jours après jamais — ce qui pour nos amis anglais équivaudrait plutôt au premier jour après jamais1 ou au mois avec que des dimanches2.

Il y a quelque chose qui cloche

La Saint-Glinglin proviendrait d'une déformation de seing (signal) et glin, le son des cloches, signifiant à l'origine, quand les cloches sonneront. Néanmoins il semblerait qu'il s'agisse plutôt du son des trompettes de l'Apocalypse (d'où son équivalent espagnol « au jour du jugement3».)

Si vous comptiez régler vos dettes à la Saint-Glingin

« Soyez assuré, cher monsieur, que je compte bien vous rembourser avec les intérêts »,  répétait sans cesse ce mauvais payeur doté d'une belle ardoise.

— Oui, mais quand ?

— Tenez, je m'engage, par écrit, à vous payer ce que je vous dois à la Saint-Glinglin.

Étant comme sœur Anne, las de ne voir poindre le moindre denier à l'horizon, le créancier (un peu cul-cul la praline) aurait fini par saisir la justice. Verdict plein d'humour du juge :

Attendu que la Saint-Glinglin ne figure pas dans le calendrier, mais qu'il existe à la date du 1er novembre une fête collective de tous les saints qui n'ont pu y trouver place ;

Attendu, en conséquence, qu'il y a lieu de fixer au 1er novembre la date de la Saint-Glinglin ;

Par ces motifs, contradictoirement et en dernier ressort, condamne le débiteur à payer la somme réclamée avant le 1er novembre.

(Source :Wikipédia)

Moralité : mieux vaut plutôt s'en remettre au jour où il gèlera en enfer ou encore à celui où les poules auront des dents, où les cochons (ou les ânes) pourront voler4, où les vaches rentreront à la maison5 voire, si vous avez des nerfs d'acier, le jour où vous en aurez ras-le-bol6. Ceci dit, avec les savants fous et les accidents nucléaires, on ne peut jurer de rien, le mieux au demeurant étant de s'en tenir à « un jour » sans autre forme de précision.

Mais qui est donc Saint Glinglin ?

Glinglin s'appelait au départ Guy. Il était un éminent philosophe du IIème... heu... Ier... arrondissement... (passons). Grand ami de Jésus, il réussira à décrocher l'immense privilège d'obtenir son nom (Guy) dans le calendrier en l'an 9 (D'où l'expression : « Au Guy l'an neuf »). Malheureusement, son amitié avec Jésus ne perdura pas. L"année suivante, les deux hommes se disputèrent pour d'obscures raisons. C'est pour cela qu'il préféra durant le reste de sa vie se faire appeler Glinglin, évitant ainsi à Jésus de le retrouver et donc de se faire défoncer sa gueule comme une merde (le salopard avait tout calculé). Néanmoins, Guy ne voulait pas tomber dans l'oubli. Il essaiera donc de s'attribuer un autre jour du calendrier au nom de son pseudonyme. Malheureusement pour lui, les 365 jours de l'année furent déjà tous occupés à l'occasion de sa deuxième demande. Il lui restera alors le choix entre trois dates pour sa fête : le 30 février, le troisième jeudi de la semaine des 4 jeudis et enfin, le quart de jour restant de l'année (puisque vous le savez tous, une année dure en réalité 365,2422 jours. Il choisira dans un premier temps cette dernière option, mais un peu plus de mille ans plus tard, les abrutis chargés de fabriquer les calendriers, décidèrent d'instaurer les années non pas bissexuelles, mais bissextiles afin de se faire encore plus d'argent avec un 366e jour net d'impôts. Le pauvre Glinglin dut alors faire un nouveau choix puisque ce nouveau 366e jour était déjà réservé par une nombreuse liste de personnes arrivées en retard lors du premier calendrier et donc inscrites sur liste d'attente... Glinglin choisit alors de placer sa fête le jour où nous la célébrons encore aujourd'hui : le 30 février.

(Source : la Désencyclopédie)

Célébration de la Saint-Glinglin

La Saint-Glinglin serait fêtée en France dans le village de Prenay de la commune de Josnes (Loir-et-Cher) le dernier samedi d'août.

Au cours de cette fête, Saint-Glinglin, représenté par un mannequin empaillé, est promené en charrette à travers tout le village, puis, à la nuit, après que l'on a dansé autour d'un grand feu, Saint-Glinglin est brûlé au-dessus de ce feu. Cette fête correspond à la fin des moissons, nous sommes en Beauce, et donc à une prochaine rentrée d'argent : « Je te paierai à la Saint-Glinglin ! » (et plus sûrement jamais).

(Source : Wikipédia)

En Belgique, la Saint Glain-Ghlin est une fête populaire organisée le troisième week-end de juin pour célébrer le rapprochement de Glain (Liège) et Ghlin (Mons). À cette occasion, on y consomme peut-être cette bière artisanale, blonde, brassée dans le Nord d'appellation Saint-Glinglin.

Selon le rite sacré, un poulet doit être sacrifié à Glinglin entre 13h58 et 13h64 (ce qui laisse 6 bonnes minutes), pendant que des danseuses vahiné doivent se mettre une plume d'autruche dans le postérieur tout en dansant la Macarena. Malheureusement, de moins en moins de jeunes danseuses sont prêtes à donner leur corps à la religion, privant ainsi les obsédés de tous bords de se rincer l'œil tout en gardant bonne conscience... Heu, je voulais dire empêchant ainsi nos hommes de religions d'accomplir correctement leur mission au sein de la sainte église catholique !

(Source : la Désencyclopédie)

Si cet article vous a plu, vous pourrez toujours poursuivre votre joyeux trip avec le roman éponyme (expérimental) de Raymond Queneau, paru en 1948. Merci de ne pas attendre la prochaine lune bleue pour poster vos commentaires.

Notes et références

  1. ^ On the first of never.
  2. ^ In a month of sundays.
  3. ^ Hasta el dia del juicio.
  4. ^ When pigs/donkeys can fly.
  5. ^ Until the cows come home.
  6. ^ Hasta el hartazgo.

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Vous êtes ce que vous écoutez

On dit toujours que la musique adoucit les mœurs mais toutes les musiques ne conviennent pas à tout le monde. Comme le psychologue auteur de cet article, je pense, de par mon expérience personnelle, qu'elle est bien plus que cela. Comme nous l'avons vu, elle peut également interagir avec la matière mais également modifier nos humeurs. De nombreux écrivains populaires avouent d'ailleurs avoir besoin d'écouter de la musique pour écrire (Stephen King, Stephenie Meyer, etc.). Certains acteurs s'en servent comme outil pour mieux entrer dans la peau de leurs personnages (comme Timothy Hutton dans la Part des Ténèbres où il écoutait tantôt du hard rock quand il devait interpréter un psychopathe et du classique pour son alter ego écrivain tourmenté). Pour ma part et pour avoir (stupidement) essayé de m'en sevrer, la musique est une véritable drogue sans laquelle le monde manque de saveur et mon énergie décline sans parler de mon humeur et ma motivation. Elle décuple ma créativité, clarifie mon esprit et fait jaillir les idées et les solutions là où le silence aurait tendance à me happer dans le néant. Lorsque j'arrive à méditer, c'est forcément en musique. Sans, c'est peine perdue. Par contre, pour ce qui est des classifications faites par les chercheurs, j'avoue que je peine un peu à m'y retrouver. Et vous ?

Ey@el

Pourquoi les fans de heavy metal et de classique se ressemblent plus qu'ils ne l'imaginent.

En voyage, j'écoute exprès tel album ou tel artiste en particulier afin que mes souvenirs accrochent mieux. En Israël, sous une pluie diluvienne, je me suis attaqué à la Promenade des remparts qui surplombent et enserrent la vieille ville avec la musique d'Explosions in The Sky. Au Koweït, j'ai fait une échappée dans le désert pour aller piquer une tête en privé dans le golfe persique avec la version douce de "Black Metallic" de Rob Dickinson (plutôt que celle-ci avec sa transition qui tue à 5:05).

Les paysages musicaux constituent la toile de fond de mon existence en intensifiant les moments de félicité. D'aucuns diront que les paroles de chansons sont de la poésie contemporaine.

Je t'ai dit
Que nous pouvions voler
Parce que nous avons tous des ailes
Mais certains d'entre nous ne savent pas pourquoi

"Never Tear Us Apart", INXS (1987)

L'Américain moyen écoute de la musique plus de 5 heures par jour. Il existe des centaines de magazines, des milliers de blogs, de pages dans pratiquement tous les quotidiens et des dizaines d'émission de télévision — tous consacrés à la musique.

Compte tenu de tout ceci, je suis surpris du peu d'études sur ce qui nous conduit à nos préférences musicales et la manière dont elles influencent nos pensées, nos ressentis et notre comportement. Je suis parfaitement au courant du vaste corpus de recherche en musicothérapie pour les adultes et les jeunes — mais je veux parler de la compréhension fondamentale des préférences musicales et de la manière dont les gens profitent de l'impact puissant qu'il a sur leur humeur. On serait en droit de penser qu'il y ait davantage d'études parce qu'en matière de loisirs, dans les sondages de préférences, la musique arrive en premier avant les films (78% contre 60%), les livres et les magazines (55%), la télé (50%), les vêtements (62%) et la nourriture (65%). Dans un monde idéal, les psychologues passeraient plus de temps à étudier ce qui importe aux personnes.

Nous savons qu'il existe un petit nombre de grands traits de personnalité pouvant décrire différents types de personnes. Vous connaissez peut-être l'acronyme OCEAN pour les cinq grands traits de la personnalité qui sont : ouverture à l'expérience, conscienciosité, extraversion, agréabilité et névrosisme — une constellation identique dans plus de 40 langues et cultures. Nos goûts musicaux peuvent-ils également être regroupés en quelques dimensions simples révélatrices de nos préférences ? Après s'être penchés sur le cas de 5000 adultes, des chercheurs ont découvert un ensemble de 5 grands types de préférences musicales :

  1. Raffiné (des amateurs pour le classique d'avant-garde ?). Ces musiques sont souvent instrumentales, complexes, inspirantes, intelligentes. Ce qui s'en rapproche le plus est le classique ou la fanfare.
  2. Sans prétention (du bluegrass ou rock country, simple et agréable ?). Ces musiques sont un peu relaxantes, romantiques, voire tristes. La nouvelle country ou la country classique en sont les meilleures exemples.
  3. Intense (des cordes vocales malmenées ou le guitariste le plus violent de tous les temps ?). C'est la seule catégorie dans laquelle on apprécie les sons électriques déformés, rapides, lourds et agressifs. Pensez punk rock et heavy metal.
  4. Doux (un peu d'acid jazz lent pour se calmer ou de préférence Shazam dans l'ascenseur ?). Une musique très relaxante et romantique, parfois triste. Les meilleurs exemples sont le R&B, la soul et le soft rock.
  5. Contemporain. Les sons électriques dominent une grande diversité de genres allant du rap à la musique électronique.

Quels sont les traits de personnalité des individus avec ces différentes préférences ? Si vous êtes amateur de musique raffinée ou intense, vous avez tendance à être en majorité ouvert aux expériences — curieux, créatif, favorables aux nouvelles perspectives — et à tendance libérale sur le plan politique ; la différence est que les personnes qui préfèrent la musique raffinée sont généralement dociles dans leur vie sociale alors que celles qui aiment la musique intense ont tendance à dominer et se montrent plus impulsives dans leur manière de communiquer (que l'on pourrait qualifier d'« éjaculatoire »). De toutes ces préférences musicales, les amateurs de musique intense tendent à être les moins consciencieux — spontanés, désorganisés, manquant de retenue.

Si votre truc c'est la musique sans prétention, vous êtes probablement extrêmement agréable et gentil (entre autres vertus interpersonnelles) et consciencieux (c.-à-d. autodiscipliné) avec une petite hausse du côté extraversion et une vision politique conservatrice, mais peut-être aussi un peu coincé sur le plan intellectuel — manquant de curiosité, moins créatif, portant peu d'intérêt à l'exploration de vos sentiments, valeurs et rêves.

Si c'est la musique contemporaine qui vous intéresse, vous êtes à la hausse sur les plans extraversion et agréabilité, avec une vision politique libérale, un style éjaculatoire mais souvent discret en société. Si vous aimez la musique douce, vous êtes probablement très ouvert aux expériences.

Quand on pense choix musicaux, la première chose qui vienne à l'esprit est l'émotion. Vous risquez donc d'être surpris d'apprendre que les préférences d'une personne en matière de musique n'ont aucun lien évident avec la stabilité émotionnelle, l'estime de soi, l'anxiété ou des symptômes dépressifs. Des chercheurs ont cherché à savoir si les individus qui ressentent fréquemment des émotions négatives intenses faisaient montre de goûts musicaux particuliers mais votre état d'être habituel est probablement moins important que le sentiment (ou désir de sentiment) éprouvé un jour donné. On sait que certaines personnes comprennent parfaitement comment la musique peut influencer leur humeur et s'en servent de manière stratégique comme d'une arme pour se sentir en colère, triste ou calme dans une situation à venir. Par exemple, écouter de la musique intense, violente fait des merveille lorsqu'il s'agit d'avoir à lever des poids ou prend part à une confrontation (cette chanson ne le fait pas).

En agissant intelligemment avec la musique, on accède à un arsenal d'outils simples pour rendre plus praticable le terrain difficile et aléatoire d'autrui.

La musique est importante pour les gens — pour la plupart d'entre nous, aucune autre activité n'occupe une part aussi grande de nos journées. Et pour ce qui est d'altérer notre humeur, il n'existe pratiquement rien (de légal) qui agisse aussi rapidement.

Le temps est venu pour une meilleure compréhension de nos préférences musicales, de la manière dont notre identité s'est forgée avec la musique et comment notre vie de tous les jours peut être améliorée par la bonne musique à la dose adéquate dans la situation qui convient. Si cette dernière doit devenir la toile de fond de notre existence, soyons dans l'intention, profitons de l'instant et savourons-le encore un peu plus tard.

Texte original de DR TODD B. KASHDAN traduit de l'anglais par EY@EL
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Psychopathe

Si si, il m'arrive parfois de suivre l'actualité musicale (merci Mégalomania) ! Avec ce nouveau single, donc, annonçant la couleur de leur prochain album Drones, prévu pour début juin, Muse semble revenir aux sources avec des riffs bien lourds à tout péter, non sans rappeler "Stockholm Syndrome" (un de mes grands favoris) sur l'album Absolution (un de mes grands... vous aurez compris !). On est heureusement loin des loufoqueries funky et du clip encore plus déjanté de "Panic Station".

Psycho

Si tu ne fais pas ce qu'on te dit quand on te l'ordonne,
Tu seras puni. Pigé ?
(Oui, monsieur !)
Si tu quittes la base sans autorisation valable,
Je te traquerai pour te balancer au gnouf. Pigé ?
(Oui, monsieur !)
Je n'entends rien !
(Oui, monsieur !)
Crie-le !
(Oui, monsieur !)
Dorénavant tu m'appartiens !
(Oui, monsieur !)

L'amour ne te mènera nulle part,
Tu es tout seul,
Perdu dans la nature.
Viens donc à moi,
Quelqu'un comme toi pourrait m'être utile —
Quelqu'un qui tuerait sur mon ordre
Sans poser de questions.

Je vais te former,
Je vais te briser,
Je vais faire de toi
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...

Dorénavant tu m'appartiens !

Es-tu un drone humain ?
(Oui, monsieur !)
Es-tu une machine à tuer ?
(Oui, monsieur !)
C'est moi qui suis aux commandes.
Pigé, fils de pute ?
(Oui, monsieur !)

Ton esprit n'est qu'un programme
Et je suis un virus.
Je suis en train de changer ta fréquence,
Je vais améliorer tes seuils
Et te transformer en super drone
(super drone)
Et tu tueras sur mon ordre
Sans qu'on me tienne pour responsable.

Je vais te former,
Je vais te briser,
Je vais faire de toi
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...

Dorénavant tu m'appartiens !

Es-tu un tueur psychopathe ?
Allez, dis-le : « Je suis un tueur psychopathe ! »
(Je suis un tueur psychopathe !)
Crie-le !
(Je suis un tueur psychopathe !)
Je veux voir une tronche de guerrier !
(AHHHH !)
Mauviette ! J'ai dit une tronche de guerrier !
(AHHHH !)

Je vais te former,
Je vais te briser,
Je vais faire de toi
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...
Un putain de psychopathe...

Dorénavant tu m'appartiens !

Je vais te briser, pigé ?
Je vais te briser, pigé ?
Je vais te briser, pigé ?
Je vais te briser, pigé ?
(Oui, monsieur !)

Tu es un putain de psychopathe...

Dorénavant tu m'appartiens !
Dorénavant tu m'appartiens !

Matt Bellamy, 2015

À propos de cette chanson

Et niveau paroles, ça déménage aussi. « Pour moi, les drones sont des psychopathes métaphoriques qui permettent un comportement psychopathe sans recours » aurait déclaré Bellamy au NME. « Le monde est dirigé par des drones qui utilisent des drones dans le but de nous transformer tous en drones. Cet album explore le parcours d’un être humain, depuis l’abandon et la perte de l’espoir jusqu’à son endoctrinement par le système pour devenir un drone humain, et sa défection éventuelle. »

Maintenant après s'être rétracté sur les évènements du 11 septembre et avoir participé aux cérémonies « sataniques » des J.O. (ça y est, j'ai lâché le mot), on serait d'autant plus en droit de se poser des questions quant à l'intérêt de continuer à nous la jouer « théoricien du complot » (la nouvelle expression à la mode chez les journalistes androïdes). Ce n'est certes ni pour vendre des disques ni pour remplir des stades vu que, de toute manière, la grande majorité des « consommateurs » du groupe se contrefichent de ce qu'il a à dire. Je ne pense pas, d'ailleurs, que cette nouvelle insistance à afficher les mots-clés des paroles dans les deux derniers clips (voir également celui de "Dead Inside") y fasse quoi que ce soit. They want your ass, man, that's all !

Mon côté naïf aimerait croire à un moment d'égarement suivi d'un retour de conscience, mais comme je l'ai fait incinérer il y a belle lurette et que, dans mon univers, on ne ressuscite pas les morts, je crois bien qu'il faudra s'y faire. De toute manière, comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas un groupe de rock qui changera la face du monde (contrairement à ce que semble penser Bono). Pour ma part, la musique de Muse fait surtout office de défouloir, de vitamine, d'antidépresseur et de calmant (tout ça à la fois). Et les textes de Bellamy me fournissent de bons prétextes pour vous la refourguer. Que voulez-vous, chacun sa Muse comme il peut.

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Comment nous perdons notre pouvoir personnel

Nous avons, tout un chacun, les ressources nécessaires pour vivre l'incroyable. Nous sommes tous nés avec une grande quantité d'énergie qui, si nous ne l'épuisons pas, peut parfaitement servir à provoquer des changements extraordinaires dans nos vies et nous aider à mener une existence vraiment hors du commun.

Le souci est qu'à mesure que le temps passe nous commençons à perdre notre pouvoir personnel, non pas parce que notre corps vieillit mais simplement parce qu'on ne nous a pas appris à produire et conserver notre énergie.

Dès lors que nous nous laissons épuiser par notre quotidien, nous en perdons une quantité considérable. Les émotions fortes telles que la colère, la tristesse, l'anxiété et le doute nous pèsent et nous délestent de notre vitalité. À quand remonte la dernière fois où quelqu'un ou quelque chose vous a vidé de votre énergie ? Les personnes proches de nous, au travail comme à la maison, peuvent jouer le rôle de catalyseurs de ce pompage ! En même temps, elles peuvent également nous fournir le meilleur enseignement qui soit. Lorsque nous sommes épuisés nous n'avons tout bonnement plus la force nécessaire pour prendre notre vie en main. Vidés de nos énergies, nous restons enlisés dans la même routine jour après jour.

La sagesse ancestrale nous apprend que la présomption est la pire ennemie de l'homme. Cette dernière voulant que nous passions la majeure partie de notre existence à subir les offenses de quelqu'un ou de quelque chose, chaque vexation que nous ressentons face aux actes et aux méfaits d'autrui nous affaiblit. Autrement dit, dès lors où nous nous lamentons sur notre sort, nous perdons de l'énergie.

Afin d'obtenir des résultats extraordinaires dans la vie, nous devons protéger et renforcer cette énergie.

Comment préserver et renforcer son pouvoir personnel ?

Rien de tel pour le préserver et l'augmenter que d'avoir des pensées irréprochables. Nos réflexions et nos croyances ont cet incroyable pouvoir de nous insuffler ou nous pomper notre vitalité.

La formule est simple : les pensées suscitent des émotions qui elles-mêmes conduisent à l'action (ou à l'inaction), produisant ainsi des résultats.

Ce qui nous retient sont les croyances que nous avons acquises en grandissant et que nous n'avons jamais appris à remettre en question en nous contentant de les accepter comme des vérités. Combien de fois vous êtes-vous dit que la vie était dure ou que quelque chose était impossible ou encore que vous n'aviez pas les qualités nécessaires et ainsi de suite ? La plupart du temps, nous ne réalisons même pas que nous nous délestons de notre pouvoir au jour le jour par le biais de nos pensées et de nos interactions avec autrui.

À moins de vous exercer à élargir votre conscience et de pratiquer l'auto-observation, vous risquez de vous accrocher à des croyances limitatives erronées en ce qui vous concerne et qui vous empêchent d'avancer sans le savoir.

Un exercice simple pour élever votre esprit et vous redonner le supplément d'énergie dont vous avez besoin est de vous contenter d'observer combien de fois par jour vous prononcez des paroles réductrices comme « ne peux pas » ou « mais » et combien de fois vous avez des pensées qui restreignent vos possibilités telles que « cela ne fonctionnera pas ». Mettez en pratique cette comptabilisation en notant vos observations dans un calepin. Même sur une seule journée, vous en apprendrez beaucoup sur votre pouvoir personnel. Une journée de votre vie est un microcosme de votre vie entière.

En apprenant à développer votre prise de conscience, vous vous débarrasserez des fausses croyances que vous entretenez à l'égard de vous-même. L'auto-observation vous donnera de la force, élèvera votre esprit et vous fournira l'énergie en plus dont vous avez besoin pour mener l'existence que vous souhaitez. La vérité vous libèrera !

Texte original de MARY RIVAS traduit de l'anglais par EY@EL
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11 raisons d'inclure davantage d'avocats dans votre alimentation

Si vous posez la question à vos amis de savoir si l'avocat est un fruit ou un légume, ils ne sauront probablement pas mais ils pourront sûrement vous dire qu'il est riche en graisses. La particularité de ce fruit vert à la saveur très douce (oui, l'avocat est un fruit ou plus précisément une large baie) lui vaut une bien mauvaise réputation en tant que facteur aggravant de l’obésité, mais est-ce réellement le cas ?

L'avocat est un aliment très sain et nutritif de par sa teneur élevée en 13 vitamines (A, C, D, E, K et 8 du groupe B dont la B6, B12 et le folate) et en nutriments tels que le potassium, la lutéine, des graisses mono-insaturées et des anti- oxydants. Comme on peut le consommer cru, cuit, en sauce ou en soupe toujours délicieuses ou voire sous forme de smoothie vert au petit déjeuner, il s'avère un moyen savoureux et polyvalent de renforcer votre santé.

Voici une liste restreinte des bienfaits liés à la consommation régulière d'avocats :

  1. L'abondance de graisses mono-insaturées dans l'avocat aide à réduire le cholestérol. Il s'agit d'une « bonne graisse ».
  2. L'avocat a une teneur en potassium 30% plus élevée que la banane, ce qui lui permet de réguler la tension artérielle et prévenir les maladies vasculaires.
  3. L'avocat est riche en dérivés fluorés qui sont utilisés par l'organisme pour produire l'émail des dents et les tissus osseux et assurent également une protection contre les virus et les bactéries.
  4. La teneur en lutéine de l'avocat est bénéfique pour la santé des yeux qu'elle protège du stress oxydatif, de la dégénérescence maculaire (perte de la vision centrale) et de la cataracte.
  5. Des études ont démontré que la consommation d'avocats pouvait inhiber la croissance des cellules cancéreuses dont celles à l'origine du cancer de la bouche. Les phytonutriments qu'ils contiennent sont utiles dans la prévention du cancer de la prostate tout comme l'acide oléique sur celle du cancer du sein.
  6. L'avocat est efficace pour lutter contre la mauvaise haleine !
  7. La richesse de l'avocat en antioxydants tels que le glutathion est bénéfique pour la santé du système nerveux et stimule le système immunitaire.
  8. La haute teneur en folate de l'avocat favorise le développement du cerveau et des tissus, surtout durant les phases de croissance cellulaire rapide, ce qui en fait un aliment idéal pour la femme enceinte. De même, sa faible teneur en glucides complexes le rend également tout à fait adapté aux nourrissons dès 6 mois ou plus.
  9. La vitamine E contenue dans l'avocat contribue à protéger la peau contre les radicaux libres.
  10. Les nutriments et les enzymes présents dans l'avocat allègent les problèmes de digestion en réduisant l'inflammation des parois de l'estomac et de l'intestin grêle, permettant ainsi à l'organisme d'absorber les caroténoïdes et autres éléments nutritifs contenus dans nos aliments.
  11. L'avocat est un fruit yin. Il contribue à la formation des globules rouges grâce à sa haute teneur en cuivre. Il permet également d'harmoniser divers organes dont le foie, les poumons et les intestins.

Alors c'est quoi cette histoire qui raconte que les avocats feraient grossir ?

Oui, c'est vrai, ils sont riches en lipides, environ 30 grammes de graisses pour un fruit de taille moyenne (la même teneur lipidique qu'un hamburger acheté dans un fastfood). Mais la bonne nouvelle c'est que les avocats contiennent les « bonnes » graisses, celles qui sont mono-insaturées, facilement digérables et assimilables par l'organisme humain. Comme notre corps sait comment les utiliser, il les transforme rapidement en énergie brute qu'il utilise au mieux. Et comble de l'ironie, les avocats contiennent également une enzyme, la lipase, qui favorise la perte de poids en décomposant les graisses déjà stockées dans l'organisme.

La prochaine fois que quelqu'un vous dira que les avocats font grossir, partagez ce que vous savez sur ce fruit magique. Savourez vos repas en ajoutant souvent des avocats au menu et votre corps vous en remerciera.

Texte original de ANNA HUNT traduit de l'anglais par EY@EL
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Ils sont là

Chut ! Chut !
Ne fais pas d'histoires
Du calme !
Vas-y sur la pointe des pieds
Surveille tes pensées
Ne te fais pas prendre
Ils sont là
Partout

Aïe ! Aïe !
Sors-toi de ce canapé
Dépêche !
Laisse tomber l'oreiller
Retiens ton souffle
Fais-le mort
Ils sont là
Partout

Toc ! Toc !
Ne marche pas en dormant
Vas-y maintenant !
À fond la caisse
Ne ménage aucun effort
Le temps presse
Ils sont là
Partout

NOTE : Texte original écrit en anglais.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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La plus belle manière qui soit de contrer une brute

J'espère de tout cœur que vous serez nombreux à lire la retranscription de cette intervention du slameur canadien Shane Koyczan lors d'une conférence TED, en février 2013, qui a ému le public jusqu'au larmes et lui a valu une « standing ovation » — une vidéo contre le harcèlement qui a fait un tabac sur Internet. Normal, c'est un sujet tabou dont on refuse de parler mais que nul ne saurait ignorer qu'il se soit abaissé à y participer ou qu'il en fait les frais un jour dans son existence (car il faut savoir que le harcèlement se pratique également chez les adultes notamment en entreprise). Un malaise qui illustre bien notre société matérialiste qui ne reconnait que le palpable et puisque les paroles ne laissent aucune trace visible, la violence verbale ne saurait être reconnue et punie de la même manière que la violence physique que l'on peine déjà à sanctionner. Un sujet que je me devais d'aborder ici et quel meilleur moyen que les paroles-témoignage de cet ancien harceleur, harcelé lui-même, qui a réussi à me faire à la fois rire et pleurer. J'ai également conservé l'introduction de Joe Martino grâce à qui j'ai découvert cette vidéo car ce qu'il avait à dire m'a également beaucoup émue et complémente bien le sujet. À cela, j'aimerais vous renvoyer vers la section Replay du site de France 2 pour un documentaire de la série Infrarouge consacrée au harcèlement scolaire, diffusé le 10 février dernier — et un grand merci à Queen Paramount du blog À contre-temps qui m'avait fourni ce lien ayant loupé la diffusion télé. J'en profite pour vous rappeler qu'avec d'autre blogueurs, elle a créé un site d'entre-aide pour les enfants et adolescents malmenés dans leur école, collège ou lycée qui s'appelle Des Paroles et des Actes. Enfin, toujours sur le même thème, je vous conseille le roman de Stephen King, Ça, paru en 1986, dont les protagonistes (le Club des Ratés) persécutés par leurs semblables, ressemblent beaucoup aux enfants évoqués dans cette vidéo et le clown maléfique, tapi dans les égouts de la ville pour dévorer leurs âmes, étant une allégorie de notre société où les adultes ferment volontairement les yeux et restent sourds à aux appels à l'aide de ces derniers.

Ey@el

Le harcèlement est une chose qui nous arrive (ou que nous faisons subir) bien trop souvent en grandissant. Plus jeunes, nous ne réalisons pratiquement pas l'impact qu'il peut avoir. Nous ne faisons pas le rapprochement ou n'avons ni la connaissance ni l'appréhension nécessaires pour comprendre que certaines de nos paroles aujourd'hui pourraient marquer à jamais ceux à qui elles s'adressent.

Les effets persistants du harcèlement ne sont pas attribuables à une quelconque faiblesse ou incapacité à passer outre les insultes dont nous faisons l'objet mais plutôt au fait que nous ne disposons pas, la plupart du temps, des outils ou du savoir-faire pour nous remettre d'une chute. Après tout, notre société n'a aucun avantage à tirer d'une telle force de caractère et par conséquent l'intérêt de tels outils et compétences passe après les directives et les chiffres qui nous entrainent à devenir les rouages d'une machine. On nous laisse ainsi nous débrouiller pourvu encore que nous disposions du temps, de la sagesse ou du soutien de notre entourage pour y parvenir.

Je me souviens, enfant, avoir participé à des campagnes d'injures. Je me rappelle également avoir été rejeté et comment, d'un coup, tout mon univers avait basculé quand les gens autour de moi m'avaient tourné le dos pour avoir fait le choix de pas souscrire à leurs pratiques. Les deux font mal.

Internet

Voyons ce qui se passe aujourd'hui : la gestion de Collective Evolution comporte son lot de problèmes. L'INTERNET ! Cet espace magique où l'on peut partager des informations extraordinairement stimulantes mais également devenir ainsi la cible de personnes haineuses qui ne vous connaissent même pas et qui sont libres de déblatérer des sottises sur votre compte sans même avoir la moindre notion de qui vous êtes en réalité. En plus de cinq ans, j'ai tout entendu allant de mes intentions obscures et malveillantes au fait que je sois un cinglé d'extrémiste tout bonnement parce que je pense que nous sommes capables d'accomplir bien plus que ce que nous faisons actuellement.

Il y a peu, j'ai traversé une courte période de déprime pour m'être momentanément laissé prendre au piège des insultes, attaques et accusations — totalement erronées — en leur permettant de m'atteindre. J'ai ignoré les paroles extraordinaires des 90% qui apprécient mes partages et m'encouragent au profit des 10% auxquels j'ai prêté attention et à l'origine de ce chahut. En tant qu'individu exerçant son activité par amour des gens, par désir de ce qu'il y a de mieux pour ce monde et faisant preuve de bienveillance et d'honnêteté envers tout un chacun, je me suis laissé dépasser par toutes les perceptions erronées que certains pouvaient avoir de moi.

Mais uniquement parce qu'en cet instant, j'ai oublié que c'était l'internet. J'ai oublié que ces personnes ne me connaissent pas du tout. Que, la plupart du temps, elles se déchainent par rapport à leur propre inconscience ou leur douleur. Ce n'est pas moi, ce ne sont pas mes propos, c'est ce qu'elles ressentent au fond d'elles-mêmes.

Nous vivons dans un monde où il importe peu d'apprendre à surmonter ses émotions et ses ressentis. Nous vivons dans un monde où il est plus courant de rencontrer des dépressifs sous médication que des gens heureux. La vidéo ci-dessous livre un puissant message. Il se trouve qu'elle a atterri sur mon portable il y a deux jours quand mon moral était au plus bas à cause des paroles de certains.

Transcription : À ce jour

Vous êtes si nombreux...

Quand j'étais gosse, je rangeais mon cœur à l'abri sous le lit parce que ma mère disait que si je n'y prenais garde, un jour quelqu'un me le briserait. Si vous voulez mon avis, ce n'est pas une bonne planque. Je le sais parce que j'ai été rejeté tellement de fois à en attraper le vertige rien qu'en me levant pour m'affirmer. Mais c'est ce qu'on nous disait : « Affirmez-vous ».

C'est difficile quand on ne sait pas qui on est. Nous étions censés nous définir nous-mêmes dès notre plus jeune âge et si nous ne le faisions pas, les autres s'en chargeaient pour nous : « geek, gros lard, pute, pédé ». Et en même temps, on nous demandait ce que nous voulions faire quand nous serions grands. J'ai toujours trouvé cette question abusive, présumant que nous ne pouvions pas être ce que nous étions déjà. Nous n'étions que des mômes.

Quand j'étais gosse, je voulais toujours être un homme. Je voulais un plan épargne-retraite qui me permettrait de me sucrer assez longtemps pour finir mes vieux jours en douceur. Quand j'étais gosse, je voulais me raser. Maintenant, beaucoup moins. À huit ans, je voulais être biologiste de la vie marine. À neuf ans, j'ai vu Les Dents de la Mer et j'ai pensé « Non merci ». À dix ans, on m'a dit que mes parents étaient partis parce qu'ils ne voulaient pas de moi. À onze ans, je voulais qu'on me fiche la paix ; à douze, je voulais mourir ; à treize je voulais tuer un autre gamin. À quatorze ans, on m'a demandé d'envisager sérieusement ce que je voulais faire comme métier.

J'ai dit : « J'aimerais être écrivain ».

On m'a répondu : « Choisis quelque chose de réaliste ».

Alors j'ai dit « Catcheur ».

Et la réponse a été : « Ne sois pas stupide ».

Vous voyez, ils me demandaient ce que je voulais être et puis après il me disaient ce que je ne devais pas être. Je n'étais pas le seul. On nous disait, en quelque sorte, que nous devions devenir ce que nous n'étions pas en sacrifiant ce que nous étions afin de recevoir le déguisement de ce que nous serions. On m'a demandé d'accepter l'identité que d'autres me donneraient.

Et je me suis demandé ce qui rendait mes rêves aussi faciles à écarter. Je vous le donne en mille : mes rêves sont prudents parce qu'ils sont canadiens. Mes rêves sont complexés et excessivement prompts à s'excuser. Ils font tapisserie au bal de promo et n'ont jamais été embrassés. Vous savez, mes rêves aussi ont eu droit à des épithètes : « stupide, insensé, impossible ». Mais j'ai continué à rêver. J'allais devenir catcheur. J'avais tout planifié. J'allais être l'Éboueur. Ma prise finale allait être le Compacteur de Déchets et ma phrase « Je vide les poubelles ! ».

Et puis, ce type, Duke "la Benne" Droese, m'a piqué tout mon numéro. J'étais anéanti, comme si j'avais été passé à la broyeuse d'ordures. Je me suis dit : « Et maintenant, je fais quoi ? ».

La poésie. Le premier truc que j'avais aimé m'est revenu comme un boomerang. Les premiers vers que je me souvienne avoir écrits étaient en réaction à un monde qui exigeait que je me haïsse. De mes quinze à mes dix-huit ans, je me suis détesté pour devenir ce qu'il me répugnait d'être : une brute.

À dix-neuf ans, j'ai écrit : « Je vais m'aimer malgré la facilité avec laquelle je tends à l'opposé ».

S'affirmer ne doit pas signifier s'ouvrir à la violence.

Quand j'étais gosse, j'échangeais devoirs contre amitié et puis je filais à chacun de mes amis un billet de retard parce qu'ils n'arrivaient jamais à l'heure et la plupart du temps, pas du tout. Je m'offrais un laisser-passer pour surmonter chaque promesse non tenue. Et je me souviens de ce plan, engendré de la frustration provoquée par un môme qui n'arrêtait pas de m'appeler « Yogi » et qui montrait mon ventre en disant « Trop de paniers repas ». Ça m'a prouvé qu'il n'était pas bien difficile de piéger quelqu'un. Alors un jour, avant les cours, je lui ai dit : « Ouais, c'est bon tu peux copier mes devoirs » et je lui ai filé toutes les mauvaises réponses que j'avais rédigées la veille au soir. Quand on lui a rendu sa copie, il s'attendait à une note quasi parfaite. Il était tellement abasourdi quand il m'a regardé à l'autre bout de la salle en brandissant son zéro pointé. Je n'ai pas eu besoin de lui montrer mon 28/30 car son regard perplexe m'a suffi et je me suis dit en moi-même : « Et c'est qui le plus malin, enculé ? »

Voilà qui je suis. Voilà comment je me défends.

Quand j'étais gosse, je croyais que les coups de karaté et les côtelettes de porc était la même chose1. Je croyais que tous les deux étaient du porc. Et parce que ma grand-mère trouvait ça mignon et parce que c'était ce que je préférais, elle ne me contredisait pas. Ce n'était pas très important. Un jour, avant de me rendre compte que les petits gros n'étaient pas faits pour grimper aux arbres, je suis tombé et je me suis meurtri tout le côté droit du corps. Je ne voulais pas le dire à ma grand-mère de crainte d'avoir des ennuis pour avoir joué là où je n'aurais pas dû. Quelques jours plus tard, le prof de gym a remarqué mes contusions et on m'a envoyé dans le bureau du principal. De là, je me suis retrouvé dans une autre petite pièce avec une dame très gentille qui m'a posé toutes sortes de questions sur ma vie à la maison. Je n'ai vu aucune raison de mentir. En ce qui me concernait, j'avais la vie plutôt belle. Je lui ai donc raconté que quand j'étais triste, ma grand-mère me filait des coups de karaté.

On a ainsi eu droit à une enquête en bonne et due forme et j'ai été retiré de mon foyer pendant trois jours jusqu'à ce qu'ils finissent par me demander comment j'avais eu ces bleus. Cette petite histoire stupide a vite fait le tour de l'école et m'a valu mon premier surnom : « Côtelette de porc ». À ce jour, je déteste les côtelettes de porc.

Je ne suis pas le seul gosse à avoir grandi de cette manière, entouré de personnes qui lui citaient cette comptine sur les pierres et les bâtons2, comme si avoir les os brisés faisait plus mal que les quolibets dont on nous affublait — et on nous a traités de tout. Nous avons donc grandi en croyant que personne ne tomberait jamais amoureux de nous, que nous serions toujours seuls, que nous ne rencontrerions jamais quelqu'un qui nous donne l'impression que le soleil a été créé pour nous, par ses soins, dans son atelier. Alors le blues a coulé de nos cordes sensibles et nous avons essayé de nous rendre exsangues afin de ne rien ressentir. Ne me dites pas que cela fait moins mal qu'un os brisé,  les chirurgiens peuvent faire l'ablation de cette chose qui vit sous notre peau, qu'il lui est impossible de métastaser parce que c'est le cas.

Elle avait huit ans, le premier jour en CE2 quand on l'a traitée de laideron. On nous a tous les deux envoyés au fond de la classe pour éviter de nous faire bombarder de boulettes de papier. Mais les couloirs de l'école étaient un champ de bataille sur lequel nous étions dépassés par le nombre et où la situation se dégradait de jour en jour. Pendant la récréation, nous restions à l'intérieur parce que dehors c'était pire. Dehors, nous devions nous entraîner à fuir en courant ou apprendre à rester immobiles comme des statues afin que l'on ne détecte pas notre présence. En CM2, on lui a scotché une pancarte devant sa table qui disait « Attention au chien ». À ce jour, malgré un mari qui l'aime, elle ne se trouve pas belle à cause d'une tâche de naissance qui lui recouvre un peu moins de la moitié du visage. Les gosses disaient qu'elle ressemblait « à une mauvaise réponse que quelqu'un aurait essayé d'effacer sans succès ». Et ils ne comprendront jamais qu'elle élève deux enfants dont la définition de la beauté commence par le mot « Maman » parce qu'ils voient son cœur avant sa peau, parce qu'elle a toujours été merveilleuse.

Il était tel une branche cassée greffée sur un autre arbre généalogique, adopté et non parce que ses parents avaient opté pour un destin différent. Il avait trois ans lorsqu'il est devenu ce cocktail à base d'une mesure d'abandon et de deux mesures de tragédie. En quatrième, il a commencé à suivre une thérapie, sa personnalité forgée à base de tests et de pilules, il vivait comme si les hauts étaient des montagnes et les bas des falaises — aux quatre cinquièmes suicidaire, un raz-de-marée d'antidépresseurs et une adolescence passée à se faire surnommer « Popper3 », d'une part à cause des pilules mais 99 pour cent par cruauté. En seconde, il a tenté de mettre fin à ses jours quand un gosse qui pouvait encore rentrer chez lui voir papa et maman lui a dit : « Ressaisis-toi ». Comme si la dépression était un problème auquel on pouvait remédier avec une trousse de premier secours. À ce jour, c'est un bâton de dynamite allumé par les deux bouts ; il pourrait vous décrire en détail la manière dont le ciel se voûte juste avant de s'effondrer et bien qu'il soit une source d'inspiration pour son armée d'amis, il n'en demeure pas moins un sujet de conversation pour ceux qui sont incapables de comprendre que la désintoxication est moins une affaire de dépendance que de santé mentale.

Nous n'avons pas été les seuls gosses à grandir ainsi. À ce jour, il y en a toujours qui se font insulter. Les classiques de l'époque étaient « Hé ducon » ou « Hé gogol ». Il semble que chaque école dispose d'un arsenal d'injures réactualisées chaque année et quand un môme se brise sans que personne autour de lui ne choisisse de l'entendre, est-ce qu'il émet le moindre son ? N'est-il qu'un bruit de fond sur la bande sonore répétée en boucle quand on dit des trucs comme « les enfants sont cruels » ? Chaque école était un grand chapiteau de cirque dont la hiérarchie allait des acrobates aux dompteurs de lions, des clowns aux forains, tous largement au-dessus de nous. Nous étions des monstres — des garçons à pinces de homard et des femmes à barbe, des bizarreries jonglant avec la dépression et la solitude, jouant au solitaire, au jeu de la bouteille, essayant d'embrasser les parties blessées de nous-mêmes et de les guérir, mais la nuit, quand les autres dormaient, nous continuions à marcher sur la corde raide. C'était la pratique et oui, certains d'entre nous tombaient. Mais je veux leur dire que ce ne sont que des débris résiduels quand on se décide enfin à démolir tout ce que nous pensions être et si vous ne voyez rien de beau en vous, trouvez-vous un meilleur miroir, regardez-vous de plus près, un peu plus longtemps parce qu'il y a quelque chose en vous qui vous a poussés à continuer d'essayer quand tout le monde vous disait de laisser tomber. Vous avez entouré votre cœur brisé d'un plâtre que vous avez signé vous-mêmes. Vous y avez inscrit : « Ils avaient tort ». Probablement parce que vous n'apparteniez à aucun groupe ni aucune clique. Ils ont sans doute décidé de vous choisir en dernier au basket ou partout ailleurs. Vous aviez peut-être des contusions et des dents cassées pour en témoigner mais vous n'avez jamais rien dit parce comment défendre ses platebandes quand tout le monde autour de vous veut vous enterrer dessous ? Vous devez croire qu'ils avaient tort. C'est forcément le cas. Sinon pourquoi seriez-vous encore là ?

Nous avons grandi en apprenant à réconforter les opprimés parce que nous nous retrouvons en eux. Nous sommes issus d'une racine plantée dans la conviction que nous ne sommes pas ce dont on nous affuble. Nous ne sommes pas des véhicules inoccupés, en panne et abandonnés sur l'autoroute et si nous le sommes en peu en quelque sorte, ne vous en faites pas. Il nous suffit de de sortir pour aller chercher de l'essence. Nous sommes des membres diplômés de la promotion Nous Avons Réussi et non pas les échos distants de voix criant « Les mots ne m'atteindront pas ». Bien sûr qu'elles nous ont atteints. Mais nos vies ne cesseront jamais d'être une question d'équilibre davantage liée à la beauté qu'à la douleur.

Notes et références

  1. ^ Le mot « chop » qui désigne deux choses différentes en anglais n'a, bien sûr, pas d'équivalent en français, ce qui lui aurait évité une telle mésaventure s'il avait été canadien francophone.
  2. ^ Les pierres et les bâtons me briseront peut-être les os mais les paroles ne m'atteindront pas (« Sticks and stones may break my bones, but words will never hurt me. »).
  3. ^ Les poppers sont des vasodilatateurs (permettant de dilater les vaisseaux sanguins), initialement utilisés en médecine pour le traitement de certaines maladies cardiaques. Auparavant commercialisées à usage médical pour certaines affections cardiaques, les ampoules contenant ces substances produisaient à l’ouverture un bruit (pop) qui a donné le nom au produit. Les principaux effets annexes observés étaient de l’euphorie et un sentiment de relaxation, qui furent détournés pour être utilisés lors de rapports sexuels entre individus. Compte tenu de leurs qualités vasodilatatrices, les poppers ont la réputation d’aider à détendre l’individu, de donner des bouffées vertigineuses brèves, des sensations de chaleur interne et une sensualité exacerbée.

Texte original de JOE MARTINO traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Des dizaines de chiens errants assistent aux funérailles de la femme qui les nourrissait

Partout où elle allait, Margarita avait toujours un sac de nourriture avec elle pour la donner aux chiens errants qu'elle croisait. Puis un beau jour, sa santé déclina et elle vint à mourir. C'est alors que se produisit un incident ayant de quoi choquer sa famille qui eut ainsi la surprise de voir débarquer des dizaines de chiens dans le salon funéraire où était entreposé le corps de la défunte. Le personnel et les proches ne mirent pas longtemps à comprendre la situation — ces animaux venaient rendre hommage à la dame qui leur avait témoigné de la gentillesse, de l'amour et de la compassion. Ils décidèrent donc de les laisser entrer et ce faisant, les chiens se couchèrent sur le sol devant le cercueil de Margarita.

Fait incroyable, le jour des obsèques, les chiens suivirent le corbillard sur tout le trajet et demeurèrent à ses côtés jusqu'à ce que son corps soit finalement incinéré.

« Dans leur douleur, ils sautaient de joie, c'était fascinant » déclare Patricia, la fille de Margarita qui pense que ces derniers voulaient faire leurs adieux à celle qui prit si généreusement soin d'eux.

Parmi les autres animaux que Margarita nourrissait, il y eut aussi un oiseau qui vint lui présenter ses respects.

Existe-t-il une explication scientifique à ce phénomène ?

D'après Rupert Sheldrake, beaucoup de chiens (mais pas tous) établissent un lien télépathique avec leur maitre ou la personne qui s'occupe d'eux. N'avez-vous jamais eu la surprise, en rentrant chez vous, de constater que votre chien, votre chat ou tout autre animal de compagnie avait anticipé votre arrivée et vous attendait derrière la porte ?

Les sceptiques affirment que l'on peut facilement écarter ce type de fait, insinuant que les animaux s'habituent aux horaires de leurs maitres, qu'ils savent quand ils ont l'habitude de rentrer du travail ou de courses ou bien qu'ils aperçoivent la voiture s'engager dans l'allée. Toutefois, les études de Sheldrake se sont basées sur des essais aléatoires, en faisant rentrer le maitre à l'improviste et dans des véhicules différents, ce qui n'empêcha nullement les animaux d'être au courant.

Cela pourrait expliquer comment les chiens errants pouvaient savoir que Margarita était morte et où trouver sa dépouille. Il semblerait que les animaux soient beaucoup plus intelligents et beaucoup plus conscients que ce que les gens aiment à croire ! C'est certainement la raison du lien profond qui existe entre leurs maitres et eux.

Texte original de ALANNA KETLER traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Les trois frères

Ces trois-là me rappellent une aventure assez rocambolesque survenue il y a plusieurs décennies. Nous avions alors recueilli une cane sauvage blessée par un groupe de colverts pervers qui, en voulant lui faire son affaire, lui avaient brisé une aile. Après avoir suivi les conseils du vétérinaire pour la lui remettre en place (bien sûr elle ne pourrait jamais plus voler), nous lui avions rendu sa liberté.

Quelques jours après, nous la retrouvions en piteux état, se laissant littéralement mourir, tout près de l'endroit où nous l'avions trouvée la première fois. Elle avait visiblement été attaquée à nouveau par ses congénères. Là, c'était une patte qu'elle avait de cassée. Le vétérinaire était catégorique : elle ne pourrait plus jamais remarcher mais pourrait encore très bien vivre avec une seule patte — et une seule aile (sic).

Sur quoi, il me conseilla de lui faire une sorte de rééducation dans un grand baquet d'eau. Ce que je fis chaque jour avec assiduité sans trop y croire jusqu'à ce qu'un miracle se produise : la cane pouvait à nouveau se déplacer... sur ses deux pattes. Et sacrément vite en plus ! Je vous épargnerai la mauvaise foi du vétérinaire. Nous l'avons gardée six mois avant de lui rendre sa liberté. Un peu la mort dans l'âme, je dois dire, car je m'y étais beaucoup attachée mais pas mon chat qui la tolérait à contrecœur.

Un beau matin donc, trois petits canetons passèrent au travers du grillage pour venir se taper l'incruste dans la gamelle de Sidonie qui, ayant depuis appris à vivre, se mit à défendre sa pitance en leur donnant des coups de bec pour les chasser. Alertée, leur mère, n'ayant pas idée de se servir de ses ailes pour voler à leur secours, poussait des cris de désespoir tandis que le chat se réjouissait de l'aubaine que représentait ce « casse-croûte » improvisé. Ce fut un peu la panique pour parvenir à régler cet incident sans que personne n'y laisse de plumes ou de poils mais je vous rassure, tout s'est bien terminé.

Joyeuses Pâques à tous !

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Inconnu

Je sais qu'avec toutes les « vieilleries » (oui mais savoureuses) que je vous sers régulièrement dans cette rubrique, vous devez vous dire que je suis une incorrigible nostalgique. En fait, rien n'est plus faux. Du moins, aujourd'hui où j'ai finalement compris (non sans douleur) que le passé n'était pas plus réel que l'avenir, son seul intérêt à subsister dans nos mémoires résidant dans les enseignements et l'inspiration qu'il peut nous apporter au présent ; les souvenirs heureux servant à raviver la chaleur dans la froideur temporaire du moment comme il est notamment question dans les paroles de cette chanson que je vous ai traduites — à la base, un véritable défi (trilingue) pour moi sachant que je n'avais pas pratiqué l'espagnol depuis le lycée (des années-lumière).

Tomas Batista, son talentueux auteur-interprète, est un jeune musicien argentin, originaire d’Ushuaïa, en Terre de Feu, installé à Buenos Aires où il compose également des « panoramas sonores » pour jeux vidéo — un gros coup de cœur artistique même si pas vraiment dans le style que j'affectionne habituellement. Qu'importe, pour moi la musique est avant tout une source d'inspiration et d'émotion — du baume à l'âme ne pouvant fonctionner que dans l'authenticité. J'avoue avoir été totalement bluffée puis envoûtée par la manière dont il s'est littéralement approprié le "House Of Cards" de Radiohead à tel point que je suis désormais incapable d'écouter une version sans penser à l'autre. « Je suis en perpétuelle quête de nouvelles sonorités et d'histoires à raconter », explique-t-il sur les diverses plateformes multimédia où il a déposé ses compositions. « J'aime pouvoir exprimer ce que je ressens à travers la musique. Je n'embrasse pas un genre musical particulier, j'embrasse la musique elle-même. »

Desconocido

La chaleur émanant du froid
Une lettre non lue
Un panneau indiquant le chemin
Ou un regard en arrière

Des gestes perdus passés inaperçus
Des leçons non apprises
Un potentiel dormant à exploiter
Pour qui le souhaite

Une parole non tenue
Un ange de papier
Des questions jamais maitrisées
Laissées en souffrance

Un pays manifestant en silence
Des histoires non dites
Des excuses qui nous mettent toujours
À nu devant le miroir

Vous trouverez tout cela au fond de vous
Une cité pleine de secrets

Une bête endormie
Qui attend son heure
Et que retient notre effort
De ne pas disparaitre

Le bruit de l'arbre qui tombe
Des milliers de détails que l'on ignore
Des étoiles qui naissent et meurent dans la nuit
Tandis que le mensonge travestit la réalité

Vous trouverez tout cela au fond de vous
Une cité pleine de secrets

Tomas Batista, 2013

À propos de cette chanson

À l'instar de tous les autres titres figurant sur son premier album Claroscuro, entièrement autoproduit et disponible, depuis mai 2013, sur diverses boutiques en ligne (Amazon, iTunes, Spotify, Soundcloud, Bandcamp...), "Desconocido" est une collection d'images, de souvenirs et de sentiments très personnels. Comme l'avoue Tomas, « chaque morceau est une petite parcelle de ce que je suis à 100% », ajoutant que, pour chacun d'entre eux, il essaie de donner le meilleur de lui-même. « Je ne sortirai jamais un titre si j'estime qu'il ne me ressemble pas. C'est le cas également pour les reprises. Ces morceaux comportent plusieurs niveaux et possibilités comme les dimensions dans la réalité. »

Si j'ai choisi celui-ci en particulier, c'est sans doute parce qu'il se rapproche musicalement de ce que je préfère mais pas uniquement. Il émane de cet assemblage poétique quelque peu disparate de souvenirs, sentiments, regrets, attentes et non-dits que chacun « trouvera au fond de soi », une grande lucidité non dénuée d'espoir qui nous rappelle notre humanité, ses forces, ses faiblesses et surtout notre interconnexion à l'univers, à la nature et aux êtres.

Pour le passage où il est question de « gestes perdus passés inaperçus » que je ne saisissais pas bien, Tomas explique qu'il faisait référence à une rencontre faite dans un bus, quelques années auparavant. « J'étais triste et en proie à la mélancolie. Il pleuvait. Et soudain, mes yeux se sont portés sur cette petite fille qui voyageait avec son père. Je pense qu'elle devait avoir dans les cinq ans. Elle m'a regardé avec de grands yeux bien éveillés et moi aussi. Cela a duré un petit moment puis elle m'a souri. C'est là où elle et son père sont descendus du bus. Je n'ai donc pas pu lui rendre ce sourire. Je l'ai fait mais c'était trop tard. Elle ne l'a jamais vu. Par ce geste, je voulais lui dire merci. »

Si vous aimez cette chanson, je vous invite à laisser un commentaire au bas de ce billet. Cela ne manquera pas de lui faire plaisir (et au besoin je traduirai). Mais surtout allez écouter le reste de son album sur Bandcamp (la plateforme inaugurée par Thom Yorke, en septembre dernier, en y publiant son dernier album solo). Les influences de Claroscuro vont du folklore méridional argentin à la musique instrumentale progressive en passant par le rock alternatif. Et si le tout vous plait (moi, j'adore !), téléchargez-le en lui versant la somme que vous voudrez. Un autre opus dans des sonorités plus rock est en préparation et devrait être disponible dans les semaines à venir. Nul doute que je vous en reparlerai. En attendant, vous pouvez aussi écouter sa reprise de "House Of Cards" qui ne figure sur aucun album mais que vous trouverez sous la liste des billets récents à droite ou ICI. Ou encore celle de "All I Need" (de Radiohead également) republiée sur la page Facebook de Jonny Greenwood.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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