Cette photo des J.O. résume tout ce qui cloche dans cette société

Les XXXIe Olympiades d'été viennent de se dérouler à Rio de Janeiro, au Brésil, où des milliers d'athlètes et spectateurs du monde entier se sont rassemblés pour participer à cet événement qui, durant une quinzaine, a alimenté les heures de grande écoute. Tous les quatre ans, les villes d'accueil et le comité olympique engloutissent de phénoménales sommes d'argent dans la construction d'arènes, stades et autres tribunes de presse, semant la désolation sur leur passage.

Certes, si la couverture médiatique des actualités à Rio ne s'est principalement attachée qu'à souligner l'aspect glorieux et la splendeur de l'athlétisme dans l'espoir de présenter ces J.O. comme une occasion de rapprochement entre les peuples par le biais du sport, ces résumés de moments forts n'ont jamais montré la vérité : l'épouvantable inégalité et les retombées de cette dictature économique dont souffre le monde et ce fossé entre les nantis et les démunis plus grand que jamais auparavant.

Réputée pour l'étendue de ses favelas où les pauvres vivent dans des cabanes recouvertes de toits de tôle qui n'ont d'égales que les bidonvilles en Inde, Rio de Janeiro est une ville dans laquelle les troubles ne font que s'accroître. Pourtant, près de 4,6 milliards de dollars ont déjà été investis dans la construction d'infrastructures pour les Olympiades de l'été 2016 qui ne serviront que durant deux semaines pour être ensuite reléguées à l'oubli. Et lorsque s'y ajoute la prise en compte des autres frais, la somme dépensée pour ce spectacle avoisine les 12 milliards. Parallèlement, le salaire mensuel moyen au Brésil est d'environ 778 dollars. Voilà qui explique pourquoi le seuil de pauvreté à Rio est si colossal.

D'un point de vue historique, les Jeux Olympiques n'apportent pas grand chose au soutien ni à la relance des économies locales et la triste réalité, qui veut que ce soit les contribuables de la région qui doivent payer le gros de la facture, fait que ces évènements représentent, en fait, une charge considérable pour des villes comme Rio.

Si, comme des études l'ont démontré, l'aspect économique des grosses manifestations sportives sont les mêmes aux Brésil que partout ailleurs, les Jeux Olympiques n'apporteront rien à l'économie brésilienne ni au contribuable obligé de mettre la main à la poche pour financer tout cela. (Source)

Ce monde est actuellement au bord de la rupture comme le montre cette photo récente de Rio où le contraste saisissant entre deux réalités, l'une factice, l'autre vraie, saute littéralement aux yeux. Là, juste derrière l’œil fermé des caméras, des milliers de personnes meurent de faim — tous ces pauvres repoussés sans ménagement par la police anti-émeute. La criminalité incitée par le désespoir y connait une ascension fulgurante alors même qu'à l'intérieur de l'enceinte olympique, les services de sécurité ont fait en sorte de protéger les participants de cette dure réalité qui frappe une des villes les plus troublées du monde.

La photo-vérité des J.O.

Cette photo ressemble vraiment à une scène du célèbre film Hunger Games (voir bande-annonce ci-dessus) dans lequel une élite mondiale oppressive incroyablement riche évolue dans un luxe démesuré au milieu de citoyens de second rang, délibérément maintenus dans la pauvreté par les mesures économiques vampiriques des riches et puissants.

La couverture des événements proposée par les médias grand public s'est illustrée de façon extraordinaire à masquer cette réalité aux spectateurs des pays industrialisés que nous sommes, bien installés dans le confort de nos maisons à air conditionné, de nos restaurants et nos bars, mais la vérité est là pour qui veut bien voir. Car l'intensification des troubles provoqués par l'élite bancaire mondiale rend la fissuration de cette société de plus en plus difficile à camoufler. De tels événements comme les J.O. constituent une sonnette d'alarme pour inciter les classes moyennes à faire preuve de compassion et sollicitude.

NOTE : Cette traduction a été adaptée à sa date programmée de mise en ligne, l'original ayant été publié peu après la cérémonie d'ouverture des J.O.

Texte original de VIC BISHOP traduit de l'anglais par EY@EL
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