La marijuana contient de « l'ADN extraterrestre » de provenance extérieure à notre système solaire. Des experts pensent que c'est également le cas pour les humains.

Un article qui, je l'avoue, a suscité en moi pas mal de questionnements quant à la quantité de travail que je fournis gratuitement (la pub est imposée par la plateforme, je ne touche pas un centime dessus) en me demandant, d'une part, si mes efforts valaient tant la peine étant donné que, visiblement, la majorité des gens ne feraient que survoler l'information et ne la partageraient que pour réhausser leur image et satisfaire leur ego. Et par ailleurs, cela m'a également amenée à poser un regard sans complaisance sur mes propres habitudes de surf et de constater que, bien trop souvent, je retweete moi-même des articles sans avoir pris la peine, faute de temps, de les lire entièrement mais parce que le titre et les extraits parcourus véhiculent des informations qui me semblent importantes. À ma décharge (ego ego), je dirais tout de même que j'agis surtout par pur enthousiasme et que je sauvegarde toujours ces articles pour une lecture ultérieure voire une traduction sur ce blog. Rassurez-moi : honnêtement, vous lisez vraiment mes billets ou vous ne faites que passer pour alimenter le compteur de visites ?

Ey@el

Si certains titres visent à appâter les lecteurs sur des sujets bien moins passionnants qu'ils ne le suggèrent, il y a également le cas où certains contenus sont zappés par la majorité mais dont les intitulés seuls suffisent à susciter une tempête de commentaires et de partages sur les réseaux sociaux. Aimer, partager et donner son opinion sur des articles sans jamais les lire peut sembler étrange mais dans notre société toujours pressée, conditionnée par la surabondance d'informations, on peut difficilement reprocher aux gens de supposer que les manchettes servent à résumer les contenus. Ce qui n'est tout simplement pas le cas.

NPR ont joué de cette controverse en partageant un article sur leur page Facebook demandant "Pourquoi l'Amérique ne lit-elle plus ?" Il n'y avait, bien sûr, AUCUN article parce que le but de cette blague passive et agressive était de voir si leurs abonnés allaient réagir en donnant leur opinion sans cliquer sur le lien. Et exactement comme ils s'y attendaient, ce fut bien le cas.

Quand un titre est détaillé comme « La marijuana contient de "l'ADN" extraterrestre de provenance extérieure à notre système solaire confirme la NASA », il semble que les gens soient prompts à partager sans lire, engendrant le chaos sur les médias sociaux à mesure qu'ils réagissent sur l'ADN extraterrestre découvert dans la marijuana, s'en tenant apparemment à la présomption que si la NASA le confirme, c'est tout ce qu'il y a à savoir. Inutile d'en lire davantage pour connaître la « vérité ».

Il ne s'agit pas non plus d'une opinion. Des informaticiens de l'université Columbia et l'institut national de recherche en informatique et en automatique en France (INRIA) ont analysé une série de données de partage de plus de 2,8 millions d'articles de journaux en ligne sur Twitter et ont découvert que près de 59% des liens échangés sur la plateforme sociale n'étaient jamais cliqués par les abonnés du compte émetteur !

« Les gens sont plus disposés à partager un article qu'à le lire » explique Arnaud Legout, co-auteur de cette étude. « C'est typique de la consommation de l'information aujourd'hui où l'on se forge une opinion à partir d'un résumé ou d'un résumé de résumés sans faire l'effort de creuser. »

Mais pourquoi a-t-on plus à cœur de partager plutôt que d'absorber l'information en soi ? Selon les recherches du groupe d'analyse de la clientèle du New York Times, la majorité des personnes interrogées dans le sondage auraient confié que le partage serait un moyen de créer et consolider une certaine image d'elles-mêmes. Prenons l'exemple d'un article qui s'intitulerait "Pourquoi faut-il cesser d'utiliser les produits d'entretien du commerce et essayer les huiles essentielles à la place". Certains vont sans doute partager cet article sans le lire, juste pour montrer aux autres qu'ils sont contre les substances chimiques artificielles agressives. Il en va de même pour la politique. Il peut y avoir un article démontant Donald Trump. Le partager révélerait l'aversion du partageur pour ce président ou sans doute pour l'ensemble de son parti politique.

« J'essaie de ne partager que des informations qui confortent l'image que j'aimerais donner à savoir d'une personne attentive, réfléchie, gentille, intéressée et passionnée par certaines choses » explique un participant à l'étude.

Même si les réseaux sociaux présentent bien des avantages louables, il est à craindre que le partage sur ces plateformes ne serve qu'à renforcer nos propres croyances. Les algorithmes en sont un parfait exemple en ce qu'ils font en sorte que l'information que vous voyez soit basée sur ce que vous avez déjà aimé et non sur l'ensemble de la conversation sur un sujet donné.

Certes, le titre choisi pour cet article et l'information qu'il contient n'ont rien à voir mais constitue un bon moyen de reconnaître l'opposition entre le désir de partager et mettre en valeur une image de soi et le fait de s'informer pour ensuite partager dans l'espoir que chacun fasse de même.

Il y a quelques années, Chandra Wickramasinghe, directeur du centre d'astrobiologie de l'université de Buckingham au Royaume-Uni a publié un article sur leur présumée découverte pour la première fois attestée de vie extraterrestre dans un corps céleste.

À l'époque, il expliquait comment au Huffington Post, en 1962 :

Hoyle et moi avons lancé la théorie des grains de carbone dans l'espace supplantant celle des particules de glace. Ce qui, dès le départ, essuya le refus farouche de la communauté astronomique, mais avec l'avènement de la spectroscopie, l'ancienne théorie a laissé place à celle de la poussière de carbone. Au fil des ans, après pas mal d'ajustements des modèles, nous sommes arrivés à la conclusion que la matière analogue à la bio-matière concordait avec toutes les données dont nous disposions en astronomie. Nous avons envisagé la possibilité que la microbiologie puisse avoir un caractère universel et aucune observation astronomique ni aucune nouvelle information dans le domaine biologique n'ont fourni la preuve du contraire. Il est certain que pour l'avancée de la science, se borner à ne soutenir que les concepts jugés orthodoxes par des subventions ou des opportunités de publication équivaudra à un retour au Moyen-Âge.

L'astronome anglais Sir Fred Hoyle et lui sont considérés comme étant les co-concepteurs de la théorie de la panspermie. Dans un autre article co-écrit par Wickramasinghe en 2012, intitulé "L'origine non-terrestre de la vie : un changement de paradigme de la recherche transformationnelle", il souligne le fait que « depuis près de cinq décennies, l'accumulation des preuves en faveur de l'origine non-terrestre de la vie et la panspermie n'a pas été correctement évaluée. Nous sommes désormais parvenus à un stade exigeant que les biologistes s'intéressent sérieusement à la possibilité d'un changement de paradigme transformationnel au sujet de l'origine de la vie qui pourrait avoir de profondes répercussions dans bien des domaines. » (source)

Intéressant, n'est-ce pas ? En effet, comme l'a fait remarquer le journaliste écrivain écossais Graham Hancock, à l'instar d'espèces atteintes d'amnésie, nous ne savons pas vraiment d'où nous venons ni comment nous sommes arrivés ici.

Pas seulement nous mais nos plantes également !

Texte original de ALEXA ERICKSON traduit de l'anglais par EY@EL
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