Avez-vous remarqué ? Dans ce monde, tout fonctionne par opposés : le jour et la nuit ; le bien et le mal ; le positif et le négatif… À l'image du courant alternatif, tout ici circule entre deux pôles : le plus et le moins. La matrice se nourrit de cette oscillation permanente de nos émotions, de nos croyances et de nos réactions.
Alors, on nous apprend à penser « positif » ; à remplacer la peur par des affirmations lumineuses ; à chasser les pensées sombres pour se sentir mieux. Or la pensée positive ne nous libère en rien. Elle ne fait qu'intervertir les polarités tout en conservant le même circuit. Le sens s'inverse mais le courant circule toujours.
On croit alors s'élever mais, en réalité, on tourne toujours sur la roue du système. Et tant qu’on porte une charge, qu'elle soit positive ou négative, cette roue continue de tourner.
Alors oui, parfois, on obtient ce que l’on veut : plus d’argent, une maison, une rencontre, un voyage… Mais cela ne dure jamais. Parce que tout ce qui est obtenu par une polarité finit toujours par se rééquilibrer par l’autre. C’est ce que l’on appelle l’effet de balancier. Plus l'on tire d’un côté, plus le retour frappera de l’autre. C’est mécanique.
Prenons une image : imaginez une souris. La souris sait qu’elle a des prédateurs : les chats, les rapaces, les serpents, parfois même l’homme. Sa vie serait-elle meilleure si elle pensait positivement ? Si elle se disait : « Tout va bien se passer, je suis protégée, aucun prédateur ne me verra aujourd’hui ! » Bien sûr que non. Et si elle vivait dans la peur constante, elle mourrait d’épuisement avant même qu’un prédateur n’approche.
La souris ne pense pas. Elle observe. Elle agit selon ce qui est. Elle ne cherche pas à sauver toutes les souris. Elle ne compte pas non plus sur les autres souris pour la sauver. Elle fait simplement de son mieux pour ne pas se faire attraper. Elle n’est ni positive, ni négative. Elle est juste lucide. Et cette lucidité est le garant de sa survie.
C’est la même chose pour nous. Observer sans juger, constater sans colorer, c’est ce que l’on pourrait appeler la neutralité consciente. Parce que dès que l’on qualifie un événement de bon ou de mauvais, on le charge d’énergie. Et cette énergie nourrit le champ autour de nous. Le monde réagit alors à ce que l’on émet et non à ce que l’on veut.
La célèbre expérience de la double fente le montre : tant qu’aucune observation n’est faite, toutes les possibilités existent. Mais dès lors que l’on regarde, que l’on s’attache, que l’on espère ou que l’on redoute, une seule réalité se fige — celle que l’on a nourrie d’attention.
Alors non, penser positif ne rend pas la vie meilleure. Cela donne seulement l’illusion de contrôler le courant. Mais le courant reste le même. La vraie liberté, c’est de se retirer du circuit. Ne plus chercher à transformer le monde. Mais se transformer soi-même. Parce que le seul champ sur lequel nous avons vraiment prise, c’est le nôtre.
Quand vous cessez d’alimenter les pôles, le courant s’interrompt — pour vous. Et quand le courant s’interrompt, le système perd votre énergie. C’est là que commence la véritable liberté vibratoire.
Développez votre lucidité. Ne croyez rien, observez tout. L’équilibre ne se trouve pas entre les pôles… il commence là où la polarité cesse.
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