Une étude révèle que les amateurs d'humour noir seraient plus intelligents

Dans un article pour le projet Eklabugs, j'expliquais que l'on pouvait rire de tout et que la véritable limite se situait dans l'intention, la distinction se faisant au discernement vibratoire. C'est là toute la différence entre la dérision pour couper court à toute dramatisation et l'attaque directe sous couvert d'humour. L'humour permet de prendre du recul, de relativiser et surtout de relever les vibrations. L'humour noir est un peu particulier parce qu'il touche au « politiquement incorrect » (j'adore cette expression hypocrite qui veut tout et rien dire à la fois !).

L’humour noir consiste notamment à évoquer avec détachement, voire avec amusement, les choses les plus horribles ou les plus contraires à la morale en usage (la mort et ses thèmes connexes sont fréquents dans cette forme d'humour). Il établit un contraste entre le caractère bouleversant ou tragique de ce dont on parle et la façon dont on en parle. Ce contraste interpelle le lecteur ou l’auditeur et a vocation de susciter une interrogation. C’est en quoi l’humour noir, qui fait rire ou sourire des choses les plus sérieuses, est potentiellement une arme de subversion.

Empreint de fatalisme, pathétique par certains côtés, cet humour est forcément une source de gêne. Certains présentent d’ailleurs cette gêne comme un de ses ressorts, dans la mesure où le rire qu’il provoque doit gêner, voire donner honte, faire hésiter celui qui en rit entre sa réaction naturelle, le rire, et sa réaction réfléchie, l’horreur ou le dégoût. Suivant les cultures il évolue entre désespoir et raillerie et sera plus ou moins accepté en fonction de la force des tabous qu’il titille. (Source)

Loin d'y voir une disposition malsaine, je pense que l'humour noir constitue, en quelque sorte, une soupape de sécurité, un exutoire à nos peurs profondes et à cette réalité du monde que nous refoulons justement par la peur et l'horreur qu'elle suscite. C'est bien connu, tout ce qui est refoulé cherche toujours à faire surface pour s'exprimer (principe de la libre circulation des énergies) et rarement de la meilleure façon qui soit. Parfois même de la pire.

Ce n'est donc pas un hasard si les chercheurs de l'étude dont il est question ci-dessous ont découvert que les amateurs d'humour noir étaient moins enclins à l'agressivité, à l'angoisse et à la dépression que ceux qui n'arrivaient pas à en rire. N'oublions pas que l'humour vibre sur une haute fréquence. Ainsi cette catégorie d'humour un peu particulier permet d'aider à faire passer d'une fréquence extrêmement basse (celle de la peur et toutes les autres émotions qui en découlent) à une fréquence extrêment haute proche de l'amour. Une certaine forme d'oxymore non littéraire si vous me passez l'expression. L'humour noir ne serait-il pas une forme de lâcher prise et d'acceptation qui transcende la dualité ? En tout cas, je trouve que c'est un outil formidable pour évaluer notre degré de détachement et le chemin qu'il nous reste à faire pour nous libérer de tous Ey@el

Vous adorez l'humour noir ? Si oui, selon une étude de 2017 publiée dans la revue Cognitive Processing (Traitement cognitif), vous pourriez être plus intelligent que la moyenne et également moins agressif.

Des expériences ont été menées à la faculté de médecine de Vienne auprès de 156 personnes formant une large palette d'origines sociales et de niveaux d'éducation différents, d'âge variable également mais avec une moyenne de 33 ans. Les participants ont été soumis à des tests d'intelligence et observés pendant qu'on leur projetait des dessins animés avec ce que l'on peut considérer comme de l'humour noir.

D'autres études ayant démontré, par le passé, que les individus dotés d'un niveau d'intelligence élevé étaient moins sujets à la dépression ou à l'angoisse, ce lien entre l'humour noir et l'intelligence n'aurait pas dû beaucoup étonner les chercheurs. La surprise fut toutefois de découvrir que les amateurs de ce genre d'humour étaient moins enclins à l'agressivité que ceux que ces contenus dérangeaient ou blessaient.

Ainsi, les personnes les plus perturbées par ce type de blague afficheraient des résultats de QI moyens mais présenteraient également une plus forte propension à l’agression dans d'autres scénarios et un tempérament plus colérique que les autres participants.

Voici la conclusion des auteurs de cette étude :

Si l'on peut établir une corrélation positive entre le traitement de l'humour noir et l'intelligence, il apparaît également que l'agressivité et la mauvaise humeur réduisent le plaisir face à cette catégorie d'humour qui, à l'évidence, implique un traitement de l'information plus complexe et assujetti à des aspects cognitifs et émotionnels. On peut supposer que ces demandes cognitives et émotionnelles exercent une influence directe sur les opérations mentales sous-jacentes au traitement de l'humour du fait qu'elles accroissent ou diminuent l'aptitude à traiter l'information mais facilitent également l'adaptation aux stratégies de traitement de l'humour avec plus de rapidité et de flexibilité, ce dernier étant fonction du contenu et de la structure de la blague.

Les chercheurs notent également que les différences d'age ou de genre ne semblent pas avoir d'impact sur la manière dont les participants ressentent l'humour noir au vu du large éventail de réactions différentes observées parmi des individus de même origine et des réactions similaires partagées par ceux d'origines différentes, même si l'étude semble toutefois indiquer que le niveau d'éducation exerce une influence sur la réaction à l'humour noir.

Texte original de JOHN VIBES traduit de l'anglais par EY@EL
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