L'ancien patron de Facebook, Sean Parker, avertit que le site a été conçu pour exploiter les faiblesses des gens

Facebook : un service que plus de 1,8 milliards de personnes utilisent au quotidien — incroyable, non ? Pour nombre d'entre nous, c'est la première chose que nous faisons en nous réveillant et la dernière le soir avant d'aller nous coucher. S'agit-il d'un rapport sain ? Il ne fait nul doute que Facebook nous a tous connectés à un niveau tel que l'on n'aurait probablement jamais pu imaginer auparavant. Sans ce dernier, beaucoup de renseignements importants n'auraient pus êtres consultées. Il nous a offert une plateforme pour partager tant d'informations et idées.

Comment est-ce arrivé ?

Mais était-ce une erreur sur toute la ligne ? Facebook a-t-il été uniquement conçu pour mettre les étudiants en relation et l'explosion serait partie de là ? Par accident ? Les sombres desseins derrière sa création ou maintenant, si c'est le cas, s'y sont-elles faufilées insidieusement après son succès ? A-t-il été essentiellement conçu pour nous voler le plus de temps possible ? Et bien, selon les dires de son ancien président Sean Parker, ce serait exactement son objectif initial et celui qu'il continue de déployer.

Soit Parker est un ex-employé chagrin cherchant à se venger de cette gigantesque corporation, soit il s'inquiète suffisamment des effets que nous connaissons actuellement de Facebook et de ce à qui ils peuvent potentiellement nous conduire. Je vous laisse à votre opinion après la lecture de ce qui suit, extrait de son interview récente avec Axios.

Il a même dit en plaisantant que ses propos lui vaudraient probablement de se faire bloquer sur Facebook par Mark Zuckerberg.

Quand Facebook n'était encore qu'en phase de développement, il y avait des gens qui venaient me trouver pour me dire qu'ils n'étaient pas sur les réseaux sociaux.
Et je leur répondais : « Très bien, mais vous y viendrez. »
« Non, non et non. Je tiens trop à mes interactions dans la vie réelle. J'apprécie la présence, l'intimité. »
Et je leur disais encore qu'ils finiraient bien par y venir.

C'est quelque chose que je peux comprendre pour avoir vu tant de personnes ayant toujours affirmé qu'elles n'utiliseraient jamais Facebook passer du côté sombre de la force ou même certaines comme ma mère qui sait à peine se servir d'un ordinateur m'ajouter comme « amie ».

Je ne sais pas si je saisissais véritablement la portée de mes propos au vu des répercussions inattendues d'un réseau qui finit par rassembler un ou deux milliards de personnes et [...] cela transforme littéralement votre rapport à la société et aux autres [...] Cela entrave certainement la productivité de curieuse façon. Dieu seul sait l'effet que cela peut avoir sur le cerveau de nos enfants.

Qui aurait pu saisir les implications que quelque chose d'aussi énorme aurait pu apporter à notre société dans son ensemble ? Il a raison, à maints égards, Facebook a investi certains aspects de nos vies.

Le raisonnement qui a servi à développer ces applications, Facebook étant la première d'entre elles [...]  se résumait à : « Comment occuper le maximum possible de votre temps et attention consciente ? »

Combien de temps passez-vous sur Facebook ?

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Ce qui veut dire que nous devons en quelque sorte vous envoyer une petite dose de dopamine de temps à autre parce que quelqu'un aura aimé ou commenté une de vos photos ou un de vos postes ou autre. Et cela va vous inciter à ajouter davantage de contenus qui vont vous rapporter... plus de « likes » et de commentaires.

Êtes-vous accro au « défilement » ? Constamment à faire défiler les pages, en attente de quelque chose d'intéressant ou qui vous fasse rire, histoire de « liker » ou de commenter et de continuer votre exploration ? Facebook est extrêmement addictif et ce n'est pas votre faute, il a été conçu ainsi. Le premier pas pour vous en sortir est d'admettre que vous avez un problème.

C'est une boucle de rétroaction de validation sociale [...] tout à fait le genre de choses qu'un hacker comme moi pourrait imaginer parce qu'elle exploite une vulnérabilité de la psychologie humaine.

C'est tellement vrai. Je m'y retrouve à bien des niveaux car après avoir posté quelque chose, si je n'ai pas un « like » ou un commentaire, je me mets à regretter de l'avoir écrit en me demandant si cela en valait la peine ou non. Et puis j'ai commencé à me sentir légitimée par des « likes » ou des commentaires. Beaucoup d'entre nous, pas tous, postons pour ces marques d'approbation. C'est aussi simple que cela.

Les inventeurs, créateurs — à savoir moi, Mark [Zuckerberg], Kelvin Systrom sur Instagram, toutes ces personnes — l'avions saisi en conscience. Et nous l'avons quand même fait.

Je sais ce que vous devez être nombreux à penser : « Mais j'ai vu ce poste sur Facebook et c'est ainsi que j'ai été amené(e) à le lire. » Ce qui est une réflexion légitime. Il n'y a rien de surprenant à ce que Facebook ait littéralement autant investi Internet et même parfois l'utilisation des applications intégrées à nos téléphones. Il est arrivé d'un coup et s'est emparé de tout sur son passage. À certains égards, c'est vraiment impressionnant même si par ailleurs, c'est extrêmement inquiétant.

Sean Parker n'est pas le seul grande ponte des réseaux sociaux à faire des mises en garde

Tristan Harris, un ancien de chez Google, a expliqué comment ces sociétés de technologie contrôlaient l'esprit de leurs utilisateurs. Les concepteurs de produits « vous confrontent (consciemment et inconsciemment) à vos vulnérabilités psychologiques dans cette course à l'attention », écrit-il.

À l'instar de magiciens, les applications des médias sociaux « donnent aux gens l'illusion du libre choix tout en structurant le menu pour sortir gagnantes et ce, peu importe ce que vous choisirez ».

Alors on fait quoi ?

Ce n'est pas comme si vous aviez besoin de sauvegarder toutes vos photos, de copier-coller tous vos liens et de contacter de vos amis les plus intimes pour créer une gigantesque liste de diffusion par courriel, bien que ce soit une manière de voir les choses. Gardez bien à l'esprit — surtout si vous vous surprenez à avoir du temps à perdre, qu'il s'agisse de 30 secondes, 10 minutes ou quelques heures — qu'il est tellement facile d'attraper systématiquement votre téléphone pour faire défiler les pages.

Prenez conscience de cette accoutumance et mettez-y un terme. Si vous avez besoin de vous couper des réseaux sociaux de temps en temps afin de vous souvenir de ce qu'était la vie avant d'être en permanence scotchés à nos petits, moyens ou grands écrans, alors faites-le. Il est parfois facile d'oublier que c'est nous qui contrôlons nos vies, il est temps de recouvrer ce pouvoir !

Texte original de ALANNA KETLER traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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