Autant en emporte le Diable

Record absolu d'abstention pour la session d'août de ce projet Eklabugs alias projet Eklayael en solo — ou plutôt en duo (voir liste en fin d'article) — et dernier épisode de votre série estivale. Un nombre qui s'élève plus précisément à 91,6 % selon un calcul basé sur une estimation de la moyenne actuelle du cumul de visites quotidiennes et le total de votes recueillis sur la Pensine et Eklabugs. Que le Diable vous emporte ! Vous voilà donc exaucés puisque c'est lui le grand vainqueur.

Ange ou démon

Sondage insignifiant ? Signe édifiant plutôt ! Mais n'est-ce pas là justement le rôle de celui que l'on appelle également Lucifer, « Porteur de lumière » auquel il est ainsi fait référence dans la bible : « Satan lui même se camoufle en ange de lumière ».

D'un point de vue théologique, le diable est considéré comme un ange révolté contre Dieu, déchu et précipité en enfer (sur terre), qui pousse les humains à faire le mal. Si certaines traditions considèrent que le mal vient aussi de Dieu, et que le diable n'est qu'un de ses aspects ou de ses agents, la plupart lui donnent une dimension autonome. Dans ce cas, selon certains, Dieu laisse dans une certaine mesure le champ libre au diable, tout en conservant la possibilité de le ré-enchaîner, alors que pour les Manichéens la lutte entre ces deux forces ne peut être arbitrée que par l'Homme. (Source)

Impie soit-il : son nom est Légion

Certes si Dieu n'a qu'un nom que nul ne saurait d'ailleurs ni écrire ni prononcer parce que c'est carrément de l'hébreu, le Diable (celui qui divise), lui, en revanche, en a toute une pléthore : Satan, Lucifer, Belzébut, Shaytan, Iblis ou encore le Malin, le Cornu, le Bouc et la Bête pour n'en citer que quelques-uns.

Mais comme vous le savez, depuis que j'ai été commise d'office pour plaider sa cause devant la cour linguistique internationale coalisée (CLIC), j'ai appris à avoir de la sympathie pour ce pauvre Diable sur lequel nous nous déchargeons sans vergogne de tous nos vices et autres maux. Nos erreurs, nos errances aussi et même bien pire encore : nos responsabilités. Parce que sans elles, nous nous réduisons volontairement à de vulgaires pantins inarticulés soumis aux caprices et au bon vouloir de divinités toutes-puissantes. La vérité foudroie. Le mensonge anesthésie.

Sacrilège! Hérésie ! Brûlez la sorcière !

L'Exogenèse de l'Impuissance

N'empêche qu'il faudrait arrêter un peu de jouer les culs bénis et les saintes nitouche. La mauvaise foi ne rend certainement pas hommage à la création divine comme il est inculqué dans les écrits sains mais fait plutôt ressembler aux gargouilles qui ornent les édifices érigés en son honneur — cherchez l'horreur !

Donc si je comprends bien, toute réussite, tout acte de bien et toute beauté seraient entièrement et incontestablement imputables à Dieu seul ? Et tout le reste — la poussière sous le tapis et les trous dans le plancher — la faute à son Premier Sinistre ?

Oups ! Comme c'est malin. Il me semble aussi avoir déjà entendu ça quelque part mais où ? 

En fait, celui qui inaugura cette excuse bien pratique fut Adam après qu'il eût goûté au fruit défendu avec Eve (parce qu'en l'occurence qui l'a créé pour le tenter, hein ?). Dieu, jaloux, le vira alors avec son tambour et sa trompette et depuis ce jour son alter (ego) ne cesse de saboter ses plans (et les nôtres par la même occasion).

Tout comme dans la revisitation de la Genèse par Tolkien dans Le Silmarillion où Eru (Ilúvatar) se fit corrompre ses beaux elfes en orques hideux par Melkor/Morgoth, le plus doué de ses Ainur qui n'aimait visiblement pas la Grande Musique mais préférait le Heavy Metal (et dont, soit dit en passant, l'infâme Sauron, Seigneur des Anneaux en titre, n'était autre que le sous-fifre). L'Unique qui obligea encore un autre Ainur, Aulë, à remballer ses nains qu'il avait engendrés tout seul comme un grand, pendant la nuit des Terres du Milieu, tout cela parce qu'il voulait être le père des Premiers Nés destinés à peupler Arda — lesdits elfes qui n'eurent d'ailleurs de cesse, par la suite, de s'entretuer pendant des siècles, pour de gros cailloux brillants à la onc.

Lâchez-lui la queue !

Le Diable, autant dire que je l'ai souvent croisé parce que moi aussi on m'a expédiée en enfer (sur terre), sans instruments de musique mais sous l'incantation païenne de « Allez les Bleus ». Pas étonnant que j'en sois encore toute meurtrie. Car même si je ne me suis jamais laissée séduire (pas mon type), lui, par contre, je dois avouer que je l'ai beaucoup tenté.

Alors, s'il vous plait, si vous n'aimez pas cet article, s'il vous révulse le foie (ma foi, c'est votre droit), surtout ne me crucifiez pas. Ça, c'est réservé à Jésus et Dieu ne vous le pardonnerait pas.

Projet Eklabugs (session bonus)

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