Dans un grand pays

Les chansons qui figurent dans cette rubrique sont bien entendu le reflet de mes goûts musicaux personnels, certes, mais je donne toujours préséance aux textes les plus inspirants et il s'avère parfois que certains morceaux favoris se voient écartés faute de satisfaire à ce critère. Ce n'est pas le cas de "In A Big Country". Je dirais même que, trois décennies plus tard, cette chanson fait toujours autant office d'antidépresseur et de stimulant naturel les jours avec comme les jours sans. Impossible de résister à ces guitares-cornemuses1 enjouées qui donnent des fourmis dans les pieds et à ces paroles qui regonflent instantanément à bloc. Alors comment autant d'énergie positive a-t-elle pu être transmutée en un désespoir si grand que les mots « Reste en vie » que m'avait un jour griffonnés son auteur aient pu soudain devenir lettre morte ? Pourquoi a-t-il décidé de nous quitter, ce bel Écossais plein de vie, aux yeux pétillants, qui ne manquait jamais d'aller à la rencontre de son public avant les concerts en arborant un grand sourire et en serrant chaleureusement les mains et qui n'hésitait pas, à l'occasion, à engager la conversation (et son accent, c'était quelque chose) ? Le Porroh Man2 aura finalement eu raison de Stuart Adamson mais cela ne veut pas dire que tout ce qu'il a écrit dans cette chanson était vain. J'y ai puisé beaucoup d'optimisme et de positivité et aujourd'hui encore l'effet perdure. Bless you Stu, may you find « peace in your time».3

Ey@el

In A Big Country

Je ne t'ai jamais vu dans cet état sans raison
Encore une promesse brisée, le passage d'une nouvelle saison
Je n'ai jamais fait perdre le sourire à personne
Et voilà un air bien désespéré pour quelqu'un qui n'est encore qu'un enfant

Dans un grand pays, les rêves t'accompagnent
Comme la voix de celui qui aime enflamme une montagne
Reste en vie

Je pensais que la douleur et la vérité avaient de l'importance
Mais tu ne peux pas rester là avec tous les espoirs que tu as vus s'anéantir
Je n'escompte pas faire pousser des fleurs dans un désert
Mais je peux vivre et aspirer à contempler le soleil en hiver

Dans un grand pays, les rêves t'accompagnent
Comme la voix de celui qui aime enflamme une montagne
Reste en vie

Alors arrête de faire cette tête, ça ne te va pas du tout
Le fait que ce soit arrivé ne signifie pas qu'on t'ait abandonné
Redresse la tête du plancher, lève toi et hurle
Pour réclamer tout ce que tu aurais pu vouloir

Je pensais que la douleur et la vérité avaient de l'importance
Mais tu ne peux pas rester là avec tous les espoirs que tu as vus s'anéantir
Je n'escompte pas faire pousser des fleurs dans un désert
Mais je peux vivre et aspirer à contempler le soleil en hiver

Dans un grand pays, les rêves t'accompagnent
Comme la voix de celui qui aime enflamme une montagne
Reste en vie

Notes et références

  1. ^ Ce son de guitare si particulier est obtenu grâce à l'utilisation d'un E-bow et du processeur d'effet harmoniseur MXR 129.
  2. ^ "Porroh Man" est le titre d'un morceau issu du même album que "In A Big Country", The Crossing, paru en 1983. Il s'inspire d'une nouvelle de H.G. Wells, Pollock And The Porroh Man (La Tête du mari). Son refrain comporte ces lignes quelque peu « prophétiques » : « Préservez-nous tous de l'amour et de l'espoir, donnez-nous du fer, donnez-nous des cordes ». En effet, souffrant depuis quelques années, de dépression chronique, Stuart Adamson a mis fin à ses jours par pendaison le 16 décembre 2001. Il avait 43 ans.
  3. ^ Peace In Our Time est le titre du quatrième album de Big Country paru en 1988.

Texte original de STUART ADAMSON traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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