Tous les chemins mènent à Orion

Après une fin d'année chaotique, le projet Eklabugs, qui ne cesse de connaître des hauts et des bas depuis quelque temps, se retrouve de nouveau à la croisée des chemins. Et si le soleil se lève encore à l'est, il se pourrait bien qu'en tant que seul membre survivant de l'équipage à la barre je finisse, moi aussi, par quitter le navire en perdition. Plouf ! Cela me rappelle ce rêve que je vous avais raconté. Je n'irai donc pas par quatre chemins :  après les montagnes russes, le reste pourrait bien se décider à la roulette — russe également, cela s'entend.

« Encore la faute à Poutine ! » rétorqueront les chiens de Pavlov complètement à l'ouest qui, malgré leur total égarement, ne perdent jamais le nord pour dire une connerie qui n'est même pas d'eux — limite j'aurais un peu plus de respect pour des cons originaux, voyez. Et pourquoi pas les Martiens aussi tant qu'on y est, hein ? Quoique...

Égarée dans la vallée virtuelle, l'héroïne s'appelle ...

Ceci étant, l’héroïne n'a rien de stupéfiant. Elle n'est pas non plus la fille de Bob Morane (à ce qu'elle sache). Elle a juste un peu l'impression de faire pénitence à partager ses écrits avec des lecteurs invisibles qui ne laissent comme unique trace de leur passage que des chiffres froids sur un compteur de visites et une courbe de statistiques. Cybernautes. Ils pourraient tous aussi bien n'être que des droïdes. Et comme il est question d'orientation ce mois-ci, autant l'avouer franchement : elle se sent quelque peu déboussolée.

Cet endroit ne lui disait plus rien
Elle y avait perdu, perdu son chemin...

"Punishment Park", Indochine (1991)

L'interminable avenue bordée d'arbres et de réverbères était déserte. Le soleil tardif miroitait encore sur les carrosseries des véhicules chauffés à blanc, parqués devant des carrés de pelouse agonisante. Ça et là, des cloques se formaient sur les clôtures en bois dont la lasure commençait à s'effriter. Les ombres s'allongeaient, le jour raccourcissait. Elle haletait.
 
Cela faisait maintenant des heures qu'elle tournait en rond dans ce fichu labyrinthe suburbain. Ce auvent tout défraîchi là, il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part. Et cette jardinière toute rouillée aussi.
 
Elle pressa le pas, paniquée à l'idée de ne jamais trouver le moyen d'en sortir. La nuit allait bientôt tomber et une terreur sourde commençait à s'insinuer en elle.
 
Décidément, cette banlieue d'apparence si ordinaire et si paisible recelait quelque chose de bien sinistre. On aurait dit une de ces villes fantômes comme on en voit dans les westerns. Pas une seule fois elle n'avait croisé âme qui vive à qui demander son chemin. Très étrange quand on y pensait.

Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin

Pénombre... le jour s'assombrit
Pénombre... je me suis égaré
Pénombre... nuit et jour
Pénombre... je ne retrouve plus mon chemin

"Twilight", U2 (1980)

Et puis, le conseil de Dumbledore lui revint à l'esprit : « On peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d'allumer la lumière. »

Mais comment faire sans lampe torche ni briquet ou allumettes sous la main ? « Utilise ta lumière intérieure, banane ! » lui répondit la petite voix du tréfonds. Ainsi parla Ray Zonar et la logique fusa dans son cerveau comme un soir de 14 juillet. Après le Big Bazar, le Big Bang. Euréka !

Alors, s'agissait-il là d'une simple désorientation spatiale (positionnement mathématique ou géographique) ou bien mentale (focalisation de l'esprit, choix) ? Dans les deux cas, il était question d'une perte de repères. Quels étaient donc ces repères manquants ou défaillants qui la paralysaient sur place et la faisait tourner en rond comme un patapon ? Des points cardinaux — du latin cardinalis dérivé de cardo (pivot, charnière), quelque chose sur lequel on peut s'appuyer au propre comme au figuré ? 

À l'est d'Eden

Devrais-je aller vers le nord ? Non !
Devrais-je aller vers le sud ? Non !
Devrais-je aller vers l'ouest ? Non !
Devrais-je aller vers l'est ? Oui !

"East Of Eden", Lone Justice (1985)

Encore faudrait-il savoir que seule notre culture occidentale bien carrée (et pleine d'angles morts pas Feng Shui) n'utilise que quatre repères pour s'orienter (tout comme elle ne reconnaît que quatre éléments). Ainsi, dans certaines cultures orientales (Chine, Extrême-Orient, Asie centrale), le centre ou milieu est considéré comme un cinquième point cardinal. Il en va de même en Amérique latine et chez les Amérindiens qui comptent même jusqu'à sept points cardinaux : nord, sud, est, ouest, ciel (équivalent du zénith), terre (équivalent du nadir), et milieu. L'axe du monde (axis mundi) constituerait, selon les chamanes, le cinquième point cardinal, à savoir le lien entre la Terre et le Ciel, le monde des vivants et le monde des esprits. « Il peut être représenté par un escalier, une suite de flèches, une échelle, un arbre, un serpent… Chez les Aztèques, Quetzalcoatl, le serpent à plumes représente bien le lien entre la Terre et le Ciel : le serpent rampant sur la terre, et l'oiseau volant dans les airs ». En Chine, à chaque direction est d'ailleurs associée une couleur et « des toponymes peuvent faire référence à cette couleur plutôt qu'au nom de la direction correspondante (le noir et l'eau pour le nord, le vert et le bois pour l'est, le rouge et le feu pour le sud, le blanc et le métal pour l'ouest et le jaune et la terre pour le centre) » (source).

Au final, comme le dit Maria dans la chanson sus-mentionnée, « je vais y aller au feeling, me fier à mes sens, suivre ma boussole ». Suivre les directives de son cœur quand il y a conflit avec la tête. Le choix des gens éveillés qui écoutent leurs rêves plutôt que ceux de leurs « éleveurs », lesquels, ironiquement, ne font toujours que les tirer vers le bas. Si on ne peut même plus se fier au sens des mots...

Ailleurs

Partir vers d'autres galaxies
Et un peu d'espoir —
Oui, un peu d'espoir
Qu'existe une autre galaxie
Pour me recevoir.

"Black Sky", Indochine (2017)

En fait, le concept d'orientation en lui-même est d'ores et déjà biaisé en ce sens où il repose sur le mot orient désignant l'est, le levant, soit le parcours du soleil dans le ciel. « Orient comme Orion » me souffle alors la voix pléiadienne comme un souvenir diffus mais persistant d'un autre ailleurs, passé ou à venir, perçu ou fantasmé, réel ou imaginaire. Quoi qu'il en soit, les Pléiades (les sept filles du géant Atlas transformées en colombes par Zeus pour leur permettre d'échapper au chasseur Orion), amas d'étoiles à une distance estimée à 444 années-lumière de notre Gaïa bleue, dans la constellation du Taureau, n'en sont pas moins une réalité astronomique parfaitement observable à l’œil nu depuis les deux hémisphères du globe puisque quasiment situées sur l'équateur céleste.

Le nom d'Orion lui-même proviendrait d'une racine indo-européenne signifiant l'été qui coïncide justement au lever héliaque de cette constellation voisine des Pléiades (comme illustré ci-contre). En jargon astronomique, le lever héliaque d'une étoile est le moment où elle devient visible à l'Est au-dessus de l'horizon à l'aube, après une période où elle était invisible car située au-dessous ou bien noyée par la luminosité du Soleil. D'autres encore avanceraient que l'étymologie dériverait plutôt de l'akkadien uru-anna, la lumière des cieux.

Dans la mythologie grecque, Orion, guerrier géant réputé pour sa beauté et sa violence, tomba amoureux de Mérope la fille du roi Œnopion qui lui promit sa main en échange d'un service mais n'honora finalement pas sa promesse, ce qui fit péter les plombs à l'amoureux éconduit qui, de rage, détruisit le palais royal et fut aveuglé et condamné à l'exil en guise de châtiment. Le Titan se serait alors tourné vers la mer, où il avait pied, et aurait marché droit devant lui, vers l'est, face au soleil, recouvrant peu à peu la vue. Les légendes entourant sa mort et sa catastérisation (transformation en constellation) varient de la flèche que lui aurait décoché par erreur son amante, Artémis, au dard fatal du scorpion envoyé par Héra pour le tuer.

Orion, fief des Mangemorts ?

Saviez-vous que les pyramides de Gizeh étaient parfaitement alignées sur la constellation d'Orion ? N'avez-vous jamais remarqué combien cette constellation est omniprésente dans notre culture? Et tout particulièrement dans les films hollywoodiens, la littérature à succès et les projets du complexe militaro-industriel ?

Ainsi, la NASA travaille actuellement au lancement de son vaisseau spatial Orion pour une première mission prévue pour décembre 2019. Chez nous, la Marine française a baptisé son chasseur de mines de classe Tripartite M645 Orion et il se trouve que la première École navale embarquée à Brest, en 1830, le fut sur un vaisseau également dénommé Orion.

Sur le plan culturel, dans le film Stargate, la porte des étoiles, le professeur trouve la solution concernant les symboles de la porte des étoiles grâce au journal lu par un vigile, dont la rubrique astrologique fait mention de la constellation d’Orion et dans la saga Harry Potter, le père de Sirius Black s'appelle Orion. Sirius, lui-même, est le nom d'une étoile de cette constellation tout comme Bellatrix, sa cousine, et Draco (Drago dans la version française), son petit cousin. Un hasard si tous — hormis Sirius — s'avèrent être des Mangemorts ou partisans de Voldemort ?

Apparemment non si l'on se fie à certaines recherches sérieuses mais forcément polémiques et tendancieuses puisqu'il s'agirait de la constellation dont seraient issus les Reptiliens négatifs (attention mot tabou à ne pas prononcer sous peine d'aller tout droit à l'asile sans passer par la case départ et sans toucher 20,000 euros) dont il est question dans certaines « théories du complot » qui dérangent ou font ricaner bêtement sans vraiment savoir de quoi il retourne vraiment (je n'ai rien contre les opinions même divergentes ou opposées aux miennes tant qu'elles sont fondées sur une véritable recherche personnelle impartiale et non sur des réflexes impulsifs, des conditionnements et des préjugés à propos de concepts simplement effleurés au détour d'une conversation superficielle ou en 140 caractères maximum sur les réseaux sociaux). Bref, je n'affirme rien du tout, je ne crois rien du tout, je ne cherche à convaincre de rien — je ne fais qu'exposer mes constatations et mes interrogations sans plus. Aussi, à toutes les vipères au venin pasteurisé et autres crotales à la sonnette enrayée, prière de pas chatouiller les moustaches de la mangouste sinon gare ! Quant aux chasseurs de sorcières qui voient des sectes et des témoins de Jéhovah partout, commencez donc par balayer devant chez vous et arrêtez de crier au loup sans arrêt, il va finir par vous entendre et vous bouffer tout cru d'autant que la super pleine lune bleue avec éclipse de demain soir sera justement celle du loup.

Mais oublions un instant — car nous y reviendrons — les loups-y-es-tu et autres garous (non, pas le chanteur !) et revenons à nos Orions. Selon David Wilcock dans le dernier chapitre de son autobiographie Wanderer Awakening, (consultable gratuitement en ligne sur son site mais en anglais), les entités négatives à l'œuvre dans cette portion de notre galaxie auraient établi leurs bases dans un système planétaire situé à l'intérieur de la constellation d'Orion.

Le plus intéressant, sans doute, était la suggestion que les Orions exerçaient un contrôle pratiquement absolu sur le subconscient des dirigeants actuels de notre gouvernement mondial et tiraient, pour ainsi dire, toutes les ficelles.

D'où les mystérieuses doctrines lucifériennes pratiquées au sein de sociétés secrètes aux desseins négatifs comme celle des Illuminati de Bavière d'Adam Weishaupt évoquée dans mes lectures. Selon les révélations de Râ, toute la clique du Nouvel Ordre Mondial désormais aux commandes et à la tête de la hiérarchie planétaire militaro-politico-corporative serait tombée entièrement sous la coupe d'Orion à tous les niveaux possibles et imaginables.

Ce à quoi, il conclut malgré tout positivement par une citation du médium Paul Solomon affirmant que : « le Diable n'a nul besoin d'être combattu ; il s'effacera et mourra simplement du manque d'attention ».

La bataille des deux loups

Un vieil indien explique à son petit-fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille. Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse. Le second représente la peur, l’avidité et la haine.
« Lequel des deux gagne ? »  demande l’enfant ?

Fable amérindienne

Car voyez-vous, résister à ce qui nous dessert, individuellement et collectivement, revient finalement à le nourrir ainsi de son énergie. Et comme chacun sait, aucune personne saine d'esprit n'aurait l'idée d'essayer d'éteindre un incendie en versant du carburant dessus. Partis également du principe que nul ne peut focaliser sa conscience sur deux choses à la fois (beaucoup d'activités simultanées sont effectuées en pilote automatique mais jamais en pleine conscience), notre orientation consistera simplement à choisir de nourrir ou bien nos peurs ou bien nos espoirs en sachant que ce qui nous occupera le plus l'esprit vaincra. Tout l'effort à fournir résidera donc dans le bon maintien du cap choisi car forcément les parasites qui ont besoin de notre énergie vont tout faire (et ce n'est rien de le dire puisque pour ma part, c'est du vécu) pour nous distraire et nous désaligner afin de nous plonger dans la confusion en nous coupant de notre GPS interne directement relié à la Source cosmique.

Ainsi la vraie guerre dont il est question n'est point au dehors mais au dedans. Le véritable enjeu — que beaucoup peinent encore à concevoir mais qu'il est pourtant essentiel de connaître pour éviter le piège et les écueils — est le détournement des consciences.

En attendant, si la vôtre n'est pas encore saturée par cette longue incursion dans les voies sinueuses de la mienne, n'oubliez pas les autres escales du voyage Eklabugs dont vous trouverez les coordonnées GPS ci-dessous.

Projet EklaBugs #30

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