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Vous vous souvenez peut-être, lorsque vous étiez enfants, toutes ces histoires abracadabrantes que vous inspirait la forme des nuages dans le ciel. L'autre jour, je me suis laissée aller à me perdre dans la contemplation de la couche d'ozone, suspicieusement vierge de toute trace (visible) de « chemtrail », et j'ai eu l'occasion d'assister à un spectacle pour le moins inattendu et réjouissant : un phagocytage de nuage noir.
Au départ, tout était calme. Scène bucolique parfaite : un troupeau paisible de cumulus, d'un beau blanc étincelant, broutait sereinement l'azur tandis qu'une brise légère leur chatouillait la frange. Le soleil s'amusait à leur donner de jolis reflets irisés. Soudain, surgi de nulle part, tel un envoyé des Ténèbres, ne supportant pas cette belle harmonie, un nimbus menaçant entreprit de casser l'ambiance.
Bien décidé à prendre possession des lieux, l'arrogant est venu se planter directement en face du soleil dont on aurait dit qu'il voulait absorber toute la lumière pour la transformer en un brouillard lugubre et malsain. N'écoutant alors que leur courage, les gentils moutonneux (pas si moutons que ça, finalement) ont commencé à encercler le gros pas beau qui, à son tour, s'est mis à noircir de plus en plus pour les impressionner.
Mais la riposte a été vaine. Impassibles, les vaillants cumulus n'ont rien cédé et ont fait la ronde autour de l'immonde pour finalement, non pas sauver le monde, mais me sauver moi (et quelques autres) d'une douche gratos non sollicitée. Le vilain s'est vite retrouvé coincé au cœur de la mêlée et n'en est pas ressorti : les blancs l'ont littéralement phagocyté.
Certes, j'enjolive pour les besoins de la prose mais je n'invente rien et la morale de cette petite histoire n'a pas vraiment besoin d'être explicitée. Avoir la tête dans les nuages peut parfois donner une vision claire et simple de certaines situations.
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