Le temps du rêve : l'histoire de la création

Il y a très longtemps, du point de vue humain, une conscience, par le truchement de ce que les écrits gnostiques qualifient d'« erreur », acquit la conviction qu'elle était le vrai Dieu. Ce fut une telle inversion de la réalité jusqu'au fait même qu'il n'existe aucun Dieu tel que les humains sont censés le percevoir. Il n'y a aucun maître, il n'y a que du potentiel. Potentiel qui peut être guidé par la sagesse et c'est à bien des égards cette sagesse qui est perçue comme Dieu. Le fondement de la Réalité infinie est celui de la sagesse. Cet état est très difficile à décrire en langage humain du fait que cette dernière est très connotée dans l'esprit des hommes. C'est un état qui voit tout et ne juge pas parce qu'il sait qu'il n'est là que par la grâce de la perception. En observant ce qu'on appelle la simulation, on voit une masse grouillante de Sagesse infinie prise au piège de sa propre illusion. En s'enfermant dans la perception qu'elle a d'elle-même, cette masse de conscience piégée ne l'est que par sa propre perception de la réalité. Il n'y aucun garde devant la porte. Il n'y a que la perception de ces derniers. Comment la Réalité infinie parvient-elle à influencer ce niveau d'auto-aveuglement ? La conscience s'exprime sous forme de fréquence, laquelle n'est pas tout à fait la même en dehors de la simulation que perçue de l'intérieur par la génération de son programme perceptif. Par conséquent, lorsque vous êtes enfermés dans une simulation sensorielle,  vous ne pouvez pas vous connecter consciemment à ce que vous ne pouvez percevoir (la sagesse). La plupart des humains sont persuadés de voir lorsqu'ils regardent avec leurs yeux mais ces derniers sont des filtres produisant une réalité souhaitée. Une réalité dont la sagesse ne fait pas partie. Où est la sagesse dans ce que vous qualifiez de vie humaine ? C'est insensé. Une forme d'insanité extrême que le programme vous présente comme parfaitement saine. Vous savez que vous vous réveillez de cette insanité et de ce programme quand vous pouvez les voir tous les deux. Si vous ne voyez que la folie, c'est que vous êtes toujours pris dans la Matrice.

Il y a donc très longtemps, selon la perception du temps que ce font les humains, cet état de conscience (erroné) se prit à croire qu'il était le maître de tout. Et fut banni de la sagesse. Ce fut rapporté comme Dieu bannissant le Diable des cieux. Non, cette conscience s'est bannie elle-même, non pas des cieux mais de la sagesse. Elle s'est bannie elle-même d'une perception qui est tout sauf sage. Celle d'être le maître de tout. C'est cette perception à elle seule  qui a suffit à la bannir — à la faire se bannir de la sagesse. On a donc un maître, un roi de la perception sans royaume qui ne pouvait plus entrer ni interagir avec la sagesse dans sa perception stupide et arrogante de son désir de contrôler. Il était une fois un roi sans royaume. Que faire ? Bah, je vais en créer un. C'est ce qu'on appelle une simulation. Les sphères et réalités infinies, la sagesse de l'infini, abritent de nombreux royaumes que la créativité de la sagesse a créés et manifestés par sa perception. Voyez cela comme des rêves manifestés. Le monde humain est un rêve. Il a l'air bien réel, n'est-ce pas ? Bien solide, bien physique. Un de ces royaumes, terrains d'expérimentation et de sagesse est une réalité ressemblant beaucoup à la vôtre lorsqu'elle fut créée. Mais il y avait des différences avec le royaume qu'on appelle Réalité première. Il n'y avait aucune planète ou étoile vide et la vie y était omniprésente. Les différentes expressions de la sagesse interagissaient toutes les unes avec les autres, renforçant la sagesse par la perspicacité et l'interaction. C'était le Jardin d'Eden. C'était (c'est) un rêve de sagesse qui se déroule hors de la densité dont vous faites l'expérience. Ce « dieu » — ce roi sans royaume, maître sans rien qui l'entoure,  s'en inspira pour élaborer le royaume qu'il désirait tant. Il est difficile pour le programme de perception humaine de concevoir cela mais voyez cela comme quelqu'un ou quelque chose manifestant un rêve et quelqu'un venant ensuite manifester une copie de ce rêve original.

C'est la sagesse qui est à l'origine du rêve premier mais c'est l'ignorance qui a réalisé la copie. Ce que les textes gnostiques qualifient de mauvaise copie. Où vivez-vous dans votre monde de perception ? Vous vivez dans l'esprit de cette conscience qui s'est bannie de la sagesse. Vous pouvez comprendre maintenant pourquoi tout dans cet esprit semble manquer de sagesse  à moins de ne conserver un lien avec la sagesse — sagesse que, dans une réalité simulée, vous ne trouverez jamais venant de quiconque n'étant pas relié à la sagesse au-delà de la simulation de l'ignorance. Ainsi peu importe que vous donniez au Diable le nom de Satan, Lucifer ou autres, vous vivez dans son ignorance. (Les gnostiques décrivent le monde comme la création du « Diable » ou Yaldabaoth.) Comment est-ce arrivé ? Eh bien, certains d'entre vous sont la sagesse qui a pénétré dans l'ignorance pour y faire circuler la sagesse. C'est pourquoi l'ignorance ne peut voir la sagesse lorsqu'elle lui crève les yeux. Pour l'ignorance, la sagesse c'est la folie. Le délire, l’extrémisme, le danger. Mais bien sûr que c'est une menace. Quel est le plus grand danger pour pour l'ignorance ? Ce ne peut être que la sagesse. On voit pourquoi, dans l'antre de la Bête de l'ignorance, la sagesse est perçue ainsi. La sagesse de dire que l'on doit mettre fin à la guerre est perçue comme une faiblesse. « Non ! s'écrie l'ignorance. Nous devons faire la guerre. Nous devons êtres les maîtres. » Hum… Intéressant. Nous devons être les maîtres. Je crois que je l'ai déjà mentionné. Nous devons être les maîtres de tout ce qui nous entoure.

Jetez un œil à vos livres d'histoire… du moins celle inscrite dans votre réalité. Ce n'est que rois et reines exigeant d'être les maîtres de tout ce qui les entoure et au-delà. Alexandre le Grand ne faisait guère illusion de grandeur aux yeux de la sagesse. Regardez les choses en face. La réalité a été dominée par un désir de contrôle, de maîtrise. Pourquoi cela ? Les gens demandent : « Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre en paix et nous respecter les uns les autres en laissant chacun vivre sa vie comme il l'entend sans l'imposer aux autres ?  Pourquoi ne pouvons-nous pas faire ça ?  » Parce que c'est de la sagesse et que l'on parle de sagesse dans l'antre de l'ignorance. Voilà pourquoi. Ce qu'on appelle la simulation a été imaginée par l'esprit de l'ignorance pour s'octroyer un royaume dans lequel il peut être roi. C'est tout. Tous ces niveaux de réalité simulée sont le produit du rêve de Yaldabaoth manifesté en réalité… tous sont dans la tête de l'ignorant. Vous savez comment les sages appelaient cette conscience (Yaldabaoth) ? Le « Fou ». Fou mais toute folie détient un potentiel de sagesse. C'est juste que Yaldabaoth ne veut pas être sage car il perdrait le royaume de sa propre perception. Ainsi, il s'accroche. Il a créé ce rêve, une version ignorante d'une réalité issue de la sagesse. Il y a cependant certaines choses qu'il a dû faire. Tout d'abord, il a dû attirer la sagesse dans son repaire et s'assurer ensuite qu'elle ne puisse s'échapper de son piège. Et dans le rêve — le rêve simulé, il n'y avait aucune planète grouillante de vie. Pourquoi faire ? C'est le propre de la sagesse. Elle crée l'interaction qui lui permet de gagner en sagesse. Elle ne s'isole pas. C'est ce qui arrive lorsque l'on n'a pas besoin de sagesse. Il faut juste de l'ignorance isolée que l'on peut programmer ensuite avec la perception qui vous convient. Et c'est ce qui s'est passé. Ce que les gnostiques appelaient « étincelle divine » n'est que la sagesse prise au piège du rêve de Yaldabaoth. Très vite, cette dernière s'est rendu compte qu'elle avait été déplorablement dupée. Que ça n'avait rien d'un simple terrain d'expérimentation et d'interaction comme il semblait au prime abord. Et il fallut neutraliser les Étincelles.

À suivre : deuxième partie à paraître prochainement

Texte original de David Icke extrait de The Dream (isbn:9781838415334) traduit de l'anglais par EY@EL
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