Au plus profond de la chair

Pour quelqu'un qui a horreur de regarder en arrière, je me suis prise une bonne bouffée de nostalgie l'autre jour en farfouillant dans une boite oubliée au fond d'un tiroir dans laquelle j'ai retrouvé de vieux billets de concerts, lettres, cartes postales, autographes et quelques photos-souvenirs d'une autre vie. C'est en tombant sur un pass backstage pour deux concerts de Then Jerico dans un petit club parisien en 1988 que ce titre (qui parle de l'Apartheid en Afrique du Sud) s'est mis à jouer en boucle dans ma tête après plus de 30 ans d'oubli. Un groupe découvert à ses débuts, deux ans auparavant, au légendaire Marquee de Londres. Et ma surprise d'apprendre que ce groupe existe toujours aujourd'hui, du moins sous l'égide de son chanteur charismatique qui n'a rien perdu de sa verve ni de sa prestance et a visiblement toujours la musique « au plus profond de la chair ». Ceci dit, rares sont les groupes « ressuscités » des années 80 à avoir reconquis leur gloire d'antan sans se vautrer tout en se réinventant et se bonifiant. Le seul exemple qui me vienne à l'esprit est celui d'Indochine dont Nicola Sirkis est lui aussi l'unique rescapé de l'équipage d'origine. Ce ne sera probablement  jamais le cas de Mark Shaw mais ça me fait plaisir de savoir qu'il a encore un public et qu'il s'amuse. Finalement la claque évidente qu'il a dû se prendre à l'ego ne l'aura pas tué et c'est tant mieux. Le feeling est toujours là et il ne fait pas semblant. J'ad♥re cette chanson !

Ziggy jouait de la guitare,
Faisant de bonnes impros avec Weird et Gilly
Et les Araignées de Mars.
Il jouait de la main gauche
Mais il est allé trop loin,
Il est devenu l'homme à part...

"Ziggy Stardust", David Bowie (1971)
Ey@el

Muscle Deep

Il y en a qui tentent de te briser
Et c'est bon tant que la peur est dans leur camp
Mais parfois tu te la prends en pleine tronche
Quand le froid te saisit au plus profond de la chair.

Je ne sais pas si ça compte
Ou si je peux prétendre ne pas être dupe
Quand la peur est suffisamment forte
Pour se frayer son propre chemin,
C'est là que tu sais qu'elle va se propager.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi
(De l'autre côté de la frontière) ?
Quand il n'y a plus de sentiments, on fait juste semblant
Et on ne se complique jamais la vie —
La limite est ténue.

Alors tu fais ce que tu peux pour survivre
Et parfois ça devient beaucoup trop risqué,
Tous ceux que j'ai rencontrés en conviennent
Le préjudice est ancré au plus profond de la chair.

Je ne sais pas si ça compte
Ou si je peux prétendre ne pas être dupe
Quand la peur est suffisamment forte
Pour se frayer son propre chemin,
C'est là que tu sais qu'elle va se propager.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi
(De l'autre côté de la frontière) ?
Quand il n'y a plus de sentiments, on fait juste semblant
Et on ne se complique jamais la vie —
La limite est ténue.

Allez, viens voir où je vis que je te montre.
Il ne faut pas très longtemps pour s'apercevoir qu'on vit dans un pays
Où la foi, l'espoir et la gloire comptent plus que la vie et la paix
Et où l'amertume et le point de rupture sont ancrés au plus profond de la chair.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi
(De l'autre côté de la frontière) ?
Quand l'instant prend fin, on fait juste semblant
Et on ne se complique jamais la vie —
La limite est ténue.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi
(De l'autre côté de la frontière) ?
Quand les passions se déchaînent, c'est très intense
Et on ne se complique jamais la vie —
La limite est ténue.

Texte original de MARK SHAW traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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