Légendes virtuelles

Nouvelle session du projet Eklabugs (qui comme le vaudou est toujours debout) sur le thème des légendes. Comme d'hab, vous trouverez la liste des autres articles écrits par les participants à la fin de ce billet.

Du rêve à la réalité virtuelle

Légende, vous avez dit ? Du latin legenda (« ce qui doit être lu »), un terme qui, en français, désigne tout à la fois une inscription explicative accompagnant une illustration, des signes sur un schéma, plan ou carte, ou encore un récit, un personnage totalement inventé ou enrichi d'éléments fictifs.

Un concept ambigu certes, mais on ne peut plus d'actualité à une époque où le culte du paraître prend des proportions très alarmantes notamment grâce à l’avènement des médias, de la publicité à outrance et des réseaux sociaux qui semblent régir les vies de la plupart d'entre nous. Comme je l'expliquais par ailleurs, dans un autre article rédigé dans le cadre de ce même projet, de tous temps, l'être humain n'a eu de cesse de vouloir s'évader d'une réalité qu'il ne sait pas contrôler en se projetant sur des icônes, des images idéalisées de héros ou de situations idylliques.

J'ai besoin de perfection,
D'une sélection déformée
Qui m'embrouille
Pour me maintenir en vie.

"Mystify", INXS (1987)

Force est de constater que le développement actuel des technologies et outils de communication sophistiqués, censés rapprocher les individus, ne fait finalement qu'accentuer cette cassure entre ce que nous sommes et ce à quoi nous aspirons, créant des générations entières de « no life » (sans vie) et de « fake » (factices) qui se construisent une persona et une existence fictive sur ces espaces virtuels appelés « réseaux » (zoos !) ou « médias » sociaux au point de s'identifier à cet ersatz de réalité et se déconnecter totalement de qui ils sont et pourraient réellement devenir en s'alignant à leur essence véritable.

Et c'est clair, nous n'avons jamais été aussi seuls et autant déconnectés que depuis que nous sommes tous « connectés » ! Cherchez l'erreur. Il n'y en a pas, tout est entièrement voulu et calculé.

Car ces images, ces « légendes » auxquelles beaucoup aspirent à ressembler ne sont rien d'autres que des stéréotypes fabriqués, inaccessibles, visant à nous maintenir dans l'ego pour nous rendre plus malléables, nous détourner de nos véritables besoins en nous en créant de faux et surtout, à terme, annihiler nos consciences.

Le réveil salutaire d'Essena O'Neill

Elle a l'air vraie,
Elle a le goût du vrai,
Ma chérie artificielle en plastique.
Mais je n'arrive pas à chasser l'idée
Que je pourrais exploser et traverser le plafond
Si seulement je fuyais à toutes jambes.
Et ça m'épuise, ça m'épuise...

"Fake Plastic Trees", Radiohead (1995)

C'est ce qu'a soudain réalisé Essena O'Neill, une ravissante adolescente australienne, séduite comme tant d'autres jeunes filles de son âge par cet idéal inaccessible de perfection sur papier glacé ou, devrais-je dire, sur tablettes numériques.

Légende rectifiée : PAS LA VRAIE VIE — il a fallu plus de
100 photos dans des poses similaires pour que mon ventre
paraisse beau. Je n'avais pratiquement pas mangé ce jour-
là. J'ai crié sur ma petite sœur pour qu'elle en prenne
jusqu'à ce que j'en sois fière. Ouaip, complètement.
Légende rectifiée : payée pour cette photo. Quand vous
tombez sur des « filles Instagram » en rêvant d'être à
leur place, réalisez que vous ne voyez que ce qu'elles
veulent bien. Si elles taguent une société, c'est que, dans
99% des cas, elles ont été payées pour. Il n'y a rien de
mal à soutenir des marques que vous aimez (par
exemple, je serais fière de promouvoir des draps écolos
ou des repas végétaliens pour de l'argent car c'est pour
moi un commerce utile). MAIS ça ^^^ ça ne l'est pas du
tout. Un sourire forcé, des vêtements minuscules et être
payée pour être jolie, ça ne sert à rien. Nous sommes une
génération à qui on a appris à consommer sans cesse
sans se soucier d'où tout cela provient ni où ça va.

Pourtant dotée par la nature d'une plastique sublime, à 12 ans, Essena la solitaire, mal dans sa peau, est rejetée par ses camarades de la vraie vie et se réfugie dans le monde virtuel des médias sociaux, se faisant happer corps et âme dans ce jeu malsain du paraître et de la quête d'approbation en diffusant d'abord des « selfies » (autoportraits) travaillés de sa belle enveloppe physique sur ses comptes Instagram, Tumblr, SnapChat et YouTube qui lui valurent très rapidement un nombre conséquent de « followers » (suiveurs).

Puis les marques, toujours à l’affût d'un bon filon commercial, lui font des ponts d'or (en réalité, bien peu comparé à la rémunération d'un mannequin professionnel) pour présenter leurs produits en ligne. Ce qu'elle fait jusqu'à sa majorité, devenant ainsi une star du virtuel avant de finalement se rendre compte à quel point toute cette pseudo-vie « de rêve », pour laquelle tant de ses copines seraient toutes prêtes à se damner, n'a décidément rien à voir avec ce qu'elle imaginait et combien elle se sent toujours aussi malheureuse, frustrée, vide, seule et désemparée avec son demi-million d'« amis » qui ne la perçoivent qu'au travers d'un filtre déformé. Son faux reflet — sa persona virtuelle lui a volé sa vie, la transformant en un spectre invisible.

Petite question : que faisaient donc ses parents ?

Dans un sursaut salutaire, la veille de son dix-neuvième anniversaire, elle décide finalement de mettre un terme à cette existence virtuelle et à cette poursuite de gloire aussi vaine que vide de sens (qu'elle compare à une addiction) en publiant une vidéo sur YouTube (en anglais) où elle apparaît sans fard et au bord des larmes et dans laquelle, elle explique : « Je passais des heures en ligne à regarder ces filles parfaites, en rêvant d'être à leur place. Et puis, quand je suis devenue "l'une d'entre elles", je n'étais pas pour autant heureuse, satisfaite ou en paix avec moi-même ».

« J'ai tout à perdre en faisant cela » avoue-t-elle « mais je le fais pour la gamine de douze ans qui est en moi et qui croyait que c'était ça, la vraie vie ».

Et pour prouver combien les apparences sont trompeuses et que « les médias sociaux ne sont pas la vraie vie », elle va même jusqu'à réécrire les légendes de certains de ses clichés les plus plébiscités, dévoilant sans pudeur qu'elle passait des heures à obtenir le selfie « parfait » qu'elle retouchait ensuite à l'aide de plusieurs applications numériques.

Somme toute comme les pros .

De l'autre côté du miroir

Ne vous imaginez jamais ne pas être autrement que ce qu'il pourrait apparaître aux autres que ce que vous fûtes ou auriez pu être, ne serait pas autrement que ce que vous aviez été et leur serait apparu comme étant autrement.

Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll

Mais quitter la Matrice a également un prix très élevé auquel Essena ne s'attendait pas du tout. Certes, sa vidéo a bien fait le buzz comme elle l'escomptait, mais en lui explosant en pleine figure. Quelle ironie que ce soit justement quand elle tombe le masque et décide de prôner l'authenticité qu'on se mette à voir en elle une usurpatrice.

Accusée de vouloir simplement tirer la couverture à elle pour se faire de l'argent, la jeune fille devient alors la cible de toutes les haines pour avoir osé spolier le rêve.

Rien d'étonnant dans un monde de confusion où toutes les valeurs sont inversées et où de moins en moins savent encore distinguer le vrai du faux ni jauger les vibrations.

« Il y a deux semaines », écrit-elle, « j'ai fait don de tous les fonds récoltés [par son site] à trois œuvres caritatives le plus en accord avec mes principes. J'ai même peur d'en parler à l'idée qu'on puisse encore penser que je cherche toujours et encore à attirer l'attention — et je suppose qu'on n'en sort jamais gagnant. »

Décidément, comme disait Einstein, il n'y a pas le moindre doute quant à la dimension infinie de la connerie humaine. Et ça n'a rien d'une légende. C'est un constat indéniable.

Projet EklaBugs #11

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Prince à propos des chemtrails et du Nouvel Ordre Mondial

Comme la plupart d'entre vous qui lisez ces lignes le savent probablement déjà, le musicien légendaire Prince vient de nous quitter à l'age de 57 ans. Il ne fait aucun doute qu'il vivra toujours dans nos mémoires, en particulier ici à Collective Evolution. Il y a peu, il avait partagé un de nos articles sur sa page Facebook et avait passé la majeure partie de son temps à sensibiliser l'opinion autour d'enjeux mettant en péril notre sécurité. Il avait notamment parlé des « chemtrails », également connus sous le nom de géo-ingénierie, et du Nouvel Ordre Mondial.

Il y a plusieurs années, il était invité dans une émission présentée par l'animateur américain Travis Smiley, également auteur, chroniqueur politique et militant. Au cours de leur entrevue, Travis l'avait interrogé au sujet de "Dreamer", une chanson que Prince révéla lui avoir été inspirée par l'entrepreneur, écrivain et critique social Dick Gregory qui militait pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis. Il expliqua que Grégory avait dit quelque chose qui l'avait « vraiment frappé » :

Vous savez, quand j'étais gosse, je voyais tout le temps ces traces dans le ciel. C'était cool, la marque du passage d'un avion à réaction. Et puis il a commencé à y en avoir un bon paquet et peu de temps après, tout le monde dans le quartier se chamaillait et se disputait sans trop savoir pourquoi. Bon, on ne savait pas pourquoi mais tout le monde se bagarrait. Alors il s'est mis à déblatérer au sujet des chemtrails en disant des trucs qui m'ont tellement marqués que je conseillerais à chacun d'essayer de se procurer son discours sur Internet ou ailleurs pour le lire ou l'écouter parce qu'il m'a tellement ému qu'il fallait que j'écrive cette chanson.

Voici un extrait de "Dreamer" :

Tandis que l'hélicoptère patrouille au-dessus de nous,
La théorie fait son chemin
De penser que la nuit, pendant que nous dormons,
Ils pulvérisent la ville de substances chimiques.
Désormais, je reste éveillé,
Vous pouvez me traiter de rêveur moi aussi.
Réveillez-vous ! Réveillez-vous !

Prince poursuit en expliquant la signification des paroles de cette chanson :

La première ligne dit « Je suis né dans une plantation d'esclaves aux États-Unis des rouges, des blancs et des bleus, et maintenant je vis dans un endroit qui ressemble à une plantation ». Nous sommes tous des larbins sous contrat, vous savez.

Aujourd'hui, on ne peut que constater la légitimité de ce à quoi Prince faisait allusion.

Les « chemtrails » (géo-ingénierie) et le Nouvel Ordre Mondial

Les chemtrails n'ont rien d'un complot. De nos jours, dans les milieux universitaires, on y fait référence sous le terme de géo-ingénierie. Il n'y a pas si longtemps, S.A.R. la Princesse Basmah Bint Saud, humaniste et fille du Roi Saud, comparait cette science et ses programmes à des armes de destruction massive, affirmant que leur mise en application revenait à larguer une bombe sans explosion nucléaire.

© David Dees

Pour ceux d'entre vous qui l'ignoreraient, la géo-ingénierie est l'intervention délibérée et à grande échelle sur le système climatique terrestre. À cet effet, on a recours à divers moyens, l'un d'eux consistant à pulvériser par avion des substances chimiques dans l'atmosphère. La modification des conditions météorologiques remonte en fait aux années 40 lorsque la General Electric Company [en Angleterre] démontra qu'un nuage de gouttelettes d'eau surfondue pouvait se transformer en cristaux de glace lorsqu'elles étaient recouvertes de neige carbonique. Peu de temps après, on découvrait que de fines particules d'iodure d'argent pur, avec une structure cristalline identique à celle de la glace, pouvaient efficacement servir à modifier les conditions climatiques de la planète.

[La compagnie américaine de construction aérospatiale et de défense] Hughes Aircraft est même détentrice d'un brevet datant de 1990, c'est-à-dire de plus de vingt ans. Vous pouvez y jeter un œil ICI. Ce dernier comporte 18 allégations de réduction du réchauffement climatique par ensemencement stratosphérique à l'aide d'oxydes d'aluminium et de thorium ainsi que de matériaux réfractaires de Welsbach.

Voyons ce qui se passe aujourd'hui : avec davantage d'ajouts chimiques au mélange, on comprend pourquoi tant de gens s'inquiètent de ces initiatives. Depuis leur lancement dans les années 40, ces programmes de géo-ingénierie se sont répandus de plus en plus, surgissant un peu partout dans diverses universités du monde entier. Le débat fait toujours rage autour de la question de savoir s'ils sont véritablement opérationnels, toutefois il n'est guère difficile de faire la part des choses quand on a effectué ses recherches. D'après M. Granger Morgan, titulaire d'une chaire d'ingénierie et politique publique et doyen de l'université Carnegie-Mellon [de Pittsburgh, Pennsylvanie] :

Je tiens à réitérer les propos de John, car je pense que toute recherche dans ce domaine doit rester ouverte. Je crois qu'il serait vraiment désastreux si l'on venait à découvrir, dans quelques années, qu'il y avait eu un « programme secret » mis un place par un gouvernement pour, en quelque sorte, apprendre en douce à s'en servir [...]

Il est entendu que nous nous livrons sans arrêt à des expériences sur la stratosphère, ce n'est donc pas comme si elle était d'une pureté absolue. Mais nous ne voulons surtout pas que certains se mettent à faire des choses impliquant des forçages radiatifs ni que leurs expériences s'étendent sur de longues périodes, pas plus d'ailleurs qu'elles ne génèrent de nombreuses surfaces réactives qui pourraient provoquer une destruction importante de la couche d'ozone. (source)

Selon le projet SPICE (Injection stratosphérique de particules pour l'ingénierie climatique), un projet de recherche en géo-ingénierie financé par le gouvernement britannique en collaboration avec les universités d'Oxford, Cambridge, Édimbourg et Bristol, on trouve parmi les particules proposées à la pulvérisation aérienne :

  • sulfate/acide sulfurique/dioxyde de soufre
  • titane
  • carbure de silicium
  • carbonate de calcium
  • alumine (oxyde d'aluminium)
  • silice
  • oxyde de zinc


Désignée sous l’appellation de gestion des radiations solaires, l'idée est de pulvériser ces substances chimiques dans l'atmosphère afin de lutter contre les effets du réchauffement climatique en les déviant de la surface de la Terre.

La géo-ingénierie a également servi à des besoins plus prosaïques comme la modification des conditions météorologiques en Chine pour les Jeux Olympiques de 2008 (source). À mes yeux, il s'agit là d'un usage totalement irresponsable de cette technologie. En gros, voici l'essentiel de la procédure :

Il importe également de mentionner que ces programmes semblent sous contrôle d'agences fédérales. Ce qui signifie que s'il y avait bien pulvérisation dans l'atmosphère, nous n'en entendrions jamais parler car cela tomberait sous le couvert de « sécurité nationale » — un terme employé pour justifier la classification de millions de pages de documents chaque année.

La CIA et la NASA soutiennent effectivement les projets de géo-ingénierie de l'Académie nationale des sciences. Cela apparaît clairement dans un document produit par le gouvernement américain à la demande du Comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports aux États-Unis en novembre 1978 :

En sus de programmes de recherche commandités par les agences fédérales, d'autres fonctions liées aux modifications climatiques sont assurées en divers endroits du pouvoir exécutif. Plusieurs groupes spéciaux et comités consultatifs fédéraux et leurs employés — mis en place pour mener des études approfondies à la préparation de rapports complets, pour émettre des avis ou des recommandations, ou encore coordonner des programmes fédéraux portant sur les modifications climatiques — ont été accueillis et assistés au sein de ministères, agences ou bureaux exécutifs.

Je devrais également souligner que la Princesse Saud n'est pas la seule à s'opposer à ces programmes. Divers individus de par le monde ont exprimé leurs inquiétudes. Par exemple, Rosalind Peterson, présidente et co-fondatrice de la Coalition pour la défense de l'agriculture (ADC), anciennement employée au Ministère de l'agriculture américaine (USDA), a fait cette déclaration aux Nations Unies en 2007 à propos du réchauffement climatique que vous pourrez écouter ICI (en anglais).

Un rapport de 1996, réalisé par de hauts gradés de l'armée américaine et intitulé "Le climat comme force de frappe : maitriser la météo en 2025", fait état de l'urgence présumée de mettre en place de tels programmes :

Les tendances démographiques, économiques et environnementales actuelles seront source de stress écologiques mondiaux qui fourniront l'impulsion nécessaire pour que nombre de pays ou groupes transforment cette aptitude à influer sur les conditions météorologiques en capacité.

Aux États-Unis, la modification du climat fera probablement partie intégrante de la politique de sécurité nationale, s'appliquant à la fois au domaine interne et international. Notre gouvernement suivra cette ligne de conduite à divers niveaux et en fonction de ses intérêts.

© David Dees

Le Dr Marvin Herndon, spécialiste en chimie nucléaire, géochimie et cosmochimie — surtout connu pour sa déduction de la composition du noyau terrestre (constitué de siliciure de nickel plutôt que d'un alliage métallique fer-nickel partiellement cristallisé) — a publié un article révolutionnaire dans la revue Current Science (Science actuelle) du comité de l'Académie des sciences en Inde, intitulé "L'intoxication de l'humanité et des écosystèmes terrestres par l'aluminium par le biais de pratiques de géo-ingénierie clandestines et ses conséquences pour l'Inde" démontrant combien la géo-ingénierie est dangereuse pour la santé des hommes et l'environnement. En voici le résumé :

En réponse à un appel à l'aide urgent dans un article de Current Science pour comprendre le rapport entre la mobilité élevée de l'aluminium et la santé des personnes dans la plaine alluviale du Gange, je décris les éléments témoignant d'une activité de géo-ingénierie clandestine en œuvre depuis au moins quinze d'ans et considérablement amplifiée au cours de ces deux dernières années. Des avions ravitailleurs servent à déverser une substance toxique non naturelle dans l'atmosphère terrestre qui grâce à l'eau de pluie dégage de l'aluminium à forte mobilité. En outre, je fournis la preuve que cette substance toxique est constituée de cendres volantes issues de la combustion du charbon. Mon hypothèse est que la dissémination clandestine de cendres volantes de charbon et la libération d'aluminium à mobilité élevée qui en résulte serait la principale cause de l'augmentation notable et généralisée des troubles neurologiques et de la dégradation des écosystèmes terrestres. Des recommandations sont formulées en vue de vérifier si les éléments de preuve présentés ici sont applicables à la plaine alluviale du Gange. (source)(source)

Le Dr Rose Cairns, de L’École de la Terre et de l'environnement de l'université de Leeds, a publié dans la revue du comité de géophysique, Geophysical Journal, un article intitulé "Climats de suspicion : histoires de complot des chemtrails et la politique internationale en matière de géo-ingénierie". Elle mène actuellement des recherches sur la gestion de la géo-ingénierie dans le cadre d'un projet collaboratif pluridisciplinaire entre les universités du Sussex, de Londres (UCL) et d'Oxford examinant les répercussions sociales, éthiques et politiques des propositions en matière de géo-ingénierie.

Dans son article, elle décrit sa progression dans le discours académique et politique et comment la modification du climat, également examinée par les citoyens du monde (sous l'appellation de « chemtrails »), produit des effets dévastateurs pour l'écologie et santé à l'échelle planétaire. Selon ses dires :

Saisir la politique émergente vis à vis de la géo-ingénierie et prendre au sérieux les revendications concernant la participation du public exige la compréhension du lieu discursif dans son ensemble autour des notions de contrôle climatique mondial — y compris certaines idées marginales défendues par les militants anti-chemtrails. Immédiatement ignorer ou rejeter ces discours comme relevant de la pathologie ou de la paranoïa revient à négliger un éclairage potentiellement révélateur quant à cette politique émergente en matière de géo-ingénierie. (source)

Elle poursuit en écrivant que son « analyse suggère plusieurs façons selon lesquelles les discours sur les chemtrails pourraient fournir des éclairages important et des conséquences à ces politiques émergentes en matière de géo-ingénierie que l'on ne pourrait écarter simplement comme "paranoïaques " ou "pathologiques". »

Comme vous pouvez le constater, ce sujet est loin d'être une théorie du complot. La géo-ingénierie préoccupe de nombreuses personnalités importantes et informées dans le monde entier et la Princesse Saud n'est qu'une de ces personnes parmi tant d'autres à qui nous pouvons nous référer. Compte tenu des cercles politiques dans lesquels elle évolue, je pense que l'on peut raisonnablement supposer qu'elle sait de quoi elle parle au-delà de ses propres recherches sur la question.

Le Nouvel Ordre Mondial

Il n'y a pas si longtemps, un certain nombre de professeurs, politiciens et autres « grands pontes » se sont réunis à la Conférence Internationale du Nouvel Ordre Mondial organisée et parrainée par la fondation Perdana pour la paix dans le monde. Comme vous le voyez, nous sommes loin de la théorie du complot. En gros, l'idée est que l'élite mondiale a recours à diverses tactiques y compris au terrorisme sous faux drapeau pour continuer à pousser le monde à adopter des mesures sécuritaires draconiennes à l'échelle nationale et internationale du style justifiant l'invasion (prise de contrôle) d'autres pays tout comme la suppression de nos droits. Cela dure depuis des années et semble perdurer dans cette voie.

Les enjeux dépassent le  simple cadre d'un petit pays ; il est question d'une grande idée, d'un nouvel ordre mondial au sein duquel les diverses nations se regrouperaient autour d'une cause commune pour concrétiser les aspirations universelles de la race humaine : paix, sécurité, liberté et état de droit.

George Bush père

Texte original de ARJUN WALIA traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Où est passé mon esprit ?

Encore une de ces chansons géniales que j'ai dû entendre il y a des siècles et que j'avais fini par oublier jusqu'à ce que mon esprit se mette soudain — et pour une obscure raison qui lui appartient (mais non à moi) — à me la rediffuser en boucle et à plein volume dans la radio privée qui me sert de tête (visez un peu le jeu de mots pourri). Et comme je ne suis pas là mais partie barboter dans la piscine, je m'exécute gracieusement pour éviter d'imploser (d'où l'expression « être complétement barrée »).

Ey@el

Where Is My Mind?

Hou ! Hou !
Les pieds en l'air, la tête au sol,
Essaie ce truc à ta façon, ouais —
Ta tête va imploser
Et comme il n'y a rien dedans,
Tu te demanderas :

Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?

Tombé à l'eau,
Vise-le en train de nager !

Je me baignais dans les Caraïbes,
Avec des animaux planqués derrière le rocher,
Sauf les petits poissons
Et, jure-t-il, ils m'ont dit
En langage de carpe :

Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?

Tombé à l'eau,
Vise-le en train de nager !

Les pieds en l'air, la tête au sol,
Essaie ce truc à ta façon, ouais —
Ta tête va imploser
Et comme il n'y a rien dedans,
Tu te demanderas :

Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?
Où est passé mon esprit ?

Tombé à l'eau,
Vise-le en train de nager !

Hou ! Hou !
Les pieds en l'air, la tête au sol,
Hou ! Hou !
Essaie ce truc à ta façon, ouais.
Hou ! Hou !

Texte original de BLACK FRANCIS traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Sauvegarder son blog avec Scrapbook X

Comme promis sur les forums d'Eklablog, voici la méthode la plus simple, pratique, rapide et efficace que j'ai trouvée pour sauvegarder mon mes blogs. Elle ne vous permettra certes pas de le(s) réimporter mais du moins de sauvegarder vos textes, images ainsi que la mise en page de vos billets — et accessoirement du design de votre blog tout en sachant que cette partie ne sera pas réutilisable ailleurs car chaque plateforme d'hébergement possède des structures qui lui sont propres.

En effet, comme je l'avais expliqué à certains, j'ai longtemps utilisé avec satisfaction un aspirateur de sites du monde du libre (HTTtrack) jusqu'à que, pour des raisons obscures, il ne parvienne plus à capturer tous les éléments, zappant souvent des images, le formatage voire même carrément des pages entières. De plus, cela prenait un temps considérable (plusieurs heures) à chaque mise à jour sans possibilité de sauvegarder les billets programmés (non publiés) ou verrouillés par un mot de passe. Aussi j'utilisais déjà conjointement l'extension Scrapbook pour Firefox afin de copier mes ajouts entre les actualisations réalisées par HTTrack ce qui, au bout du compte, consommait à la fois beaucoup de temps, d'espace disque et de bande passante.

J'ai finalement décidé de tester la sauvegarde intégrale avec Scrapbook X (un « fork » alternatif et grandement amélioré du développement de l'extension originale), non pas en faisant glisser chaque onglet ouvert dans le panneau latéral — ce qui aurait été bien trop fastidieux vu le nombre à récupérer — mais en mettant à profit la fonction de capture d'URL multiples.

Téléchargement

Pour utiliser Scrapbook X, vous devez impérativement installer Firefox ou tout autre navigateur basé sur le même moteur acceptant les extensions pour Firefox même si par ailleurs vous préférez utiliser un autre navigateur (une installation portable, sur clé USB par exemple, est également possible).

Récupération du fichier « sitemap.xml »

Tout d'abord vous devez récupérer le fichier « sitemap.xml » qui est une sorte de plan de votre blog généré automatiquement par Eklablog. Pour ce faire, il suffit simplement de saisir son URL suivie de /sitemap.xml dans la barre d'adresse de votre navigateur.

Exemple pour la Pensine (fonctionne normalement avec n'importe quelle plateforme).

http://lapensinemutine.eklablog.com/sitemap.xml

Normalement une page de code va s'afficher. Sauvegardez-la sur votre disque dur en conservant bien l'extension XML.

Ouvrez-la ensuite à l'aide d'un éditeur de texte amélioré.

Sélectionnez-tout (CRTL+A) et appelez la fonction de tri par ordre croissant (format ANSI) qui va vous permettre de grouper toutes les URL.

Il va ensuite falloir supprimer les balises <LOC> et </LOC> encadrant chacun de ces liens. Pour ce faire, lancer la fonction recherche/remplacement de texte en saisissant <LOC> dans le champ recherche et de laisser le texte de remplacement vierge. Attention de bien veiller à cocher les options de recherche dans les deux sens et tous pour que toutes les lignes soient prises en compte et ne pas avoir à tout valider manuellement.

Répétez l'opération pour la balise </LOC>.

Vous pouvez désormais sélectionner tous ces liens isolés en les mettant en surbrillance pour les copier vers le presse-papiers (et ne copiez rien d'autre entre temps).

NOTE : Les pages protégées et les articles programmés ne figurant pas dans le sitemap, il vous faudra les capturer ultérieurement un à un ou bien récupérer leurs URL et les ajouter à cette liste avant de la copier. Il va sans dire, également, que vous devrez être connecté à votre compte avant de lancer la procédure sinon vous ne pourrez accéder ni aux articles non publiés ni aux pages nécessitant un mot de passe.

Capture de pages multiples avec Scrapbook X

Dans votre navigateur, activez Scrapbook X dans le panneau latéral, sélectionnez votre Scrapbook (si vous en avez plusieurs) et cliquez sur le bouton Outils puis Capturer des URLs multiples (voir Fig. 1).

Fig. 1
Fig. 2
Fig. 3

Dans la boite de dialogue qui s'ouvre (Fig. 2), indiquez dans quel dossier vous voulez capturer votre blog ou bien laissez à la racine par défaut (il est préférable néanmoins de créer un dossier pour faciliter le tri et la sélection). Dans la zone des URL, collez les liens que vous avez copiés dans votre éditeur de texte (il se peut que le contenu du presse-papiers ait automatiquement été récupéré et que vous n'ayez pas besoin de coller). Cliquez ensuite sur le bouton Démarrer.

Une nouvelle boite de dialogue s'ouvre (Fig. 3) dans laquelle vous pouvez décocher certaines pages (comme par exemple archives, contact, recent, search et tags qui n'ont pas besoin d'être sauvegardées mais qui figurent dans le sitemap). Cliquez une nouvelle fois sur Démarrer et la récupération de votre site se fait alors.

Vous pouvez suivre la progression dans l'angle supérieur gauche de cette fenêtre qui indique le nombre de pages sauvegardées par rapport au nombre de liens total. C'est assez rapide : pour un blog assez conséquent comme le mien, cela m'a pris moins d'une heure !

Mises à jour

Rassurez-vous, vous n'aurez à faire ceci qu'une seule fois. Pour toute page (ou article) que vous modifierez sur votre blog, il vous suffira de la sélectionner dans l'arborescence de votre Scrapbook et d'appeler la fonction Outils via le menu contextuel (clic droit) pour la capturer à nouveau (Fig. 4).

Fig. 4
Fig. 5

Une boite de dialogue va s'ouvrir. Je vous conseille de conserver les réglages par défaut. Pour ma part, j'ai juste rajouté les images liées pour récupérer les galeries (autrement vous n'aurez que les vignettes).

Il faut savoir également que les vidéos ou musiques embarquées (en provenance de sites externes comme YouTube, Soundcloud, Vimeo, DailyMotion, etc.) ne peuvent être récupérées de cette manière. Je n'ai pas réussi à récupérer les codes d'intégration des iframes non plus. Si quelqu'un connait une astuce rapide pour récupérer en masse ces adresses avec Scrapbook X ou autres, nous lui serions très reconnaissant de se manifester dans les commentaires. Parle... ou bien emporte ton secret dans la tombe !

Voilà, j'espère que ce tuto vous aura été utile et n'hésitez pas à venir partager vos astuces de sauvegarde et tous les trucs auxquels je n'aurais pas pensé.

MàJ 15.06.2024 :

Avec l'abandon du XUL pour créer des extensions au profit des Webextensions, Scrapbook X n'est plus pris en charge par les navigateurs Mozilla (Firefox) actuels. La bonne nouvelle c'est qu'il existe un navigateur libre dérivé de Firefox appelé Basilisk, multi-plateformes et régulièrement mis à jour pour les failles de sécurité qui utilise les extensions XUL et vous permettra donc d'utiliser Scrapbook X téléchargeable ICI. Comme ce navigateur n'est plus trop à la page, il ne vous servira que pour sauvegarder vos pages (jeu de mots involontaire).

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Comment nous accélérons le traitement des souvenirs et apprenons à ralentir le temps

Il y a peu, des scientifiques de l'Université du Texas ont découvert un mécanisme du cerveau élucidant par quel moyen nous pouvons nous remémorer d'énormes quantités de données en l'espace de quelques secondes. Auparavant, ils n'étaient pas certains de savoir comment nous assimilions un événement tel que le visionnage d'un film ou une sortie entre amis pour le compresser en quelques secondes de données-souvenirs.

Ce mécanisme explique également la manière dont nous sommes en mesure de planifier, dans leur ensemble, des événements à venir sans y consacrer beaucoup de temps dans nos esprits. En d'autres termes, nous avons en quelque sorte la faculté d'accélérer considérablement notre mémoire et d'anticiper. Selon les scientifiques, cette percée majeure aura de nombreuses répercussions notamment sur la recherche sur les troubles du spectre, la maladie d'Alzheimer et la schizophrénie.

Un « logiciel » de compression mentale

Ce mécanisme nouvellement découvert peut donc compresser l'information dans le cerveau pour servir à une remémoration ultérieure, une planification ou de support à l'imagination. Les données y sont encodées selon une fréquence vibratoire différente de celle employée pour l'enregistrement d'expériences en temps réel.

Nos cerveaux peuvent partager l'information via des ondes électriques les traversant et en exploitant ces diverses fréquences, nous pouvons nous repasser nos souvenirs ou les utiliser pour élaborer d'éventuels scénarios à venir. Tout ce travail mental peut être passé en vitesse accélérée, nous démontrant ainsi que nos esprits sont d'incroyables ordinateurs intuitifs.

« La raison pour laquelle nous sommes très emballés est que ce mécanisme peut contribuer à démontrer comment nous sommes en mesure d'imaginer en amont une séquence événementielle en la comprimant dans le temps » explique Laura Cogin, professeur adjoint en neurosciences. « Il est possible de planifier ces événements en pensant aux séquences d'actions à effectuer. Et une grande partie de cela se déroule en un laps de temps bien plus rapide lorsqu'on l'imagine que lorsque l'on effectue ces actions. »

Dans votre tête, les rythmes rapides des ondes gamma vont encoder les souvenirs de ce que vous vivez dans l'immédiat. Ces fréquences sont transcrites les unes après les autres à mesure que vos cerveaux et vos sens traitent L'immense quantité d'informations vous parvenant à chaque instant au quotidien. Des scientifiques ont découvert qu'en ralentissant ces rythmes gamma utilisés par votre esprit pour la remémoration de souvenirs passés, l'imagination ou la planification d'événements à venir, il est possible de stocker davantage d'informations dans ces ondes plus longues. Cela facilite le traitement en avance rapide des données contenues dans le cerveau.

Durant le processus de compression mentale, votre esprit se comporte beaucoup comme un ordinateur. En vous repassant une image mentale, celle-ci ne comprend souvent pas les détails originaux qu'elle avait au départ la première fois. À moins que vous ne permettiez à votre ordinateur d'extraire la totalité d'un fichier, il y aura également une perte de qualité. Ces données peuvent nous aider à apprendre comment renforcer notre mémoire ainsi qu'à comprendre pourquoi les souvenirs chargés en émotions tels les crimes sont moins fiables.

Dans le cadre de cette recherche, Colgin a également découvert que ces résultats pourraient aider les patients souffrant de schizophrénie parce qu'ils présentent une perturbation de leurs rythmes gamma rendant toute différentiation entre leur imagination et la réalité très difficile.

« Sans doute transmettent-ils les pensées qu'ils imaginent sur la mauvaise fréquence, à savoir celle normalement réservée aux événements réels, explique-t-elle, ce qui pourrait avoir de terribles conséquences . »

Évocation et mémoire

En contrôlant davantage la faculté de notre mental à compresser et repasser le temps, nous pourrions être en mesure d'exploiter une mémoire plus fiable connue sous le nom d'évocation. L'évocation se produit lorsque nous rembobinons au sens propre notre esprit pour nous repasser un événement dans sa forme originelle. Il s'agit là du principe même de la mémoire photographique qui n'est pas obscurcie par le brouillard de la mémoire traditionnel ou des émotions.

Kairos vs Chronos

Dans la Grèce antique, on savait comment expliquer la différence entre notre perception accélérée ou ralentie du temps (kairos) et son écoulement chronologique normal. Le kairos était également connu pour être le temps des dieux en raison de cette sensation de se trouver en dehors de la matrice du temps traditionnel.  En mode kairos, vous percevez le flux de la vie tout autour de vous à un rythme accéléré, vous réagissez promptement et suivez les coïncidences comme si aucun temps ne s'était écoulé ou comme si la tâche à accomplir n'avait demandé aucun effort.

On désigne aussi ce type de perception temporelle comme « être dans le flux » ou « dans la zone ». Les athlètes et les spiritualistes recherchent et étudient cet état afin de maximiser leurs performances.

Comment les scientifiques peuvent ralentir le temps

La dilatation temporelle est un concept reposant en grande partie sur la théorie de la relativité spatiale d'Einstein stipulant en gros que plus une chose se meut rapidement, plus le temps semble s'écouler lentement.  Cette expérience relative me rappelle des vidéos illustrant la vie du point de vue d'une mouche. Cette dernière se déplace à une vitesse « normale » selon elle mais les gros animaux et les humains lui paraissent bouger très lentement. Un scientifique qui voudrait ralentir la perception temporelle n'aurait qu'à accélérer sa vitesse physique. Comme les mouches peuvent se mouvoir très rapidement, elle peuvent avoir un petit aperçu de ce qui est de ralentir le temps.

Comment pirater la Matrice et ralentir le temps

Une autre théorie pour ralentir le temps n'a rien de physique. Elle est mentale.  Tant que nous ne saurons pas comment mouvoir nos corps physiques à une vitesse surhumaine, nous pourrons toujours nous entrainer mentalement le faire.

En exerçant nos esprits à fonctionner plus rapidement, nous aurons l'impression que le temps ralentit. Bien qu'il ne s'agisse techniquement que d'une perception et non de la réalité, cela pourrait tout de même nous permettre d'avoir des réflexes très rapides et d'absorber une énorme quantité de détails d'un coup. Cette caractéristique surhumaine s'apparenterait aux pouvoirs des Jedi dans l'univers Star Wars ou aux facultés mentales d'un Sherlock Holmes.

1. Passer en mode observation

Apprendre comment accéder à un espace neutre dans votre esprit est le moyen le plus rapide de commencer à entrainer votre mental et vos émotions à se calmer et à se montrer plus réceptifs aux informations rapides de ce qui vous entoure.

2. Pratiquer la pleine conscience

Tous les jours, aussi souvent que possible, essayez de pratiquer la pleine conscience. Immersez-vous profondément dans vos sensations afin d'affiner vos aptitudes à recevoir simultanément des informations de provenances diverses.

3. Pratiquer le ralentissement mental

Essayez de penser et de percevoir le monde au ralenti. Bien que vous puissiez toujours vous mouvoir à vitesse normale, laissez votre esprit se poser lentement afin de passer à un état calme et réceptif.

Au bout d'un certain temps à pratiquer la présence dans l'instant, la neutralité et le ralentissement, vous constaterez que vous vous glissez dans des instants de fluidité dans lesquels le temps semble ralentir et où vous pourrez réagir très promptement à ce qui se passe autour de vous. Vos réactions dépasseront le stade purement physique et votre esprit sera en mesure de traiter les données intellectuelles et émotionnelles de manière plus rapide également.

Texte original de KIRSTEN COWART traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Polar

Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre littéraire mais j'en apprécie l'esthétique et l'atmosphère pesante. Pour moi, un bon polar repose davantage sur la psychologie des personnages que sur le ou les crimes en soi (un bon exemple serait Shutter Island adapté au cinéma par Martin Scorsese). C'est d'ailleurs ce que m'a confirmé ce petit test intitulé "Quel personnage de thriller êtes-vous ?" auquel je me suis amusée à prendre part :

Dans le thriller, vous êtes le profiler ! Vous adorez les enquêtes tordues sur la psyché humaine, de celles qui mettent le cerveau et l’inconscient à l’honneur et qui décryptent avec force les mécanismes parfois obscurs de l’humain. Le thriller psychologique est le genre qui vous va bien, surtout si vous pouvez accompagner des personnages aussi tordus qu’intrigants.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Ces deux chats qui parcourent le monde sont une véritable source d'inspiration

Attention, gros coup de cœur ! Je ne m'en cache pas, j'adore les animaux, les chats en particulier, et des histoires comme celles que nous raconte Mark DeNicola me font littéralement fondre en larmes. Larmes de joie pour ces deux matous à qui la vie a finalement offert une merveilleuse seconde chance. Larmes de tristesse parce qu'aujourd'hui cela aurait été l'anniversaire d'un petit félin que je n'oublierai jamais (feu Tommy 1992-2008). Snif...

Ey@el

En janvier dernier, je publiais un article au sujet d'un Golden Retriever appelé Aspen, participant aux nombreuses aventures épiques de ses maitres. Pour un chien, le nombre d'endroits où il est allé et continue de visiter est vraiment remarquable, montrant bien à quel point le chien peut tout à fait être le meilleur ami de l'homme.

Mais qu'en est-il de son homologue domestique ? Oui, je veux parler du chat, cet animal que beaucoup (y compris la quasi totalité de notre équipe, ici à Collective Evolution) adorent. Pourrait-il lui aussi se révéler un formidable compagnon de voyage ?

D'instinct, la plupart répondraient non, en grande partie à cause de leur côté capricieux et de leur inactivité (sans parler de cette manie qu'ils ont de désobéir exprès), mais ces deux chats nous démontrent le contraire. Voici donc Bolt (Boulon) et Keel (Quille), deux matous abandonnés qui maintenant ont vu et fait bien plus que rêveraient la plupart d'entre nous.

Ces deux-là ont été découverts dans un buisson derrière les poubelles d'un parc. Danielle et Kayleen, les femmes qui les ont trouvés les ont conduits dans un refuge avoisinant qui malheureusement était fermé. Ayant prévu de partir le lendemain en randonnée canoë-camping, elles se sont dites que la meilleure chose à faire serait de les emmener avec elles, marquant ainsi la première de leurs nombreuses aventures que l'on peut suivre régulièrement sur leur compte Instagram @boltandkeel.

Voici ici quelques unes de ce que j'estime être les photos les plus mémorables de Bolt et Keel ayant été postées à ce jour :

Mis à part le côté adorable de la chose, ces images m'ont inspiré l'écriture de cet article parce que je pense que cela devrait nous inciter à rechercher davantage l'aventure dans nos vies. La technologie semble avoir la mainmise sur notre quotidien, reléguant mère nature au second plan. Puissent ces chats vous rappeler la beauté du monde au-dehors et l'importance de partager son temps entre les deux.

Texte original de MARK DENICOLA traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Image couverture : Bolt & Keel

Partager :

8 aliments dont une seule dose peut provoquer des épisodes dépressifs

Tout le monde connait des moments de déprime souvent à l'issue d'un changement, qu'il s'agisse d'un échec, d'une perte ou tout simplement, comme disait Freud, de « la détresse du quotidien ». La plupart du temps, les émotions pénibles entourant ces événements sont utiles, nécessaires et transitoires et peuvent même fournir une opportunité de croissance personnelle. Cependant, lorsque cet état persiste et nuit à la vie quotidienne, il peut être le symptôme d'un trouble dépressif étroitement lié à l'alimentation.

1. Les édulcorants artificiels

Il suffit d'une seule dose d'édulcorants artificiels pour provoquer une dépression généralisée du système nerveux. Ils bloquent la production d'un neurotransmetteur, la sérotonine, entrainant chutes de moral, maux de tête et insomnies. Certains comme l'aspartame et le sucralose détruisent la capacité de l'organisme à contrôler le nombre de calories que nous consommons. Leur pouvoir sucrant est de 200 fois celui du sucre normal. En plus de la dépression, la recherche a démontré que des additifs extrêmement toxiques et des édulcorants artificiels tels que le benzoate de sodium, l'acésulfame-potassium, le sucralose et le sirop de maïs à haute teneur en fructose pouvaient avoir de graves conséquences pour la santé à long terme.

2. Le sucre

La dépendance au sucre est attribuée à l'énergie instantanée provoquée par l'augmentation de la glycémie. Toutefois, à chaque pic correspond un creux d'amplitude égale ou supérieure lors de la diminution du taux de glucose dans le sang, entrainant déprime, léthargie et phases d'auto-dépréciation. L'élévation du la glycémie catalyse l'absorption du tryptophane via les transporteurs LNAA (grands acides aminés neutres) et sa conversion ultérieure en une substance euphorisante, la sérotonine. Plusieurs études ont également démontré le lien dévastateur entre la consommation de sucre et les maladies mentales. En 2004, la revue britannique officielle de psychiatrie a découvert qu'un apport accru en sucres raffinés et en produits laitiers provoquait, en deux ans, une dégradation de l'état des sujets atteints de troubles mentaux.

3. Les aliments industriels

Dans cette même revue, des chercheurs britanniques ont publié que les aliments industriels augmentaient le risque de dépression et maladies auto-immunes du fait de leur teneur en substances chimiques nocives influant sur l'incidence des pathologies et inflammations cardiovasculaires. Parmi ceux-ci on trouve les viandes transformées, les saucisses, le chocolat et les desserts sucrés. La consommation de sucres raffinés ou industriels comme le pain blanc, les céréales, les pâtes ou les produits de grignotage ont le même impact sur votre glycémie que si vous avaliez une corbeille pleine de bonbons. Les bagels sont traités de la même manière que les beignets. Après le pic d'insuline initial, le corps passe en état dépressif de fatigue, d'irritabilité et de déprime.

4. Les aliments frits

La revue officielle américaine de psychiatrie a publié une étude concernant les femmes âgées de 20 à 93 ans. Celles suivant un régime alimentaire plus « occidentalisé » comportant des aliments frits s'avéraient plus susceptibles de développer ces maladies mentales. L'association de mauvais choix alimentaires et de processus de cuisson insalubres rend les fritures particulièrement problématiques pour les personnes souffrant de dépression ou de panique. Les zones cérébrales régulant l'humeur et la réponse au stress ne peuvent opérer de manière optimale lorsqu'elles sont privées de neurotransmetteurs, d'oxygène, d'enzymes, de nutriments et autres substances chimiques acheminées jusqu'au cerveau par voie sanguine.

5. Les céréales raffinées

Selon une étude menée par l'université de Londres, la consommation de ces aliments, dont font partie les farines raffinées, augmenterait les risques de dépression. En 2009, des chercheurs rapportaient dans la revue britannique de psychiatrie que les habitudes alimentaires basées sur la consommation d'aliments transformés, c'est-à-dire riche en céréales et farines raffinées, constituaient un facteur de risque de dépression chez les personnes d'âge mûr comparées  à celles axées sur les aliments complets, riches en fruits, légumes et poisson.

6. Les huiles hydrogénées

Les acides gras trans (AGT) sont des graisses obstruant les artères issues du durcissement d'huiles végétales en margarine ou autres matières grasses. On les trouve également dans les produits frits comme les frites et le poulet rôti, les beignets, les cookies, les pâtisseries et les biscuits salés. Tout ce qui est cuisiné avec avec des huiles hydrogénées et contenant des graisses trans pourrait contribuer à la dépression. Ceux qui en consomment le plus ont 48% de risque supplémentaire de souffrir de cette maladie. Les modifications biologiques survenant avec un apport élevé en AGT peuvent expliquer à la fois le lien entre les maladies cardiaques et la dépression. Ils provoquent également des transformations inflammatoires également en rapport avec cette pathologie.

7. L'alcool

L'alcool est non seulement un agent carcinogène de classe A1, sa consommation immodérée déclenche la dépression par son interférence avec les récepteurs du système nerveux. C'est un dépresseur du système nerveux central (SNC). Responsable de l'acheminement de l'information par les sens, de contrôle de la fonction motrice et également de la pensée, de la compréhension et du raisonnement, ce dernier est également en charge des émotions. L'alcool ralentit toutes ces fonctions, exacerbant les symptômes associés à la dépression. L'étude de comorbidité nationale a découvert que les taux de dépression chez les hommes dépendants à l'alcool étaient trois fois supérieurs à ceux du reste de la population.

8. La caféine

Cela en surprendra plus d'un mais, selon de nombreux spécialistes, même en petite quantité, la caféine peut contribuer à la dépression et l'anxiété. Elle perturbe le sommeil en ce qu'on a du mal à s'endormir et à rester endormi — ces troubles affectant l'humeur. Elle peut provoquer agitations, tremblements et nervosité. Les boissons énergétiques en particulier constituent une menace directe car certaines contiennent l'équivalent en caféine de 14 cannettes de soda. Un sevrage brutal peut aggraver la dépression. Si vous consommez régulièrement des boissons caféinées, arrêter peut provoquer un état dépressif le temps que votre corps s'adapte et provoquer d'autres signes et symptômes comme maux de tête, fatigue et irritabilité.

Texte original de APRIL MCCARTHY traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

Le langage influence-t-il la manière dont vous percevez le monde ?

Titulaire d'une maitrise de linguistique contrastive (anglais-français), ceux qui me suivent savent combien je suis passionnée par le langage et combien il me semble important de le cultiver et de le protéger à tout prix. Contrairement à ce que certains pourraient vouloir penser, je ne dois pas mon « bilinguisme » à une situation ou une éducation privilégiée mais uniquement à mon travail, à l'exploitation de mes dons latents (héritage d'un travail commencé dans des vies antérieures ?) ainsi qu'aux expériences que je me suis forgées dans cette vie. L'article que je vous ai traduit ci-dessous m'a finalement permis de comprendre ce que je savais déjà sans être mesure de le formuler verbalement : que le langage est bien plus qu'un simple outil de communication. Ainsi j'adhère totalement à ce qu'explique son auteur, notamment quant au fait que chaque langue que nous maitrisons influence différemment notre personnalité et notre perception de nous-même. Raison pour laquelle certaines choses me viennent plus facilement en anglais qu'en français et vice-versa. Et pourquoi également, je me sens une autre personne selon que je m'exprime ou pense dans une langue plutôt que dans l'autre.

Une jeune femme russe (qui se reconnaitra forcément si elle lit ceci) m'a dit un jour que de son propre ressenti, sa langue maternelle serait intuitive, l'anglais logique tandis que le français plus émotionnel, à mi-chemin entre l'anglais et le russe. Je serai plutôt d'accord avec elle. J'ai d'ailleurs le souvenir (lointain) de cours de russe où nous étions plus d'une quarantaine en début du premier trimestre universitaire pour n'être plus que cinq au démarrage du second et où une camarade de langue maternelle arabe semblait avoir davantage de facilité à maitriser les rudiments de cette langue que nous autres francophones ou anglophones, non pas à cause de quelconques similitudes linguistiques, grammaticales ou phonétiques mais en raison de l'état d'esprit qui la structure, plus proche des langues orientales qu'occidentales. En cela, le russe serait effectivement plus intuitif.

Le simple fait d'apprendre à penser dans une autre langue vous permet de percevoir votre propre culture sous un meilleur angle.

Gates McFadden

Toutefois, si l'intuition joue un grand rôle dans la maitrise d'une langue, je dirais même qu'elle s'avère essentielle en matière de traduction, non seulement pour détecter les idiomatismes que l'on ne connait pas mais également pour saisir les néologismes dont on ne trouve encore d'équivalent ou de définition dans aucun dictionnaire. Hé oui, la traduction est un art avec lequel les algorithmes de traduction en ligne et les traducteurs du dimanche ne sont pas prêts de rivaliser. Savoir se servir correctement d'un dictionnaire non plus d'ailleurs. Seuls ceux qui parviennent à penser intégralement dans une langue sans jamais avoir recours à leur langue maternelle peuvent espérer prétendre au bilinguisme car ce dernier requiert une certaine gymnastique de l'esprit qu'aucun professeur ne sera jamais en mesure de vous enseigner et que vous devrez, par conséquent, découvrir par vous-même. En cela, la maitrise de langues étrangères s'apparente beaucoup au développement personnel.

Ey@el

Le langage auquel vous êtes initié affecte la structure de votre cerveau, influence la manière dont vous percevez le monde et qui vous êtes. Mais qu'en est-il lorsque vous parlez deux langues?

L'apprentissage d'une langue peut-il reprogrammer votre cerveau ?

Avec l'évolution de notre espèce, certaines parties de notre cerveau se sont élargies, donnant lieu à une plus grande puissance algorithmique pour le langage. C'est ce qui nous programme pour communiquer. Ce qu'il y a sans doute de plus surprenant est comment nous pouvons façonner nos cerveaux tout au long de nos existences.

La plupart des preuves proviennent d'études de personnes bilingues. Être bilingue rend mieux disposé à effectuer un large éventail de tâches cognitives complexes en provenant de zones distinctes du cerveau.

L'examen de scintigraphies cérébrales montre que que commuter entre deux langues déclenche des schémas d'activité cérébrale différents en comparaison avec la pratique d'une langue unique, notamment au niveau du cortex préfrontal. Cette zone cérébrale située tout à l'avant de notre crâne est impliqué dans l'organisation et l'action sur base d'informations incluant la mémoire de travail, le raisonnement et la planification. D'autres études montrent que les personnes bilingues sont plus rapides à maitriser une nouvelle langue.

Quadrilingue, le directeur des recherches sur les fondements neuraux du bilinguisme de l'Université de Houston au Texas, Arturo Hernandez explique que ces différences pourraient être à l'image des différences dans l'architecture des cerveaux bilingues. En d'autres termes, l'apprentissage d'une autre langue pourrait modifier la configuration de notre cerveau. « Ce serait logique, en ayant eu une expérience linguistique très différente de constater des effets stables et durables » dit-il.

Cela pourrait également rendre le cerveau plus résistant. Ellen Bialystok de l'université York de Toronto au Canada a découvert que pour les bilingues de toujours, le diagnostic de démence avait tendance à se faire quatre ans et demi plus tard que pour les monolingues et qu'ils avaient davantage de matière blanche notamment au niveau du cortex préfrontal. La matière blanche est constituée de fibres nerveuses servant à relier les différentes zones du cerveau entre elles en véhiculant l'information dans les deux sens. Le renforcement des compétences linguistes semble dont participer à une plus grande connexion du cerveau — bien que Bialystok rappelle que cela reste encore à confirmer.

Des preuves supplémentaires de l'avantage d'une seconde langue ont été fournies l'an dernier par une étude de 608 victimes d'un AVC. Thomas Bak de l'Université d’Édimbourg au Royaume Uni a découvert que 40% des bilingues parmi ces personnes avait recouvré toutes leurs facultés contre 20% des monolingues. Bak présume que la gymnastique mentale nécessaire pour parler plusieurs langues pourrait établir des connexions supplémentaire améliorant le fonctionnement et aidant à pallier aux lésions. « L'idée est qu'en faisant beaucoup d'exercice mental, le cerveau est entrainé, ce qui lui permet de mieux compenser » explique-t-il.

On ne sait pas comment sont représentés les langues dotées de structures linguistiques différentes ou bien similaires. De nombreuses études ont pu démontrer que toutes celles acquises dans le courant d'une vie se positionnaient dans une zone unique du cerveau. Toutefois, d'autres ont découvert qu'une seconde langue avait une représentation bien distincte d'une langue maternelle.

Le langage peut-il influencer votre perception du monde ?

Le temps s'écoule à l'envers pour les anglophones : nous  « nous remémorons » (littéralement « projetons nos esprits en arrière ») les années 90 en « aspirant à des temps meilleurs » (littéralement  en « espérant du bon temps à venir »). Ceci est un exemple de concept culturel enraciné dans une langue, mais une langue à son tour peut-elle influencer notre manière de penser ?

Maria Sera est hispanophone. Elle a grandi en croyant que tous les écureuils étaient des femelles parce qu'en espagnol, le mot pour écureuil, ardilla, est féminin. C'est en qualité de linguiste à l'Université du Minnesota qu'elle a découvert ce qui avait nourri sa croyance enfantine. Des études portant sur des francophones et des hispanophones, dont les langues attribuent un genre aux objets, montrent que que ces derniers associent des attributs masculins ou féminins aux choses.

La possibilité que le langage influence la manière dont nous pensons a été suggérée en 1940 par le linguiste Benjamin Lee Whorf qui pensait que les personnes dont la langue n'avait pas de mot pour exprimer un concept ne pouvaient le comprendre. Une théorie considérée comme relevant de la science marginale jusqu'au début des années 2000 où d'aucuns commencèrent à étudier une idée allant dans ce sens mais plus nuancée, à savoir que le langage pourrait influencer la perception.

Le grec, par exemple, dispose de deux mots pour désigner la couleur bleue : ghalazio pour le bleu clair et ble pour le bleu plus soutenu. Une étude a découvert que les hellénophones pouvaient distinguer les nuances de bleu bien plus rapidement et avec davantage d'acuité que les anglophones.

« Les Grecs ont deux mot pour bleu et sont plus rapides à distinguer les différentes nuances de cette couleur »

Le langage semble même affecter notre perception spatio-temporelle. Certains peuples comme les Guugu Yimithirr en Australie n'ont aucun mot pour exprimer l'espace relatif comme gauche ou droite mais disposent de termes pour le nord, le sud, l'est et l'ouest. Des études indiquent qu'il sont tendance à être exceptionnellement doués pour savoir où il se trouvent en territoire inconnu. Certains éléments indiquent également que le sens d'écriture de votre langue maternelle peut influencer votre perception du temps comme d'est le cas des locuteurs mandarins davantage portés à penser que le temps s'écoule de haut en bas que les anglophones. La langue que vous parlez pourrait également affecter votre perception d'autrui (voir plus bas "Votre langue influence-t-elle votre personnalité ?").

De manière plus générale, le langage nous permet de comprendre le monde en le compartimentant. Les enfants se montrent plus doués pour assembler les objets dès lors qu'ils ont appris les noms des catégories auxquelles ils appartiennent. Inversement, après un AVC, les personnes ayant perdu leurs facultés linguistiques ont du mal à regrouper les objets. « Le langage n'affecte pas uniquement notre zone cérébrale supérieure de raisonnement, explique Gary Lupyan de l'Université Madison dans le Wisconsin, il modifie également nos schémas de perception. »

Votre langue influence-t-elle votre personnalité ?

« Disposer d'une autre langue est comme avoir une deuxième âme » aurait soi-disant dit Charlemagne. Il devait avoir mis le doigt sur quelque chose. Dans les années 60, Susan Ervin-Tripp, sociolinguiste à l'Université de Berkeley en Californie, a demandé à des bilingues anglais-japonais de décrire une situation illustrée par des images ambiguës. Une personne, par exemple, racontait une histoire totalement différente selon la langue employée. La représentation d'une femme arc-boutée sur un canapé donna lieu, en japonais, à un récit dans lequel une femme songeant à se suicider après avoir perdu son fiancé. La même personne, à qui il fut demandé de participer à une autre séance en anglais, raconta que cette femme réfléchissait à un projet de couture pour un de ses cours. « De manière générale, il y avait davantage d'émotion dans les récits en japonais » écrivait Ervin-Tripp dans sa description de l'expérience. « Le changement de langue amène avec lui le bagage culturel associé à cette langue. »

Nairán Ramírez-Esparza de l'université du Connecticut a demandé à des Mexicains bilingues de remplir un formulaire d'évaluation de leur personnalité à l'aide de questionnaires en anglais et en espagnol. Alors que les réponses en anglais faisait montre d'ouverture et d'extroversion, celles en espagnol étaient plus humbles et réservées. « Le langage est une chose tellement puissante qu'il vous fait manifestement vous percevoir de manière différente » conclut Ramírez-Esparza.

Selon Shai Danziger de l'université Ben-Gurion en Israël et Robert Ward de l'université de Bangor au Royaume Uni, il peut également influencer ce que nous pensons d'autrui. Ils ont demandé à des bilingues arabe-hébreu d'associer des noms arabes et juifs à des mots exprimant des traits de caractère négatifs ou positifs en appuyant sur une touche. Ils racontent que les participants ont fait preuve d'une attitude involontairement plus positive envers les juifs lorsque le test était en hébreu plutôt qu'en arabe. De son côté, Paula Rubio-Fernandez de l'université d'Oslo a découvert que les enfants bilingues obtenaient de meilleurs résultats lors de tests où ils devaient comprendre une situation du point de vue d'une autre personne.

De plus en plus d'études montrent que les mots que nous employons pour parler et penser structurent notre cerveau, nos perceptions et notre personnalité. Et qui sait quoi d'autre aussi. Nos goûts, nos habitudes ou nos valeurs peut-être. La porte est grande ouverte.

Texte original de APRIL MCCARTHY traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Partager :

À l'affiche

La panthère du lac

À l'approche d'Halloween, je comptais publier un article d'Alanna Ketler sur la symbolique véritable du chat noir que je m'...

Derniers articles

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *