Diamants

On a beau vouloir faire table rase du passé pour aller de l'avant, se délester des mauvais souvenirs comme des bons afin de se libérer de toute entrave, toute nostalgie, tout regret, toute frustration — si certaines choses semblent avoir du mal à partir et s'évertuent à refaire surface lorsque l'on s'y attend le moins, c'est sans doute parce qu'elles ne nous ont pas tout appris, qu'il y a encore des leçons à en tirer. Ou pas. Parfois, les bons souvenirs servent juste à nous mettre du baume au cœur à nos heures les plus sombres, pour nous rappeler que certaines richesses enfouies, gravées à jamais pures, précieuses, éternelles comme des diamants, peuvent encore nous éclairer. Comme évoqué dans cette merveilleuse chanson de Hard Rain, ce groupe anglais très prometteur, mais demeuré à jamais méconnu, que j'avais eu l'occasion d'entendre pour la première fois, à Londres, en première partie d'un groupe californien qui ne connut jamais la gloire non plus d'ailleurs. Je me rappelle cette conversation peu après, dans un pub de Chelsea, avec Marcus, le chanteur, de ses espoirs. De ses craintes. Dans l'année qui suivit, ils sortirent deux singles très excitants sur le label London Records et puis plus rien. Quelle frustration de n'avoir jamais eu le moindre album à se mettre sous la dent. Alors imaginez ma surprise en tombant sur cette vidéo. Près de trente ans après, ce morceau n'a pas pris une ride et fait toujours autant de bien à entendre. J'espère que ce sera le cas pour vous également.

Ey@el

Diamonds

Si les regards pouvaient tuer
Et te dépouiller de cette chair
Que je puisse voir
Au-dehors comme en toi,
Je crois —
Oui, je crois...
Si seulement j'étais sûr.

En ce lieu,
Je perçois quelque chose
Dans l'air
Qui me tend la main pour l'attraper.
Je ne suis pas là
Mais je te vois quand même.
Je pensais que tu étais mon amie.

Et je revois encore ces diamants
Dans tes yeux.
Si seulement je pouvais y retrouver cette étincelle
Une fois de plus.
Mais je sais désormais que tu ne pourras jamais
Dissimuler
Ce fol orgueil.

L'avenir nous dira
Qui de nous a eu tort.
Je te le dis,
Quelque chose doit changer
Et je crois —
Bon, je ne suis pas sûr
Mais j'entends ton appel.

Et je revois encore ces diamants
Dans tes yeux.
Si seulement je pouvais y retrouver cette étincelle
Une fois de plus.
Mais je sais désormais que tu ne pourras jamais
Dissimuler
Ce fol orgueil.

J'ai dit que je t'entendais !

Et je revois encore ces diamants
Dans tes yeux.
Si seulement je pouvais y retrouver cette étincelle
Une fois de plus.
Mais je sais désormais que tu ne pourras jamais
Dissimuler
Ce fol orgueil.

Texte original de MARCUS MYERS traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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