Élucubrations d'une blogueuse en série

Bloguer ou ne pas bloguer ? Telle n'est pas vraiment la question à l'ordre du jour mais le thème plébiscité de cette nouvelle session du Projet Eklabugs dont je suis désormais co-administratrice à plein temps depuis l'été dernier (et dont vous trouverez la liste des participants en fin de billet). Ajoutez à cela, la version anglaise de la Pensine et je me pose bien là comme « serial blogger » ou blogueuse en série.

Elle blogue, tu blogues, nous bloguons...

Pourquoi je blogue ? Parce que je suis une blogueuse compulsive, pardi ! Non pas une de ces blogueuses à gages qui cumulent mousse à ego et profits juteux en se faisant manipuler et graisser le clavier par des sponsors mais une vraie de vraie, une hargneuse même qui va jusqu'à conseiller d'entrée à ses lecteurs de bloquer la pub. C'est dire !

Je blogue parce que je suis. Je blogue parce que ça m'éclate. Je blogue parce que c'est ce vers quoi j'ai été guidée — un doux euphémisme pour ne pas dire catapultée.

En fait, j'étais déjà blogueuse bien avant que n'existe Internet ni même les ordinateurs de bureau. Encore étudiante à la fac, j'éditais un fanzine, d'abord entièrement rédigé en français puis en anglais, sur une vieille machine à écrire électrique à ruban carbone. Sans la toile et ses multiples avantages, il fallait aller chercher l'information ailleurs, s'investir davantage (à tous les niveaux) mais les contacts étaient bien plus humains même si moins spontanés. Nous n'avions ni téléphones portables (d'ailleurs je n'en ai toujours pas) ni courrier électronique et pourtant nous échangions bien plus qualitativement.

Aujourd'hui, après m'être laissée détourner d'une voie toute tracée suivie de longues années d'égarement dans la Matrice, me voilà remise sur les rails dans le cyberespace. Et c'est un pur bonheur que d'écrire à nouveau.

Boire ou écrire, il faut choisir

Je suis donc blogueuse d'appellation contrôlée formée de la fusion des termes « blog » et « gueuse ».

Blog : « Mot emprunté à l’anglais blog, lui-même aphérèse créée par Peter Merholz de weblog, celui-ci composé de web ("toile") et de log ("journal") créé par Jorn Barger ». (source)

Gueuse : non pas le féminin de gueux et pas non plus la Provence ou la République française du point de vue des Royalistes, ni même de la dentelle ou encore du métal coulé mais la bonne bière bruxelloise née d'un savoureux brassage de jeunes et vieux lambics.

Je travaille jusqu'à bière heure.

Stephen King

Maintenant, imaginez une seconde que cet anglicisme ait été rejeté et qu'à la place, on ait décidé de le franciser par « cybercarnet » ou pire encore « jourel ». Vous me voyez écrire que je suis une « cybercarnetueuse » ou une « joureliste » ? Non sans blog, faut arrêter de débloguer ! N'empêche qu'il était moins une sur l'horloge de l'apocalypse de la peur (qui vient d'ailleurs juste de passer à moins deux comme vous pouvez le lire ICI).

Blog à part

Plus sérieusement, comme l'explique un site anglophone consacré au blogging à part entière, « au départ, les blogs étaient surtout connus comme des espaces où les gens pouvaient raconter leur quotidien — leurs activités très terre-à-terre, au jour le jour, servant à alimenter leurs journaux. D'une certaine manière, ces auteurs ont fait école donnant naissance à la passion du blogging. » (source)

Même si aujourd'hui on y parle souvent de sujets bien plus intéressants comme le soulignent les deux définitions suivantes qui m'ont parues fort justes :

[...] une collection de billets courts, informels, parfois sujets à controverse, parfois très personnels commençant par les information les plus récentes.

Meg Hourihan

[...] le premier modèle journalistique qui s'appuie en fait sur la véritable nature démocratique du web sans juste se contenter de l'exploiter. Il s'agit d'un nouveau média qui a fini par trouver une voix unique.

Andrew Sullivan

Bloguez sur tout mais surtout...

  • Demandez-vous pourquoi vous bloguez

    Parce que si vous espérez en retirer une certaine reconnaissance égotique (rien de mal à cela, un blog peut aider à reprendre confiance en soi et permettre d'exprimer des choses que l'on arrive pas à sortir autrement) et que, malheureusement, les visites ne suivent pas, l'effet risque d'être inverse pour votre auto-estime.
  • Soyez prêts à vous investir

    Je veux parler de publier régulièrement et non pas lorsque bon vous chante ou quand vous y pensez. Beaucoup de jeunes blogueurs se plaignent de n'avoir de visiteurs mais leurs blogs sont pratiquement vides et semblent à l'abandon. Pourquoi voulez-vous que l'on revienne vous lire s'il n'y a rien de nouveau à se mettre sous la dent ?
  • Réconciliez-vous avec l'orthographe

    Des fautes (à l'écran surtout), tout le monde en fait. Mais il suffit de prendre le temps de se relire à froid et d'utiliser un correcteur orthographique pour en éliminer 99,9%. Sauf si vous êtes irrémédiablement fâchés avec la grammaire, la ponctuation et même la sémantique. Là, vous devriez plutôt lire de vrais livres et prendre des cours de soutien car personne n'aura forcément envie ni les compétences pour vous lire en langage sado-maso simien (SMS). L'usage d'un dictionnaire s'avérera également un outil indispensable pour enrichir votre vocabulaire et votre champ d'expression.
  • Organisez-vous

    Planifier, écrire et programmer la parution de ses billets à l'avance est beaucoup moins stressant et vous permettra de savoir où vous allez, d'autant que le stress bloque totalement l'inspiration. Les agendas électroniques (ou papier) s'avèrent des outils très pratiques. J'utilise même différentes couleurs pour avoir une vision d'ensemble du type de sujets que je publie afin d'assurer un certain équilibre.
  • Domptez (la) Muse

    L'inspiration est sans doute l'ingrédient le plus délicat à maitriser et chacun a ses petits trucs. Une chose est sûre, elle vient rarement toute seule d'elle-même comme un cadeau des dieux mais se travaille et se provoque. Être curieux de tout, rester ouvert aux synchronicités et à son intuition aide beaucoup. Le brainstorming est essentiel. La recherche d'informations que l'on utilisera ou non est un plus. Et participer à des projets tels que celui-ci est un excellent moyen de la stimuler et de la renforcer.


Là, tout de suite, alors que je m'apprêtais à boucler cet article, je note une omission (aussitôt corrigée) involontairement révélatrice de l'article défini devant « muse ». Je vous laisse donc mater à votre gré (dans le sens qui vous plaira) Matt, Chris et Dom si ça vous chante (vidéo fournie gracieusement). Personnellement, ce trio d'agités ne fait pas partie de mes fantasmes mais hé, ceci est une Pensine non un journal intime — what did you expect ?

Bloguez bien et surtout a-Musez-vous,

Projet EklaBugs #18

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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