Cinq aliments pouvant provoquer une dépression

Il existe un corpus solide croissant de publications médicales qui non seulement impliquent ces aliments dans les déréglements de l'humeur et autres diagnostiques psychiatriques mais qui ont, en fait, identifié un lien de causalité directe — de sorte qu'en les supprimant, vous pouvez trouver une solution définitive aux symptômes de dépression.

Les aliments que vous consommez affectent directement votre cerveau

Les aliments sont les meilleurs des médicaments. Toutes vos cellules, vos os, molécules de signalisation et tissus sont édifiés à partir de ce que vous mangez. Les graisses alimentaires, par exemple, sont les constituants élémentaires du tissu cérébral, elles contribuent à l'équilibre hormonales, et ce sont les protéines qui font les muscles. Les vitamines et minéraux servent à produire de l'énergie et à envoyer des impulsions électriques aux neurones pour que nous puissions bouger, penser et ressentir. Une alimentation complète est la meilleure stratégie qui soit contre la dépression.

La nourriture que nous ingérons affecte à la fois les cellules humaines et microbiennes. De nombreuses études ont montré que les aliments modifiaient la collection de trilliards de bonnes bactéries dans nos intestins connue sous le nom de microbiome. Pour des raisons pratiques, de goût ou simplement par habitude, nous sommes nombreux à consommer quotidiennement des aliments inflammatoires qui accroissent notre perméabilité intestinale (intestin poreux), endommagent le microbiome et engendrent une inflammation chronique pouvant mener à la dépression.

La recherche a abondamment démontré que les risques de dépression chez les personnes adoptant une alimentation anti-inflammatoire était considérablement réduits. Une étude récente ayant suivi pendant 12 ans un panel d'environ 6500 femmes a montré que celles qui consommaient des aliments anti-inflammatoires avaient 20% moins de risque de développer une dépression que leur pairs. Ce type de régime alimentaire est constitué de bonnes graisses, de vitamines et d'antioxydants. D'autre part, beaucoup d'aliments du régime américain standard (SAD) provoquent une inflammation chronique. Voici les cinq incriminés les plus fréquents que je rencontre chez les patients que je traite contre la dépression.

Le gluten

À ce jour, tout le monde ou presque a entendu parler du gluten, cette protéine collante que l'on trouve dans le blé. Certaines céréales comme l'orge, le seigle et les flocons d'avoine contaminés contiennent des protéines que votre organisme peut assimiler à du gluten. Le gluten et les protéines assimilées font partie des aliments les plus inflammatoire que vous puissiez consommer.

Beaucoup de gens pensent que le gluten ne leur fait rien puisqu'ils n'ont pas été contrôlés positifs à la maladie cœliaque. Toutefois, il y a parfois de faux négatifs parce que ces tests n'explorent pas la gamme complète des protéines de gluten. Que l'on vous ait ou non diagnostiqué une sensibilité au gluten, cela ne vous aide pas beaucoup car on trouve dans pratiquement toute l'alimentation industrielle.

Il répand l'inflammation en irritant l'intestin et les microbes qu'il contient ainsi que les tissus de sa paroi. Il oblige les cellules intestinales à sécréter une substance appelée la zonuline qui rend l'intestin perméable (ou poreux). Le gluten étant une protéine collante, il peut également perturber la digestion en agglutinant les particules alimentaires. Une étude récente  a prouvé que ce dernier provoquait  une inflammation des cellules intestinales des volontaires en bonne santé de sorte qu'il pourrait être à l'origine d'effets indésirables pouvant conduire n'importe qui à la dépression.

La consommation de gluten a été associée à la dépression, aux convulsions, maux de têtes, anxiété, lésions nerveuses et symptômes apparentés au TDAH (trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité). Au total, on recense plus de 200 affections, la neurotoxicité arrivant en tête de liste.

J'ai constaté des guérisons surprenantes chez des personnes qui avaient laissé tomber le gluten — moi inclus. Les régimes sans gluten ont permis à des gens de guérir suite à tant de diagnostics apparemment sans espoir comme, pour commencer, la dépression.

Les laitages

Croyez-moi, je comprends que les produits laitiers peuvent être si agréables à consommer. Ayant grandi dans une famille italienne, nombre de mes souvenirs les plus inoubliables impliquent le fromage, les crèmes glacées, la ricotta et les yaourts. La science conforte cet attachement que nous avons envers ces produits car au niveau moléculaire, ils contiennent des composés morphomimétiques qui impliquent nos récepteurs opiacés, créant ainsi une légère dépendance aux laitages.

Plusieurs études ont montré que la caséine, une protéine que l'on trouve dans tous les produits à base de lait, pouvait propager l'inflammation. Elle a été associée à plusieurs troubles psychiatriques allant de la schizophrénie à la dépression. Les laitages ne sont sans doute pas problématiques pour tout le monde et certaines personnes peuvent en tolérer certains comme le lait cru. Heureusement, le ghee (beurre clarifié) de pâturage est un merveilleux substitut au beurre.

Si vous souffrez de symptômes de dépression ou d'anxiété, vous y gagnerez à éliminer les laitages pendant 30 jours pour voir comment vous vous sentez. Certains parviennent à les réintroduire dans leur alimentation au bout d'un mois sans souci tandis que d'autres en perdent totalement le goût et vont même jusqu'à vomir en réessayant.

Les OGM

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont devenus des incontournables du régime alimentaire standard des Américains. Bien au-delà d'une expérience de manipulation de ce qu'a conçu la nature portant sur l'ensemble de la population, ces aliments, par définition, ont été lourdement traités aux pesticides et herbicides. Comme ces produits chimiques sont faits pour tuer, il semble logique qu'ils soient particulièrement toxiques pour nos propres cellules humaines et microbiennes. Des études ont montré qu'en effet le pesticide communément utilisé, le Roundup (glyphosate), provoquait le cancer.

Ce qui est très inquiétant est que ces substances ont été retrouvées dans des fœtus et le lait maternel, indiquant que les toxines utilisés pour l'agriculture moderne affectent de manière préjudiciable les générations à venir. Le Roundup est toxique pour les cellules fœtales et peut être à l'origine d'anomalies congénitales. Il perturbe le microbiome en détériorant la production d'acides aminés essentiels comme le tryptophane, l'absorption des minéraux et la détoxification hépatique.

En plus du Roundup, le principal herbicide pulvérisé sur des OGM comme le soja, ces derniers apportent un grand nombre de substances toxiques probablement plus nocifs combinés entre eux que seuls. Et comme les aliments non-génétiquement modifiés peuvent également être contaminés aux pesticides, je conseille à mes patients, en particulier à ceux qui souffrent de dépression, de manger bio.

Le sucre et les édulcorants artificiels

En Amérique, on adore le sucre. L'Américain moyen en consomme la quantité incroyable de 75 kg par an. Songez-y un instant. Mais pire encore, le sucre engendre une forte dépendance : plus on en mange, plus on en veut.

Nos organismes n'ont pas été conçus pour supporter les pics de glycémie et d'insuline en montagnes russes dont beaucoup font l'expérience. Voici ce qui se passe : quand vous consommez du sucre, que ce soit sous une forme manifeste comme un soda ou cachée comme des pâtes, votre indice glycémique augmente rapidement, ce qui provoque un pic d'insuline. Quand l'insuline élimine le sucre sanguin, votre indice glycémique s'effondre et du cortisol est sécrété pour compenser en tentant de puiser dans les réserves de sucre stocké pour le remettre en circulation dans le sang. Ce processus, souvent appelé hypoglycémie réactive, est à l'origine des envies incontrôlables de sucre (vu que notre cerveau a  besoin d'un apport régulier en sucre pour fonctionner) provoquant anxiété, maux de tête, irritabilité, et pour finir, dépression.

Par ailleurs, une glycémie élevée provoque de l'inflammation, qui est l'un des facteurs de risque les plus importants de la dépression. L'équilibrage du sucre sanguin est l'un des traitements les plus efficaces contre la dépression et l'anxiété.

Le sucre détériore notre santé cérébrale de trois façon. Tout d'abord, il crée une inflammation, souvent en provoquant des pics d'insuline et en détruisant le microbiome intestinal. Mais aussi, le sucre détraque le système endocrinien pour aboutir à une augmentation des taux de cortisol (l'hormone du stress) et perturber les hormones sexuelles. Enfin, il affame le cerveau et endommage d'importantes structures dans notre organisme comme les membranes cellulaires et les vaisseaux sanguins. Tout cela peut mener à la dépression.

En raison de toutes les études qui démontrent le caractère nocif du sucre, les fabricants de produits alimentaires ont fait preuve d'inventivité pour le nommer. Ne vous laissez pas abuser par des noms de code comme sucre de canne, fructose cristallin, maltodextrine, sirop de maïs à haute teneur en fructose — ce sont tous des sucres.

Il est tentant de substituer des édulcorants artificiels au sucre. Ces faux sucres comme l'aspartame et le sucralose ne contiennent aucune calorie parce qu'ils ne peuvent être digérés par le corps humain. Mais ces substances chimiques ne sont pas sans effet sur votre organisme. Elles perturbent vos hormones et modifient votre microbiome. Un article scientifique de haut niveau a démontré que la consommation de sucres artificiels conduisait à des syndromes métaboliques comme la résistance à l'insuline et le diabète. Choisissez plutôt des édulcorants que votre corps reconnaît comme le miel.

Les huiles végétales

Le régime alimentaire américain standard comporte de grandes quantités de mauvaises graisses, la plupart sous forme d'huiles végétales qu'on trouve dans le commerce. Beaucoup d'aliments industriels des biscuits qu'on achète en supermarché aux assaisonnements pour salade en contiennent. Il s'agit d'huiles de carthame, de maïs, de tournesol, de soja ou de canola que l'on considère comme « transformées » en raison des nombreuses étapes à température et pression élevées par lesquelles elles sont passées ainsi que les solvants chimiques nécessaires à leur production. De plus, bon nombre de ces huiles ont fabriquées à partir d'OGM.

Par exemple, avez-vous déjà vu une plante nommée canola ? L'huile de canola vantée comme « bénéfique pour le cœur » est dérivé du colza qui pousse au Canada. Conscients que l’appellation « huile de colza » n'était pas une très bonne tactique marketing, on lui donna un nouveau nom qui est la contraction de « Canada » et « ola » qui signifie huile. Aujourd'hui, elle est génétiquement modifiée par Monsanto pour résister à une saturation d'herbicide Roundup.

Pour faire court, notre organisme ne reconnaît pas les huiles végétales, surtout quand elles ont été chauffées et déformées. En consommer déclenche l'alarme de l'inflammation. Les huiles végétales transformées ont été associées aux dysfonctions thyroïdiennes, aux maladies cardio-vasculaires, aux déficiences nutritionnelles, au cancer et aux troubles psychiatriques comme la dépression.

Alors que puis-je manger ?!

Je recommande de s'accorder un délai de 2 à 4 semaines pour éliminer leurs habitudes de consommation de sucre, de gluten et de laitages. Dans un même temps, essayer les aliments non OGM et des graisses plus saines comme l'huile d'olive et l'huile de coco. Les gens sont étonné de se sentir aussi bien et avec quelle rapidité leurs goûts changent.

Essayer de changer toute votre alimentation peut être bouleversant et nous avons été amenés à rechercher des palliatifs rapides et faciles. En tant que personne ayant radicalement modifié son régime alimentaire et sa vision sur la nourriture, je peux vous assurer que cet engagement profond envers vous-même et votre santé en vaut la chandelle. En supprimant ces aliments inflammatoires, vous pourrez plus facilement compter sur votre intuition pour vous nourrir correctement.

Texte original de DR KELLY BROGAN traduit de l'anglais par EY@EL
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