La culture de l'impersonnalité

Finies les vacances : le projet Eklabugs reprend, tant bien que mal, du service et nous nous sommes tous donnés rendez-vous ce mois-ci pour vous parler de culture (voir la liste des participants en fin de billet comme d'hab). Mais de quelle culture ? Dans le style bien tordu que vous semblez apprécier, je vous avais déjà parlé de celle de l'oxymore. Passer à un registre plus sérieux en vous brossant le portrait de Monsatan et de ses graines généreusement modifiées conçues pour vous transformer en légumes que l'on n'a pas besoin d'éplucher ou encore vous vanter les bienfaits du canna bistre (une variété de liliacées) ? Avouez que ça aurait manqué un peu d'originalité. Tout comme ces copycats, certes talentueux, que j'ai décidé d'épingler.

Les fondements de la dépersonnalisation

Si l'on se base sur la théorie évolutive selon laquelle l'Homme descendrait du singe, quoi de plus normal, sans doute, que de vouloir imiter ceux qui nous servent de modèle. Après tout, n'est-ce pas en reproduisant les sons que nous entendions que nous avons appris à parler ? N'est-ce pas en copiant nos parents, nos frères et sœurs, que nous avons faits nos tous premiers pas dans la vie ?

La réplication fait donc bien partie intégrante de l'apprentissage. C'est en copiant que l'on acquiert les bases de tout art ou technique qui, dans le meilleur des mondes, devraient nous permettre de trouver nos marques et exprimer ainsi nos pleins potentiels créatifs. Mais malheureusement, nous ne vivons pas dans un tel monde.

Bien au contraire, à l'image de l'effrayante dystopie du roman éponyme d'Aldous Huxley (le Meilleur des mondes) dans lequel les humains, répartis en cinq classes bien distinctes, sont conçus in vitro, clonés et génétiquement modifiés en vue du rôle qui leur sera assigné, cette société n'a de cesse de vouloir nous organiser selon le principe des poupées russes, de nous étiqueter, nous formater, nous conformer à des normes anti-naturelles, nous marquant au passage au fer rouge comme le vulgaire bétail que nous sommes à ses yeux. À tel point que beaucoup ne savent plus du tout qui ils sont et se cherchent désespérément.

Ajoutez à cela cette obsession malsaine de la comparaison systématique, cet esprit de compétition permanent qui n'engendre qu'agressivité, et surtout, à l'ère des médias tout-puissants, le culte des célébrités. Pas étonnant que de plus en plus d'esprits craquent, se fissurent et en viennent à effectuer ce que les psychologues appellent, dans leur jargon, des transferts ou projections. La vie par procuration sponsorisée par les réseaux sociaux constitue très certainement le dernier tour d'écrou avant l'avènement imminent du transhumanisme ou fusion de l'homme et de la machine.

Je ne sais pas ce que je raconte,
Je suis prisonnier de ce corps
Dont je ne peux m'extraire.
Émettre un son,
Retourner maison,
Pâle imitation
Dont on a raboté
Toute aspérité.

"Bodysnatchers", Radiohead (2011)

Car soyons clairs : si les milliards d'humains qui peuplent actuellement cette planète parvenaient à réaliser qui ils sont réellement, à s'aligner sur les lois naturelles qui reposent sur la diversité et la symbiose parfaite, les barreaux de cette matrice d'illusion voleraient en éclat dans la seconde.

Il ne s'agit donc pas d'une faille mais d'une défaillance voulue.

Et dans une société manipulée par les faux semblants, l'invraisemblable et la diversion, il est normal que l'art hérité de l'harmonie constitue une cible privilégiée, particulièrement à l'ère de la surinformation, de la sur-communication et de l'hyper connectabilité où le cyberespace se voit soudain pris d'assaut par les copycats de tout poil, pas tous malhonnêtes ni malintentionnés certes — certains simplement paumés dans cette quête inaboutie d'eux-mêmes, d'autres purement inconscients de n'être que des portraits de Dorian Gray.

L'art du faux plus vrai que nature

Même s'il a beaucoup évolué au fil des siècles, l'art est initialement né du désir de reproduire la nature et d'en capturer le plaisir esthétique qu'il procure à nos sens. Rien d'étonnant à ce qu'il ait vite été réapproprié par les élites déterminées à s'accaparer toute source de jouissance. De cette monétisation engendrant la rareté naquit alors l'art de la contrefaçon basé sur le principe de l'offre et de la demande.

Qui dit œuvres d’art dit contrefaçon : l’appât du gain appelle ceux qui ne peuvent être reconnus pour leur art à imiter celui d’autres afin de gagner leur vie. Ainsi, déjà sous l’Empire Romain, la demande d’œuvres grecques est si grande que plusieurs artistes méconnus y voient une occasion de mettre à profit leur talent. Jusqu’à aujourd’hui, la tradition du faux s’est perpétuée, fluctuant en popularité selon les époques. (Source)

Qui sont ces faussaires ?

Ce sont en général des artistes qui n’arrivent pas à obtenir la reconnaissance qu’ils souhaiteraient. En produisant des faux, ils font un pied de nez aux experts et critiques d’art qui n’ont pas su voir leur talent quand ils créaient sous leur propre nom. Ces faussaires sont souvent manipulés par des faiseurs d’argent, des réseaux de trafiquants d’art qui organisent la vente des fausses œuvres. (Source)

Le grand Michel-Ange lui-même aurait copié des dessins de maîtres en les substituant aux originaux. « Il avait également sculpté un Cupidon endormi, l'avait patiné puis enterré afin de le vieillir artificiellement puis vendu comme une sculpture hellénistique au cardinal Riaro ». (Source)

Certains artistes reconnus jouèrent même les mécènes. Ainsi Corot « débordé de commandes, quand il voyait ses amis artistes dans la détresse financière, n’hésitait pas à signer leurs tableaux pour qu’ils puissent les vendre sous son nom. La rumeur dit même que Pablo Picasso, pris par le temps, commandait des œuvres à sa manière à des artistes de Montparnasse et y apposait sa signature ». (Source)

Quand d'autres se permettent, ailleurs, de corriger les originaux :

Les écrivains de l'ombre

Mais ce phénomène n'est pas le propre des beaux-arts. On le retrouve également en littérature où l'activité des nègres, blanchisseurs (dixit Voltaire), teinturiers, prête-plume ou autres écrivains à gage, s'apparente beaucoup à celle des faussaires, à ceci près qu'ils ne violent pas la propriété intellectuelle d'autrui mais cèdent plutôt la leur pour survivre dans l'espoir,  tout comme ces faussaires bourrés de talent, de se voir un jour reconnus pour eux-mêmes.

Tu verras qu'un jour dans notre vie
On nous illuminera,
Qu'un jour dans nos esprits
Le rêve continuera,
Que nous nous emporterons
Vers nos célébrations,
Qu'une nuit dans notre vie
Nous nous illuminerons.

"Un jour dans notre vie", Indochine (1993)

À l'instar de certains grands artistes croulant sous le poids des commandes, de nombreux auteurs renommés eurent recours à la sous-traitance par des écrivains fantômes. Le plus célèbre cas est sans doute celui d'Alexandre Dumas père. Une anecdote rapporte qu'ayant toujours besoin d'argent, « il signait, dans différents journaux, des feuilletons confiés à des nègres et dont il ignorait jusqu’à la première ligne. Un soir, il apprend que son nègre est mort subitement, juste avant l’heure à laquelle il avait l’habitude de remettre sa copie au journal. Dumas, épouvanté, rentre chez lui et passe une nuit abominable. Au petit matin, le cœur battant, il va acheter le journal. Il l’ouvre et, à sa grande stupeur, découvre la suite du feuilleton. La clé de l’énigme ? Le nègre avait un nègre. Et le nègre du nègre, n’ayant pas été informé de la mort du nègre, avait, comme d’habitude, envoyé directement sa copie au journal ». (Source)

Cinquante nuances de pénombre

Depuis quelques décennies, on observe un nouveau phénomène de détournement d’œuvres littéraires ou cinématographiques, ou encore de séries télévisées, mangas, jeux vidéos, etc., communément appelé fanfiction. Comme son nom le laisse deviner, il s'agit d'histoires originales écrites par des fans, centrées autour de personnages ou d'univers existants qu'ils se réapproprient non pas dans un but existentiel ou lucratif mais pour prolonger le plaisir que leur procure cette immersion dans l'imaginaire d'autrui.

Ce mode de création, souvent au sein d'une communauté apprenante, est aussi considéré par de nombreux auteurs comme un moyen d'apprendre à écrire, de développer l'imaginaire individuel et collectif. (Source)

Après tout, il n'y a pas de sotte méthode. Certains de ces apprentis-écrivains ont même fini ainsi par y trouver gloire et fortune comme E.L. James, l'auteure britannique de la trilogie Cinquante nuances de Grey qui fut à l'origine une fanfiction basée sur l'univers de la saga Twilight de l'américaine Stephenie Meyer (qui elle-même démarra sa carrière d'écrivain en s'inspirant d'un rêve).

Même si, dans ce cas bien précis, la qualité littéraire reste largement discutable (et ce n'est certainement pas Stephen King qui me contredira sur ce point), je confirme, de par mon expérience personnelle en la matière, que c'est bien en forgeant que l'on devient forgeron ou plus précisément en écrivant (ou comme dans mon cas, en traduisant) que l'on devient écrivain. Ou du moins que l'on apprend à écrire. Car le mythe du talent pur, hérité des dieux ou de la bonne fée penchée sur le berceau, qui ne demanderait aucun effort, relève de l'hérésie pure et sert surtout à nourrir et renforcer l'apathie et l'infantilisme. À ce sujet, je vous conseille vivement l'essai autobiographique du Maître, Écriture : Mémoires d'un métier.

Succès damné

Le domaine de la musique non plus n'est pas en reste. Même si la reprise d’œuvres musicales se veut en général et surtout une forme d'hommage voire d'honneur suprême lorsque certains artistes méconnus se font reprendre par d'autres plus renommés, ne manquant jamais, au demeurant, de leur conférer une nouvelle dimension en y ajoutant leur touche personnelle.

Le phénomène semble avoir pris de l'ampleur depuis la surmultiplication des télé-crochets dans lesquels on se livre au formatage en direct de jeunes talents en quête de reconnaissance en les contraignant à chanter exclusivement des chansons d'artistes reconnus pour faire de l'audience plutôt que les promouvoir réellement ni rendre hommage à qui que ce soit non plus.

Et à l'instar des peintres et écrivains, certains musiciens en arrivent également à renier leur personnalité et leur créativité pour survivre. Je veux parler de ceux que l'on appelle tribute bands ou encore cover bands, spécialisés dans la reprises d’œuvres d'autres groupes ou artistes, qui se produisent généralement dans les fêtes, mariages ou autres manifestations privées ou publiques ne pouvant s'offrir les services des originaux.

Les groupes-hommage sont devenus une sous-culture à part entière. Ce qui démarra, à la base, il y a des années, comme un moyen de se réunir entre amis pour jouer et rendre hommage à la musique de ses groupes préférés, est devenu un aspect important et lucratif du paysage rock permettant à bon nombre de musiciens prometteurs de faire leurs armes au sein de tribute bands avant de démarrer une carrière. En fait, plusieurs groupes dont Journey, Yes et Judas Priest ont trouvé des remplaçants pour leurs membres stratégiques en se tournant vers ces fameux groupes hommage. (Source)

Et certains de ces groupes ne se contentent pas juste d'interpréter à la perfection la musique de leurs idoles ; ils copient même leur look, leurs attitudes, leurs mimiques, jusqu'à donner l'illusion d'être des clones à défaut de sosies parfaits.

Je suis le substitut d'un autre mec,
J'ai l'air grand mais je porte des talons hauts.
Comme tu vois, toutes les choses simples sont compliquées.
Je fais plutôt jeune et pourtant je ne suis déjà plus dans le coup.

"Substitute", The Who (1965)

À nos heures perdues

Comme ce groupe japonais, ci-dessous, baptisé On A Saturday (OAS) en hommage à Radiohead qui, avant d'adopter ce nom, étaient connus sous celui de On A Friday :


Ces jeunes gens sont époustouflants. Ils ont même poussé le vice jusqu'à se procurer le même matériel que leurs ainés oxfordiens. Et imiter aussi bien ceux que l'on considère, à juste titre, comme l'un des plus grands groupes contemporains, ne peut que susciter l'admiration. Et la pitié aussi. Ou plutôt l'incompréhension.

Pourquoi gaspiller un tel potentiel en n'étant que des clones ? J'espère que c'est ce que les frères Greenwood auront dit à leurs doppelgangers ou doubles japonais en leur serrant la main lors de leur récent passage au pays du soleil levant.

Il n'empêche que si j'étais célèbre pour la qualité mon art — et non pour ma bancabilité ou ma connerie légendaire comme malheureusement cela semble être devenu la norme — rencontrer mon double me flanquerait certainement un sacré malaise même si cela peut sembler extrêmement flatteur au premier abord. Pas vous ?

Projet EklaBugs #14

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Image couverture : Marije Berting

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Comment l'humanité peut se libérer de la hiérarchie des classes sociales

En coupant le son pour regarder les grands médias à la télévision, j'ai l'impression que la société se fissure en classes par le biais de perceptions essentiellement véhiculées par les médias, en particulier les émissions de divertissement et les publicités.

Ce n'est pas tant la richesse qui crée les classes, même si elle y contribue pas mal, mais au vu de la manière dont la course à l'élection présidentielle est présentée au public, j'y vois autre chose...

La classe dominante, ce sont surtout ces individus « cool » de la société, bien dans leurs vies parce qu'ils consomment les bons trucs et ont le physique qu'il faut.

Et ils se serrent les coudes. Ce n'est pas un hasard si la plupart sortent d'écoles de renom ou ont des parents célèbres — ils se sentent éminemment en droit d'avoir ce statut dans la société.

Ils sont rigoureusement conditionnés à consommer au maximum le monde qui les entoure sans se préoccuper des conséquences pour les autres formes de vie conscientes. Dans leur tête, les humains, du fait de leur intellect, sont supérieurs et doivent dominer.

Mais les écarts en matière de technologie et d'éducation ont mis en exergue le fait qu'être cool n'est vraiment pas une option pour de nombreuses personnes et que cette réalité ne fait exponentiellement que s'aggraver.

Et bien entendu, ce sont les « cool » qui contrôlent le pouvoir financier et avec lui la technologie et les médias avec lesquels ils diffusent cette mentalité conditionnée qui fait disjoncter les « pas cool » — à savoir que si vous n'êtes pas cool ou si vous ne vous employez pas activement à le devenir, vous n'êtes personne.

Parallèlement, les médias encouragent une norme de conduite pour les êtres humains à laquelle il est pratiquement humainement impossible de s'aligner. Tout le monde est autorisé et encouragé à se montrer indigné et choqué devant toute faiblesse humaine aussi insignifiante soit-elle.

En cela, la robotique et la technologie veillent à ce que de plus en plus d'individus deviennent des « pas cool » et des « moins que rien » à mesure que les emplois intéressants se raréfient et que seul un petit nombre de personnes « cool » (proportionnellement à la population globale) soient en droit de bénéficier des avantages de ces avancées.

C'est précisément ce déséquilibre que souligne Bernie Sanders et il sera intéressant de voir comment se sortira Hillary de cette évidence qui la caractérise — à savoir qu'elle aime fréquenter les gens cool.

La situation est délicate parce qu'il semblerait que nous ayons atteint le seuil critique où il faudra prendre en compte la colère qui gronde au sein de la majorité — soit en l'accueillant ou en la « pacifiant ».

Il y aurait certes un autre moyen de remédier à cela qui passerait par la prise de conscience et également la conscience tout court.

Tandis que les médias nous ont conditionnés à être « cool », certains ont découvert qu'être « personne » était en fait le seul moyen viable disponible pour survivre dans ce système insensé.

En détectant les exemples de conditionnement chez le public et en eux-mêmes, certains individus sont capables de faire taire le bruit. L'essence de la « coolitude » repose sur l'activité frénétique (toujours occupés) et l'intensité sonore.

Pas juste du bruit ou de la musique forte, mais un niveau de volume rendant toute réflexion impossible voire même suspecte.

Ce n'est pas par hasard si l'on diffuse en permanence de la musique dans les centres commerciaux et maintenant dans les restaurants — tout est fait pour dissuader tout ce qui pourrait rompre ne serait-ce qu'un instant le conditionnement. Car cela pourrait conduire à la vérité ou du moins à remettre les choses en perspective.

Mais ceux qui découvrent le silence peuvent trouver un autre moyen. Pour moi, c'est l'enseignement d'Eckhart Tolle et la seule voie qui permette de trouver un sens.

En découvrant — et peut-être en faisant — le silence et le vide autour de soi, nous pouvons à la fois être traversés et engendrer un niveau impersonnel de réflexion et de raisonnement supérieur qui, il faut espérer, imprégnera la société avant qu'il ne soit trop tard.

Texte original de TOM BUNZEL traduit de l'anglais par EY@EL
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Selon une étude de la NASA, la calotte glaciaire en Antarctique gagne plus de glace qu'elle n'en perd

Une nouvelle étude de la NASA indique qu'une augmentation des neiges accumulées en Antarctique, amorcée il y a 10 000 ans, fournirait suffisamment de glace au continent pour compenser les pertes accrues dues à la fonte de ses glaciers.

Cette recherche remet en question les conclusions d'autres études dont le rapport de 2013 du groupe d'expertise intergouvernemental sur le changement climatique (IPCC) qui affirme que, globalement, l'Antarctique perd sa glace terrestre.

D'après cette nouvelle analyse de données satellitaires, entre 1992 et 2001, la calotte glaciaire affichait un gain net de 112 milliards de tonnes par an, un ralentissement le faisant descendre à 82 milliards entre 2003 et 2008.

« Pour l'essentiel, nous nous rallions aux autres études qui indiquent une augmentation de l'écoulement des glaces de la péninsule antarctique ainsi que du glacier Thwaites et de la zone de l'ile du Pin à l'ouest du continent » déclare Jay Zwally, glaciologue du centre de vols spatiaux Goddard de la NASA à Greenbelt, dans l'état du Maryland, et maître d’œuvre de l'étude publiée le 30 octobre dernier dans le Journal of Glaciology. « Notre principal point de divergence porte sur la partie orientale et l'intérieur de la région occidentale de l'Antarctique où nous constatons un gain glaciaire excédant les pertes des autres zones. » Zwally ajoute que son équipe « a enregistré de petites variations de hauteur sur des zones étendues en plus des modifications importantes observées sur des plus petites ».

Les scientifiques évaluent l'évolution de la calotte glaciaire en se basant sur les modifcations des mesures altimétriques de surface effectuées par satellite. Aux endroits où les nouvelles accumulations de neige n'égalent pas les écoulements glaciaires vers l'océan, les relevés de masse varient, augmentant ou diminuant.

Mais selon Zally, il pourrait bien suffire de quelques décennies pour voir la croissance de l'Antarctique s'inverser. « Si les déperditions constatées pour la péninsule antarctique et certaines parties de la zone occidentale du continent continuent d'augmenter au même rythme que ces vingt dernières années, d'ici 20 à 30 ans, elles pourraient bien dépasser le gain à long terme observé dans les régions orientales car je pense qu'aucun accroissement des chutes de neige ne suffira à les atténuer. »

L'étude porte sur les analyses des variations des relevés altimétriques de deux satellites radars : le ERS (satellite européen de télédétection) de l'agence spatiale européenne pour la période allant de 1992 à 2001 et le ICESat (satellite glace, nuage et altitude) de la NASA pour celle couvrant 2003 à 2008.

Zally raconte que là où les autres chercheurs ont supposé que les gains observés en Antarctique Est étaient dus aux récentes augmentations de neige, son équipe s'est appuyée sur des données météorologiques à compter de 1979 pour démontrer que les chutes de neige dans cette région avaient en fait diminué de 11 milliards de tonnes par an au cours des périodes enregistrées par l'ERS et l'ICESat. Ils ont également eu recours à des informations concernant les accumulations de neige sur des dizaines de milliers d'années en provenance d'études de carottes glaciaires effectuées par d'autres scientifiques pour arriver à la conclusion que, depuis très longtemps, l'Antarctique gagne en masse.

« À la fin de la dernière glaciation, l'air s'est réchauffé, amenant davantage d'humidité sur ce continent, doublant ainsi la quantité de neige déposée sur la calotte glaciaire » explique-t-il encore.

L'excédent de neige amorcé il y a 10 000 ans s'est progressivement accumulé sur la calotte pour se compacter en glace solide au cours des millénaires, participant à la densification de l'est de l’Antarctique et l'intérieur de la zone occidentale avec une augmentation moyenne de 1,7 centimètres par an. Ce faible épaississement maintenu sur des milliers d'années et étendu sur ces vastes territoires correspond à un gain très important et suffisant pour compenser les pertes des glaciers en progression rapide dans d'autres parties du continent et réduire ainsi la hausse globale du niveau des mers.

Selon les estimations de l'équipe de Zally, entre 1992 et 2008, le gain de masse observé pour la partie Est se serait stabilisé à 200 milliards de tonnes par an contre une augmentation de 65 milliards pour les déperditions dans les régions côtières à l'ouest et la péninsule.

« L'aspect positif est que l'Antarctique ne participe pas directement à l'augmentation du niveau des mers, mais à sa diminution à hauteur de 0,23 millimètres par an » déclare Zally. « Mais il y a également un point négatif : si les 0,27 millimètres par an d'augmentation dans le rapport de l'IPCC ne proviennent pas de l'Antarctique, il y a forcément un autre responsable que l'on ignore encore. »

« Cette nouvelle étude souligne la difficulté de mesurer les petites variations du niveau des glaces en Antarctique Est » explique Ben Smith, glaciologue de l'université de Seattle dans l'état de Washington n'ayant pas participé au projet de Zwally.

« Effectuer des relevés altimétriques précis pour de très grandes étendues relève d'une extraordinaire complexité et il est impératif que les mesures d'accumulations neigeuses en certains endroits soient faites de manière indépendante si l'on veut comprendre ce qui se produit en ces lieux » ajoute-t-il.

Afin d'améliorer la précision de ses relevés, la NASA est en train de finaliser la mise au point du successeur de l'ICESat dont le lancement est prévu pour 2018. « L'ICESat-2 mesurera les modifications de la calotte glaciaire de l'ordre de l'épaisseur de la mine d'un crayon de papier » déclare Tom Neumann, glaciologue à Goddard et chargé du projet ICESat-2. « Il contribuera à la résolution du problème d'équilibrage de la calotte glaciaire en Antarctique en surveillant ses variations sur le long terme. »

Texte original de MARIA-JOSÉ VIÑAS traduit de l'anglais par EY@EL
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Rayonner ainsi

Shine Like It Does

Tel est ce pouvoir
Depuis des temps immémoriaux
De chaque heure vécue
À chaque instant restant
Le sommeil du juste
Une seule envie

Rayonner ainsi
Dans tous les cœurs
Rayonner ainsi
En cherchant bien
Vous trouverez
Vous trouverez

Telle est l'histoire
Depuis des temps immémoriaux
Un jour viendra
Où nous saurons

Rayonner ainsi
Dans tous les cœurs
Rayonner ainsi
En cherchant bien
Vous trouverez
Vous trouverez

Texte original de MICHAEL HUTCHENCE traduit de l'anglais par EY@EL
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Hyperconnecté

Tu es si connectable
Et tellement prévisible,
Mon chéri hyperconnecté —
Mon chéri abusé.
Tu es si intoxiqué
Et tellement pas mon type.

Hyper ceci, hyper cela —
Je sais exactement où appuyer :
Pour quitter,
Presser « Échap » ;
La touche « ? »,
C'est la mort —
Prise de contrôle de ton âme
En majuscules.

Tu es si connectable
Et tellement odieux,
Mon chéri hyperconnecté —
Mon chéri hyper isolé.
Tu es si intoxiqué
Et tellement pas mon dieu.

Cyber ceci, cyber cela —
Je sais exactement où appuyer :
Pour quitter,
Presser « Échap » ;
La touche « ? »,
C'est la mort —
Prise de contrôle de ton âme
En majuscules.

Peu importe l'ampleur de l'espace,
La connerie prend toute la place.
En minuscules, c'est exclu,
Tu ne captes vraiment rien à rien.

Le bonheur est dans l'ignorance,
La paix dans la guerre,
Et tu me gonfles terriblement,
Mon chéri coincé,
Enlisé dans le brouillard.
On ne peut pas te louper,
Mon chéri coincé,
Aspiré dans la béatitude.

NOTE : Texte original écrit en anglais

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Pourrions-nous laisser tomber une bonne fois pour toutes l'expression « un vrai mec » ?

Diviser pour mieux régner. Tel a toujours été le mot d'ordre de cette société. À tous les niveaux. Ainsi la délicate question du « genre », qui ne devrait jamais se poser, nous est inculquée de force dès notre plus jeune âge où les adultes nous apprennent que les garçons et les filles, ce n'est pas pareil et que ce que les uns ont le droit de faire, les autres ne le peuvent pas. Et tous ceux qui ont le malheur de poser la question bien naturelle du « pourquoi » se voient invariablement répondre que « parce que c'est comme ça, un point c'est tout ».

J'essaie d'en rire,
De le dissimuler sous les mensonges.
J'essaie d'en rire,
En retenant mes larmes
Parce qu'un garçon ça ne pleure pas.

"Boys Don't Cry", The Cure (1979)

Pas la peine de critiquer les religions, les dogmes sont partout. Transgressez les codes et vous voilà bien vite étiqueté. Briser les complémentarités naturelles pour en faire des antagonismes. Pousser aux extrêmes pour engendrer un déséquilibre. Rompre l'harmonie intérieure pour empêcher la reconnexion. Car au niveau de l'âme, il n'y a pas d'identité sexuelle. Anima et animus n'existent plus. On parle beaucoup de ce que nous les femmes devons endurer dans ce « monde d'hommes » mais il s'avère que les mâles s'y sentent tout aussi mal. Car cette société n'a finalement rien d'humain et incite plutôt les hommes à devenir des caricatures d'eux-mêmes. Rien à voir avec ce à quoi nous aspirons tous : être nous-mêmes. Des êtres à part entière. À la fois uniques et différents et pourtant tellement semblables. Une bonne raison pour en faire le thème de la semaine.

Ey@el

J'ai grandi dans ce monde moderne en homme tiraillé entre les dictats de la société pour être un mec viril et les suggestions de mon esprit intuitif quant à ce qui était bon pour moi en tant qu'être humain à part entière.

Adolescent, j'ai passé des heures à soulever des poids dans une salle de sport pour ressembler à ces types sur les couvertures de Men's Health qui tapissaient les murs de ma chambre. J'ai fait de l'exercice pour développer mes abdos et mes biceps même en sachant que ces traits superficiels ne me conduiraient jamais au bonheur véritable.

En prenant de l'âge, j'ai un peu laissé tomber les haltères et j'ai appris que j'avais beau travailler dur à me sculpter une musculature, mon corps n'était après tout qu'une enveloppe abritant quelque chose de bien plus important : mon esprit.

J'adore la bière artisanale. Et cette sensation d'écrasement, dans un match de hockey, lorsque l'on expédie d'un coup de hanche un joueur contre les barrières. Et j'aime toujours faire des « pompes » comme dirait Arnold.

Mais j'apprécie également le om1, je respecte mon prana2 et j'ai découvert la béatitude par le yoga.

Ces derniers temps, je prends part à des discussions utiles sur la manière de s'améliorer en tant qu'homme par le biais desquelles je découvre que beaucoup éprouvent la même chose que moi. C'est juste qu'ils ne se sentent pas encore prêts à en parler. Mais, espérons-le, comme de plus en plus se livrent à ces conversations approfondies et constructives, les choses vont changer.

Comme le souligne, Jean Kilbourne, la sociologue à l'origine de Killing Us Softly (Ce qui nous tue à petit feu), les médias grand public exercent une influence catastrophique sur la manière dont nous définissons notre identité sexuelle. On a vite fait de nous mettre dans les cases de qu'un homme ou une femme doivent être.

Nous évoluons dans un micmac de contradictions en matière de sexe qui, plus que jamais, sème la confusion chez les adolescents en pleine croissance.

À l'instar de la femme moderne qui doit endosser à la fois le rôle de PDG de choc impitoyable en affaires et celui de mère aimante et compatissante, les hommes connaissent les mêmes pressions à se conformer à des attentes conflictuelles.

Au bout d'à peine quelques heures d'immersion médiatique (publicités, personnages de films/télé/romans), voici certaines des contradictions qui en ressortent :

  • L'homme gagne l'argent du ménage mais est obligé de travailler moins longtemps afin de pouvoir être un papa compatissant et non un père ou un mari absent.
  • L'homme est un guerrier et un défenseur par excellence mais il est également sensible, attentionné et plein de compassion.
  • Les hommes sont programmés pour penser (ou fantasmer) en permanence aux femmes mais ne cèdent pas à leurs pulsions animales.

La liste est longue... (Qu'y ajouteriez-vous ?)

Cela me fait penser à la découverte majeure du Dr Dan Kindlon dans son documentaire intitulé Raising Cain (L'esprit de Caïn) portant sur les adolescents de sexe masculin. Ses recherches ont permis de prouver que les hommes étaient en fait plus émotifs que les femmes mais qu'on leur apprend à contenir leurs émotions au lieu de les exprimer. Afficher sa tristesse et se montrer vulnérable est trop efféminé dans un monde de plus en plus masculin.

Mais ne vous contentez pas de le croire sur parole. Allez donc passer quelques jours dans un lycée et observez-y le comportement des ados. Un véritable réservoir à testostérone débordant d'émotion dans lequel les garçons reproduisent les normes ethniques en interpellant les filles et où on leur dit de ne pas pleurer lorsqu'ils se font plaquer sur le terrain de foot et que cela se solde par une blessure douloureuse.

Le fait que les hommes puissent exprimer leurs émotions et parler ouvertement d'amour est loin d'être encore couramment admis dans les mœurs.

Mais manifester le véritable amour inconditionnel est la chose la plus virile qu'un mâle puisse faire. Car si pour être un homme il faut assumer l'héritage héroïque et enfiler son attirail de guerrier pour se lancer dans la bataille, ouvrir son cœur à l'amour est l'aventure la plus noble qu'il soit.

Cela exige la compréhension de vos pensées et de vos actes et vous oblige à analyser les raisons qui vous poussent à prononcer ces paroles et à agir ainsi.  C'est la merveilleuse voie héroïque que de plus en plus d'hommes choisissent d'emprunter. Et je vous invite à nous y rejoindre.

Notes et références

  1. ^ Syllabe sankrite représentant le son originel, primordial à partir duquel l'Univers serait structuré.
  2. ^ Soufle de vie en sanskrit.

Texte original de MARK GUAY traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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L'Ultime Tactique

Problème-réaction-solution :
Dans tes yeux, la peur
S'empare de ta raison.
Dans les esprits, la terreur
Sème la confusion,
Active le leurre,
Engendre la suspicion,
Ronge les cœurs
Et déchaine les passions.

La peur est un poison,
Elle vire à l'obsession.
La terreur
Défie toute logique.
Accès de panique,
Stress post-traumatique,
L'arme absolue des Contrôleurs,
L'ultime tactique des Détraqueurs.

Problème-réaction-solution :
Ne cherche pas l'erreur,
Ne te pose aucune question.
Laisse-toi saisir par l'horreur,
Active ta déconnexion,
Sombre dans la torpeur,
Embrasse l'illusion,
Ici ou ailleurs,
Parachève ta destruction.

La peur est un poison,
Elle vire à l'obsession.
La terreur
Défie toute logique.
Accès de panique,
Stress post-traumatique,
L'arme absolue des Contrôleurs,
L'ultime tactique des Détraqueurs.

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La triste vérité

Premièrement, elle frappe durement. En plein cœur. Votre famille est en jeu. L'humanité est en jeu. Nous sommes agressés sans relâche par une force non identifiée et nous perdons pied sans grand chose à quoi nous raccrocher.

La pollution des ressources de notre planète se fait plus vite que nous ne parvenons à la détecter. Toutes les choses, qu'il y a des années encore nous importaient et que nous avons bien entendu tenté de défendre ont été profondément altérées et rendues méconnaissables au-delà de tout entendement.

Et comme dans un cauchemar, nous avons beau hurler, personne ne nous entend.

Massacre écologique

On a tué le Golfe du Mexique et pratiquement tout l'océan pacifique. Assassinés. On empoisonne le ciel à des degrés impensables, ce qui fait mourir nos plantes, nos animaux et nos compagnons humains. J'ai beau croire aux processus régénératifs de la vie, là nous parlons du long terme. Bien après que vos enfants et petits-enfants aient eu à subir les horreurs d'un monde muté en supposant qu'ils survivent aussi longtemps.

Ces fumiers n'épargneront personne. Et les gens feraient bien d'en prendre conscience, bordel !

Ces transformations planétaires et ces changements soi-disants scientifiques et sociaux, à l'évidence manigancés, servent visiblement des intentions cachées.

Les intentions de qui au juste ?

  • POURQUOI les élites creuseraient-elles une super chambre forte souterraine pour y stocker des graines en provenance des quatre coins de la planète tout en introduisant des semences génétiquement modifiées destinées à des cultures vivrières qu'elles-mêmes ne consommeraient pour rien au monde ?
  • POURQUOI ont-elles construit des bases souterraines secrètes ? (Qui ne sont pas si secrètes que ça pour qui fouine un peu).
  • POURQUOI le monde entier est-il maintenu dans l'ignorance la plus totale quant aux mesures de radiation effectuées à Fukushima et pourquoi éteint-on les moniteurs de l'EPA (l'Agence américaine de protection de l'environnement) et réétalonne-t-on les normes tout en maintenant cet embargo médiatique ?
  • POURQUOI considère-t-on la remise en cause de la fluorisation de l'eau potable consommée par des millions de personnes comme de la science-fiction alors qu'il s'agit d'un sous-produit industriel toxique dont se débarrassent pourtant les pays européens ?
  • POURQUOI insiste-t-on tant sur les vaccins alors qu'il a été prouvé qu'ils estropient enfants et adultes ?
  • POURQUOI les téléphones portables et autres technologies reposant sur l'utilisation des champs magnétiques émettent-ils délibérément sur la gamme de fréquence de nos cerveaux alors qu'ils pourraient aussi bien opérer en dehors ?
  • POURQUOI le système bancaire s'en tire-t-il à bon compte quand tout le monde sait qu'il est à l'origine de ce fiasco économique ?
  • POURQUOI accepte-t-on la guerre contre le terrorisme alors qu'elle est fondée sur une fausse prémisse totalement mise en scène — de faux drapeaux manifestement orchestrés par les gouvernements et détectés par des millions de personnes ?
  • POURQUOI le système éducatif recrache-t-il des gosses de plus en plus débiles alors que tant de fonds sont investis dans cette entreprise infructueuse ?
  • POURQUOI tout le monde est-il si anormalement gros qu'ils ne peuvent plus voir leurs pieds et souffrent de problèmes des santé aberrants ?
  • POURQUOI le fait de contester quoi que ce soit est-il devenu une menace terroriste ?
  • POURQUOI charge-t-on volontairement notre atmosphère d'aluminium et autres substances toxiques au point de provoquer une augmentation vertigineuse de maladies respiratoires, sans parler de la recrudescence de complications telles que les convulsions, pertes de mémoire et même Alzheimer ?
  • POURQUOI le passage dans un aéroport s'apparente-t-il désormais à un examen radioactif et une expérience terrorisante même pour les enfants et les personnes âgées ?
  • POURQUOI le gouvernement est-il maintenant autorisé à arrêter, emprisonner, voire tuer sans procès ? Tout comme vous espionner à son gré ?
  • POURQUOI les médias déversent-ils le même contenu sur toutes les chaines avec quasiment aucun reportage indépendant ou enquête journalistique ?
  • POURQUOI prélève-t-on notre ADN, scanne-t-on nos iris, analyse-t-on notre sang et surveille-t-on nos moindres faits et gestes ?
  • Etc. etc. etc.

Vous commencez à saisir ?

Tout ce que j'ai à dire c'est que nous devons nous réveiller, bordel !  Ceux qui ne voient toujours pas me font pitié.

Nous sommes attaqués.

Il y largement de quoi être en colère. Si vous ne l'êtes pas, c'est que vous n'êtes plus en vie. Alors muez votre colère en activité. Faites quelque chose ! Réveillez les autres !

Le point Zen

Oui, il restera toujours ça. Biensûr, il aura toujours le « revers » transcendant mais il n'aura aucune importance si nous n'endossons pas la responsabilité de ce qui se passe sous nos p*** de nez pour intervenir. Contempler l'essence d'un enfant qui se noie, c'est nul. Réagissez.

L'inertie qui se contente d'observer les vérités de notre situation actuelle est une démonstration de futilité qui relève de la masturbation mentale.

J'ai fait une découverte et ma vie a changé. Radicalement.

J'espère que ce sera le cas pour vous également.

L'heure est grave.

P. S. : Mais n'oubliez pas, ce n'est qu'une expérience...

Texte original de ZEN GARDNER traduit de l'anglais par EY@EL
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Perspective

Aujourd'hui a été absolument la pire journée qu'il soit
Et n'essayez pas de me convaincre qu'
Il y a du bon dans chaque jour
Parce que lorsqu'on y regarde à deux fois,
Ce monde est vraiment un horrible endroit
Même si
Le bien y fait une percée de temps à autre,
Le bonheur et la satisfaction ne durent pas.
Et il est faux de dire que
Tout est dans l'esprit et dans le cœur
Parce que
Le bonheur peut s'obtenir
Uniquement dans un environnement favorable
Il est faux de croire en l'existence du bien
Vous en conviendrez à coup sûr,
La réalité
Conditionne
Mon attitude
Cela ne dépend pas de moi
Et jamais de la vie vous ne m'entendrez dire que
Cette journée a été bonne.

Maintenant relisez ce texte de bas en haut.

Texte original traduit de l'anglais par EY@EL
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Cette photo des J.O. résume tout ce qui cloche dans cette société

Les XXXIe Olympiades d'été viennent de se dérouler à Rio de Janeiro, au Brésil, où des milliers d'athlètes et spectateurs du monde entier se sont rassemblés pour participer à cet événement qui, durant une quinzaine, a alimenté les heures de grande écoute. Tous les quatre ans, les villes d'accueil et le comité olympique engloutissent de phénoménales sommes d'argent dans la construction d'arènes, stades et autres tribunes de presse, semant la désolation sur leur passage.

Certes, si la couverture médiatique des actualités à Rio ne s'est principalement attachée qu'à souligner l'aspect glorieux et la splendeur de l'athlétisme dans l'espoir de présenter ces J.O. comme une occasion de rapprochement entre les peuples par le biais du sport, ces résumés de moments forts n'ont jamais montré la vérité : l'épouvantable inégalité et les retombées de cette dictature économique dont souffre le monde et ce fossé entre les nantis et les démunis plus grand que jamais auparavant.

Réputée pour l'étendue de ses favelas où les pauvres vivent dans des cabanes recouvertes de toits de tôle qui n'ont d'égales que les bidonvilles en Inde, Rio de Janeiro est une ville dans laquelle les troubles ne font que s'accroître. Pourtant, près de 4,6 milliards de dollars ont déjà été investis dans la construction d'infrastructures pour les Olympiades de l'été 2016 qui ne serviront que durant deux semaines pour être ensuite reléguées à l'oubli. Et lorsque s'y ajoute la prise en compte des autres frais, la somme dépensée pour ce spectacle avoisine les 12 milliards. Parallèlement, le salaire mensuel moyen au Brésil est d'environ 778 dollars. Voilà qui explique pourquoi le seuil de pauvreté à Rio est si colossal.

D'un point de vue historique, les Jeux Olympiques n'apportent pas grand chose au soutien ni à la relance des économies locales et la triste réalité, qui veut que ce soit les contribuables de la région qui doivent payer le gros de la facture, fait que ces évènements représentent, en fait, une charge considérable pour des villes comme Rio.

Si, comme des études l'ont démontré, l'aspect économique des grosses manifestations sportives sont les mêmes aux Brésil que partout ailleurs, les Jeux Olympiques n'apporteront rien à l'économie brésilienne ni au contribuable obligé de mettre la main à la poche pour financer tout cela. (Source)

Ce monde est actuellement au bord de la rupture comme le montre cette photo récente de Rio où le contraste saisissant entre deux réalités, l'une factice, l'autre vraie, saute littéralement aux yeux. Là, juste derrière l’œil fermé des caméras, des milliers de personnes meurent de faim — tous ces pauvres repoussés sans ménagement par la police anti-émeute. La criminalité incitée par le désespoir y connait une ascension fulgurante alors même qu'à l'intérieur de l'enceinte olympique, les services de sécurité ont fait en sorte de protéger les participants de cette dure réalité qui frappe une des villes les plus troublées du monde.

La photo-vérité des J.O.

Cette photo ressemble vraiment à une scène du célèbre film Hunger Games (voir bande-annonce ci-dessus) dans lequel une élite mondiale oppressive incroyablement riche évolue dans un luxe démesuré au milieu de citoyens de second rang, délibérément maintenus dans la pauvreté par les mesures économiques vampiriques des riches et puissants.

La couverture des événements proposée par les médias grand public s'est illustrée de façon extraordinaire à masquer cette réalité aux spectateurs des pays industrialisés que nous sommes, bien installés dans le confort de nos maisons à air conditionné, de nos restaurants et nos bars, mais la vérité est là pour qui veut bien voir. Car l'intensification des troubles provoqués par l'élite bancaire mondiale rend la fissuration de cette société de plus en plus difficile à camoufler. De tels événements comme les J.O. constituent une sonnette d'alarme pour inciter les classes moyennes à faire preuve de compassion et sollicitude.

NOTE : Cette traduction a été adaptée à sa date programmée de mise en ligne, l'original ayant été publié peu après la cérémonie d'ouverture des J.O.

Texte original de VIC BISHOP traduit de l'anglais par EY@EL
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Enfer privé

Mesdames et messieurs, laissez-moi vous escorter jusqu'à mon humble demeure » vous dirait sans doute le Diable. Non, tout compte fait, vous trouverez bien le chemin sans lui. Car seules les voies du Seigneur sont impénétrables. Certes, si Sartre s'évertuait à démontrer que « l'enfer, c'est les autres », un peu d'introspection objective vous permettra sans doute de convenir que l'enfer est surtout une affaire d'ordre privé. D'une rare qualité littéraire et d'une extraordinaire lucidité pour un musicien de rock sortant alors tout juste de l'adolescence, les paroles de cette chanson me sont soudain revenues en mémoire alors que je comparais mes souffrances personnelles à celles de copines dans des situations bien pires que la mienne. De cette relativisation apaisante sur l'instant, qui ne fait pourtant que réprimer ce qui demande plutôt à être exprimé et affronté, le paradoxe de ce système qui conditionne notre ego et notre psyché m'est apparu d'un coup, clair et net dans toute sa perniciosité. Ne jamais se plaindre parce qu'il y aura toujours pire que soi et ne jamais se sentir satisfait non plus parce qu'il y aura toujours mieux que soi. Alors oui, en ce sens, l'enfer, c'est les autres. Pourtant, c'est bien dans la solitude que chacun vit le sien, non ? Cherchez l'erreur.

Ey@el

Private Hell

Collée au miroir, tu observes
L'image de celle que tu voulais devenir
Au fil des jours, toujours un peu plus.
De toute manière, tu ne t'en souviens plus.
Tes doigts suivent les lignes,
Explorent les sillons
De ton visage vieillissant.
Ce visage autrefois si beau,
Toujours là mais méconnaissable :
Ton propre enfer.

L'homme que tu as aimé
Est gros et chauve et rarement là.
Comme d'habitude, il travaille tard.
Ton intérêt a disparu, tu es tendue.
Les ressorts du lit craquent
Lorsqu'il lui arrive de s'allonger sur toi.
Tu fermes les yeux
Sans rien d'autre à l'esprit
Que ton propre enfer.

Tu penses à Emma,
Tu te demandes ce qu'elle est en train de faire,
À son mari Terry et à tes petits enfants.
Tu penses à Edward
Qui est toujours à l'université,
Aux lettres que tu lui envoies
Et auxquelles il ne répond jamais
Parce qu'il s'en fout.
Ils s'en foutent tous
Car ils traversent
Leur propre enfer.

La matinée t'échappe
Dans un nuage de Valium,
De catalogues et d'innombrables tasses de café.
L'après-midi, les provisions de la semaine
Viennent s'empiler dans des sacs
À mesure que tu descends la rue, la tête ailleurs.
Dans les vitrines des magasins,
Le reflet de cet hôte anonyme,
Cadavre de ton placard
Tout droit sorti de ton imagination,
Victime de ta souffrance
Et de ton propre enfer.

Il est six heures, tu es seule,
Une tasse t'échappe des mains.
Tu la regardes se briser en mille morceaux
Et là tu craques,
Tu ne peux plus continuer
Mais tu passes le balai.
Enfin à l'abri dans ton propre enfer !
Enfin un peu d'ordre dans ton propre enfer !

Texte original de PAUL WELLER traduit de l'anglais par EY@EL
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