On ne se fera plus avoir

Un morceau légendaire que tout le monde doit forcément avoir déjà entendu vu qu'il sert désormais de générique aux Experts : Miami, une série télévisée américaine qui passe sans arrêt en boucle sur TéléFoutoir (et que j'exècre profondément). D'abord, j'avais bien dit que je le ressortirai à l'occasion, et puis de toute manière, vous n'auriez vraiment pas pu y échapper car : d'un, quand tout le monde avait attrapé la Fièvre du samedi soir, moi je m'attrapais des acouphènes avec les Qui ; de deux, c'est assurément l'une de leurs meilleures chansons ; et de trois, c'est probablement le plus grand cri (primal) jubilatoire et libérateur de toute l'histoire du rock qu'y pousse là Roger Daltrey — et p****n, qu'est-ce que ça a dû lui faire du bien ! Avec ses synthés gonflés au maximum et son gros son puissant que l'on pourrait aisément qualifier de hard rock, "Won't Get Fooled Again" clôt en apothéose le non moins fameux Who's Next, considéré à juste titre comme un album d'anthologie (inutile de préciser que je dois bien en connaitre chaque note par cœur). Dire que l'on avait reproché à Pete Townshend le sens soi-disant désabusé de ses paroles jusqu'à l'accuser de conservatisme — même si je doute qu'il en ait eu conscience, on dirait qu'il avait capté l'essentiel : que le changement véritable ne passe ni par la politique ni par les soulèvements de foules. Il avait beau être complètement barré en ce temps-là Big Nose, il avait tout de même un sacré pif ;)

Ey@el

Won't Get Fooled Again

On se battra dans les rues
Avec nos enfants à nos pieds
Et leur sacro-sainte morale ne sera plus qu'un souvenir.
Tous les hommes qui nous y auront poussés
Se poseront en juges de tous les torts,
Ils prendront les décisions et les fusils feront la loi.

Je lèverai mon chapeau à la nouvelle constitution,
Je saluerai la nouvelle révolution,
Je serai tout sourire devant tous ces changements,
Je prendrai ma guitare et je jouerai
Tout comme hier,
Et puis je m'agenouillerai en priant
Pour qu'on ne se fasse pas avoir encore une fois.

Le changement, il fallait bien qu'il se produise,
On l'a toujours su.
On n'a fait que s'affranchir du troupeau, rien de plus.
Et le monde est toujours le même,
L'histoire n'a pas changé,
Parce que ces bannières ont déjà toutes servi pour la guerre d'avant.

Je lèverai mon chapeau à la nouvelle constitution,
Je saluerai la nouvelle révolution,
Je serai tout sourire devant tous ces changements,
Je prendrai ma guitare et je jouerai
Tout comme hier,
Et puis je m'agenouillerai en priant
Pour qu'on ne se fasse pas avoir encore une fois.

Je me tiendrai à l'écart avec ma famille
Et si on s'en sort à moitié-vivants,
Je ramasserai tous mes journaux
En adressant un sourire au ciel
Même si je sais qu'on ne ment jamais sous hypnose,
Pas vrai ?

Il n'y a rien dans les rues
Qui m'ait l'air différent.
Tous les slogans ont été remplacés de part et d'autre,
La gauche divisée
Est devenue la droite divisée
Et les barbes se sont allongées du jour au lendemain.

Je lèverai mon chapeau à la nouvelle constitution,
Je saluerai la nouvelle révolution,
Je serai tout sourire devant tous ces changements,
Je prendrai ma guitare et je jouerai
Tout comme hier,
Et puis je m'agenouillerai en priant
Pour qu'on ne se fasse pas avoir encore une fois.

Ouuuuuaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiis !

On change de chef
Mais c'est juste du pareil au même.

Texte original de PETE TOWNSHEND traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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